L’elfe se retourna en entendant la surface de l’eau se briser. Lili venait-elle de sortir ? Hum… dans ce cas elle était toujours là. Il s’apprêtait à l’accueillir avec un sourire quand il vit que quelque chose n’avait pas l’air d’aller.
Il fronça les sourcils et s’approcha. Son âme semblait…se transformer. Les grandes lignes restait les mêmes, certes, mais c’est comme si quelque chose en elle prenait le pas sur l’une de ses caractéristiques.
Etrange, fascinant. Il n’avait tout bonnement jamais vu cela. Il secoua brusquement la tête pour sortir de son hypnotisme. Se changement n’avait pas l’air d’être très agréable pour la jeune fille. S’accroupissant près d’elle il l’interpella d’une voix basse avant de poser l’une de ses mains sur son dos :

- Mademoiselle. Si vous désirez respirer il vous sera plus aisé de relever votre visage. Votre trachée sera plus libre dans ce cas. Avez-vous besoin de quelque chose ? Puis-je vous apporter mon aide.

Car à part une présence qui se voulait rassurante, comment pouvait-il secourir une personne dont il ignorait le mal qui la rongeait ?

Lili sursauta lorsqu'il posa la main sur son dos. Mais la main était douce. Elle secoua la tête en signe de négation :

"Cela... va passer."

Sa voix était un peu rauque, sa gorge lui faisait mal. Normalement, cela devait passer, après un petit moment... plus ou moins long... normalement...

La jeune femme finit par se lever, lentement. Elle respirait mieux. Mais la douleur était toujours là, et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle regarda autour d'elle.

"Où sont-ils ?"

Elle se tourna vers Elendë, vit son bras, se souvint du goût du sang.

"Votre blessure ! Est-ce grave ?"

Ses cheveux fins avait déjà séché, coulaient en vagues souples sur ses épaules maigres. Bleutés... comme le ciel qui s'assombrissait. Malgré le fait qu'elle soit également sèche, sa peau continuait de luire à la lumière basse du soleil qui disparaissait. Trop lisse. Pas humaine.
Monstre.
Ses yeux clairs se détournèrent honteusement de l'elfe.

"Merci."

Elendë se redressa et regarda vaguement autour de lui :

- Je les ai fait partir. Expliqua-t-il simplement.

Puis elle questionna à propose de sa blessure. Sa blessure ? Sa blessure… Ah ! Oui. Sa blessure. Il porta son regard sur la dite blessure :

- Elle saigne beaucoup mais elle n’est pas bien grave. Juste impressionnante.

Il lui sourit paisiblement à son remerciement :

- De rien belle amie. Ce fut un plaisir.

Il marcha jusqu’à son sac où résidait aussi son katana à double lame et son violon :

- Dites-moi jeune amie. Avez-vous faim ? Pour ma part, mon ventre commence à me titiller.

Toutefois ce ne fut pas des provisions qu’il sortit de son sac, mais un bandage blanc pour que cette satané blessure cesse donc de l’agacer. Il releva la tête en un regard inquisiteur.
A côté Guijarro avait recommencé à brouter.

Lili s'était levée, indécise de ce qu'elle devait faire. Partir maintenant ? Elle n'était pas en état d'aller bien loin...
Un plaisir... Ah ? C'était donc un plaisir de se faire entailler l'épaule ? De s'être mis un village à dos à cause d'elle ? Devant une réponse si évidement fausse, Lili devint rouge de honte.

"Dites-moi jeune amie. Avez-vous faim ? Pour ma part, mon ventre commence à me titiller."

"Heu... Non merci, non... je n'ai pas faim."

Enfin, si on l'écoutait, elle n'avait jamais faim, de toute façon ! Encore une des étrangeté de ce corps... Qui ne faisait savoir sa faiblesse qu'en la rendant soudain à bout de forces. De plus, elle avait déjà mangé quelques fruits aquatiques la veille.

Si elle était négative, au moins la réponse qu'elle avait murmurée avait-elle le mérite de lui avoir levé le visage. Voyant qu'Elendë avait sortit un bandage, elle se mordit la lèvre avant de demander d'une petite voix :

"Avez-vous besoin d'aide ?"

Elle savait par expérience qu'il était difficile de traiter une blessure sur soi même... encore plus lorsqu'elle était mal placée, comme sur le bras par exemple... ou pire, l'épaule !

HJ/ Oooooh… J’avais pas vu les choses de ce point de vue pour le secours d’Elendë XD


L’elfe hocha simplement la tête. Si elle n’avait pas faim, elle n’avait pas faim, tout simplement :

- Si jamais l’envie vous en prend, servez-vous demoiselle.

Il retourna à son pansement. Ah … ah. Se bander à une main n’était pour ainsi dire, guère pratique. L’œil amusé de l’étalon signifiait-il qu’il souhaitait que cela lui serve de leçon ? Si c’était le cas… c’était raté :

-Avez-vous besoin d'aide ?

Il releva la tête, à la fois surprit et heureux :

- Ma foi…vous pourriez fort bien me faciliter la tâche si vous pouviez vous en occupez. Répondit-il avec bonne humeur.

Il lui tendit le reste du bandage avant de reprendre la parole. Le ton était, cette fois, bien plus pensif :

- Dites-moi jeune fille... Qu’êtes-vous exactement ? Je dois vous avouer que j’ai longuement vécu et que, même si j’ai certainement l’une des plus mauvaises mémoires d’Endora, j’ai souvent vu des êtres étranges. Or, vous êtes à mon avis la première personne de ce style que je rencontre. Toutefois si ma question vous importune n’hésitez pas à me le faire savoir. Ma curiosité est très souvent mal placée.

HJ/ ah bon ? Et à quoi avais-tu pensé ? ^^"


Lili s'approcha timidement, prit le bandage et commença à l'enrouler délicatement autour de l'épaule d'Elendë. Pas une fois elle ne le toucha, ni même le frôla du bout des doigts, en le faisant. Les gens avaient souvent peur de son contact, et elle, craignant leur réaction, finissait par en avoir peur également.

A la question de l'elfe, elle se crispa, stoppant soudainement son mouvement. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes qu'elle recommença, lentement, à enrouler le tissus. Mais la jeune femme ne répondit pas tout de suite.
Après un long silence, elle finit par murmurer :

"Vous n'avez vraiment jamais vu quelqu'un qui me ressemble ?"

La tristesse se reflétait dans ses yeux. L'étincelle d'espoir qu'elle tentait de maintenir en elle vacillait. Lili garda le regard sur l'épaule d'Elendë, finit de fixer la bande. Elle recula d'un pas, ses yeux clairs tournés vers le sol.

"Je ne sais pas."

HJ/ Ben je ne sais pas trop ^^’. Je n’avais pas vu le côté blessure, mais plus-le ‘après’. Parce que ça fait toujours plaisir de voir qu’on a rendu quelqu’un heureux en l’aidant. Ou alors c’est moi qui suis bizarre ^^’. En plus c’est plus facile de se faire un ami quand tu lui as sauvé la vie =) et comme l’âme de Lili est selon Elendë super jolie. Ça le rend heureux d’apporter son soutien à une fille bien


Ah ? Elendë avait-il touché un point sensible?
…
Oups.
Mais l ‘elfe prit le partie de ne pas lui mentir, il secoua doucement la tête :

- Non, du moins que je me souvienne. Vous savez, les gens me prenne très souvent pour un idiot parce que je ne retiens jamais rien. Il m’arrive de croiser des personnes pour moi inconnues alors que quelques minutes plutôt nous avons longuement discuté… Alors peut être que j’ai aussi oublié ce genre de rencontre et puis vous savez demoiselle. J’ai beau être plus âgé que les hommes. Je suis loin d’avoir tout vu sur cette terre.

Après avoir constaté que son bandage était bel et bien fini il se tourna face à Lili :

- Je vous remercie pour votre aide.

Il vit alors ses yeux, embués de tristesse :

- Je vais vous dire ce que je pense. Si il existe sur ce monde une personne telle que vous, alors il y a de grandes possibilités pour qu’il y en ait d’autres. Pourquoi seriez-vous la seule après tout ? Peut être que de part Endora des êtres comme vous se baladent aussi et que, la seule raison qui fasse que vous ne les ayez jamais rencontrer est que, eux aussi ont dû mal à approcher les autres. Non ?

Il lui sourit :

- Et puis avoir son brin d’originalité n’est pas une tare. Regardez, je n’ai jamais rencontré non plus de personne capable de voir les esprits. Cependant rien ne dit que je suis le seul. Il faut savoir jouer de cette différence, même si je dois avouer qu’il doit être plus aisé d’en jouer dans mon cas que dans le votre.

Il se leva, s’approcha et prit une mèche des doux cheveux de Lilinäo entre ses doigts :

- Ou pas. Si l’on exclu le fait que vous respiriez sous l’eau, vous ressemblez en tout point à une humaine.

Ses doigts relâchèrent les soyeux cheveux :

- J’en ai vu des biens étranges… A y réfléchir c’est peut être votre timidité qui vous fait du tord. A vous cacher vous attirer des regards curieux : « Pourquoi se dissimule-t-elle ? » peuvent-ils se demander. Ou encore : « A-t-elle préparé ou fait un sale coup si elle cherche autant à fuir les regards? ». De fait les gens vous cherche des défauts et malheureusement défauts rimes bien souvent avec différence chez les hommes. Peut être devriez-vous vous affirmez un peu plus.

Elendë se mit à soupirer :

- Ou alors ce ne sont là que des suppositions stupides d’un elfe qui ne sait plus différencier le monde des morts et des vivants. Ponctua-t-il avec un sourire.

HJ : roh, Aïla, on sait que tu aimes Envel, mais ce n'est pas lui qui est blessé à l'épaule xD
*out*

HJ/ Oo ... J'ai pas compris

HJ : " Lili garda le regard sur l'épaule d'Envel, finit de fixer la bande." =P

HJ/ Ah vui j'avais même pas vu ^^".

HJ/ Je suis désolée, c'est parce que j'était en train de penser à ce moment là, il me semble, que le son 'el', était très liquide, et que les noms Elendë ou Envel étaient doux à l'oreille ^^



La première question que se posa Lili, était : Quel age pouvait bien avoir Elendë ? Il était vrai que l'elfe avait l'apparence d'un jeune homme d'une vingtaine d'année, mais Lili connaissait très mal les elfes... Cependant elle n'osa pas poser la question.

La jeune femme n'osa pas non plus le regarder dans les yeux lorsqu'il fit remarquer que sa timidité l'empêcher surement de nouer avec les autres. Lili se mordit la lèvre. Seule, elle savait qu'elle n'aurait pas la force de changer.
Pourtant, avant, elle avait essayé. De se lier aux autres. Comme tout enfant commun, elle avait cherché à se faire des amis. Cela n'avait pas marché. Et face au rejet et au mépris des autres, elle avait alors essayé de se se faire acceptée en se rendant utile. La moins gênante possible. Juste pour qu'au moins, ils acceptent sa présence.
Dans un petit coin.
Je jure que je ne gênerai pas.
Je ne gênerai plus.
Pardon.
Pardon.

Perdue dans des souvenirs peu agréables, elle n'avait pas remarqué que le jeune homme s'était approché. Il prit une mèche de ses cheveux entre ses doigts. Elle sursauta, recula soudainement d'un pas par surprise. Pourquoi avait-il fait ça ? Sa mère avant, parfois, lui brossait les cheveux. Quoi qu'il n'y en ait jamais vraiment eu le besoin. Mais elle n'avait pas compris le geste d'Elendë.

Et puis, alors qu'il continuait de parler, elle tendit brusquement son bras maigre vers lui, comme pour lui montrer une évidence qu'il n'avait peut être pas vue :

"Monsieur Mahal, vous trouvez vraiment que je ressemble à une humaine ?"

Oui, elle avait la silhouette d'une humaine. Deux jambes, deux bras, cinq doigts à chaque. Un visage, et même une petite poitrine. Et pourtant, sa peau, ses cheveux, ses yeux... il aurait fallu être aveugle pour la croire humaine.
Non.
Même un aveugle aurait sans aucun doute remarqué la peau lisse et glissante qui couvrait son corps mince, même s'il ne pouvait en percevoir la couleur bleutée.

Elle chuchota à la va-vite, les joues roses :

"Mais je ne crois pas pas que vous soyez stupide."

Surement avait-il raison. Mais alors, elle ne se croyait pas capable de résoudre son problème.

- Oui.

Réponse clair et nette. Elendë n’avait à vrai dire même pas pris le temps d’hésiter. C’est donc sans grande émotion, pour changer de d’habitude, qu’il regarda le bras tendu de la jeune fille sous son nez. Certes elle n’était pas comme une peau humaine que l’on pourrait qualifiée de « normal » mais :

- J’ai vu des personnes ayant la capacité de voler, de se transformer, de créer à partir de rien, de maîtriser un élément, de se téléporter… Tout ceci et tous pour la plupart, se considéraient comme humain. Certains en étaient tellement persuadés qu’ils étaient prêts à se battre pour être accepté comme tel. Alors l’étaient-ils ou pas ? L’es-tu ou pas ? Selon mon point de vu… ta seule différence réside en le fait que tu possèdes une capacité que la majorité n’a pas. Et pour être honnête, je dirais que si cette capacité était invisible aux yeux dit « normaux », tu auras été bien mieux accepté par autrui. Car je puis te le certifier, ton âme est bien plus belle que celle de nombreux hommes.

Il lui sourit doucement :

- La stupidité … est une question de point de vue tout à fait relatif. Je ne le suis pas pour toi, je le suis pour bien d’autres… Je pense que j’en tiens même un bon bout dans l’esprit de Guijarro.

Ce dernier releva la tête à la mention de son nom tout en continuant de mâchonner :

- Pour ma part…je suis ce que je suis. Il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée de plaire à tout le monde. Et je vais te confier un secret…

Ses yeux brillaient d’une lueur amusée :

- Je crois bien que c’est impossible !

L’air ambiant ayant fini de sécher le corps et les cheveux de l’elfe, celui-ci se revêtit et fit une proposition accompagné d’une allure à moitié espiègle :

- Que diriez-vous de nous imposer un peu aux autres ? Pas dans le dernier village où je suis passé évidemment. Mais il y en a surement un autre pas très loin et sinon…et bien tant pis, ne restons pas dans un endroit si nous n’avons rien à y faire. Qu’en dites-vous ?

Si seulement tous les hommes pouvaient-ils penser comme Elendë, alors la vie aurait surement été bien plus facile pour bien des gens...
Lili n'avait aucunne idée de la beauté de son âme, elle savait juste que, de toute façon,la plupart des gens ne la voyait pas.

La jeune fille enviait un peu elendë pour cette assurance qu'elle ne possédait pas. Il savait s'imposer, il avait confiance en lui ou plutôt, il savait s'accepter malgré le regard des autres. Et cela, Lili n'y parvenait pas.

"Que diriez-vous de nous imposer un peu aux autres ?"

Lili releva soudainement le visage, ses yeux clairs écarquillés. Dans un village ?! La jeune fille se mordit la lèvre, détourna le regard. Comme elle aurait aimé dire non, s'enfuir en courrant. Disparaitre. Mais Elendë...
Mais un village, elle devait être capable de le faire, non ? Un petit village... Elle était bien obligée parfois, seule, alors, avec Enlendë...
Il venait de lui demander, il attendait sa réponse avec patience. Pouvait-elle reffuser ?

Finalement, elle hocha lentement la tête. Une réponse positive aussi convaincue que son regard fuyant. Mais comme elle avait suivi Ewenn plusieurs jours auparavant, elle était prête à suivre Elendë.
Quoiqu'il lui faudrait un long moment avant d'entrer de nouveau dans une ville, une vraie.

Lili, au plus grand plaisir d’Elendë, finit par accepter sa proposition :

- Bien dans ce cas…

Il se tourna vers l’étalon :

- Aurais-tu une idée d'où nous pourrions aller ? Demanda l’elfe.

Le dit étalon rabaissa les oreilles sur son crâne et montra clairement qu’il n’était pas de son gout de se diriger vers la ville. Et puis... demander son chemin à un cheval sauvage n'était peut être pas le mieux à faire :

- Désolé, partenaire. Reprit-il. Je sais bien que tu n’aimes guère ces endroits trop restreint pour toi, mais nous allons faire en sorte d’en prendre un qui se fait différent des grandes villes telles que Firewall.

Guijarro râla une fois encore mais suivit l’elfe qui avait déjà commencé à se mettre en route. En temps normal ce dernier aurais déjà dû oublier la jeune fille qui se tenait près de lui. En temps normal. Oui, parce que Lilinäo avait ce petit quelque chose d’original qui retenait l’attention d’Elendë…tout comme l’avait fait la vampire Lisa d’ailleurs. La différence résidant dans le fait que l’elfe préférait nettement ce tenir aux côtés de cette demoiselle que de la pseudo gamine suceuse de sang :

- Dites-moi demoiselle. Savez-vous d’où vous venez ? Où vous avez grandis ? Et quand avez-vous quitté votre foyer ?

Question incongrue ? Peut être, peut être pas. A vrai dire, même si le voyeur d’âme y fondait peu d’espoir, il était possible de voir resurgir d’ancien souvenir oublié qui pourrait éventuellement éclairer la jeune fille sur ses origines et/ou ses capacités.

HJ/ Et voilà ! encore une fois je me fais avoir ! presque fini, et je peux tout recommencer !!! T-T

Lili suivit Elendë. Elle se cala sur sa foulée, deux pas derrière lui.
A sa question, elle répondit d'un mouvement de la tête : Non. Puis, comme la gêne de ne pas répondre correctement à une question qu'on lui avait posée était plus forte que sa timidité maladive, elle compléta :

"Je ne sais pas d'où je viens. Les sirènes ont... pris soin de moi lorsque j'étais dans l'eau : ma mère adoptive habitait près du fleuve. Je suis partie quand elle est morte."

Partie. Partie d'où ? Dans aucun des lieux où elle avait vécu elle ne s'était vraiment sentie chez elle.
Lili regarda soudain autour d'elle. Le chemin s'éloignait de la rive, et le bruit de l'eau n'était plus qu'un murmure à ses oreilles.

"Je... Pourrions nous rester près du fleuve ?"

Comment ?! Demander une faveur ?! Cette jeune fille qui avait osé faire cela était-elle bien Lili ?! Le visage écarlate, celle-ci baissa les yeux. Peut être le chemin du fleuve n'était-il pas la direction que voulait emprunter Elendë. Mais Lili ne savait pas quand surviendrait une nouvelle crise, et la douleur dans sa poitrine ne faiblissait pas. Elle avait peur que la suivante n'arrive rapidement.

Il faisait presque noir à présent, même si cela ne gênait nullement la jeune femme, habituée à l'obscurité des profondeurs. Sa peau avait cette étrange brillance à la lumière de la lune à présent visible, et sa paleur faisait d'autant plus ressembler Lili à un spectre. Entrer dans un village à la nuit tombée était-il réellement une bonne idée ?

HJ/ Arf c’est chiant ça ^^. L’une des raisons pour laquelle je fais mes rp sur word ^^


- Je vois. Murmura bassement l’elfe.

Puis il ajouta :

- Je suis désolé, pour votre mère…

Perdu dans ses pensées il ne prenait guère garde où il marchait, pour changer… Aussi se retourna-t-il surprit à la demande de la jeune fille. Rester…près du fleuve. Son regard jongla de Lilinäo à la rive éloignée. Ma foi… :

- Si vous le désirez jeune fille. Votre requête est par ailleurs fort intéressante car les villages aiment souvent s’installer près d’un endroit où l’eau est facile d’accès.

Il lui sourit :

- Marcher le long d’un fleuve est donc une fort bonne idée !

Elendë s’engagea donc sur le pseudo chemin. Guijarro prenant soin de s’installer entre le rebord et son maître. Combien de temps mirent-ils à trouver un village ? L’elfe n’en avait à vrai dire aucune idée, et ne s’en souciait guère oubliant la méfiance que peut provoquer l’arrivée d’étrangers dans les coins reclus, de surcroit quand il est tard :

- Ah ah ah ! Trouvé ! S’exclama joyeusement Elendë. Ça nous donnera l’occasion d’avoir un repas chaud et un endroit confortable où dormir.

Ne prêtant que peu d’attention à la jeune fille, car la supposant aussi heureuse que lui d’arrivé enfin à destination, l’elfe s’engagea dans les petites ruelles. Le choix de l’auberge ne fut guère difficile, il n’y en avait qu’une. Il s’adressa alors au cheval :

- Partenaire. Attends nous là je vais voir s’il y a des places pour que toi aussi tu puisses te reposer.

Et d’un air décidé il poussa la porte où une bouffé de chaleur les submerga immédiatement:

- Bonjour messieurs. Lança-t-il gaiment. Je désirerais une chambre avec deux lits simples et une place dans une écurie.

Et oui, le travail d’exorciste (si l’on peut dire) ne permettait pas de rouler sur l’or. On lui jeta d’abord des regards suspicieux, mais son allure de voyageur habitué permit à certain de se rasséréner. Certes son long manteau aurait pu permettre de dissimuler des armes, mais il en portait déjà une en évidence dans le dos, et sa housse le désignait clairement comme musicien. Celui que nous nommerons alors le gérant laissa son occupation :

- Si monsieur veut bien me suivre pour le guider jusqu’au box ?

L’elfe hocha la tête et se retourna vers Lili :

- Je n’en ai pas pour longtemps, commande donc quelque chose si tu le désires. Nourritures ou boissons, comme tu le veux. Nous avons beaucoup marché après tout.

Et sans vraiment s’inquiéter plus il se retrouva à l’air frais pour guider son compagnon à couvert.

HJ/ non, là c'est carrément mon ordi qui s'est éteind -.-"



Lili bredouilla rapidement, gênée :

"Vous n'avez pas à être désolé."

Elle ne voyait pas pourquoi il le devrait, Elendë et sa mère ne se connaissaient même pas !

Lili marchait derrière lui, en silence, le long du fleuve. De la même allure régulière. Jusqu'à ce que les lumières du village apparaissent. La jeune femme ralentit. Son pas redevint hésitant. Mais, comme elle avait suivi Ewenn, elle suivit Elendë dans les rues. Elle avait dit qu'elle le suivrait, non ? Alors elle n'avait pas le droit de reculer.

Pour l'instant, sa plus grande peur était de le perdre. Et par là même, de se perdre en ce lieu. Elle se rappelait pourtant exactement du chemin suivit pour venir jusqu'ici. Mais elle savait que, seule...
Seule, la peur l'envahirait de nouveau. Cette peur iraisonnée, qu'elle ne parvenait pas à controler. Qui bien souvent, ne se justifiait pas. On la lui reprochait. Elle se la reprochait. Elle ne parvenait pas à l'effacer.

"Je n’en ai pas pour longtemps, commande donc quelque chose si tu le désires. Nourritures ou boissons, comme tu le veux. Nous avons beaucoup marché après tout."

Seule.
Lili resta tétanisée.
Elendë parti, quelques personnes avaient tournés leurs regards vers elle. Certains curieux, d'autres surpris, peu franchement hostiles...

" 'Voulez commander, la p'tite dame ?"

Le barman. Il avait entendu la phrase de l'elfe, attendait la réponse de la jeune femme. Lili tourna vers lui des yeux écarquillés. L'homme sursauta. Il en avait vu, des droles de chose, mais un regard comme ça, c'était vraiment flippant... Leur gérant avait-il raison d'accepter ces personnes sorties d'on ne savait où ?
Avalant sa salive, il remarqua que la jeune femme avait rebaissé la tête. On ne voyait plus ses yeux. Il dissimula un soupire de soulagement, tenta de reprendre contenance :

"Hum !... Alors ? A boire, à manger ?"

Lili secoua la tête avec affolement. Non. Non, non, non !
Ah ? Ce mouvement de tête, comme une bête affolée, était donc sa réponse ?
Nouveau soupire.

"Bien... Je vais vous montrer tout de suite la chambre alors. A moins que vous ne préferiez attendre votre... ami ?"

Une seule chambre, mais deux lits simples. Devant l'abscence de réaction de la cliente, il attrapa une clef derrière le comptoire et passa à l'étage. Lili resta immobile un instant, avant de se lancer dans les escalier à sa suite. Il avait à peine ouvert une porte qu'elle se précipitait à l'intérieur.

"Heu... donc, la lumière est ici, si vous avez besoin de quequ'chose, demandez en bas. Ah ! Et, prendrez-vous un petit déjeuner demin matin ?"

Seul un silence pesant lui répondit. La barman, de plus en plus perdu par le comportement de cette fille étrange, posa rapidement la clef sur la petite table et referma la porte sans même ajouter un mot. Il redescendit les escaliers rapidement, et reprit son service en marmonant. Vraiment pas normale...

Lili s'était assise dans un coin. Les genoux contre sa poitrine, le visage dans les bras, à même le sol. Plus tendue qu'un arc. Mais tremblante comme une feuille. Derrière ses cheveux, son regard était toujours fixé sur ses pieds. Et elle murmurait sans relache :

"N'ai pas peur. Il ne faut pas. Pas la peur. Cela ne sert à rien. Reprend-toi. Ne la laisse pas t'avoir."

Mais la peur montait. Nathanaël. Ewenn. Elendë. Sa mère. Elle s'accrocha à ces visages, répétait leurs paroles.

"Il n'y a pas à avoir peur. De quoi as-tu peur ? Il n'y a rien. Rien. Rien !"

Elle paraissait folle. Oui, elle l'était. La peur vidait son esprit de toute pensée cohérente. Elle revenait, chaque fois plus forte.
Nathanaël... Cette fois là, elle était entrée seule dans la ville. Elle avait réussit. Elle revit son visage souriant. Le repas. La rue. Le corps sur le sol. La douleur.
Ewenn. Dans le village. Elle l'avait attendu, seule aussi cette fois là, devant la boutique de vêtement. Et puis la ville. La bibliothèque. la lecture. Comme un autre monde. Et puis la nuit. Et l'auberge. Et la peur.
Cette peur.

Celle là même qui la dévorait maintenant.
Qui prenait possession d'elle, de son âme jusqu'à lui faire perdre conscience d'elle même.
Elle revenait chaque fois plus forte, plus puissante.
La nuit. Les bruits de la ville. Les bruits des autres. Leurs voix. En groupe. Leurs visages. Tournés vers elle. Que disent-ils ? Leurs lèvres bougent... Non ! Je ne veux pas savoir... La douleur. La brulure de leurs regards. De leurs mots. Laissaient-moi. Allez vous en ! Laissez-moi !
Laissez-moi...

Lili ne bougeait plus. Comme enfermée en elle par un combat perdu d'avance, elle restait tétanisée.
Son ombre à la lumière vacillante dansait contre le mur. Le seul mouvement. Elle semblait vouloir l'enlacer.



HJ/ Houla ! je vais m'arrêter avant de faire des morts parmi les lecteurs xDD J'écris tellement lentement que je répète cent fois la même chose sans m'en rendre compte !! ^^"



HJ/

HJ/ Ah oui là… Bah en théorie (enfin ça fait ça pour moi) quand mon ordi s’éteint d’un coup il me redonne ce que j’avais écris sur word, même si c’était non sauvegardé =). Et pour ton rp franchement ça ma pas du tout gêné, j'avais même pas remarqué =).

Une fois dehors l’homme regarda, surprit, le fier animal non harnaché.
Il hésita au moment ou l’étalon fit mine de plaquer ses oreilles sur le crâne et de montrer les dents. Mais Elendë eut tôt fait d’apaiser le cheval d’une main sur le museau :

- Bon hé ben…suivez moi monsieur… ?

-Elendë. Je m’appelle Elendë.

- Bien. Allons-y alors Elendë.

L’elfe hocha la tête et guida son partenaire en posant une main sur son garrot. Pour tout dire l’écurie se trouvait bien près de l’auberge. D’une certaine manière cela était logique, de l’autre…tant mieux, parce l’elfe se demandait déjà pourquoi il suivait un inconnu dans un drôle de bâtiment lorsque le gérant se tourna vers eux en désignant un box libre :

- Voila. Votre compagnon peut loger ici. Désirez-vous vous occuper vous-même de lui où que je dise à l’un de mes employés de s’en charger.

- Ça ira. Je pense qu’il y aurait des problèmes si ce n’est pas moi qui m’en occupe de toute façon.

L’homme acquiesça et retourna s’occuper de ses clients, laissant l’elfe au pansage.
Le dit pansage fut en soi assez rapide. Pas qu’il le négligea, mais Guijarro donnait l’impression que la saleté n’était guère pour lui. Le nettoyage fait, il vérifia malgré tout qu’aucune blessure n’était à déplorer et qu’il n’avait rien négligé.
Il avait parfaitement conscience des défauts de sa mémoire…
Toutefois au bout d’un temps l’étalon le poussa du bout du nez :

- Qu’y-t-il donc partenaire ? Demanda-t-il.

Le cheval le regarda d’un air apitoyé son compatriote… Irrécupérable…

- Quoi ? J’ai oublié quelque chose ?

Guijarro renâcla, agacé :

- Quelqu’un ?

L’étalon le fixa intensément :

- Ah…

L’elfe se mit à réfléchir. Il était dans un box…donc ils se trouvaient ou dans une maisonnée ou dans un village. Le village lui semblait une idée plus probable. Or, s’il payait un box à son partenaire il n’y avait pas de raison qu’il ne se paie pas une chambre… Bon. Alors quelqu’un l’attendait-il dans cette auberge. Le souvenir fulgurant de la journée lui revint en pleine figure :

- Aaaah.

C’est au pas de course, voir en courant tout court qu’il sortie de l’écurie et se rua dans l’auberge.
Derrière l’étalon poussa un gros soupir.
Quand il fut à l’intérieur Elendë regarda à droite, à gauche, à droite. Euuuh…

- Votre compagne est montée dans sa chambre. Elle n’a pas désiré manger.
L’elfe ouvrit de grands yeux :

- Dans ce cas je vais aller la rejoindre, où se trouve la chambre ?

Le barman se désigna alors pour le guider. Montant à l’étage suivit du client il lui indiqua la porte et redescendit après avoir vérifié qu’Elendë non plus ne commanderait rien.
Ce dernier ce décida donc à ouvrir sa chambre. Un instant d’hébétude passa lorsqu’il vit la jeune fille prostrée, enroulée sur elle-même dans un coin.
Une petite lueur peinée se peignit un court moment dans ses prunelles quand il vit cette âme si belle, effrayée par le simple fait de se retrouver seule. Calmement, d’un pas tranquille il s’approcha de Lili. Arrivé à sa hauteur il s’agenouilla et prit doucement la jeune fille dans ses bras :

- Vous n’avez rien à craindre demoiselle. Tenta-t-il de la rassurer. Vous pouvez me faire confiance.


HJ/ Ça me va pas de rp avec la télé...

Une présence chaude. Qu'elle remarqua à peine. Peut être était ce mieux ainsi, sinon, elle aurait surement hurlé avant même de reconnaitre Elendë.

"Vous n’avez rien à craindre demoiselle. Vous pouvez me faire confiance."

Enfin elle prit conscience de l'elfe qui la tenait contre lui. Qui la rassurait comme on rassurait une petite fille. Elle hoqueta :

"Ce n'est rien, je vais bien... je n'ai pas peur... ça va passer... je n'ai pas peur... rien à craindre... il n'y a rien à craindre, tout va bien..."

Elle se remit à murmurer pour elle même. Elle le savait, pourtant. Et elle était en colère contre elle-même de voir que sa peur n'en restait pas moins incontrolable.
Mais les bras d'Elendë calmèrent son coeur. Comme les bras de sa mère auparavant.

Lorsqu'elle avait vécu dans le fleuve, Lili dormait toujours seule... avec souvent de mauvaises surprises au réveil. Le mépris des parents se retrouvait souvent chez les enfants, cruels. On est surpris dans son sommeil. On a peur du réveil. On ne dors plus.
Alors, quand enfin elle revenait sur la terre ferme, quand elle retrouvait sa mère, celle-ci la berçait longuement, parfois même toute la nuit. Elle tenait son corps maigre serré contre elle, comme Elendë à cet instant.
Un sentiment de douceur prit bientôt le pas sur la peur.

Lili s'était écartée d'un geste tremblant. Elendë n'était pas sa mère : sa chaleur n'était pas la même, ses bras étaient plus forts, son odeur, aussi, était différente. S'il elle ne pouvait s'abandonner comme elle le faisait avec sa mère, Lili lui était reconnaissante.

La jeune femme s'était écartée d'un geste tremblant. Elle passa une main nerveuse sur son visage. Son regard avait quitté sa fixité effrayante pour tourner autour d'elle avec une lueur d'affolement. Pour s'empêcher de murmurer, elle dû se mordre les lèvres.
Refouler sa peur, comme remettre un lion enragé dans une cage. Comment était-elle sencée le faire seule ?

Confiance... Que savait-il, après tout, sur ses craintes ? Lili elle même n'en savait trop rien, alors lui ? Peur des autres ou d'être seule ? Peur d'être seule au milieu des autres...
Avait-elle confiance en Elendë ? Confiance pour quoi ? Elle ne lui demandait rien...
Mais elle l'avait suivit jusqu'ici. Alors maintenant...Qu'attendait-il d'elle ?
Ewenn... il lui avait appris à lire. Elle voulait le faire rêver.
Mais pourquoi avait-elle suivi Elendë ?
Elle leva son regard clair rempli de détresse vers le jeune homme.

HJ/ AAAAAAAAAAAAAH j’ai mon bac \o/. *sbaf* nan il fallut juste que je le cale ^^’ avec tout le mal que j’ai eu pour connaître mes résultats >< =)



Elendë n’opposa aucune résistance lorsque Lili estima qu’il lui fallait la lâcher, aussi recula-t-il doucement tout en conservant un regard anxieux sur la jeune fille.
Ce fut lorsqu’elle posa sur lui son regard toujours aussi peu rassuré que l’elfe tressaillit :

- Puis-je faire quelque chose pour vous demoiselle ? Vous apporter mon aide ? Mon soutien ?

Il aurait tant voulu faire disparaître cette lueur effrayée de son regard, mais que pouvait-il faire d’autre sinon rester sagement à ses côtés en attendant un acquiescement ?
Il réfléchit un instant. La faire dormir ? Comment pourrait-elle se coucher dans un tel état ? Comment pourrait-elle s’endormir et plonger dans un sommeil réparateur en étant autant crispée ?

- Quelle est la cause de votre angoisse Lilinäo ? Demanda-t-il.

En identifier la cause lui permettrait peut être de la faire disparaître, sinon diminuer.

HJ/ Désolé c'est un peu nul =/

HJ/ YEAH ! avec mention ? x)



"Puis-je faire quelque chose pour vous demoiselle ? Vous apporter mon aide ? Mon soutien ?"

Lili ne répondit pas : Elle même n'en savait rien. Et puis, en la serrant ainsi, même quelques longues secondes, il avait déjà fait beaucoup. Au moins avait-elle repris conscience de ce qu'il y avait autour d'elle.

"Quelle est la cause de votre angoisse Lilinäo ?"

Lili se figea. Encore cette question. De quoi as-tu peur, Lili ? Il n'y a rien à craindre. alors, de quoi as-tu peur ? Si seulement elle pouvait répondre... Surement le savait-elle, au fond d'elle. Mais entre le sentir inconsciement et l'exprimer avec des mots à quelqu'un qu'elle connaissait à peine...
Non, elle ne pouvait pas. pas encore.
Alors, comme d'habitude, elle ne put que répondre dans un murmure tremblant :

"Je ne sais pas..."

La jeune femme cacha son visage dans ses main. On entendait les bruits venant de la salle principale. Elle se boucha les oreilles, serra un peu plus ses genoux contre sa poitrine.

Et pour se protéger de ce monde, elle plongea dans le sien.
De nouveau immobile, le visage caché dans ses bras. Où donc éttaient ses rêves ? Pour qu'elle oublie les rires gras qui lui parvenaient, elle chercha le chant des étoiles. La lumière de la lune contre la lampe qui les éclairaient dans la pièce close. Mais la peur brouillait tout. Le fauve masquait la lune et ses rugissement masquaient la voix des astres.
Laisse moi.
Lili ne bougeait plus.
Laisse moi !


HJ/ mes posts sont à peu près aussi limpides que l'esprit de lili à cet instant ^^"

HJ/ Vui la AB \o/ étant donné que je m’étais monumentalement plantée à certaines matières je croyais ne pas l’avoir donc il faut avouer que ça m’a plutôt surprise^^. En fait ce sont les math et l’SES qui m’ont sauvé avec leur coef 7 =)

- Je ne sais pas.

Telle était la réponse de Lili. Il faut l’avouer, cela ne l’aidait pas des masses et Elendë désespérait de pouvoir faire un jour quelque chose qui puisse l’aider.
Sans savoir comment réagir il regarda la frêle jeune fille se boucher les oreilles.
Les oreilles…
Y avait-il trop de bruits pour elle ? Etait-ce la raison de sa peur ?
L’elfe l’observa de nouveau, songeur.
Il finit alors par prendre une décision.
Doucement mais fermement il s’approcha de Lili et la prit dans ses bras comme on prenait une princesse. Qu’elle le veuille ou non, maintenant elle ne touchait plus terre et se dirigeait droit vers la porte. Elendë sortit, descendit les escaliers de la chambre, traversa la salle remplie sous les regards surpris et interrogateurs des occupant et arriva à l’air frais. De là il continua de marcher en portant toujours Lilinäo et ne s’arrêta qu’une fois vers le centre du village désormais éteint.
Une sorte de petite fontaine y était installée et l’eau s’en écoulait paisiblement.
Elendë s’y dirigea d’un pas décidé et enfin daigna relâcher son otage sur le rebord de l’édifice.
L’eau était le seul bruit environnant, si l’on exceptait les miaulements des chats noctambules et les aboiements nocturnes des chiens. Toujours est-il que l’on n’entendait plus guère les rires gras des clients de l’auberge.
Il y avait trop de bruit pour la jeune fille ?
Ils s’en étaient éloignés.
Ils s’étaient vu pour la premières fois dans l’eau, ils s’en étaient rapprochés.
Là. Voila une des solutions, si l’on put dire, qu’Elendë avait trouvé. Il faut avouer que c’était loin d’être un remède miracle, mais l’elfe commençait à être à court d’idées :

- Vous sentez vous mieux demoiselle ? Demanda-t-il.

Lili cria. Un cri de surprise et... de frayeur, bien sûr.

"La... Lachez-moi !!"

Son murmure se termina en glapissement. Elle tenta de se débattre, s'immobilisa rapidement, totalement crispée dans les bras de l'elfe. Et c'était peu dire de son état lorsqu'ils traversèrent la salle sous les regards surpris des clients.

L'eau.
Le bruit de l'eau avait remplacé les voix des hommes. L'air de la nuit était frais. Ils étaient sortis ? L'eau... Non, ils devaient toujours être dans le village. Car les bruits étaient toujours différents de ceux de la forêt.
Lentement, Lili releva la tête des bras d'Elendë. Une fontaine...
Remarquant soudain qu'elle se serrait encore contre lui, elle fit un bond en arrière, manquant de tomber.

"Vous sentez vous mieux demoiselle ?"

La jeune femme regardait autour d'elle. Surement étaient-ils au centre du village. Les maisons autour d'elle... L'angoisse était toujours présente, mais en regardant le ciel et les étoiles...
La lune était belle. Chanterait-elle ce soir ?
Le regard de Lili retomba soudain sur Elendë.

"Ah..."

Elle devint soudain rouge pivoine, détourna le regard.

"Je suis vraiment désolée... Merci."

Elle réussit lentement à calmer son coeur, même si sa respiration était toujours un peu rapide. Argh ! Cette douleur qui restait ! Pourquoi ?! Lili passa une main sur sa gorge, inquiète. Elle était presque sûre que ce n'était pas normal. Elle savait aussi qu'elle ne pouvait rien y faire.

Elle releva le visage, mais ne parvint pas à regarder Elendë dans les yeux.
Il l'avait portée !! Rien qu'à y penser, elle sentait sa gêne piquer de nouveau. Lili se mordit la lèvre, se tortilla un peu sur la pierre sans savoir quoi faire.

Et puis, son regard se perdit, son visage se détendit. Elle le leva une nouvelle fois vers le ciel. Que voyait-elle ? Les étoiles emblaient se refléter dans ses yeux clairs. Un sourire à peine visible se posa sur ses lèvres pâles.

La lune chantait.


HJ/ comme c'est difficile de jouer un personnage qui en temps normal fuirait sans dire un mot ! T-T

Elendë sourit en inclinant quelque peu son visage sur le côté :

- Il n’y a pas de mal. J’ai dû vous prendre par surprise aussi.

L’elfe nota alors son geste en direction de sa gorge et son air peu rassuré :

- Vous avez un problème ? Demanda-t-il en tentant de déceler une quelconque anomalie sur son cou.

Puis il suivit son regard pétillant adressé au ciel. Il était nettement plus agréable de voir ce genre d’expression sur son visage que la peur qui l’avait tenaillé quelques minutes plutôt.
Sans un bruit il s’assit aux côtés de Lili et observa lui aussi, la nuit, ses étoile et dame blanche.
S’était doux, apaisant et agréable.