Saïma était adossée à la montagne.
Un endroit qu'elle ne connaissait pas. Beau, sans doute.
Mais ses yeux noirs ne parcouraient pas les rives glacées du lac pour en apprécier l'esthétisme.
Elle nettoyait son cimeterre. Encore une fois tâché du sang d'une personne ayant offensé son peuple si orgueilleux.
Et son père...
Cette fois, c'était une femme vigoureuse, mère de plusieurs enfants.
Mère...
La main de Saïma se crispa.
Elle se souvenait de la mort de la sienne.
Son père ne s'en était pas remis.
Et elle...
Combien de familles avait-elle plongé dans le désespoir ?
Et combien de temps cela devait-il encore durer ?
Quelle que soit la réponse, beaucoup trop longtemps.
Vol feutré. Saïma leva les yeux.
Son faucon. Son faucon revenait.
Sans Nathanaël.
La jeune femme eut un léger froncement de sourcils.
Elle réceptionna le rapace sur son poing fermé.
Lui lissa doucement les plumes du cou.

- "Enk Jelah... Où est-il ?"

Le faucon lui renvoya un regard perçant, mais sans réponse.

- "L'aurais-tu perdu ?"

Saïma eut un léger sourire à cette remarque.
Sourire qui disparut bien vite.
Que lui avait-il dit ?
"Une semaine. Sans doute moins."
Trois jours.
Cela faisait trois jours qu'ils s'étaient séparés.
La jeune femme plongea ses yeux noirs dans ceux, jaunes d'or, du faucon.

- "Enk Jelah... Non... Il n'est pas..."

Mais son regard démentait ses paroles.
Elle savait dans quel unique cas, son faucon devait revenir vers elle... seul.
Saïma se laissa glisser le long de la paroi.
Privée de sa force. Du peu de force morale qu'il lui restait après avoir commis son énième crime.
Lentement, elle prit une inspiration.
Sa voix s'éleva. Sa belle voix aux accents envoûtants.
Une voix poignante, vibrante.
Bouleversante.
Son guépard la jaugea un instant. Puis, doucement, il s'allongea. Emit un gémissement imperceptible.
Le chant aux morts. Le père de Saïma lui avait interdit de l'interpréter.
Parce que, comme il disait...

- "Quand c'est toi qui la chante, Rose des Dunes, même les pierres se mettent à pleurer."

Mais cette fois, Saïma bravait l'interdit.
Qu'importe.
Elle ferait pleurer toute la montagne.
Pour Nathanaël.

Avara net Veïa venaient de quitter Windtora, et le jeune homme bouillonait intérieurement. Aussitôt qu'il fut dans la forêt, il descendit de la licorne et marcha un moment, tendu comme un str... euh non... tendu tout court x). D'un coup de colère soudain, son poing partit directementdans un arbre. Cela n'eut aucun effet, si ce n'est de lui bousiller deux phalanges et de faire saigner sa main.

# Avaran ! #
" Lâche Veïa ! Lâche moi ! "

La licorne recula de quelques pas. Avaran resta un moment le bras tendu contre l'arbre, du sang coulant le long de l'écorce blanche. Les longs cheveux noirs-rougeâtres du jeune homme dissimulaient son visage, qui s'avérait être plutôt serein. Il releva la tête d'un geste ( HJ/ L'oréal, parce queje le vaut bien ) et se remit à marcher.

" Pourquoi Veïa hein ?! Dis moi pourquoi je les ai suivi ?! Ces espères de... "
#Calme-toi.#
" Je ne peux pas ! "
#Tu ne vas te faire que des ennemis à cette allure.#
" Des gens qui m'insultent et me rabaissent n'ont pas besoin d'être mes amis. "

Avaran n'avait pas tort. La licorne trottinait à ses côtés, essayant vainement de l'obliger à se calmer. Mais le jeune homme était vraiment énervé.

#Avaran, ta main...#
" Ma main va très bien ! "
#Oh tu m'énerves ! Tu es vraiment insuportable !#

Veïa tourna les talons et s'éloigna.

" Pimbèche ! "
#Ptit péteux! #

La pyrocorne disparut. Avaran s'assit contre un arbre, essayant de se calmer. Etre aimable, être aimable... Ils étaient bien gentil, mais jamais personne ne lui avait appris à être aimable ! Depuis son enfance il était froid et agressifs, et cela ne gênait personne. Le jeune homme tendit sa main blessée devant lui et la fixa un instant. Il soupira et se leva.

-----

Loin. Il avait marché longtemps, et se trouvait à présent près du lac glacé. Avaran s'était calmé, mais son caractère ne changerait pas du jour au lendemain. Il regarda le ciel qui commençait à s'assombrir. Marchant sans savoir où aller, il finit par discerner une silhouette au loin. Le jeune homme leva les yeux au ciel : ce monde était vraiment très peuplé ! Il hésita un instant, et finit par s'approcher de cette silhouette. Avaran tiqua : il reconnut la jeune fille qu'il avait croisé plus tôt dans la journée. Un doux chant s'éleva alors. Le jeune homme s'assit et l'écouta.

Le guépard poussa un grognement sourd.
Quelqu'un.
Saïma sursauta et arrêta de chanter.
Elle ne pleurait pas. Elle pleurait très rarement. Quand elle chantait, c'était les autres qui pleuraient.
La jeune femme tourna ses yeux noirs vers le nouveau venu.
Qui ne lui était pas inconnu.
Le fauve se leva d'un bond. Saïma appliqua une main apaisante sur son poitrail.

- "Enïven, Aïsha."

Elle n'adressa pas la parole à l'homme. Elle se souvenait de la façon dont elle avait été reçue, la dernière fois.
Elle se contenta de se lever aussi, et de rengainer son cimeterre dans son dos.
Histoire de ne pas paraître menaçante. Ni provocante.
Pour lui, ce serait sans doute plus provoquant que menaçant...

Avaran eut un sourire à la réaction du guépard. Il regarda la jeune femme ranger son arme et fixa l'horizon.

" Je ne te ferais rien. Et je serais pas agressif. "

Il sourit.

" Profites-en, ça n'arrive que peu souvent. "

"Profites-en"...
Saïma aurait pu réagir. Un sourire ironique, un "votre Majesté est trop bonne !", histoire de voir jusqu'à quel point il pouvait tenir sa résolution... Et puis, franchement... profiter de quoi ? D'un homme qui l'avait traitée comme une moins que rien, la dernière fois qu'ils s'étaient croisés ? D'un homme qui semblait tellement prétentieux et sûr de lui qu'il choisissait à qui il faisait l'honneur de parler ou non ? Laissez-moi rire. Le dernier homme de ce genre qui avait voulu s'en prendre à Saïma, s'était retrouvé à terre en quelques secondes sans avoir seulement réussi à lui faire la moindre égratignure (oui Elvir, je parle de toi xD mais je me doute qu'avec Avaran ce serait différent, connaissant l'esprit d'éternelle gagnante de celle qui le joue =P et uis j'avoue, il a un pouvoir plutôt effrayant ^^).
Oui. Saïma aurait pu dire tout ça. Mais je vous l'ai dit. Elle n'avait plus de force.
Alors elle s'avança. Elle s'avança au-devant de cet homme si peu attrayant, et lui fit un léger sourire.

- "Bien. Je m'appelle Saïma. Puis-je savoir ton nom ?"

HJ/ C'est pas moi qui aime pas perdre, c'est mes persos d'abord ! 83
*sbaff*
Oui, bon d'accord --'

Avaran laissa la Saïma s'avancer. Il fut surpris qu'elle éprouve si peu de rancune à son égard. Le jeune homme chercha un mot poli à glisser dans sa réponse et se rappela de la conversation de Veïa et Isïl. Il posa donc son regard d'argent sur la jeune femme.

" Enchanté Saïma. Mon nom est Avaran. "

Son ton laissait encore à désirer, mais une légèrement amélioration se faisait sentir.

Saïma croisa les bras. les voilà bien avancés...
Elle claqua de la langue. Son guépard s'approcha, le faucon vint les survoler pour se poser sur l'épaule de la jeune femme.
Celle-ci lui lissa doucement les plumes. Le fauve jaugea Avaran, méfiant. Saïma désigna ses compagnons.

- "Aïsha, Enk Jelah. Et toi Avaran, as-tu quelqu'un à me présenter ?"

Avaran regarda les deux compagnons de Saïma et esquissa un sourire.

" Très beaux. En particulier ton guépard. Je me serais bien tenté à le caresser, mais comme il n'a pas l'air de m'apprécier, et que je tiens à ma main, je vais évité. "

Le jeune homme sortit alors son pendentif de sous sa chemise noire, et l'activa. L'immense cobra en sortit et se dressa à ces côtés. Il se demanda pourquoi il se trouvait ici, et en voyant des gens en face de lui, il commença à comprendre.

" Je te présente Sax. "

Le serpent agita sa langue fourchue en guise de salut.

" Je t'aurais bien présentée à ma pyrocorne, mais cette adorable animal m'a laissé en plan tout à l'heure. "

Saïma jeta un regard impassible au cobra géant sortit du... pendentif d'Avaran.

- "C'est un cobra qui a tué ma mère, commenta-t-elle tranquillement. Ce qui ne veut pas dire que j'éprouve de la haine à l'envers de tous les représentants de son espèce. Enjhël, Sax. Tu es bien imposant."

La regard noir de la jeune femme dériva sur les mains d'Avaran.

- "Tu parlais de ta main, tout à l'heure. Tu en as déjà une en piteux état. C'est la conséquence du "laisser en plan" ?"

Saïma eut un léger sourire.

- "Ou la cause ?"

Avaran n'avait pas fait attention et la jeune femme lui fit une remarque sur sa main. Il s'empressa de la cacher.

" Non, non. Ce n'est rien. "

Sax s'avança vers Saïma.

# Navrée jeune demoiselle pour vos parents. Personellement, je ne tue que très rarement, et jamais sans raisons. Apporter la même n'engendre aucun plaisir. #

Avaran agitait nerveusement les doigts de sa main blessée.

Saïma eut un sourire amer.

- "Oh, je me doute que ce cobra avait ses raisons... Mais ça a fait beaucoup de mal à mon peuple. Surtout à mon père. Et moi..."

La jeune femme se passa doucement une main dans sa masse de cheveux noirs.

- "Moi, je fais face. Pour mon père."

Elle jeta un oeil soucieux à la main d'Avaran.

- "Tu es sûr que ce n'est rien ? Ça saigne beaucoup..."

Le guépard s'approcha et tourna autour d'Avaran avec curiosité.

Sax agita sa langue fourchue.

#Après les raisons sont plus ou moins nobles...#
Avaran mit un temps à comprendre que Saïma s'adressait à lui. Elle s'inquiétait pour sa blessure? Damned, c'était bien la première fois que quelqu'un se souciait de lui ! Il aurait pu la renvoyer promener, mais cette attention était plutôt gentille et il essayait de ne pas être blessant.

" Je t'assure que ça va, j'ai vu pire. "

Saïma haussa les épaules.

- Comme tu voudras."

La jeune femme alla s'adosser à la falaise. Son guépard vint la rejoindre et se frotta contre elle. Saïma caressa doucement son poil lustré.
Le faucon les survola et vint se poser sur un pic rocheux. Il poussa un cri perçant, puis s'envola de nouveau et plongea.
Saïma le suivit des yeux, pensive. Pas d'aigle à l'horizon. Pour l'instant, elle était tranquille.


HJ : bon, on fait quoi pour les motiver ? Le retour de la pyrocorne, ou alors Saïma qui doit se barrer parce qu'elle a aperçu l'aigle de son père ? Ou un combat ? pas entre les deux, hein x) mais genre des gens qui veulent les détrousser ^^

HJ/ Bah faudrait qu'Avaran se fasse des potes un peu x)
Donc je suis pour les vilains pas beaux qui les attaquent 8D

Le jeune homme fut contente que Saïma n'insiste pas. Cette soudaine attention le mettait mal à l'aise. Sax regagna le pendentif. Avaran marcha un moment et soudain, s'arrêta net. D'un reste rapide, il fit glisser un de ses poignards le long de son bras, jusqu'à sa main. Le jeune homme se retourna, et quelques secondes plus tard, un groupes d'une dizaine d'hommes et femmes, visiblement peu avenant, apparut.

" Alors les p'tits amis, on s'promène tout seul ! " lança un des hommes.

En quelques instants, Avaran repéra les nombres assez élevé d'armes que possédaient ces nouveaux arrivants.

" Saïma, j'espère que tu t'es échauffée, je crois que ces messieurs dames ne sont pas venus nous voir pour nous demander leur route. "

Il attendit. La règle d'or à l'Aube Noire était de ne jamais attaquer en premier...

HJ/ Tu fais un post ou t'en achèves quelques uns et j'en fais un où je les termine ? 8D

HJ : ça marche 8D

Saïma eut un léger sourire. Autant tuer des innocents ne lui apportait qu'une amère rancoeur... autant combattre pour défendre sa peau et remettre à leur place quelques rustres trop sûrs d'eux n'était pas pour lui déplaire.

- "C'est parti."

Elle dégaina son cimeterre. Les individus s'approchèrent, le sourire aux lèvres... qu'ils perdirent brusquement lorsque l'air se troubla mystérieusement et se déchira devant eux.
Alors, doucement, de cette ouverture illusoire entre deux mondes, du sable s'éleva. Saïma eut un étrange sourire.

- "Esahïn Al Selenar. Le Chant du Désert."

Les grains de sable commencèrent une étrange danse, presque hypnotique. Ils tournèrent doucement autour des cinq personnes qui s'étaient approchées de la jeune femme, et qui étaient maintenant tétanisées... puis leur fondirent dessus.
Les individus furent aveuglés et brusquement désorientés par cette espèce de tempête de sable venue d'on ne sait où. Ils s'arrêtèrent, cherchant un repère. Saïma passa alors à l'action.
Un chant s'éleva. Un murmure aussi apaisant que le bruit d'un cours d'eau, à peine audible. Un chant magnifique, semblant venir de partout à la fois.
Un envoûtement.
Chuintement. Le chant ne s'arrêta pas pour autant. Mais, venant le troubler, le bruit d'un corps qui s'effondre.
Deux corps. Trois corps.
Quatre.
Le dernier survivant se reprit brusquement, s'arracha avec peine du chant hypnotique.
Dans un geste désespéré, réussit à saisir le bras de Saïma.
Celui qui tenait le cimeterre.
L'homme eut un sourire d'espoir.
Vite estompé.

- "Denelvar Al Jelah ! Les Serres du Faucon !"

Un rapace majestueux scinda la couche de sable qui obscurcissait l'air environnant le dernier survivant, puis fondit sur lui. L'homme esquissa un geste de protection, leva le bras.
Lâcha celui de Saïma.
Celle-ci eut un étrange sourire quand elle saisit l'homme au cou.
Impression de déjà-vu...

- "Ysëhnir. Hypnose."

L'ultime survivant eut un regard affolé devant les yeux de Saïma, devenus d'une étrange couleur jaune d'or.

- "Sehanisër Al Gheit. Le Sommeil de la Fin."

L'homme s'effondra. Chuintement.
Le sable se dissipa.
Dévoilant Saïma indemne, entourée des cadavres des cinq personnes qui avaient eu le malheur de la défier.


HJ : vala, je te laisse les autres \o/

Avaran laissa Saïma se charger des cinq personnes qui s'étaient dirigées vers elle. Comme s'ils estimaient qu'un garçon serait plus fort qu'un fille, le groupe qui attaquait Avaran était composé de 6 personnes. Il les laissa l'attaquer. Aussitôt, le jeune homme se mit en position de défense, et chercha les points faibles de chacun de ses adversaires. Ces derniers n'ayant pas une maîtrise du combat très affutée, ce fut vite fait. Avaran décida de ne pas utiliser son sort de maîtrise de corps, il s'en sortirait très bien sans.

" Bien, c'est parti. "

Deux hommes se dirigèrent vers lui et il disparut. La seconde d'après, son poignard transperçait le flanc droit de l'un d'entre eux.

" Mieux protéger ses côtés... "

Il s'évapora de nouveau et réapparut au sol, fauchant les jambes du second homme avec la sienne.

" Ne pas croire que l'ennemi vient seulement d'en haut... "

Son poignard trancha la gorge de son attaquant. Une femme voulut le surprendre par derrière. La main d'Avaran se dirigea vers elle, et son épée vola dans les airs. Il se releva lentement, et la femme sortit un poignard de sa ceinture. Le jeune homme sourit. Il s'éclipsa et apparut derrière un des hommes restant.

" Ne jamais croire que votre adversaire se focalise seulement sur une seule personne... "

La lame glissa le long de la gorge et l'homme tomba au sol. Avaran se retourna et para un coup de l'autre femme restante. Elle l'attaqua à plusieurs reprises, mais il esquivait ou bloquait les coups avec une faicilité déconcertante. Lorsqu'elle l'attaqua sur le côté, il bougea légèrement et lui asséna un revers de la main dans la cou. La femme tomba évanouie au sol. L'homme survivant paniqua et essaya de s'enfuir. Avaran se téléporta face à lui et son poignard lui transperça la poitrine.

" Ne jamais fuir le combat... Ca craint. "

L'homme s'écroula. Seule une femme restait encore debout, poignard en main. Avaran utilisa son pouvoir pour la déstabiliser. Il ne cessait de disparaître et apparaître presque toutes les secondes. Le jeune homme se rappela du point faible qu'il avait remarqué chez elle. Il apparut dans son dos, le poignard sous sa gorge.

" Il faut mieux surveiller ses arrières... Navré mademoiselle. "

La femme s'effondra, la gorge couverte de sang. Avaran marcha jusqu'au lac où il nettoya sa lame. Il n'avait laissé qu'une seule personne en vie. C'était son principe lorsqu'un groupe s'en prenait à lui : toujours laisser un survivant. Il se redressa, essuya l'eau sur sa lame et rejoignit Saïma. Il aperçut les cinq cadavres et esquissa un sourire.

" Joli. Tu es plutôt douée. "

Saïma eut un sourire en coin.

- "Je te retourne le compliment. Ainsi, tu peux te téléporter ? Plutôt pratique."

La jeune femme rengaina son cimeterre et alla laver ses mains couvertes de sang dans le lac. Elle se redressa, posa ses yeux noirs sur Avaran.

- "Qu'es-tu, en réalité ? Tu n'es pas humain, mais comme je ne suis pas très au fait des différentes races pouvant exister sur Endora, je n'ai pas pu déceler la tienne."

Avaran hocha la tête.

" Oui c'est un pouvoir que je maîtrise depuis que je suis petit, avec la télékinésie... Mais vu la puissance de ces personnes, il n'y avait pas grand intérêt à utiliser cette dernière. "

Il laissa ensuite Saïma aller se laver les mains.

" Je suis elfe noir et vampire. Je n'ai jamais connu mes parents, mais mon maître m'a dit que ces deux sangs devaient couler dans mes veines. "

Saïma écouta avec attention Avaran. Puis elle eut un léger sourire.

- "Moi, je ne sais pas vraiment ce que je suis. Humaine, sans doute... Mais pas totalement. Dans des moments de grandes colères, il m'arrive de sentir des... crocs... pousser à la place de mes dents. Mais pas des crocs de vampire, plutôt des crocs de..."

La jeune femme réfléchit un instant, les yeux dans le vague, la main sur son cou.

- "De fauve, conclut-elle. Des crocs de fauve, semblables à ceux de mon guépard. Je n'ai jamais su d'où ça me venait."

Elle rit doucement, caressant du doigt son tatouage de scorpion.

- "Et, ma foi, je ne m'en soucie guère, même si cela fait sans doute de moi la personne la plus étrange de mon peuple. S'ils ne tenaient pas mon père en haute estime, plusieurs d'entre eux auraient exigé mon exil, ou pire. Ils n'aiment pas les étrangers."

Avaran haussa un sourcil.

" Des crocs de fauve ? Assez étrange... Je dois avouer que c'est la première fois que j'entends ça. "

Le jeune homme s'étira.

" Ton peuple m'a l'air bien étrange. Pour ma part, tu serais plus un atout qu'une mence pour eux, mais bon, s'ils ne sont pas assez intelligents pour le comprendre, tant pis pour eux. "

Avaran soupira.

" Bien, je vais repartir, ravi de t'avoir revue. "

A ces mots, le jeune homme la salua et s'éloigna.