Löwin hausa un sourcil. Sa main encore couverte de sang presque sec, elle passa la main dans ses cheveux, mettant un peu de volume dans sa frange déjà gonflée. Elle commencait déjà à ne plus supporter le jeune homme, mais en même temps, elle ressentait une indescriptible envie d'apprendre à connaitre les deux jeunes gens. Elle rétorqua alors, ravalant sa fierté mais sans se départir de sa répartie.

-" Tu devrais arrêter de sous-estimer les autres, ou bientôt même les moineaux te passeront sur le corps. "

Elle retint un soupir et ajouta, tendant fiérement sa main encore propre à Avaran

-" Je propose que nous arrêtions là cette confontation inutile. Je pense que nous aurions plus à apprendre en conversant qu'en nous frappant dessus. Nous ne sommes pas des barbares après tout. "

Elle disait une chose, mais son regard, empli de défi et d'envie d'en découdre, caractéristique de ceux qui ne fuient pas face au danger, disait le contraire.

En entendant la réaction de son maître, Allen se détendit un peu. Il aurait d’abord pensé qu’il sauterait à la gorge de la jeune femme, mais il se contenta de la dévisager avec agressivité et, Allen en éprouva une pointe de plaisir, un certain dégoût. Même s’il ne répliqua pas physiquement, Avaran ne put s’empêcher de répondre. Une réponse glaciale et hautaine comme à son habitude.
Allen commençait à croire que la conversation allait finir par tourner en rond.

Mais au lieu de répliquer une fois de plus vertement, la jeune femme, après avoir tout de même remis un peu Avaran, eut un geste décidément très étrange. Toujours avec un air de défi et de dédain, elle tendit fièrement la main à Avaran, comme en signe de paix, et prononça ces mots :

-" Je propose que nous arrêtions là cette confrontation inutile. Je pense que nous aurions plus à apprendre en conversant qu'en nous frappant dessus. Nous ne sommes pas des barbares après tout. "

Allen, surpris par ces mots, rapporta son attention sur l’attitude étrange de cette jeune femme. Il était évident à son maintient et à son ton qu’elle rêvait de faire auter la tête d’Avaran sur l’instant. Et pourtant, elle semblait parfaitement décidée à faire la paix.
Allen n’était pas du genre liant. Bien au contraire, il avait tendance à penser que moins il côtoyais le genre humain, mieux il se portait.
Pourtant, quelque chose dans l’attitude de la jeune femme l’intriguait. Une force sans doute. Une force qu’il n’avait pas ressenti chez beaucoup de gens.
Évidemment, son côté… féminin, humain, le rebutait profondément. Mais cette brutalité, cette haine, cette énergie qu’il sentait l’intéressait. Comme ce qui l’avait ébloui la première fois qu’il avait rencontré son maître. Il était comme un papillon attiré par la lumière que produisait ces être étranges. (HJ/ en fait ce gamin est définitivement maso -_-)

Il s’avança vers la jeune femme.

« En effet. Aucun de nous ne gagnerait à se battre. Cependant, malgré ce que vous affirmez, vous en avait vraiment envie. Envers qui est tournée cette haine ? »

Sentant que la situation s'était (peut-être) détendu un peu, il décida de laissait le rasoir dans la petite sacoche. Inutile de provoquer la jeune femme. Il laissa néanmoins sa main à l'intérieur de la bourse de cuir, le sang s'écoulant toujours de l'entaille de sa paume.

HJ/ Et voilà Avaran, j'ai éclairé ta lanterne. Allen dans un geste nerveux avait refermé le poing sur le lame du rasoir. Quand il a les pensées embrouillées (90% du temps) ça le rend plus lucide. Disons qu'il plane un peu et que la douleur le ramène sur terre.

Löwin se retourna vers le jeune homme qui était jusque là resté silencieux. Elle était un peu étonné de sa question

-" ... Envers tous les habitants du clan de la Terre qui m'ont rejetée dès ma naissance. "

Ses oreilles frémirent. Avait-elle réellement envie de se battre ? Ses muscles tremblaient à l'unisson, comme pour clamer une réponse évidente.

-" Et vous, d'où vous vient cette agressivité ? "

Cette question s'adressait aux deux protagonistes

Avaran ouvrit de grand yeux lorsque Löwin lui tendit sa main. Il resta un moment immobile. C'était la première fois que quelqu'un réagissait comme cela, et ça le choquait un peu. Il fronça les sourcils, ne sachant pas vraiment comment réagir. Après un soupir, il frappa dans la main de la jeune femme, pas encore motivé pour la lui serrer.

" Si tu le dis... Ce n'est pas moi qu'une petite bagarre dérangerait... M'enfin... "

Avaran laissa Allen et Löwin converser un peu. Il esquissa un sourire à la question de Löwin.

" Personnellement, si je devais te répondre, on pourrait réellement en venir aux mains. "

Son attention se porta alors sur l'attitude étrange d'Allen, qui avait toujours la main dans sa sacoche.

HJ/ Ahaha XD tu fais attention à Allen et ses attitudes de maso XD

Allen vit avec satisfaction Avaran taper dans la main de Lowïn. Il se surprit, car il n'avait jamais eu auparavant la moindre intention à l'égard de son maître. Il avait toujours suivit ces faits et gestes sans qu'il lui soit venu l'idée de les réprouver ou pire, d'intervenir.

Lorsqu'il entendit la question de Lowïn il failli rire, chose très rare.
Il aurait considéré que cette question ne s'adressait qu'à Avaran, mais le pluriel l'englobait.
Il ne répondit pas, gardant son sourire rêveur et distant. Si son ancien maitre avait su qu'un jour on lui demanderait d'où lui venait son agressivité...
Ses pensées s'embrouillaient de nouveau. Il avait envie de s'assoir. De s'endormir. Il vacilla, hésita un instants, puis reprit ses esprits. Il reprit conscience de la douleur diffuse qui quittait sa main peu à peu. Il la sortie doucement de la petit sacoche, prenant bien garde cependant à la dissimuler et à ne pas se tacher.
Ayant enfin assimilé la réponse d'Avaran, il décida finalement de répondre tout de même, histoire d'adoucir le ton de la conversation.

"Je n'ai, pour ma part aucune agressivité..."

Il avait toujours ce demi-sourire triste, les yeux dans le vague.

Löwin avait déjà compris que le dénommé Avaran ne cherchait qu'à se battre. Elle devait s'avouer qu'elle aussi appréciait les combats, mais elle pouvait tout aussi bien converser 'normalement' avec ses...disons... compatriotes humanoïdes ?

Lorsqu'Avaran tapa dans sa main, elle sentit une sorte de chaleur de contentement l'envahir. Juste après, elle redressait la tête et le regardait avec un air pacifique, comme pour lui faire comprendre qu'elle n'aurait absolument pas eu peur de l'affronter mais qu'elle préférait cette situation, où personne ne perdait quoi que ce fut. Juste après cette acalmie, le jeune homme lui lanca une pique. Elle décida de ne pas la relever et, sans sembler faire attention plus que ça aux propos de l'autre, lui adressant uniquement un regard compréhensif, elle insista sur le sujet

-" Et pourquoi nous jetterions-nous dessus ? "

Avaran se refroidit face à l'insistance de la jeune femme.

" Si tu veux qu'on en reste à un stade pacifique, mêle toi de ce qui te regarde. "

Le jeune homme sentit alors une odeur familière. Du sang ? Il fronça la sourcils. Ses blessures ne saignaient plus, pourtant ça sentait le sang frais. Ses yeux se posèrent sur Allen, qui s'empressa de dissimuler sa main de la vue d'Avaran. Cela fit tiquer le jeune homme. Il se leva, sans prêter attention à la lègre douleur produite par sa blessure. Il se planta face à Allen et lui prit le poignet. D'un entaille profonde à sa main s'échappait du sang. Avaran hésita entre l'attraper à la gorge en le secouant, le gifler, ou soupirer. Pour s'assurer de faire le bon choix, il glissa sa main dans la pochette du jeune homme, ses yeux argentés toujours plantés dans ceux d'Allen, lui faisant clairement comprendre de ne pas bouger. Ses doigts effleurèrents un bout de métal glissant. Il le sortit et reconnut l'objet avec lequel son disciple s'était taillé le bras quelques heures plus tôt. Il leva la main comme pour le gifler, mais se ravisa en soupirant.

" Je te laisse le bénéfice du doute sur la volonté avec laquelle tu t'es blessé. "

Avaran jeta la lame à l'autre bout de la pièce sans quitter Allen des yeux.

" Maintenant tu vas voir la guérisseuse..."

Son ton de voix devint glacial.

" Et vite ! "

Avaran retourna s'asseoir sur le lit en levant les yeux au ciel, exédé.

Alors qu'Avaran et la jeune femme menait une discussion plus... pacifique, mais qui restait froide, surtout de la part du jeune homme, celui-ci releva d'un seul coup le regard vers Allen.
Prit en défaut, le jeune homme tenta tant bien que mal de cacher sa main, mais il comprit vite que cela était impossible.
Lorsque le vampire se posta devant lui, les yeux remplis de colère, Allen tressaillit. Prenant brusquement son poignet, Avaran ne put que constater la blessure ensanglantée, qui commençait à cicatriser. Allen voulut fermer les yeux, attendant la fureur qui ne devrait pas tarder à venir, mais le regard d'Avaran le figea. Il se laissa faire lorsque le vampire glissa la main dans la pochette qu'il portait à la taille pour en extraire l'objet du délit (HJ/ odd \o/).
Lorsqu'il leva la main comme pour la frapper, Allen ouvrit de grand yeux hébétés. Sa tête commença à tourner, et les bords de son champs de visions perdaient leur netteté.
Heureusement, Avaran baissa le bras, d'un air résigné, et commença son sermon.

" Je te laisse le bénéfice du doute sur la volonté avec laquelle tu t'es blessé. "
" Maintenant tu vas voir la guérisseuse..."
" Et vite ! "

Le ton glacial du vampire réveilla les sens d'Allen. Son regard, perdu dans le lointain, revint à la réalité et se planta dans les pupilles grises d'Avaran. Celui-ci le lâcha et alla s'assoir sur son lit, poussant un soupir de lassitude.

Incapable de lui tenir tête, mais ressentant au fond de lui un grondement sourd qu'il l'empêchait d'obéir, Allen murmura d'une voix atone :

"Je n'en ai pas besoin. La plaie est déjà presque cicatrisée."

Il rejoignit lui-même un autre lit vide ou il s'assit. Puis il sortit de sa sacoche une des fioles qui lui avait servie à soigner Avaran. Il restait un peu du liquide épais et ambré, dont il oignit la blessure qui en effet, paraissait déjà presque ancienne.
Cette capacité de récupération était apparue juste après le meurtre de ses parents, et n'avait cesser de progresser depuis le début de sa formation.
Mais ce n'était pas le genre de chose à inquiéter Allen.
Ce n'était pas un problème, tout au plus un éventuel avantage. Il ne l'avait même pas vraiment remarquer.

La tête lui tournait. Il se sentait loin. Sans vraiment qu'il s'en rende compte, les contours de la pièce se changèrent légèrement, laissant apparaitre des formes familières.
Il n'avait plus vraiment conscience des personnes présentent autours de lui.

HJ/ tu vas pas lui mettre une fessée non plus Vava ! XD
en tout cas, voilà notre nouveau cas psychiatrique parti en plein délire hallucinatoire...
enfin, il y a une explication logique... qui viendra... (ou pas)

Löwin regarda, quelque peu étonnée, le jeune homme se lever. Elle s'attendait soit à ce qu'il la frappe soit à ce qu'il lui crie dessus pour tenter une fois de plus de démontrer sa supériorité. Il n'en fit rien et l'elfe le regarda passer devant elle, étonnée. Elle se retourna vivement, ses cheveux voltigeant contre ses oreilles dressées. Elle remarqua que, malgré le fait qu'il prétende être en bonne santé, Avaran titubait légèrement, elle fronça les sourcils. Encore un fier se dit-elle. Elle n'en avait que trop vu, n'en avait que trop connu pour savoir qu'un jour ou l'autre ils finissaient mal. Ils foncaient, tête baissée en vous souriant, en vous promettant qu'ils reviendraient et finissaient avec un poignard dans le ventre, se vidant de leur sang à terre, impuissants et inutiles, nourrissant la Terre de leurs corps, et emportant dans l'au-delà leurs espoirs, arrachant un cri au monde qui les avait nourris, le vidant peu à peu de sa joie. "Le monde se déssèche", disait l'un des mentors de Löwin. "Tourne le dos à l'espoir et le monde se décomposera sous tes pieds." Il avait raison en un sens. Depuis que l'elfe observait le monde, libérée de sa tour de fer, elle n'avait pù qu'observer que chaque année les fleurs poussaient moins nombreuses et plus tard, que les feuilles des arbres jaunissaient alors que le temps passait, que les animaux mêmes semblaient plus frêles. Elle serra le poing en repensant à tous ces abrutis qui étaient morts sous ses yeux, soi-disant pour la protéger alors qu'elle était plus forte qu'eux. Elle haïssait ce machisme, ce dédain voué aux femmes. Elle était devenue plus forte, s'entrainait sans relache tous les jours pour montrer aux hommes ce dont elle était capable.

Elle serra les dents, baissa la tête, le regard embrunit et le visage crispé. Elle reporta son attention sur les deux jeunes hommes. Le dénommé Allen était à présent assit sur un lit et s'occupait de sa main visiblement blessée. Löwin regarda le vide un moment, déboussolée, avant de se reprendre. Elle remarqua alors que le regard d'Allen était vide, vide... Vide et froid, presque comme mort. Un regard glacé, celui d'une personne hallucinée. Elle dodelina de la tête, se demandant si c'était vraiment le cas. Elle dit alors à Avaran, reprenant son air fier habituel

-" Tu es toujours aussi protecteur avec lui ? Il est grand tu sais... "

Avaran marcha un peu dans la pièce. Il tiqua à la remarque de Löwin. Silencieux, il marcha jusque derrière Allen, et l'attrapa alors en croisant les bras autour de son cou et en l'attirant vers lui. Il regarda Löwin avec un air supérieur avant de répondre :

" Peut-être... Mais Allen est à moi, alors j'en fais ce que je veux "
[ HJ/ Comment ça il faut que j'arrête Junjou 8D ? Naaaah \o/ x) ]

HJ/ AHAHAHA XD moi je badais cet aprèm, alors je m'en suis regardé un petit épisode ça fait trop du bieeen =D


Déjà Allen n'était plus dans l'infirmerie. Ces boiseries sombres et vermoulues, ce bruit discret mais omniprésent des gouttes frappant sans relâche les carreaux de verre mal poli emplissaient son esprit, ses sens, jusqu'à l'étouffer.
Mais il fut brusquement tiré de sa rêverie par des bras passés autours ses épaules.
De surprise, il lâcha la fiole qu'il tenait encore à la main, et qui alla se briser en une myriade d'éclats sur le sol.
Encore hagard, il tourna la tête vers le visage d'Avaran, dont les cheveux chatouillaient la peau nue de son épaule. Il ne comprit pas les mots que prononça son maître à l'intention de la jeune femme qui, il se le rappelait, était présente dans la pièce. Son regard fixé sur le vampire il resta figé.

Aaaaaaaahhhhhhh ! J'en ai marre !
Ne plus jouer l'attitude soumise d'Allen me manque troooop !

Löwin répond je t'en prie, j'ai besoin de ma dose de sadisme !!! XD

HJ/ Aaaaaah ! Un maso ! Maman j'ai peur x3

Löwin regarda l'étrange manège des deux jeunes gens. Leur relation semblait être complexe et profonde. Elle ne répondit rien à Avaran, perdue dans la contemplation d'un Allen perdu.

Elle restait à distance, en silence. Quand soudain, ses oreilles se dressèrent, frémirent. L'instant d'après, elles étaient plaquées contre son crâne et ses sourcils étaient froncés dans une dure expression. Elle siffla entre ses dents. Alors, elle s'approcha d'Avaran et le prit par le bras sans rien dire. L'instant d'après elle lui grognait dans l'oreille sans qu'il ai eu le temps de réagir

-" Tu ne bouge pas, tu ne dis rien. Laisse-moi régler ça... "

Alors, elle se mit à rire, d'un rire sonora, mélodieux. Elle avait sans conteste une belle voix, une voix d'elfe. Ses oreilles n'en restaient pas moins plaquées en arrière, obstinément. Alors apparurent deux personnes en haut de l'escalier: un grand homme à l'allure princière, au visage marqué par l'âge et portant un bandeau sur l'oeil et une longue cape soulevée par un fourreau élégant suivit de l'infirmière. L'homme, aux cheveux verts sombre parsemés de mèches grises se planta dans l'embrasure de la porte. Il regarda avec un regard calme, le regard du sage les trois jeunes gens, s'attardant un moment sur le visage de Löwin qui serrait les dents, enfoncant inconsciemment ses ongles dans la peau d'Avaran. L'homme finit par tourner la tête vers l'infirmière

-" Sont-ce bien eux, les étrangers dont on m'a parlé ? "
-" Ou...Oui seigneur. "
-" Bien... "

Il se retourna vers Allen and co' et dit d'une voix montrant toute son habitude de parler en public et de commander

-" Messieurs, on m'a parlé de vous. J'espère que vous nous apportez des nouvelles de paix et non la rumeur d'une bataille proche. "

Il planta ses yeux sombres dans les yeux devenus noirs de Löwin

-" Quant à vous... On ne m'a pas parlé de vous. Qui êtes-vous ? "

Le visage, l'expression de Löwin changèrent du tout au tout. Elle se grima totalement en sotte bourgeoise égocentrique. L'illusion était presque parfaite.

-" Je m'appelle Cléa ! "
-" Et pourquoi êtes vous ici, Cléa ? "

Löwin, prenant une moue indignée, s'accrocha au bras d'Avaran comme une de ces pimbèches urbaines au bras de leur copain

-" Mais ça parait évident ! Je suis venue pour mon Vavou ! Quand j'ai appris qu'il s'était blessé, j'ai accouru ! Qu'est ce que je serais devenue sans lui ?! "

Elle espérait qu'Avaran ne foutrait pas tout en l'air... Elle continuait de fixer avec son air indigné le grand homme quand celui-ci s'excusa d'un geste avant de se retourner et de partir.

-" Bon séjour parmi nous, messieurs dames. Que la bonté de la Terre soigne vos maux. "

Il disparut dans l'escalier, suivit par un petit homme chauve et rond au visage porcin qui dévisageait Löwin. Celle-ci lui lanca un regard dégouté qui le fit filer, mais on eut juré voir sur les visages des deux inconnus une lueur de peur, d'angoisse, la peur de reconnaitre quelqu'un ? L'infirmière resta silencieuse, les regardant partir.

-" On dirait qu'ils ont vu un fantôme... "

Elle jeta un dernier regard dans la pièce, surprenant au passage le regard meurtrier de Löwin et s'enfut en courant.

Quand ils furent partis, Löwin se décontracta progressivement et lacha finalement le bras d'Avaran. Elle siffla entre ses dents et se détourna.

Avaran eut un sourire en coin devant la réaction d'Allen. Il sursauta quand Löwin le saisit par le bras et l'amena un peu plus loin.

-" Tu ne bouge pas, tu ne dis rien. Laisse-moi régler ça... "

Il tiqua. La jeune femme avait du courage pour oser lui donner un ordre. Levant les yeux, il aperçut deux hommes en compagnie de la guérisseuse. Löwin régla la conversation.

-" Mais ça parait évident ! Je suis venue pour mon Vavou ! Quand j'ai appris qu'il s'était blessé, j'ai accouru ! Qu'est ce que je serais devenue sans lui ?! "

Avaran se raidit et la regarda avec de grands yeux. Il aurait pû rapidement se dégager de son étreinte et l'envoyer promener, mais en voyant l'air avec lequel elle fixait les deux hommes, il se dit qu'il pourrait exeptionnellement s'abstenir. Quand les deux hommes eurent quitté la pièce, la jeune femme le lâcha. Avaran fronça les sourcils.

" C'était quoi cette petite scène ?! "

Löwin regardait les deux hommes s'éloigner par la fenêtre. Le grand aux cheveux verts se retourna vers l'infirmerie et l'espace d'un instant elle eut l'impression qu'il la fixait. Elle durcit le regard. Alors, Avaran la questionna. Elle dit, l'agressivité brulante dans son regard résonnant dans sa voix

-" Disons que ça aurait été génant qu'ils restent trop longtemps. "

Alors qu'Allen se remettait doucement de l'inattendu attitude d'Avaran, Löwin se mit à agir étrangement.
Elle se précipita sur Avaran et lui dit quelques mots à l'oreille.
A l'expression de son maître, Allen comprit que cela lui déplaisait. Cependant il ne réagit pas.
C'est alors qu'arrivèrent les hommes. L'attitude de Löwin changea du tout au tout.
Bien qu'il se doute que tout cela n'était que de la comédie, Allen ne put retenir un hoquet de dégout lorsque la jeune femme baptisa son nouveau petit ami "Vavou". Il eut cependant la délicatesse de ne pas se faire remarquer. Cela ne les auraient pas avancés de se faire repéré.
Il avait beau avoir pu constater que Löwin n'avait rien de "féminin" au sens ou il l'entendait (et le détestait) il ne put s'empêcher de prendre une expression fermée et prostrée.


HJ/ Et voilà, il boude XD

HJ/ Ptit chouuuu~ x)

Avaran soupira, et ses yeux gris lancèrent à Löwin un regard glacial.

" Très bien... Mais c'est la dernière fois que tu fais ça, je ne suis pas un objet ou un alibi que tu peux utiliser comme ça te chante ! "

Il remarqua alors l'attitude d'Allen. Le jeune homme s'était effacé à l'arrivée des deux inconnus, et à présent, il avait l'air vexé et dégoûté. Avaran en ignorait la cause, et haussa un sourcil. Il marcha jusqu'à lui et s'assit à ses côtés. Sans lui adresser un regard, il murmura :

" Un problème, Allen ? "

Löwin, toujours vissée à la fenêtre, siffla avec l'amertume d'un serpent

-" Ne t'inquiète pas pour ça je n'en avais pas l'intention. "

Elle laissa ensuite Allen et Avaran converser, restant à regarder au dehors, fixant les toits inombrables de cette ville qui l'avait rejetée, repensant au passé...

Lorsqu'Avaran vint s'assoir à ses coté et lui lui demanda doucement ce qui n'allait pas, Allen se sentit comme un enfant prit en faute. Il se leva.

"Non, non. Je... j'aimerais respirer un peu. Quand pourras-tu sortir ?"

Il avait déjà oublié tout les propos de l'infirmière. Peut-être ne les avaient-ils même jamais retenus...

Il tourna le tête vers Löwin qui rêvassait, à la fenêtre. Bizarrement il se sentit vaguement concerné par la jeune femme. Quelque chose titillait sa curiosité.
Il lui adressa la parole, timidement :

"Excusez-moi mais... je me demandais ce que vous fuyez...
Vous n'avez en aucun cas l'attitude d'une fuyarde et pourtant vous vous cachez. Cependant, face à ses gens il y a un instant, malgré votre mascarade, vous n'avez pas entièrement caché que vos intentions étaient meurtrières...
Je ne comprend pas..."

Gené d'avoir tant parlé, il se tut. Il avait prononcé ces mots au fil de sa pensée, sur un ton absent. Il ne put s'empêcher d'ajouter :

Enfin, je parlais pour moi, ne vous sentez pas obligé de me répondre."

Avaran s'adossa au mur.

" Demain on s'en va. La nuit va bientôt tomber de toute façon. "

Il laissa ensuite Allen s'adresser à Löwin. A vrai dire, lui aussi se demandait ce que cachait la jeune femme. Avaran ressentit le malaise d'Allen. Ce dernier avait l'air très géné et n'arrivait pas à la cacher. Le demi-vampire frôla la main du jeune homme avec la sienne et attendit la réponse de Löwin.

Löwin, sentant les deux regards braqués sur elle soupira avant de répondre, sans se retourner pour autant

-" Pourquoi je me cache ?... C'est une longue histoire. Pour faire court, j'ai été chassée. Je suis née ici, à Woodan, il y a 22 ans, jour pour jour. Mes parents, deux elfes respectés, étaient très heureux d'apprendre qu'ils allaient avoir un enfant ensemble... Malheureusement,... Je suis née. Alors, tous ont crû que j'étais le fruit du démon et j'ai été reniée par mes parents. Je n'avais pas un jour. J'ai été placée dans un orphelinat mais j'ai trop causé de soucis, et pour beaucoup ma conduite n'a fait que confirmer le maléfice qui me tenait. Je me suis battue pour exister, pour rester dans l'esprit de tous. J'ai tué, blessé. Et finalement, ils m'ont chassée. J'ai vécu les 12 dernières années de ma vie dans un camp de redressement dans les plaines de feu. Là-bas, je me suis battue pour survivre. J'ai appris à me battre, j'ai appris la volonté, à vivre avec la douleur. J'ai fini par me faire respecter de tous. Et il y a quelques semaines de cela, je me suis enfuie. "

Elle marqua un temps de silence avant de poursuivre

-" Quant à ces deux hommes, ce sont deux des personnes qui ont milité pour ma mise à mort. Je leur ai toujours tenu tête, d'aussi loin que je me souvienne. Ils ne m'aiment pas, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais vous pouvez être sûrs que s'ils me retrouvent et apprennent que je ne suis pas morte, j'aurais toute l'armée de la Terre à mes trousses. "

Elle ajouta ensuite pour elle-même

-" Je n'aurais jamais dû revenir... "

Lorsque Löwin se mit à parler, intarissable, Allen l'écouta avec attention. Mais la main d'Avaran effleurant la sienne le fit sursauter, et il la retira vivement, virant au rouge pivoine. Il répondit néanmoins à la jeune femme comme si de rien n'était, et, oubliant complétement certaines parties de la tirade, tilta sur certains mots:

"Je ne crois pas qu'il y ai de malédiction. Je ne crois pas qu'il y ai de destinée. Je ne crois pas qu'il y ai d'histoire de sang ou de balivernes de se genres. Je suis né dans une famille aimante et respectée. Pourtant j'ai tué, assassiné. Ma vie n'a aucun sens sans pourtant je n'ai fait quoi que ce soit par ma conduite ou mon ascendance pour le mériter."

Il baissa les yeux.

"Mais je crois que je peux comprendre... le douleur et l'humiliation sont des choses universelles"

D'un air absent il prononça une phrase complétement déplacée dans le contexte :

"Joyeux anniversaire..."


HJ/ j'aime comme mon petit Allen est perdu...
et comme il se trompe sur certains points ! huhuhu ^^

HJ/ Pour etre perdu, il l'est ^^'

Löwin fronça les sourcils quand Allen commenca à débiter des mots. Elle ne croyait pas à cette histoire de malédiction, mais ceux d'ici oui. C'était là le problème

-" Moi non plus je n'y crois pas ! Je suis juste différente... "

Ajouta-t'elle pour elle même. Alors, Allen lui souhaita son anniversaire. Elle écarquilla les yeux, devint rouge écarlate et ses oreilles se mirent à trembler. Ell essaya de cacher son trouble en continuant de fixer au dehors et balbutia

-" Je...euh...Merci... "

On ne lui avait jamais souhaité son anniversaire. D'ailleurs, à bien y réfléchir, c'était peut-être parce qu'on était ce fameux jour 'qu'eux' étaient aux aguets...

HJ/ Haha xD

Avaran eut un léger sourire en coin lorsque le jeune homme réagit à son geste. Il adooooorait le taquiner sur ce point, et cela ne lui déplaisait pas non plus. Les paroles de Löwin l'intriguèrent.

" Je vois que tu n'as pas eu la vie facile, c'est le moins qu'on puisse dire. Le fait que tu es passée ta vie à te battre d'une manière ou d'une autre, prouve que tu as de la volonté. C'est grâce à ça que tu es devenue qui tu es... Et c'est peut-être aussi grâce à ça que tu toujours vivante. "

Le jeune homme sous-entendait aussi que Löwin n'aurait sûrement pas fait long feu face à lui si elle n'avait pas eu son caractère.

" Alors malédicition ou pas, de toute façon, ça ne change rien. "

Il s'accouda sur l'épaule d'Allen.

" Enfin, on remarquera que notre Clan est plus tolérant que le tien ! "

Avaran esquissa un sourire. Même si les Clan de la Terre et du Feu étaient assez proches, ce dernier acceptait beaucoup plus facilement les personnes ayant un rapport avec la mal.

Allen fut presque amusé de voir Löwin balbutier un "merci" à son "Joyeux Anniversaire". Il n'avait pas l'habitude que ce soit lui qui mette les autres mal à l'aise.
Il acquiesça silencieusement au paroles de son maître. Lorsque celui-ci s'accouda nonchalamment sur son épaule, Allen lui jeta un regard de reproche, avant de se dire qu'après tout, il était pile à la bonne hauteur et que si cela pouvait servir...