Sous l’océan.
Un monde sous l’océan…
Pour être honnête Elendë n’y avait jamais pensé, pas de cette manière en tout cas. Certes il savait que la mer abritait maintes races de poissons de formes et de couleurs plus ou moins étrange, il avait aussi connaissance des sirènes. Mais jamais, oh grand jamais, il n’avait vu l’océan comme un monde à part entière.
Les simples paroles de Lili venaient inconsciemment de lui faire mettre le doigt sur quelque chose.
Il releva la tête pour la regarde plus attentivement :

- Héééé. Tu entends la lune chanter ?

Il n’était pas moqueur, loin de là. De toute façon Elendë n’est pas personne à aimer rire des autres. Il était surtout… intéressé, curieux :

- Tu en as de la chance. A quoi ça ressemble ? Je ne l’ai jamais entendu… peut être que je ne prête pas assez l’oreille… Comment fais-tu pour l’entendre ? Tu as une façon particulière de t’y prendre? Qu’un si bel élément de la nature se mette à chanter… Ce doit être magnifique.

A présent l’elfe se faisait rêveur. Il cherchait à imaginer cette boule de cristal, luminescente, donner de la voix dans l’obscurité. En cherchant bien il se trouvait peut être un peu jaloux de la jeune fille, mais cette jalousie n’était guère prenante.
Et puis… S’il était incapable d’écouter la lune ce n’était pas de la faute de la jeune fille.
Pauvre lune. Chanter… sans être écouter.
Lili devait bien être la seule, ou l’une des rare, à l’entendre…
Les yeux dans le vague il sourit doucement.
A qui ?
A Lili ?
A Guijarro ?
Au vide ?
Qui sait ?
Il pensait, c’est tout.

Lili hocha la tête en signe de confirmation. Un hochement timide et peu rassuré.
Comment elle faisait ? Lili fronça doucement ses sourcils blancs :

"Je ne sais pas, Elle ne chante pas toujours... Il ne faut pas de bruit."

Pourtant, la jeune femme parvenait à l'entendre alors qu'elle était sous l'eau. Ce n'était physiquement pas possible, n'est ce pas ? Surement était-ce elle qui imaginait tout... Qui rêvait ?
Elle leva la tête pour observer l'elfe. Il avait un sourire sur les lèvres, et le regard ailleurs. Lui aussi savait rêver. Peut être pourrait-il entendre la lune ? Non, il ne pourrait pas rester sous l'eau assez longtemps.
Quoique.
Elendë était toujours dans ses pensées. Lili eut un petit sourire qui disparut aussi rapidement qu'il était venu.

"Y a-t-il un lac non loin, Mr Mahal ?"

L'océan était trop loin.

La question de Lili ramenait l’elfe sur terre :

- Euh… Commença-t-il de façon très pertinente.

Il bifurqua vers Guijarro :

- Dis partenaire. Tu pourrais nous trouver un lac dans le coin ?

Le cheval le regarda oreilles dressées et émit un petit hennissement contradictoire au vu de sa masse imposante. Puis, sans donner l’impression de vérifier qu’on le suivait, il prit le partie de suivre à allure imposée la direction empruntée par le fin canal.
La progression fut assez incommodante. La végétation ayant depuis longtemps prit le pouvoir dans cette zone.
Pour sa part Elendë marchait derrière l’étalon, dégageant de son mieux, sans gêner dame nature, le passage pour la jeune fille. De temps en temps de minces filets lumineux leur facilitait tel ou tel accès. Le pouvoir de l’elfe avait sa praticité bien qu’il n’empêcha pas sa longue cape de s’accrocher de temps à autre dans les herbes environnantes.
Toutefois il se fichait pas mal de l’état de ses vêtements. Seule la sécurité de son instrument (et de Lili bien sûr) lui importait.
Ce fut après un long moment marche, mais une courte distance de parcouru que le petit groupe déboucha sur le dit lac.
Il était très sombre, bien conservé à l’ombre par la forêt l’entourant et de nombreuses traces animales indiquaient que les animaux avaient pour habitudes de s’y rendre.
Elendë s’approcha doucement du rebord humide. Il ne perçut de l’eau que son reflet.
A tort ou à raison. L’elfe le supposait d’une grande profondeur… :

- Est-ce d’un lac comme celui-ci dont vous parliez ? Demanda-t-il.

L'étalon ? Il avait l'air de savoir où aller... même si le chemin n'était pas des plus facile ! Mais Lili marchait souvent le long des berges, et avait l'habitude de leur végétation touffue. De plus, sa petite stature lui facilitait souvent la tache ! Néanmoins, elle fut reconnaissante à Elendë de faciliter le passage.

Comme l'elfe, elle s'approcha du bord de l'eau. La jeune femme s'agenouilla sur la berge et y trempa les mains. Fraiche et claire, comme la rivière. Les bords du lac descendaient brusquement et, elle aussi le jugea profond. Comment d'ailleurs pouvait-il y avoir un lac de la sorte ici, au milieu de la foret ?! Il y avait certe quelques rochers, mais le relief n'était pas suffisant pour creuser un tel trou !

Lili observa la surface.
Pas une ride. Pas une bulle.
Elle fronça les sourcils. A l'image de ce qu'elle avait fait à la fontaine, Lili se pencha et, en appui sur le bord comme un animale s'abreuvant, elle passa son visage à travers la surface.

Douleur. Elle se crispa. Et puis plus rien. La jeune femme ouvrit de nouveau les yeux. Elle appercevait le fond. Du sable. Le lac était un peu moins profond que ce que sa noirceur laissait paraitre...
Du sable ?! En pleine forêt ?!
Et puis surtout... Lili tendit l'oreille. N'entendit rien.
Rien.
Pas un murmure, pas un courrant.
Ce lac, s'il abreuvait les animaux de la forêt, ne contenait aucune espèce marine.
Pas même une algue...

Lili sortit la tête de l'eau. Douleur. Elle toussa, puis regarda une nouvelle fois autour d'elle. Les arbres étaient grands, mais la taille du lac laissait un trou dans la voute. On pouvait voir le ciel.
Elle se tourna vers Elendë :

"Ce lac est étrange, mais il devrait faire l'affaire."

De son avis, il était plus l'objet de la magie que de la nature. Mais peut être serait-il ainsi plus facile d'entendre la Lune.

Elendë jeta un coup d’œil interrogateur à la jeune fille :

- Faire l’affaire ?

Guijarro quant à lui, n’accorda que peu d’importance à Lili. Il se secoua vivement à la manière des chiens sortant de l’eau et s’approcha de l’eau. Son museau effleura la surface puis il plongea le bout de son nez afin d’y boire goulument.

HJ/ Alors là je suis vraiment désolé ^^"

Lili rougit et béguaya rapidement, le visage tourné vers le sol :

"Pour... Enfin, je me disais que... peut être que... je suis désolée si..."

Ooooh ! Le beau charabia... La jeune femme si mordit la lèvre.

"Je... Je voulais écouter la Lune, ce soir... peut être..."

Seulement, la nuit était pas encore là ! Et surement Elendë ne voulait-il pas...
Lili se releva précipitement, comme prise en faute :

"Pardon !"



HJ/Moi de même -.-"
peut être la nuit apportera-t-elle quelque chose ? Mais je ne sais pas si on avait mis un marqueur de temps... Non, ils n'ont fait que marcher pendant une durée indéterminée, n'est ce pas ? x)

HJ/ Hélas oui … ce qui fait que je n’ai aucune idée de quel moment de la journée il peut bien être pour eux =/. Bah on à qu’à dire qu’il commence à faire tard sinon on va les faire tourner en rond ^^.

L’elfe avait agrandis son sourire au fur et à mesure qu’il comprenait sa proposition et puis… l’avait observé avec des yeux ronds :

- Pourquoi t’excuses-tu ? Demanda-t-il. Ta proposition m’intéresse très fortement. Je n’y arriverais peut être pas… Mais l’expérience en sera sûrement enrichissante. Tu peux peut-être m’expliquer ce qu’il faut faire en attendant que dame lune se lève ?

Encore faut-il qu’il s’en souvienne.

Lili ne répondit pas tout de suite, se contentant de tordre ses doigts. Ce qu'il fallait faire ?

"Rien."

Rien ?
Au bout d'un moment, elle murmura :

"Se détendre, laisser son esprit envahir le monde, et son corps disparaitre... rêver, et écouter."

Dans un murmure encore plus faible, elle ajouta :

"Le chant de la Lune est très bas, mais si beau..."




HJ/ je viens d'avoir une idée...
ça te dirais de te noyer ? x)
je ne sais pas comment tu pourrais faire ça, mais si tu y arrives, je veux bien essayer quelque chose ^^♫

HJ/ Me noyer ? Oo
Hé bah… tu es au courant que tu parles à l’une des personnes du forum qui se délire le plus à en faire baver à ses perso ? Evidemment que je suis ok ^^’ XD
Je me noie, enfin Elendë se noie maintenant ? Je me lance, dis moi si ça te conviens ou pas.


L’elfe écouta attentivement les consignes.
Ne rien faire. A la fois tellement simple et difficile…
« Laisser son esprit envahir le monde »
…
Rien que ça.
« Laisser son corps disparaître ».
…
Encore mieux.
L’elfe inclina la tête vers le bas, songeur. Il avait plus ou moins conscience qu’elle parlait par images. Enfin il l’espérait parce que sinon… il n’était guère dans ses capacités de se faire disparaitre.
Puis, sans prévenir il leva d’un bond :

- Autant essayer de m’y mettre dès maintenant. Je veux pouvoir en profiter un maximum si j’y arrive.

Et joignant le geste à la parole il se dévêtit de ses vêtements principaux, ne gardant sur lui que le nécessaire pour conserver sa décence.
Doucement, mais sans grande appréhension il se rapprocha de la surface immobile. Il observa un instant son reflet puis se décida à entrer dans l’eau. Bondir serait dans le sens plus juste puisque la lac descendant rapidement en profondeur, il n’était pas aisé (voir impossible) d’y entrer comme on le ferait à la mer :

- Aaaah c’est froid. Dit-il en battant des bras sur le côté.

Et pour dire. Cette eau bénéficiant de si peu de la chaleur du soleil lui arrivait désormais presque au bassin.
Courage.
Courage…
Elendë inspira un grand coup et se prépara psychologiquement. La respiration prise il bloqua l’air dans ses poumons et banda sa volonté pour réussir à faire plier ses muscles.
Succès.
L’elfe ressortit précipitamment la tête du lac dès qu’il fut complètement immergé. Les petits glaçons liquides galopant sur son dos, Elendë se retourna vers Lili :

- Elle est fraîche. Plaisanta-t-il.

Enfin il se retourna une nouvelle fois vers le lac :

- Bougeons maintenant.

Et il s’élança dans l’eau. Avançant à brasse régulière, réchauffant son corps par l’effort. Bientôt sa température fut plus agréable, bon il ne transpirait pas à grosses gouttes, mais il ne gelait pas non plus.
A présent… suivre les conseils de Lili.
Elendë prit une dernière inspiration et plongea sous la surface. Il fit encore une fois quelques brasses jusqu’à se retrouver à une profondeur acceptable et se plaça dos direction le sol, tête vers la surface.
Laissant son corps flotter tranquillement.
Laisser son esprit envahir le monde…
Laisser son corps disparaître.
Elendë ferma les yeux.
Ne pensa à rien. Ses cheveux auburn flottaient autour de son visage. Son corps se faisait plus léger. L’elfe ignorait si c’était la sensation qu’il devait rechercher, mais il se tendait vers l’harmonie entre lui et l’environnement.
Etre bien.
Juste bien.
Les elfes et la nature… Une grande histoire d’amour.
Le musicien se laissa aller.
Oublia.
Tout.
Qui il était, ce qu’il faisait, où il était…
Harmonie.
C’est la qu’Elendë réalisa son erreur. Dans son bonheur, dans son oublie. Il chercha à inspirer profondément.
La douleur se déversant dans ses poumons le sortie brutalement et violemment de sa transe. Il se cambra d’un coup, toussa. Et refit une seconde erreur. Une erreur réflexe. Une erreur que l’on fait lorsque l’on a véritablement plus d’air.
Il inspira une seconde fois.
Moins longtemps que la première. Cela n’empêcha rien.
L’elfe battit désespérément des mains et des jambes pour regagner la surface.
Peine perdue…
Elendë coulait.

HJ/ oui, ça va le faire ^^



Lili regarda Elendë se diriger vers le bord du lac avec un air surpris : Tout de suite ? Elle sourit, déboutonna sa chemise et suivit Elendë vêtue comme à son habitude d'un petit top et d'une culotte. La jeune femme se laissa glisser dans l'eau sans faire de vagues.

Elendë avait raison, elle était froide. Mais cela ne la gênait pas. Tout comme elle supportait les pressions à fortes profondeurs, et de même qu'elle pouvait se laisser couler sans faire d'efforts. Mais cela, Lili ne s'en rendait pas vraiment compte.

Elle plongea sans un bruit, alla découvrir le fond du lac. Le sable était fin et doux, et formait une surface complètement uniforme. Au milieu du lac, le sol semblait se bomber légèrement. Alors la profondeur était plus importante sur les bords ? Etonnant...

Lorsque Lili revint vers Elendë elle le trouva à mi-chemin entre le fond et la surface. Il avait fermé les yeux. Elle le regarda pensivement, sarrêtant à quelques mètres pour ne pas troubler l'eau autour de lui.
Oui, à cet instant, Elendë donnait presque l'impression de faire partie de ce monde...
Presque.
Comme en témoigna ce qu'il se passa ensuite.

Lili se précipita vers lui. Qu'avait-il fait ? Pourquoi coulait-il ?! Elle tenta de le tirer par le bras, mais c'était loin d'être évident... Non, en réalité, elle n'y arrivait pas ! La fatigue avait mangé ses forces... La surface ne se rapprochait même pas de quelques centimètres !
Lili lacha Elendë, réessaya. Sans plus de succès. Elle jeta un regard desespéré à l'elfe qui continua de s'enfoncer. Devait-elle vraiment le regarder mourir ?!! C'était de sa faute, jamais elle n'aurait dû...

Sans abandonner, elle lui attrapa les mains.
Et là stoppa net.

Elle ne réfléchit pas. Après deux secondes d'immobilité totale, elle agit instinctivement. Intuitivement. Comme un sixième sens, peut être.
Comme une évidence.
Les mains d'Elendë dans les siennes, elle posa ses lèvres sur celles du jeune homme, les entrouvrit et souffla.
*Respire !*

Elle lui souffla évidement de l'eau, et non pas de l'air. Mais aussi quelque chose, qui passa comme une petite décharge entre eux. Lili sursauta, recula. Sans lâcher les mains d'Elendë.
Qu'avait-elle fait ?
La jeune femme le regarda avec inquiétude.
Elle n'en savait rien.
Mais elle savait qu'elle ne devait pas lâcher ses mains.

Epuisant.
Pour elle.
Douloureux.
Pour lui.
Car elle savait maintenant la douleur que devait éprouver Elendë. Comme si des centaines de couteaux s'enfonçaient dans sa poitrine, comme si on le mangeait de l'intérieur. Lili y était habituée, maintenant, à la douleur de ses crises. Mais surement celle d'Elendë n'était-elle pas des plus douces.
La preuve en était de ses forces qui la quittaient, lentement mais surement, par ce contact entre leurs doigts.
Mais il ne fallait pas qu'elle lâche ses mains, où alors tout cesserait. Tout serait perdu.
Sans cette énergie qu'elle lui fournissait, Elendë ne pouvait respirer sous l'eau.



HJ/ >/ je ne savais pas vraiment comment le faire... juste que je la voulais capable de plus que quelques bulles ^^"
est ce que ça te vas ?

HJ/ Oui oui ça me va. Pauv’ bête… pourquoi mes perso souffrent-ils toujours ? Je suis vraiment une sadique XD

Au bord de l’inconscience l’elfe sentit vaguement un individu s’échiner à le tirer vers le haut.
Impensable.
Elendë savait, il semblait se rendre compte à présent…
Sans air.
Incapable de retourner à la surface.
Il allait mourir.
Acceptation.
L’elfe cessa de se débattre contre le vide.
Tel était le prix à payer pour avoir rêver un instant d’être ce qu’il n’était pas.
Une lueur nostalgique passa dans son regard quand il fixa la surface étonnante d’irréalité. Une trace de pitié et d’angoisse s’y ajouta quand il songea à celui qu’il abandonnait.
Guijarro.
Pauvre étalon. Lui qui cherchait tellement à veiller sur lui… et lui qui fonçait tellement tête baissé dans les dangers les plus farfelus…

Là haut. Sur la rive.
L’étalon, oreilles dressées, naseaux dilatés, sentait.
Instinct, intuition.
Danger.
Il poussa alors un hennissement. Un hennissement terrible, suraigüe.
Se cabra, atterrit avec lourdeur sur le sol, piétina son emplacement.
Les bulles d’air surgissant des profondeurs du lac n’étaient pas de bons augures…

Malgré la scène se déroulant sous, comme au-dessus, de la surface. Le silence restait de mise dans les confins de l’étang.
Elendë se laissait doucement aller.
Ses yeux se fermaient à demi…
Le sommeil avait remplacé la douleur.
Dormir, s’éteindre.
Bonheur…
Il sentit alors quelque chose sur ses lèvres. Il n’eut même pas le temps d’être surprit. De se demander pourquoi on l’embrassait sur son « lit de mort ».
La souffrance faisait de nouveau partit de lui.
Il s’agrippa plus violemment à la main de Lili et se cambra avec plus de brutalité encore que précédemment.
Il inspirait, hoquetait, souffrait… mais vivait. De façon intenable, mais vivait.
Quelques secondes, quelques inspirations, puis l’elfe se rendit compte qu’il était temps pour lui de retourner dans son lieu naturel.
De l’air, trouver de l’air.
Du vrai.
Cesser de respirer l’eau.
Avec vigueur il se propulsa vers la surface, sans lâcher la main de sa sauveuse. Il ne prenait même pas conscience de la force avec laquelle il l’agrippait.
Une seule pensée tournait en boucle dans sa tête. Une seule idée défilait devant ses yeux.
Monter.
Trouver l’air.
Oublier la douleur.
Crever la surface sembla lui prendre une éternité. Et enfin, enfin il y arriva.
Il inspira goulument.
Douleur.
Air et eau.
Il aspira l’oxygène, recrachait le liquide. Ses poumons lui donnaient l’impression de se tordre en tout sens et pour couronner le tout, Elendë paraissait incapable de se maintenir hors de l’eau. Il avait beau battre des jambes, s’accrocher à la frêle jeune fille. Ces milles et un couteau s’enfonçant le plus profondément dans son être le déstabilisaient et lui faisait avaler, tantôt de l’air, tantôt de l’eau.
Elendë cru ne jamais s’en sortir.
Ce serait sans compter la présence protectrice rodant autour de lui. La vision floue de l’elfe distingua des taches blanches et noires agitant avec force de remous l’eau autour de lui.
Instinctivement il s’agrippa à cette nouvelle aide et passa le bras autour de l’encolure de Guijarro.
Etalon intelligent, il avait vite cerné une difficulté en le voyant se débattre contre un ennemi invisible.
Etalon courageux, il avait plongé dans cette eau glacé pour allé secourir son camarade.
L’elfe perdait des forces. Il le sentait à la poigne de moins en moins vigoureuse d’Elendë.
Bandant ses muscles, redoublant d’ardeur il nagea plus encore vers la terre ferme.
Lilinäo aidait-elle son compagnon ?
Qui sait ?
Il n’y avait pour l‘instant qu’un seul but à atteindre.
Bientôt ses sabots touchèrent le sol et Guijarro en profita pour se propulser avec plus de vitesse encore.
Arrivé à la rive il sauta avec force pour sortir de l’eau. L’elfe lâcha à moitié chemin mais atterrit malgré tout sur la terre ferme.
Il toussa. Recracha quantité d’eau et parut enfin se clamer.
Tout comme l’étalon, il respirait bruyamment.
L’un pour récupérer de l’effort fournit. L’autre se rendant doucement compte de la chance qu’il avait eue.
Elendë se retourna sur le dos. La respiration saccadé il murmura :

- Merci Lili, Guijarro.

HJ/ Ça te vas? =) En tout cas ça fait du bien de rp de nouveau. Tellement occupé pendant mon stage que je m'étais pas rendue compte à quel point ça me manquait ^^.

Lili suivit Elendë vers la surface, l'aidant du mieux qu'elle le pouvait. La main de l'elfe serrait la sienne à lui faire mal. Surement n'aurait-elle même pas pu s'en dégager si elle l'avait voulu. Mais finalement peut être était-ce mieux qu'il l a lui tienne, elle ne savait pas si elle aurait eu la force de maintenir le contact. Il ne fallait pas lacher sa main. Pas encore...
Là. Guijarro. Lili tentait de soutenir Elendë à la surface, de le pousser vers l'étalon. Enfin, il passa son bras par dessus son encolure. Et Lili le lâcha. Le contact se brisa. Il ne laissa en elle qu'un sentiment de vide, et de profonde fatigue.

La jeune femme regarda, perdue, l'étalon s'éloigner. Elle fit un mouvement en sa direction. S'arrêta. Regarda sa main. La fixa. Longtemps. Qu'avait-elle fait ? Elle tremblait... Lili ferma les yeux, s'enfonça sous l'eau, se roula en boule. Guijarro reconduirait Elendë au rivage. Heureusement, elle n'en avait pas la nécéssité. Elle n'était pas sûre de pouvoir l'atteindre, de toute façon. Elle se laissa couler, épuisée. Et toutes ces questions...

Depuis quand pouvait-elle faire ça ? Etait-ce vraiment elle qui l'avait fait, d'ailleurs ? Elle n'en était même pas sure... Oui, peut être. Mais comment ?! Et pourquoi...
Pourquoi Elendë avait-il eu si mal ? Non pas que la douleur était trop forte, mais normalement, elle aurait du passer, ou au moins se calmer. Peut être parce que c'était la première fois ? Ou alors, la 'crise' durait plus longtemps que pour elle ? Si Elendë était resté sous l'eau, la douleur aurait-elle fini par disparaitre ? Ou peut être... Lili regarda de nouveau sa main faible.
Peut être était-ce elle qui n'était pas assez forte.
Une autre question se posa alors à son esprit : Si elle était à l'origine de cela, si la douleur était de sa faute, pouvait-elle s'entrainer ? Pourrait-elle faire respirer quelqu'un sous l'eau comme elle le faisait elle ?
Ah !
Folie ! A quoi donc était-elle en train de penser ?! Alors qu'Elendë venait presque de se noyer par sa faute ?! La jeune femme passa une main sur son visage. Elendë. Il fallait qu'elle y retourne.

Puis, rassemblant ses forces, Lili ondula vers la berge. Elle hésita une fraction de seconde avant de sortir de l'eau. Elle toussa, cracha, ferma les yeux. Douleur. Puis plus rien. Lili prit une grande inspiration, se leva. Voyant Elendë, elle rebaissa précipitement son rgard brillant, rempli de culpabilité :

"Je suis désolée."

L’elfe imbibé d’eau s’était redressé. A présent il contemplait, assis, une main sur un genou replié, ce milieu naturel qui était le sien.
La terre.
Il soupira d’aise. Elendë était bien plus à sa place ici qu’ailleurs…
Sa tête pivota alors vers la jeune Lili qui arrivait à sa suite, un sourire à la fois tranquille et reconnaissant se dessina sur ses lèvres :

- Tu me demandes pardon pour m’avoir sauvé la vie ? A quoi me servent mes remerciements dans ce cas ?

Incapable de se lever pour le moment, Elendë tentait tant bien que mal de dissimuler ses tremblements d’épuisement à ses camarades. La fraîcheur de l’eau y était aussi peut être pour quelque chose après tout.
Prévenant, Guijarro apporta le manteau de l’elfe entre ses dents et le lâcha doucement à porté de main :

- Je te remercie partenaire. Répondit l’elfe en se saisissant de son vêtement et en s'y emitouflant.

Un court instant de silence se déroula alors. Un petit moment rompu par la parole d’Elendë :

- Lili… Souffres-tu toujours autant lors de tes transitions ?

Ce que l’elfe avait vécu aujourd’hui… Cette douleur… A vrai dire il doutait de se sentir capable de le revivre éternellement. Alors quand il voyait la jeune fille vivre avec ce don depuis sa naissance…
Il ne pouvait s’empêcher d’apprécier son courage.

Sauvé la vie ? Mais c'était à cause d'elle qu'il avait failli se noyer ! Et c'était Guijarro qui l'avait conduit jusque la berge ! Elle lui avait permis de remonter à la surface mais... mais il avait soouffert à cause de cela. Elle voyait bien qu'il était épuisé. Bien plus qu'elle. Toute cette énergie utilisée, passée entre leurs mains, avait-elle vraiment disparue ? Consummée pour seulement quelques inspirations ?

Lili s'était laissée tombée non loin d'Elendë. Tomber. Cette sensation était tellement... terrestre ! On ne tombe pas dans l'eau. Même lorsque l'on a plus aucunne force, on coule lentement. Sur terre, le poids des choses les rend plus lourdes. Plus fatiguantes.
Plongée dans ses pensées, la jeune femme s'appliqua à calmer son corps. Son coeur, sa respiration, les petits tremblements de ses mains. En fait, elle se rendit compte que ceux-ci n'étaient pas seulement dûs à la fatigue, mais aussi à la peur. Elle avait eu tellement peur de le voir mourir. De rester impuissante. Lili referma doucement ses doigts, comme pour attraper quelque chose d'invisible : Cette fois-ci, elle avait pu faire quelque chose.

"Lili… Souffres-tu toujours autant lors de tes transitions ?"

L'appelée sursauta, rougit et tourna son regard gêné sur le sol couvert de mousse.

"Je... J'y suis habituée. Et maintenant, elles sont plus courtes et je peux décider de quand."

Elle se souvint de cette peur toujours ancrée en elle, avant. L'attente angoissante de la douleur, qui pouvait surgir n'importe quand, n'importe où. Ne pas s'éloigner trop de la rive. Les crises pouvaient être brèves et cinglantes comme un coup de fouet, ou se manifester la veille pour augmenter la douleur graduellement.
Mais elle y était habituée. Lili ne savait pas vraiment si c'était le mot approprié, mais elle avait en tout cas appris à l'endurer. Pas Elendë. Il avait dû beaucoup souffrir, pour lui poser cette question. Et la jeune femme, honteuse, n'osait pas croiser son regard.

La lune... Finalement, sûrement n'allaient-ils pas l'écouter, cette nuit.

Etait-ce de la pitié qui passa dans le regard de l’elfe ? Peut être. Ou alors il souffrait lui-même de ne pouvoir aider son interlocutrice :

-Ça n’a pas dû être facile. Murmura-t-il.

Il releva alors son regard vers le ciel. Osera-t-il replonger ?
La réponse était oui… s’il en avait eu la force.
Il soupira et se rallongea sur le sol :

- Je crois bien que cette fois encore mes oreilles resteront sourdes au chant de la lune.

Il tourna son regard vers Lili :

- Si elle chante ce soir… voudras-tu bien me la décrire ?


HJ/ Navrée, pas d'idée ^^"

"Ça n’a pas dû être facile."

Lili se trouna vers lui. Non, ce n'était pas toujours facile. Mais... mais elle n'aima pas ce qu'elle vit dans ses yeux à cet instant. La jeune femme fronça les sourcils. Qu'est ce que c'était ? Elle n'aimait pas quand les gens la regardait comme ça. Elle préférait encore qu'ils la méprisent. Ce regard là... il faisait mal. Il lui donnait l'impression d'être plus faible encore. Blessée, Lili rebaissa le visage sur ses pieds.

"Si elle chante ce soir… voudras-tu bien me la décrire ?"

"Non."

Elle n'avait pas réfléchit longtemps ! Se rendant compte de l'impolitesse de sa réponse, Lili rougit et tenta d'expliquer :

"Je... Je ne pourrais le décrire avec des mots."

Décrire le chant de la Lune ? Impossible ! C'était quelque chose que l'on devait sentir plus qu'entendre, ressentir, l'apprécier par quelqu'un d'autre ne mènerait à rien. Rien du tout. C'est comme un enfant demandant 'Qu'est ce que c'est l'amour ?' Jamais des mots ne pourraient refléter la réalité. Qu'Elendë n'ait pas compris la rendit un peu triste. Lili serra ses genoux contre sa poitrine, le visage caché derrière ses cheveux aux milles reflets. Elle ne comprenait pas ses propres émotions.

Soudain elle eut peur. D'elle même, de ce qu'elle faisait, de cette présence finalement à peine connue à côté d'elle, de ce qu'elle pouvait penser. Elle se leva et, en trois pas, plongea dans le lac.
Pas un bruit, à peine une ride.
Douleur.
Puis plus rien.
Lili se laissa porter par son élan puis, arrivée au milieu de l'étang, alla se poser sur le sable fin.
Silence.
Elle ne voulait plus penser à rien. La nuit tombait. Elle était épuisée, physiquement et moralement. Elle ne voulait plus réfléchir à l'impolitesse de ses actions. Elle avait besoin de repos.
La jeune fille prit une grande inspiration d'eau pure, et les yeux fermés, sombra doucement dans le sommeil.



HJ/ navrée de même TT-TT

HJ/ Mouarf Elendë a sacrément vexé Lili dis donc ^^’. Je fais un rp et il se termine là ? Où il attend qu’elle remonte et on continue? Parce que si elle dort =s

HJ/ Lol ça m’aide ^^ Bon… bah allons y =) (je vais demander à Elendë) ^^’

Avant même que l’elfe ait pus esquisser le moindre geste Lili avait plongé dans l’eau. Elle avait l’air… blessé.
S’approchant du rebord il tenta tant bien que mal de plonger son regard dans les abimes.
Rien à faire.
Seule l’eau noire lui répondait.
Ses yeux se voilèrent de tristesse. Il avait causé de la peine à sa jeune amie. Cela il l’avait bien remarqué. Il ferma complètement les yeux :

- Pardon demoiselle.

Sous le regard attentif de Guijarro il se redressa. Ses jambes étaient encore un peu tremblotantes, mais il ne s’en souciait guère.
Lilinäo les avait intentionnellement quittés. Pour un temps au moins elle ne désirait plus les voir. Du moins, le voir. Et Elendë n’était pas elfe à imposer sa présence.
Doucement il ramassa ses affaire, se revêtit, vérifia l’accroche de son katana et se munie de son violon.
S’apprêtant à s’en aller il fit un dernier arrêt et de sa main droite emprunt de lumière il laissa un marquage sur le sol.
Il tiendrait jusqu’au matin, de cela il en était sûr. Une fois fait il se retourna. L’étalon à ses côtés ils s’enfoncèrent dans les profondeurs de son élément avec calme.



HJ/ Bon bah... voila ^^'

Lili se réveilla en sursaut. La lune était au dessus d'elle. Si haute déjà ? Quelle heure pouvait-il bien être ?...
Elendë !
Lili nagea rapidement vers la rive, sortit de l'eau et regarda autour d'elle. Sa peau bleutée brillait sous la lumière argentée de l'astre nocturne. La jeune fille se mordit la lèvre. Nulle trace de l'elfe ou de son compagnon. Ils étaient partis, bien sûr. C'était normal, elle avait été si... si...
Son regard accrocha quelque chose sur le sol. Un message ? Hésitante, elle s'approcha. Elle en savait pas encore bien lire...
L'écriture d'Elendë était belle. Elle déchiffra lentement les mots, dû parfois s'y reprendre à plusieurs fois. Puis un léger sourire, timide et hésitant, flotta sur ses lèvres. Oui, elle aimerait bien les revoir.
Lili ramassa les deux affaires qui lui appartenaient et, sans même prendre le temps de se revêtir, contourna l'étrange lac pour s'enfoncer dans la forêt.


HJ/ On ferme là alors ? ^^

HJ/ Ça marche

bewaaaahaaaaa ! TT-TT
et je rp avec qui moi maintenant ?!
xDD

Lol on peut toujours rp avec d'autres perso . Ils sont tous libre à l'exception de Nat' si tu veux \o/

Aïla n'est pas libre
Illena...
je ne sais pas trop, en fait ^^"
je dirais oui =S

XD ok bah c'est toi qui vois. Tu veux en refaire un? ^^