Soya releva les yeux.
Fixa Isas avec détresse.
Presque désespoir.
Il ne partait pas.
Et il ne changerait pas d'avis. La détermination la plus vive se lisait dans ses yeux verts.
Soya se laissa tomber sur le lit. Sans force.
Fixa le plafond. Ferma les yeux.
Des larmes brûlantes coulèrent sur ses joues.
Refoulant à grand peine son envie de hurler, elle se laissa aller à un désespoir silencieux.
Elle savait l'elfe présent. Cela la rendait d'autant plus mal.
Pourquoi restait-il ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas, il ne comprendrait pas !
Pourquoi ?
Soya n'osait pas lui poser la question.
Ses larmes s'étaient taries. Mais la peur et la détresse étaient toujours présents dans ses yeux ambrés.
Elle finit par demander, d'une voix neutre, vide de toute expression :

- "Isas... Je ne veux surtout pas que tu poses de question, et je pense que tu t'en doutes, alors... Pourquoi restes-tu ?"

Soyalova pleurait. Isa ne réagissait pas. Il se contentait de regarder les fins entre lacs noirs de sa lame posée sur ses genoux. Lorsqu’il la bougeait il pouvait croiser son reflet.
Ingwë avait peut-être raison.
Il devrait peut être faire des efforts pour paraître plus aimable. Parce que là…ce n’était pas tout à fait le cas. En même temps c’est cette allure qui lui permettait de rester tranquille. Du moins…la plupart du temps.
Il redressa la tête aux paroles de la fée, puis reporta son attention sur son arme :

-Tu le sais déjà. Commença-t-il d’un ton neutre. Je suis ton débiteur. Et même si je ne sais pas ce qu’est cette marque, même si je ne sais pas qui était ce type et même si je ne sais pas ce qu’il te voulait exactement. Je m’en fiche. La seule chose qui compte c’est qu’il te voulait du mal et que tu n’avais pas l’air en état de te défendre.

Il la regarda :

-Donc jusqu’à ce que se soit le cas je resterais à tes côtés…et je te protégerais.

Pourquoi détourna-t-il les yeux à ce moment là ? Pourquoi eut-il l'air légèrement mal à l'aise?

- Pour l’instant les questions les plus importantes que je me pose, tu ne peux pas y répondre...

Soya écouta la réponse d'Isas. Les yeux toujours fixés au plafond.
Elle ne vit donc pas la réaction de celui-ci à ses dernières paroles. Mais elle se sentit... légèrement moins mal.

- "Isas..."

Elle eut un léger sourire.

- "Merci."

Là aussi, ce simple mot reflétait une sincérité sans faille.
Les tremblements de son corps s'apaisèrent doucement. La brûlure que lui causaient les cicatrices de son dos s'atténuèrent.
Refermant les yeux, la fatigue surmontant la peur, elle s'endormit de nouveau.

Isas fut surprit de la réponse de Soya. Pas parce qu’il ne s’y attendait pas. Mais parce qu’il était rare, voir inexistant qu’on le remercie (excepté le cas d’Ingwë, mais l’on pouvait presque dire que cela na comptait pas. Qui plus est ce n'était pas non plus un cas très courant).
Merci…
Un merci sincère. L’espace d’un instant le regard de l’elfe s’adoucit.
Il ne la couva pas du regard.
Mais pour une fois il eut l’air de quelqu’un que l’on pouvait approcher sans crainte, de quelqu’un à qui l’on pouvait parler agréablement. Quelqu’un qui pouvait devenir un véritable ami.
Un ami loyal et fidèle.
Il ne répondit pas. Que répondre de toute façon ?
Il se contenta de la regarder s’endormir doucement. A son tour il ferma les yeux. S’installant plus confortablement il reprit son sommeil typiquement elfique.
Cependant cette fois-ci il était près à toute arrivée inopinée…

Soya, après un sommeil agité et peuplé de cauchemars, se réveilla quelques heures avant l'aube. Sa blessure, sous l'effet de la magie noire, la brûlait atrocement. La jeune femme referma la main sur son épaule, les yeux remplis de rancoeur assassine.

# Salaud... #

Mais quand elle posa son regard ambré sur Isas, qui semblait dormir, appuyé contre le mur, la rancoeur disparut pour laisser place à une franche reconnaissance. Dire que quand il s'étaient rencontrés, la seule chose qu'il souhaitait était repartir le plus vite possible...
Soya se leva. Elle chancela un instant, prise par la douleur de sa blessure, puis se redressa et se dirigea doucement vers la fenêtre.
Elle l'ouvrit en grand. Le ciel s'éclaircissait à l'est. Un vent doux lui caressa le visage, faisant voler ses cheveux auburn.

# Jeune Elue... Nous savons à quel point la douleur du passé enlève tout moyen... #

Le regard de la fée s'embua.

# J'avais cru pouvoir l'oublier... Mais les cicatrices de mon dos me le rappelaient à chaque instant... #

# Nous savons à quel point tu souffres. Mais les Eléments sont avec toi. Le Gardien est avec toi. Et Isas Erëssea est avec toi. C'est un privilège à ne pas négliger... #

Malgré elle, Soya sourit.

# Fille des Eléments... Dors sans crainte. Nous te protégerons. Ils te protégeront. Tu es entre de bonnes mains... #

Le Vent se tut. La jeune femme referma la fenêtre et retourna s'allonger.
Elle ne retrouva pas le sommeil. Se redressant, Soya adressa à Isas un regard où perçait une certaine affection.
Elle se leva de nouveau. Saisit Fëawen Essin et commença à lustrer la lame, les yeux rivés sur les fins serpents entrelacés sur le pommeau.

# Je n'ai pas le droit... Je dois savoir me protéger seule, même face à de telles... circonstances... Même si mon pire cauchemar me rattrape et me grave sa marque dans ma chair, je dois pouvoir y faire face... Etre forte... Plus forte... #

Elle relâcha son épée en soupirant. Elle savait pertinemment que même avec la meilleure volonté du monde, elle ne réussirait pas à faire face à l'homme qui avait bouleversé sa vie, lorsqu'elle avait 18 ans.

Le menton légèrement apposée sur sa poitrine Isas somnolait. Mais il somnolait attentivement ! Aussi ne put-il s’empêcher d’ouvrir un œil quand il sentit la fée se lever.
Œil qu’il referma doucement lorsqu’il constata qu’il n’y avait rien à craindre.
Au bout d’un certain temps elle retourna s’asseoir et bichonna son épée. Isas releva la tête et la sonda de son profond regard vert :

-Pourquoi ne t’es-tu pas défendue ? Demanda-t-il au bout d’un moment.

Soya, en entendant la question d'Isas, pâlit. Mais pour répondre, elle plongea ses yeux ambrés dans le regard vert de l'elfe.
Parce que fuir un regard, c'était lâche.

- "Je ne pouvais pas."

Elle aurait pu s'arrêter là. Mais pas Isas, elle s'en doutait. Alors elle continua.

- "Du peu que je te connais, je suppose que cela ne t'ai jamais arrivé... Un seul évènement, qui bouleverse tellement ton existence qu'un simple rappel te pétrifie... Ça a été le cas pour cet homme."

Elle s'entoura les jambes d'un bras, les ramena sur sa poitrine. Le regard ailleurs, elle murmura d'une voix inaudible :

- "Il me terrifie."

Isas ne comprendrait peut-être pas. Mais tant pis. Ce qui était dit... était dit.

Isas posa sa tête contre le mur.
Il réfléchissait.
Etre terrifié par quelque chose au point de ne plus pouvoir bouger… C’était effectivement un concept que l’elfe avait du mal à comprendre… :

-Je vois. Souffla-t-il.

En fait il ne voyait rien du tout, ou du moinspas grand chose. Cette notion était trop différente de ce qu’il connaissait. A vrai dire quand il se trouvait face à quelque chose qui lui faisait peur (et c’était plutôt rare)…il l’attaquait sans perdre de temps. Rester immobile face au danger était pour lui une aberration .

Soya eut un léger sourire.

- "Bien sûr que non, tu ne vois pas. Mais je ne peux pas t'en vouloir. En vérité, je t'en dois beaucoup trop, ç'en est presque gênant."

La jeune femme se sentait mieux, et, malgré la terreur qui la ravageait quand elle repensait à l'évènement, elle avait à peu près reprit le dessus. Elle se leva, saisit sa sacoche et son épée.

- "Je suppose qu'aucun de nous ne va redormir. On descend ?"

L’elfe haussa les épaules :

- Tu n’as pas non plus l’air de te rendre comptes à quel point la dette que j'ai envers toi est importante...

Il se leva tout en soupirant :

-Je suis partant. Allons-y.

Et il sortit, attendant la jeune femme dans le couloir.

Soya eut un sourire en coin. Apparemment, la "dette" qu'il avait envers elle ne semblait pas beaucoup lui plaire...
Elle descendit à sa suite. Quand ils arrivèrent dans l'écurie, Isïl leva la tête.
Elle vit le bandage entourant l'épaule de Soya. Elle vit son regard.

# Soya... Non... #

La jeune femme posa une main sur l'encolure de son amie, sans répondre. La licorne enfouit son nez dans le cou de la fée, les yeux brillants.

# Oh, Soya ! J'espérais tellement que le cauchemar ne soit plus qu'un lointain souvenir... #

- "Il ne l'a jamais été..." murmura Soya mi pour elle, mi pour la jument.

Leïnänci Virvaëm apparut alors. Dans ses yeux pleins de noblesse, on pouvait lire une tristesse infinie.

- "Jeune élève... Je suis tellement, tellement navré... Je n'ai pas pu intervenir, éviter cette souffrance de plus..."

- "Ce n'est pas de votre faute, Leïnänci," fit Soya avec un pâle sourire.

- "Je suis sensé te protéger, et le fait que je n'ai pas été présent au moment où tu en avais besoin est impardonnable. Je m'assurerai à ce que jamais tu ne recroises son regard, même si ce n'est, pour toi, qu'une piètre consolation..."

Soya ne dit rien. Elle se contenta d'adresser au cerf un regard de remerciement.
Le Gardien disparut. La jeune femme se mit à panser Isïl, la main un peu tremblante.

Ils arrivèrent à l’écurie.
Quand Soya alla vers Isïl, Ingwë avait prit sa taille de chat et sauta sur le rebord de sa porte pour ensuite sauter dans les bras d’Isas :

#Il s’est passé quoi ?# Demanda-t-il à la seule adresse de l’elfe.

#Une arrivée inopinée et désagréable. # Répondit-il impassiblement.

Le cerf arriva et reparti tout aussi rapidement :

# Tu sais, moi je dis que tu devrais aller la voir, la prendre dans tes bras, et si plus si affinité tu lui fais un baiser fougueux dont je suis sûr que tu as le se… Héééé !#

La boule de poile et de plume retourna subitement, et peu élégamment dans son box. Petite tache orange qui traversa l’air. Mais rassurez vous, Ingwë n’avait pas été balancé méchamment, aussi put-il se réceptionner sans mal dans la paille. Il grandit un petit peu et posa ses pattes avant sur le dessus de la porte :

# Ça c’était méchant.# Dit-il, cette fois-ci, de telle sorte que tout le monde l’entende.

Soya vit avec quelque surprise Ingwë voler littéralement à travers l'écurie pour ratterrir dans son box peu élégamment. Il se redressa heureusement sans mal.

# Ça c'était méchant. #

La fée eut un petit rire, puis s'accroupit de façon à avoir le griffon en face d'elle.

# M'est avis qu'il avait de bonnes raisons de te balancer ainsi. Qu'est-ce que tu as lui dit, au juste ? #

Ingwë fit une drôle de tête. Une drôle de tête de griffon…c’était comique ! Aussi Isas ne put s’empêcher de retenir un rire. Un rire sincère mais vite réprimé. Toutefois son allure montrait clairement qu’il se moquait de lui et qu’il attendait avec impatience de voir comment il allait s’en tirer :

# Euh… J’ai voulu lui donner des solutions pour vous remontez le moral chère amie. Mais vous le connaissez, ou du moins commencez. Notre cher associable n’a pas apprécié que je lui conseil de se mêler de ce qui ne le regardait pas.#

Il jeta un coup d’œil accusateur à l’elfe. Ce dernier haussa les épaules et s’assit sur une botte de paille, dans le box d’à côté un magnifique cheval immaculé grignotait ses brins de pailles et observait la scène avec curiosité. Il tendit le bout de son nez vers l’elfe pour quêter l’une de ses caresses. Faculté elfique, du moins de certains, les animaux se sentaient généralement immédiatement en confiance avec eux… même s’ils avaient le pire caractère imaginable.
Isas tendit la main et effleura du bout des doigts les doux naseaux… de l’étalon. C’était une bête de race, pourrait-on dire trivialement.
Il soupira, ne cherchant même pas à répondre à la provocation gratuite de son compagnon.

Soya, en entendant l'explication embrouillé d'Ingwë, sourit. Elle jeta un coup d'oeil à l'elfe, assis à l'autre bout de l'écurie.

# Ton maître a déjà fait bien plus que nécessaire... #

Plantant là le griffon, elle retourna au pansage d'Isïl. Celle-ci regarda la jeune femme d'un air interrogateur.

# Qu'est-ce qu'il a fait de si particulier ? #

Soya eut un lointain sourire.

# Il est resté. #

La reconnaissance qui perçait dans ces mots était telle qu'Isïl ne demanda pas plus d'explications.
Elle comprenait parfaitement.

Ingwë regarda Isas avec des yeux ronds. Alors comme ça il avait vraiment fait quelque chose pour l’aider ? C’était possible ça ?
Il regarda dehors. Allait-il pleuvoir des coqs en pâtes ?
Non…
Le griffon nota donc intérieurement de se méfier des poules à présent. Elles avaient dû subitement avoir des dents…
L’elfe, de son côté, restait immobile. Il n’avait pas grand-chose d’autre à faire qu’attendre que le temps passe, que le jour se lève, et que les boutiques ouvrent. Il soupira. Il allait faire du shopping… mais qu’est-ce qu’il lui prenait ces derniers temps?

Soya, pansant Isïl en chantonnant, se détendait peu à peu. La terreur du moment était passée, remplacée par la désagréable impression que cette marque ne serait pas qu'une cicatrice de passage...
La jeune femme sortit du box, Isïl sur ses talons. Elle jeta un coup d'oeil amusé à Isas, qui avait l'air de se demander ce qu'il faisait là, puis sortit. Le jour commençait à pointer, ils n'allaient pas tarder à partir.

- "Je vais rendre les clefs au gérant et le remercier pour les vêtements. Tu m'accompagnes, ou tu restes à te languir sur ta botte de paille ?"

Isas leva un sourcil désinvolte à la question de Soya. Qu’est-ce qu’il aimerait rester affalé sur sa paille. Tranquille.
Seul.
Au calme…
…
Un poids soudain atterrit sur le ventre de l’elfe :

# ON VA FAIRE DU SHOPPING !!!!# Hurla Ingwë comme un fou.

Il bondit comme un kangourou sur son « maître » avant que ce dernier ne réussisse à l’attraper. Un vrai savon c’te bête !
Il soupira. Prit son compagnon, se leva et le fourra sous le bras :

-Je crois que je vais venir... Dit-il d’un air blasé.

Les pattes dans le vide toujours gigotantes, le griffon semblait s’amuser comme un fou. Comment deux caractères si opposés pouvaient-ils s’entendre aussi bien ?

Soya éclata de rire en voyant Ingwë faire le fou, comme à son habitude. Elle sortit, suivie par Isas, et se dirigea vers l'auberge.
Le gérant les salua à leur entrée.

- "Bien matinals, jeunes gens. La nuit fut-elle bonne ?"

La jeune femme jeta un regard en coin à Isas.

- "Très bonne, merci beaucoup. Quand je reviendrai à Woodan, je me souviendrai de votre accueil."

L'aubergiste sourit.

- "Et vous serez toujours la bienvenue."

Soya sourit aussi. Elle tendit les clefs à l'homme, puis sortit de l'auberge et monta sur Isïl.

- "Bon, débarrassons-nous de la corvée shopping... Que comptes-tu faire après ?"

-Retrouver ma liberté. Furent les premiers mots qui franchirent les lèvres de l’elfe.

Ingwë, qui lui aussi l’avait retrouvé en glissant des bras d’Isas au sol, bondit brusquement sur la tête de ce dernier :

- J’ai jamais dis qu’elles n’auraient pas le droit de nous suivre ! S’exclama-t-il en le retirant de sa douce tignasse. C’est juste que je ne voie pas pourquoi je resterais cloitrer dans un lieu où tout le monde est encastré les uns sur les autres… En plus je dois encore payer ma dette…

Ingwë sourit. Isas faisait de gros, gros progrès :

-Tu as des projets toi ? Demanda-t-il en snobant superbement son compagnon.

Soya eut un petit sourire. Isas qui devenait moins associable ? Ça promettait...

- "Pas vraiment... On se balade, selon nos envies, nos instincts, et les légendes que raconte le Vent."

La jeune femme pensa alors à Aïla. Où était-elle en ce moment ? Et... Le Vent lui avait-il raconté son histoire, comme il l'avait promis ?
Isïl, qui marchait tranquillement, releva la tête.

# C'est pour ça qu'on sera ravies de vous accompagner ! #

Soya leva les yeux au ciel, et donna un petit coup sur la tête de la jument. Qu'est-ce qu'ils avaient prévu, avec Ingwë, à la fin ?

Ingwë gigota tout guilleret :

# Parfait alors !# S’exclama-t-il. #On y va ?#

Il hésita un instant avant de se tourner vers les jeunes filles :

# Vous ne savez pas par où commencer pour trouver des vêtements décents à Isas par hasard ?#

Ce dernier tiqua. Décents… Il y allait un peu fort là…

Soya se passa la main dans les cheveux, perplexe.

- "A vrai dire, pas du tout... Je ne suis jamais venue ici."

Elle fit un sourire narquois à Isas.

- "Navrée, mais on va devoir chercher !"

Isïl hennit avec joie et partit au trot, à travers les rue pavées de la ville. Au bout d'un moment, elle s'arrêta, et Soya descendit souplement, détaillant les boutiques avoisinantes.

- "Par là, tu devrais trouver quelque chose de "décent"".

Isas marcha d’un pas négligé à la suite de Soya. A quoi bon se presser ? A partir plus vite ?...L’elfe accéléra.
Il regarda les boutiques… Peut être celle-ci ?
Il poussa la porte et entra. Un léger ding retentit à ce moment là. La petite clochette sonna son arrivée. Une vendeuse se précipita alors à sa venue. Un client sitôt ? Quelle chance !
Et en plus…wouha ! Franchement pas mal cet elfe. Sérieux, mystérieux et pas mal foutu du tout ! Ce dernier lui jeta à peine un regard. Peu importe ! Il ne fallait pas abandonner si vite !
Il se contenta de se diriger vers le lieu où se trouvaient les vestes et les chemises.
Blanc…
Il eut un instant l’air déconcerté. Dans tout ces choix… il était sensé choisir quoi?!
Le griffon qui avait suivit discrètement son compagnon parla alors à Soya :

# Je pense…qu’il a besoin d’aide…#

-Vous désirez quelque chose en particulier ? Demanda la vendeuse souhaitant à tout prit qu’Isas la remarque.

-Non. Répondit-il en plantant ses yeux vers et froid dans ceux de la femme.

Elle ne pipa mot. Elle crut tout simplement que son cœur venait d’arrêter de battre.
L’elfe, quant à lui, ne remarqua rien et retourna à ses affaires.
Elle était inutile cette fille !

Soya manqua éclater de rire quand elle vit l'air de la vendeuse devant Isas... et encore plus quand elle vit celui d'Isas devant les vêtements. Ingwë lui transféra un appel à l'aide, et la jeune femme daigna jeter un oeil sur les vêtements masculins qui s'étalaient devant eux.
Elle n'était pas experte... mais elle avait du goût et le sens de l'efficacité. Elle attrapa une ensemble d'une main leste, qu'elle fourra dans les bras d'Isas.

- "Essaie ça, ça devrait aller."