- J’ignore encore si ce que v… tu m’as apporté, me sera utile. Néanmoins je te remercie sincèrement pour cela.

May eut un sourire.

"Ne sous-estime pas la guilde, Seiji. Cela t'intéressera, sois-en certain."

Trop sûre d'elle ? Non.
Les Ombres Dansantes ne toléraient pas l'échec.
La jeune femme observa le vampire s'éloigner et s'appuyer nonchalamment contre un arbre, plongé dans sa lecture. Avisant l'épais dossier entre ses mains, une phrase lui revint en mémoire.
Drame familial.
Et, de ce qu'elle avait lu, cela ne désignait pas le démantèlement de la famille Astaldo.
Alors... Quoi ?
Sûr, cela intriguait Mayliss.
Mais ferait-elle des recherches plus approfondies ? Pas sûr... En tant normal, pourtant, elle n'aurait pas hésité.
Alors quoi ?
Eh bien, disons... que Seiji était maintenant plus que le sujet de sa traque.
Focalisant son attention sur Ciun, May lui sourit.

"J'ai l'impression que cela risque de prendre un certain temps, alors autant discuter un peu. Vous êtes déjà venue ici ? Comment avez-vous rencontré Seiji ? Oh, bien sûr, ajouta-t-elle avec un éclat de rire, si ce n'est pas indiscret !"

HJ/ 'sait pas...
Disons que je le voyais plus "gentil"
et que donc par conséquent, je le vois plus "méchant" ^^

Voyant Seiji s'éloigner, un frisson glacé parcourut le corps quasi-squelettique de Ciun.
Il la laissait seul...
Avec la fille rouge-sang?
Horreur!

Il fallait garder son calme.
Qui sait, peut-être qu'elle était Vampire, elle aussi!
Et peut-être en manque de sang...
Garder son calme.
Surtout et avant tout.
Heureusement, Aerïne était postée non loin.
Sa seule présence était rassurante.

"J'ai l'impression que cela risque de prendre un certain temps, alors autant discuter un peu. Vous êtes déjà venue ici ? Comment avez-vous rencontré Seiji ? Oh, bien sûr, si ce n'est pas indiscret !"

May venait de lui parler!!
Le court répit était désormais achevé.
Le pire était à venir.
La réponse.
(Quelle étrange coutume que de poser des questions à des inconnus!)

-Heu...
Non, c'est la première fois que je viens...

Bon départ.
La suite?
Elle n'allait tout de même pas expliquer qu'elle avait foncé sur Seiji en fuyant l'Homme qui l'avait torturée et, accessoirement, gâché sa vie?
Non.
Que dire?
Après plusieurs secondes, la réponse se fit enfin savoir :

-Seiji m'est venu en aide...
Et c'est lui qui m'a montré ce lieu.

C'est plus ou moins complet.
Et plus ou moins vrai...
Disons que si il n'était pas là, "rafistolée" se serait magnifiquement bien écrasée au sol.
Puis elle déporta son regard de la jeune femme et repensa à quelque chose de totalement nouveau pour elle.
Quelque chose d'inédit, d'inattendu dont elle ignorait l'existence, sans doute.
C'est comme la continuité du sourire.
Quelque chose qui la rendait presque mélancolique...
Le rire.

Bien qu'elle ne comprit pas la raison de celui de May.

Ce que Seiji apprenait avec cet ouvrage était... primordiale pour ses futures recherches.
Il y avait là pas mal d'informations le concernant aussi, d'un certain côté cela n'était guère surprenant. Le vampire avait fait pas mal de bruit en causant le démantèlement de son clan.
Il aurait ainsi pu passer sans problème ses passages. Ne savait-il pas mieux qui quiconque ce qui s'était passé?
Certes. Mais il était toujours intéressant de voir quel oeil on pouvait avoir de lui à l'extérieur. Néanmoins les faits étaient répertoriés de façon plutôt objectifs et le plus proche possible de la vérité.
Il sauta donc aux investigations suivantes et y découvrit de fort plaisantes données sur les siens... et même quelques fois des instructions sur l'emplacement de certains membres.
Survolant les papiers il s'arrêta un instant sur l'allusion à son "drame familial".
Il chercha un peu ce qui y était développé...avant d'abandonner.
Il n'y avait là rien de plus qu'une petite évocation.
Soit.
De toute façon il avait entre ses mains des informations qui lui seraient fortes utiles.
Il prit alors le parti de retourner près des jeunes femmes. Trop longtemps, aussi gentleman qu'il pouvait être, Seiji les avait laissé à leur sort:

- Navrée de vous avoir délaissé de cette manière mesdemoiselles. Je dois avouer que je n'aie pu m'empêcher de céder à ma curiosité. Dame May, ton aide m'aidera énormément dans la recherche des miens. Je suis à partir d'aujouord'hui ton débiteur.

-Seiji m'est venu en aide...
Et c'est lui qui m'a montré ce lieu.

May sourit.
Pourquoi cela ne la surprenait pas ? Pourtant, elle l'avait connu froid et meurtrier...
Un de ses katanas posé contre sa gorge.
Et puis après, il y avait eu...

- Navrée de vous avoir délaissé de cette manière mesdemoiselles. Je dois avouer que je n'aie pu m'empêcher de céder à ma curiosité. Dame May, ton aide m'aidera énormément dans la recherche des miens. Je suis à partir d'aujourd'hui ton débiteur.

Son débiteur ?
Le regard de Mayliss se durcit imperceptiblement, mais ce changement disparut si vite qu'elle doutait que Seiji ou Ciun s'en soient rendus compte.

"Surtout pas."

Son ton était calme, son sourit allégea ses paroles.

"Tu ne me dois rien. Dis-toi que... j'avais déjà une dette envers toi."

May évita de soutenir le regard du vampire.
Elle détestait ces moments.
Ces moments où tout lui rappelait qu'elle n'était qu'une aveugle, faible et inutile.
Un poids.

"Je suis heureuse d'avoir pu t'aider."

Le retour de Seiji tira la presque Elfe de ses pensées et provoqua en elle un profond soulagement.
Décidemment, les nouvelles têtes n'étaient pas faites pour elles.

Curiosité?
Débiteur?
Mais quel pouvait bien être le sens de ces mots?
....
MAIS POURQUOI CETTE IDIOTE "D'ELFE" SE MELAIT-ELLE DE CE QUI NE LA REGARDAIT PAS?
Avait-elle seulement le droit, pauvre petit truc qu'elle était, d'écouter une conversation d'êtres normaux?
Avait-elle... seulement le droit de suivre une conversation?

Elle, elle qui était si imparfaite?

Pleine de remords, de regrets et de tout ce type de sentiments, elle baissa les yeux.
Un mot. Chuchoté.

-Désolée.

Un mot qui se perdit dans la foule de ceux de May.
Et sans interêts, d'ailleurs.
Ce mot, avait-elle seulement le droit de le prononcer?

Avait-elle seulement le droit d'exister?

Elle voulut chasser toutes ces pensées de son esprit déjà trop tourmenté.
Peine perdue.
Elle n'avait rien à faire ici.
Entre ces deux êtres normaux, car eux n'avaient pas d'ailes dans le dos.
En dehors des Anges, ce n'est jamais normal (elle ignore l'existance des dragons, oiseaux et Dragonites)

Plus fort.

-Excusez-moi.
Je vous laisse continuer votre discution.

Sur ces mots, Ciun s'éloigna.
Parce qu'elle ne voulait pas les importuner d'avantage...
Et peut-être aussi par égoïsme...
Pour reflechir tête posée à toutes ces questions precedement posées.
Y compris sur le sens philosophique
Deux ces deux mots, encore inconnus au monde interieur de cette enveloppe corporelle finement taillée...
Peut-être même un peu trop.
Plus de poid ne lui aurait pas fait de mal.

Une dette ?
Seiji regarda la belle May sans comprendre. Il n’avait pas le souvenir d’avoir accepté une faveur de sa part, ou bien de l’avoir contrainte à faire avec son aide.
C’estdonc tout en se demandant d’où la jeune femme pouvait soutenir de tel propos, qu’il perçu ceux de Ciun.
Il commençait étrangement à comprendre pourquoi les hommes disaient des femmes qu’elles étaient compliquées.
Le vampire était en effet entouré de deux de leur représentantes… et il ne comprenait rien à leur raisonnement. May disait avoir épongée une dette qu’elle n’avait jamais eu, et Ciun s’excusait pour une faute qu’elle n’avait pas commise.
...
L’espace d’un instant Seiji regretta de ne pas être encore au château, aux côtés du couple royal, à percer à jour les comploteurs et les traitres, à lire entre les lignes des courtisans et à deviner qui serait de confiance pour l’épauler dans sa nouvelle mission suicide.
L’impassible noble jeta alors un regard à celle qui était restée :

-Faut-il aller la rejoindre ?

Parce qu’il avait beau être au top concernant les jeux de la cour. Niveau relation humaine il n’était pas très doué.

-Désolée.

Heu... Plaît-il ?

-Excusez-moi.
Je vous laisse continuer votre discussion.

Et sur ces mots, la dénommée Ciun s'éloigna, tête basse.
Alors, là, Mayliss avait du mal à saisir ce qui venait de se passer.
Aussi elle resta un instant immobile, la tête emplie de questions qui menaçaient à tout instant de lui brûler les lèvres.

-Faut-il aller la rejoindre ?

La question de Seiji la ramena à la réalité. May se réveilla, et aussitôt son sens de l'action reprit le dessus.

"J'y vais."

Elle rattrapa rapidement la demi-elfe, lui posa doucement une main sur l'épaule.

"Hé."

L'incitant à s'arrêter, à la regarder dans les yeux, Mayliss se planta devant Ciun, le plus grand sérieux se lisant dans ses yeux lavande.

"Je ne sais pas d'où vous venez, je ne sais pas ce que vous avez vécu, mais sachez qu'ici vous n'avez rien à vous reprocher."

Et d'accompagner ses paroles d'un sourire. Pas un sourire charmeur, pas un sourire à des fins manipulatrices, même pas ce sourire mystérieux, amusé, qu'elle avait l'habitude d'employer, non, un vrai sourire, dénué de toute façade, un sourire sincère et doux.
Rassurant.

HJ/ mode padouée on^^

-Hé.

Accompagné d'une main sur l'épaule.
Si peu de choses l'avait déjà effrayée, mais plus de suprise que de peur réelle.
N'empèche...
Réflexe simple d'un vivant.

-HAAAAAAAAAAAAAAA!!!!

Oups.
Ciun précipita aussitôt ses deux mains sur le bouche.
De toutes façons, May, car c'était elle continua sur la lancée.
C'est durant ce pseudo-discours que Ciun put se calmer de sa récente frayeur.
Elle souffla, pour rétablir sa tension normale.

"Je ne sais pas d'où vous venez, je ne sais pas ce que vous avez vécu, mais sachez qu'ici vous n'avez rien à vous reprocher."

La main de May était toujours sur son épaule, et l'Elfe ne se rendit compte qu'à ce moment que les contacts physiques l'effrayaient.
Mais, de peur de se faire torturer, elle se tut, bien qu'elle avait envie de détaler comme un lapin.
La voix pour répondre aux paroles encourageantes de May ne lui venait pas. Malgré le sourire de la belle femme.

#A l'aide...#

Etrange reflexe, si c'en est un, "rafistolée" porta sa main sur la chaine angélique qu'elle avait attaché durant le voyage à ses "filets".
La seule chose qui la rassurait.
Bien évidemment, comme à chaque fois que le courage lui manque, les plumes apparaisent sur ses ailes décharnées.
Seul signe de vie restante de l'Ange.
Si toutes fois c'est un signe de vie.
Mais du moins ça marche...
Et l'ancienne elfe crut entendre comme des brides de sons, venues de très loin dans son esprit...
De paroles...
De paroles encourageantes...

L'écho de celles de May.

Et il lui fallait répondre...

-d... d'accord.

c'était plus une réponse pour contenter le peuple.
Elle ne venait pas du coeur.
Mais peut-être qu'avec cette réponse, May allait enfin oter cette main qui la gênait.

Bon sang, mais qu'est ce que les choses peuvent être difficiles pour formuler une seule réponse!

HJ/ toutes mes excuses T_T

HJ/ Je passe, Seiji n'a rien à faire ici May à toi =P

HJ : punaise, mais entre Myu et Ciun, vous allez me les traumatiser, mes persos ! xD

Pourquoi ?
Pourquoi l'effrayait-elle tant ?
Qu'est-ce qu'elle avait d'effrayant, à la fin ? Ce n'était pas comme si on était en plein jour, alors oui, là, elle aurait de quoi s'effrayer de May, mais enfin, on était... on était la nuit...
Mayliss capitula.

"Très bien."

Sa voix était devenu lasse. Laissant là Ciun, la jeune femme fit volte-face et retourna vers Seiji.

"Je m'éloigne un peu, puisque apparemment je terrorise ta protégée... Si tu me cherches, pour une question, ou autre chose... Je ne serai pas loin."

Sur ses mots May s'éloigna, songeuse et légèrement déçue, elle n'aurait vraiment su dire pourquoi. Elle s'assit au bord de l'eau, une jambe tendue, l'autre pliée, entourée de son bras. La marée, montante, venait lui frôler le pied. La jeune femme frissonna.
Il restait encore de nombreuses heures avant le lever du jour, mais May avait de plus en plus l'impression qu'elle ne resterait pas longtemps ici... Puisqu'elle était, pensa-t-elle avec amertume, tellement effrayante...

HJ/ gniahaha!! veille bien sur tes persos =P

May, après avoir répondu à Ciun, se retourna vers Seiji.
Un soulagement s'empara de la semi-elfe lorsque le poids sur l'épaule se retira.
Mais elle entendit tout de ce que la jeune femme confia au Vampire.

Et elle se sentit gênée....
Mais qu'elle était nulle!!
Pourquoi fallait-il qu'elle soit si stupide!
Voila, elle venait de blesser May!
Hésitant un peu, elle laissa de nouveau échapper un habituel "désolée" avant de hausser un peu la voie.

-Je ne voudrais pas vous gêner plus longtemps...
Et à vrai dire, je crois bien que je suis inutile ici.
Enfin...
je veux dire que je n'ai pas ma place...
et je voudrais bien voir le reste du monde...
de...

Comment on disait?
A, oui.
C'est vrai.

-de Endora.
Donc voila...

Heu...
May...

allait-elle lui dire?
Aller.
Sinon, la semi-elfe n'irait pas mieux.

-je suis désolée...
Enfin, je veux dire que...
je m'excuse d'avoir crié.

#de toutes façons, il faut que j'apprenne un peu à vivre seule...#

Enfin c'est vrai, quoi!
Depuis qu'elle était sortie, elle n'avait eu cesse de vivre en compagnie de gens.
Bien qu'elle redoutait de s'aventurer dans Endora en pleine nuit, sachant que l'Homme pouvait être partout, il était plus que nécessaire qu'elle parte immédiatement.
Seiji devait bien en avoir marre de la supporter.


....

Bah?
Quand la poisse s'en mêle....
Voila que ses plumes n'apparaissait plus!
Elle sera le pendentif, toujours accroché sur sa robe...
Sans plus de résultat.
Honteuse, elle baissa la tête.
Il ne lui restait plus qu'à marcher...

HJ/ bon, j'vous laisse gérer je connais pas la suite du programme u_u

-Ciun avait le même genre d’attitude lors de notre rencontre. Précisa Seiji à May. Et je crains que, maintenant encore, elle ne voit pas en moi l’ami que j’essaie pourtant d’être.

Le vampire observa ensuite May s’éloigner, pour ensuite entendre Ciun annoncer son départ.
Ah les femmes :

-Désirez-vous vraiment poursuivre votre voyage seule, dame Ciun ? Interrogea le vampire.

Ce dernier était perdu.
Etait-ce bien prudent ? Elle ne semblait rien connaitre à Endora et désirait s’y rendre comme cela ?
N’était-ce pas un peu risqué ?
Mais… et May ?
Il ne pouvait non plus la laisser ainsi et l’ignorer après ce qu’elle avait fait pour lui.
Ah les femmes…
La cours était décidemment bien plus facile.
…
Il avait comme l’impression de se répéter ces derniers temps :

-May et moi-même pouvons au moins vous guider jusqu’à la prochaine ville et vous en expliquer le fonctionnement. Si cela ne vous dérange pas ? Pour ma part je dois m’y rendre… et il me semble que la plus proche est celle dont provient May. Nous n’avons rien à perdre à faire le chemin ensemble.

Et voila. Seiji était encore une fois attentif à autrui, alors qu’il savait pertinemment qu’il y avait bien peu de chance qu’il la recroise un jour.
D’un côté cela pouvait l’arranger, il ne voulait, autant qu’il ne devait, s’attacher trop fort aux gens.

HJ/ Et moi vous aller me le rendre fou avec vos réactions de filles =P

May en était toujours là, à contempler l'horizon d'un air songeur, lorsqu'elle entendit Ciun s'approcher et prendre la parole. Toute à sa contemplation, elle ne prêta pas grande attention à ce que la jeune fille disait, jusqu'à ce qu'elle entende son nom prononcé d'une voix timide.

Heu...
May...

Mayliss tourna la tête, surprise.

-je suis désolée...
Enfin, je veux dire que...
je m'excuse d'avoir crié.

La jeune femme eut un mince sourire.

"Il n'y a pas de mal. J'ai moi-même réagi un peu excessivement, je vous prie de m'en excuser."

D'ailleurs, à bien s'en soucier, elle ne voyait franchement pas ce qui avait pu impliquer une telle réaction. Peut-être parce qu'effrayer les gens lui rappelait sa situation d'aveugle, où ses yeux ternes et rouges impliquaient systématiquement un mouvement de recul ? Ou bien...
Non, cette idée ne tenait pas debout. Quoique... Si Seiji avait été seul, à une table, perdu dans ses pensées, sûr que May aurait tenté sa chance. Elle devait bien l'avouer, c'était les conditions de leur rencontre qui l'avaient empêchée de jouer son rôle de séductrice. Quitte à se faire éconduire poliment...
May soupira. Sa déception viendrait du fait qu'elle ne se retrouve pas seul avec un homme, quel qu'il soit ? Elle descendait dans sa propre estime.
La jeune femme se leva et vint rejoindre Ciun et Seiji qui discutaient.

-May et moi-même pouvons au moins vous guider jusqu’à la prochaine ville et vous en expliquer le fonctionnement. Si cela ne vous dérange pas ? Pour ma part je dois m’y rendre… et il me semble que la plus proche est celle dont provient May. Nous n’avons rien à perdre à faire le chemin ensemble.

Ah.
La prochaine ville, hein ?

"Oui... Aquaris. Il suffit de suivre le chemin principal. A pied, il y en a pour une demi-journée."

Ce qui signifiait...

"Je vais devoir vous quitter en cours de route. Mais je ferai le maximum de chemin avec vous, si cela ne vous dérange pas."

"Il n'y a pas de mal. J'ai moi-même réagi un peu excessivement, je vous prie de m'en excuser."

Ha bon!!
Elle ne lui en voulait pas!!
C'était déjà ça...

-May et moi-même pouvons au moins vous guider jusqu’à la prochaine ville et vous en expliquer le fonctionnement. Si cela ne vous dérange pas ? Pour ma part je dois m’y rendre… et il me semble que la plus proche est celle dont provient May. Nous n’avons rien à perdre à faire le chemin ensemble.

Et en plus, Ciun a gagné le droit de recevoir une explication sur le monde!
Mais....
Qui dit que ce n'était pas la ville d'où elle venait?
Et qui dit que l'Homme n'y serait pas?
....
Alors qu'en plus, May acceptait elle aussi....

-Heu...
Excusez-moi, mais...
Dans la ville où nous allons...
Y'a-t-il un grand château noir?
Fait-t-il beau là bas?
Et...
Y a t-il des...
heu...
Des...

Bon sang!!
Mais comment pouvait bien s'appeler cet...
endroit dans lequel elle a pataugé durant plus d'une demi-journée?
Hum..

-Un endroit où la terre est mélangée à l'eau?

l'avait-ils comprise?
Faites que oui.
Et surtout, faites que l'avenir l'éloigne de l'homme.

Oh… Pourquoi May désirait-elle les quitter si rapidement ?

-Ta compagnie nous sera fort agréable. Répondit toutefois le vampire.

Puis il bifurqua vers Ciun et reprit :

-Cela s’appelle un marais, si je comprends bien de quoi vous parlez. Mais à vrai dire je l’ignore… Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de visiter cette ville, cependant je n’ai pas le souvenir d’y avoir vu de telles choses.


HJ/ Je patauge niveau inspi’ dis donc ^^’
Et j’ai vachement e mal à lui faire employer le tutoiement ^^’

Hj : heu... je passe x)
(oui oui, j'ai mis une semaine pour écrire ça)

HJ/ pas grave, t'inquiète May ^^

Un marais?
Un mot en plus!
Et parmi les premiers dont elle comprenait vraiment le sens!!!
Il ne fallait pas, surtout pas qu'elle l'oublie!!
Marais, marais, marais, marais, marais....
....
Hum...

-d... d'accord.
Merci...

Pas le souvenir...Bien...
Pourquoi ne pas demander à May si elle n'avait pas vu, durant cette journée, un château dans cette ville qu'elle à traversée?
Mais...
Enfin, n'allait-elle pas se faire battre, pour cet affront?
Tant pis.
Elle devait savoir.
Se préparant psychologiquement à recevoir des coups, elle s'approcha de May, tête baissée, tremblotante, à la limite du coma.

-Et... et vous, May?
Av... Avez-vous aperçu un château dans cette ville?
Euh..
Et...
Y avait-il des mareis?

Non.
ça ne se prononce pas comme ça.
Comment a fait Seiji?

-heu...
Des marès.
Non.
Des mareys.
rays.
rés.
rets.
BAH!!

Ciun se figea, comme pour se punir d'avoir réagit si violemment.
Puis, baissant de plus belle les yeux, elle reprit la parole.

-désolée.
Enfin, je voulais dire le mot qu'a dit Seiji.
Désolée.

Faites que cette ville ne soit pas celle de l'Homme...
Enfin, ça sera quand même mieux d'y être de jour que de nuit.

Marais, marais, marais, marais, marais...

Comme il sonne drôle, ce mot à la prononciation impossible...

Marais, marais, marais, marais....


HJ/ 'fait gaffe Mayliss.
Il va vite devenir dépressif, ton perso

bon, je t'autorise à lui hurler dessus^^

Mayliss eut un léger sourire devant cette jeune fille maladroite qui avait tant de mal à prononcer un mot. Elle semblait vraiment venir d'un autre monde...

"Des marais. Et, pour répondre à votre question, bien qu'il y ait, comme dans toutes les villes, un château à Aquaris, non, il n'y a pas de marais."

May réfléchit un instant en se mordillant la lèvre.

"J'espère ne pas dire de bêtises, mais je crois que le seul endroit d'Endora où il y ait des marais, c'est le clan des Ténèbres."

La jeune femme récupéra ensuite son cheval, qui broutait un peu plus loin, et le mena par la bride vers les deux autres.

"Et si nous y allions ? Plus rien ne nous retient ici, à part la beauté du paysage, bien sûr."

Et pour sa part, plus ils partiraient tôt, plus elle pourrait faire de chemin avec eux...

Seiji écouta sans mot dire la discussion entre May et Ciun, en profitant pour en apprendre un peu plus sur Endora au passage.
Notant ainsi soigneusement ces quelques informations au creux de sa mémoire. Il hocha la tête à l’injonction de la jeune femme :

-Dans ce cas allons-y.

Il tourna la tête sur le côté, cherchant vaguement quelque chose dans le paysage :

-Aerïne? Fit-il.

Durant quelques secondes rien ne se passa, la petite boule de poils avait simplement disparue. Sans la moindre expression sur le visage, Seiji remarqua un vague mouvement dans le buisson de sa droite… et la seconde d’après il se retrouvait avec une petite panthère accrochée de toute la force de ses minuscules pattes à son kimono de jais :

-Allons jeune fille. Il est temps de se remettre en route, maintenant.

Le bébé leva de grands yeux inquisiteurs vers le vampire, puis le relâcha en s’asseyant à ses pieds.
«On part par où ? » Semblait-elle demander.
L’ancien noble se mit donc doucement en marche sur le route.

Clan des ténèbres?
C'est donc de là que Ciun venait...
qu'importe!
Elle écouta les deux êtres parler, et dès que Seiji eut retrouvé Aerïne, ils se mirent en marche.
La semi-elfe, non habituée à cet effort colossal déjà fourni il n'y a pas si longtemps que ça, à savoir le matin même, ne se sentait pas de marcher à nouveau.
Elle avait même mal aux pieds...
Malgré tout, elle continua.
Comme une bénédiction, le Vent souffla de nouveau.
Ce qui eut pour conséquence directe de faire apparaître ses plumes blanches et immaculées.
C'n'était pas le vent qui les avait faits apparaître.
Il avait déjà soufflé cette journée.
Mais peut-être une combination avec le besoin...
Quoi qu'il en soit, Ciun s'excusa brièvement et s'envola.
Juste pour rester à moins d'un mètre au dessus du groupe.
Les conditions de voyages étaient plus agréables, ainsi.
Quant à son sac, il avait encore disparut mystérieusement.

Le vent dans ses cheveux, elle volait lentement pour rester à la vitesse des personnes sous le groupe.

Elle espérait ne jamais les perdre de vue...
C'étaient les seuls vivants qui ne l'avaient pas frappée.

Mayliss regarda Ciun s'envoler sans surprise. Si la jeune femme avait des ailes, ça la regardait, non ?
En revanche, elle, allait mettre son nez dans quelque chose qui ne la regardait pas.
Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Deux mots, deux simples mots.
Drame familial.
Comment pouvait-elle s'avouer qu'elle n'avait jamais pensé à ce que Seiji puisse avoir une famille ?
Après tout, dans l'histoire, son histoire, qu'il avait raconté à Alynn...
Nulle part, il n'y avait fait mention.
Dérisoire ? Ou...
Douloureux ?
Drame familial.
May se mordit la lèvre. Puis, n'y tenant plus :

"A titre de pure curiosité... Accepterais-tu de m'en dire plus sur toi, sur... ta famille, par exemple ?"

Exemple choisi au hasard, bien entendu...

Seiji jeta un bref coup d’œil sur la jeune femme. La laisser s’envoler était-il le bon choix ?
Leur rencontre avait été dû à l’une de ses chutes après que ses ailes l’aient lâché après tout. Néanmoins elle volait à une hauteur acceptable, ainsi, si chute il y avait elle serait sans trop grande conséquence.
Ce fut plongé dans ses réflexions… qu’il en fut tiré par May.
Surprit, il la regarda un instant et se mit à réfléchir.
Sa famille…


Un petit garçon, pas plus de six ans, se faufilait telle une souris silencieuse dans des couloirs aussi vides que sinistres.
Les dalles grises et poussiéreuses lui faisaient peur.
Elles le terrifiaient, mais il savait qu’au bout un réconfort certain l’attendait.
Ses cheveux violets volant en tout sens, ses yeux bleu roi embués de larmes qui ne tarderaient pas. Le jeune Seiji se précipitait dans la solitude.
Solitude ?
Peut-être pas…
Il arriva face à une porte, sombre et monstrueuse. Le bois massif avait de quoi repousser le plus courageux des guerriers. Mais l’enfant n’eut cure d’une telle mise en garde :

-Grand-frère ? Sanglota-t-il. Grand-frère ?

De ses petits pas il s’approcha de la porte et posa ses mains sur le bois que le manque de luminosité rendait noir :

-Tu es là ?

Un silence. Puis un bruit de pas se fit entendre de l'autre côté, le bois de la porte grinça. Quelqu'un s'était appuyé contre le chambranle de cette dernière. Une voix, grave mais douce, s'éleva alors :

-Je suis là, Seiji. Je suis toujours là, tu le sais. Que se passe-t-il ? Pourquoi pleures-tu ?

Un bruissement, le bruissement d'une main caressant doucement le bois usé.

-Mon petit frère...

Les sanglots retenus de Seiji éclatèrent alors. Il n’avait pas besoin de parler. Pas encore. Pour l’instant il pleurait, il séchait sa peine le front collé à une porte.
Un obstacle derrière lequel se trouvait un homme d’une grande sagesse, le support du garçon, son modèle, son ami, son guide.
Son frère :

-J’y arrive pas. Finit-il par articuler. J’arrive pas à battre sieur William…

Le sévère maitre d’arme :

-Il dit … Il dit que je suis faible. Que je suis pas digne des Astaldo. Que… que je leur fais honte. Il, il…

Les mots du garçon s’embrouillaient dans sa bouche.
Lui qui devait toujours bien faire attention à formuler des phrases belles et correctes libérait son âme enfantine devant cet inconnu si proche, toutefois si lointain.
Cet homme dont il n’avait jamais vu le visage…

-Je… Il renifla. Pardoooon.

Et les larmes de l’enfant coulèrent de nouveau :

-Sieur William... n'est pas un Astaldo.

La voix venant de l'autre côté de la porte était calme, apaisante.

-Ce n'est pas à lui de dire si tu es digne ou indigne de cette famille. En revanche, moi je le peux.

Une tendresse infinie perça alors dans les mots prononcés :

-Et moi, je dis que tu fais la fierté de la famille. Que tu apportes à nos parents ce que je n'ai pas pu leur apporter. Je rajoute que tu as six ans. Et que le jour où tu pourras battre sieur William, et ce jour arrivera, celui-ci n'osera plus te regarder dans les yeux. Tu n'es pas faible, petit frère... Et tu es très courageux. Moi, je suis très fier de toi.

Les perles s’échappant des yeux de Seiji se séchèrent peu à peu. Son grand-frère avait toujours su trouver les mots.
Toujours.
Ainsi derrière ses larmes, un sourire réconforté naquit peu à peu :

-Et moi je t’aime grand-frère. Répondit-il.


-J’ai… Reprit le vampire face à May. Une famille sans grand scandale. A part celui que j’ai provoqué… Peu d’oncle et peu de tante, mais notre clan est majoritairement guidé par les mêmes valeurs. Mes parents qui n’ont jamais eu, de toute la longue vie qui leur a été offerte, la moindre tâche sur leur réputation. J’ai un petit frère aussi… et j’ai eu un grand frère.

Son regard de soie se ternit un instant :

-Il est mort. Précisa-t-il inutilement.

Puis décidant que se registre n’était guère joyeux, il changea de cible :

-Et toi ? Quel genre de famille as-tu ?


HJ/ La partie en italique n'est pas de moi. Mais je garde le silence sur son identité véritable =P

HJ/ heu...
je passe?
franchement, à part se casser de nouveau la figure...
hum...
Voili voilou^^

HJ : oui, on va éviter le cassage de figure pour le moment x)
en tout cas, ça promet d'être intéressant, tout ça =P

La question de Mayliss sembla plonger Seiji dans une surprenante réflexion. Guettant les expressions sur le visage pâle du vampire, la jeune femme fut surprise de voir son regard s'assombrir. Puis Seiji s'extirpa de ses pensées et répondit à la question de May d'une voix sans timbre.
Ainsi, c'était cela...
Une famille. Un petit frère.
Et un grand frère.
Mort.
Nul doute que c'était lui, qui hantait les souvenirs de Seiji. Il semblait l'aimer énormément, Mayliss se serait damnée pour pouvoir déceler ce à quoi pensait le vampire quelques instants auparavant. Au lieu de ça, elle lui fit un bref sourire de compassion.

"Désolée... Je veux dire, pour ton frère. Quant à moi..."

Les yeux levés vers le firmament, la jeune femme chercha ce qu'elle pouvait se permettre de dire sans trahir sa "particularité".

"Ma vie de famille n'est guère passionnante. J'ai un père et une mère, pas d'oncle, de tante, de cousin ou cousine, à ma connaissance. Je suis fille unique. Mes parents se sont toujours bien occupés de moi; ils m'aimaient, c'est sûr, mais je les ai toujours senti un peu... distants."

May ne précisa pas qu'elle savait parfaitement d'où venait cette distance...

"J'aimais beaucoup sortir, voyager, mais je ne pouvais pas aller très loin à pied, alors lorsque j'ai eu treize ans, mes parents m'ont offert un poulain, que j'ai débourré moi-même."

La jeune femme eut un sourire. Que de bons souvenirs, le débourrage de Flamenco à la lueur de la lune...

"Et puis à dix-huit ans, je suis partie chercher du travail en ville. J'avais envie de m'éloigner, de découvrir. Mais je retourne assez régulièrement saluer mes parents."

Elle se tut. Puis, posant ses yeux lavande sur Seiji, elle demanda, avec prudence :

"Avec l'aide du dossier que je t'ai fourni, si ça n'est pas indiscret, quels membres de ta famille vas-tu pouvoir retrouver ?"

Seiji hocha la tête.
Une vie que l’on pourrait qualifier de bien rangée, bien ordonnée, si l’on exceptait le travail qu’effectuait la jeune femme.
L'espionnage n'était pas des boulots le plus transuille. Il jeta d’ailleurs un bref coup d’œil sur la paperasse qu’il tenait entre ses mains avant de répondre :

-Je ne peux encore rien affirmer. Il faudrait que j’étudie plus en profondeur les informations que tu m’as données pour en être certains. Je n’ai eu le temps de le feuilleter que quelques minutes après tout. Mais j’ai l’impression d’avoir eu des directions plutôt convaincante en ce qui concerne mon jeune frère.

Continuant leur marche silencieuse, le vampire finit par reprendre :

-Mais dites-moi. Peut-être suis-je indiscret. Toutefois vos parents sont-ils au courant de votre activité ?

Peu probable, surtout si l’on prenait en considération qu’elle avait mentionné ne pas être particulièrement proche d’eux.
Mais qui sait ?
Et puis il fallait bien faire la conversation.