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Entraînement... seulement ? [non jouable]

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MessageSujet: Entraînement... seulement ? [non jouable] Entraînement... seulement ? [non jouable] EmptyVen 17 Sep - 18:02

Si quelqu’un passait au pied des Montagnes Rocheuses et qu’il levait les yeux, il aurait vu, au-dessus de lui, une silhouette incertaine accrochée à la paroi.
Et il aurait ri, sans doute. « Qui est-il, ce pauvre fou, pour penser pouvoir gravir à mains nues ces cimes dont les arêtes acérées et tranchantes font la paroi, telles les dents d’un monstre de pierre ? »
Mais il n’y avait personne. Et personne ne voyait Gavilán s’efforcer de tenir, d’apaiser les rafales de vent glacé le plaquant contre la montagne, d’adoucir le tranchant des pierres grises qui lui meurtrissaient les mains et déchiraient, à la moindre occasion, ses vêtements de toile fine.
Dans son dos, était accrochée l’arme étrange, en bois, que lui avait donné Isas.
Gavilán commençait tout juste à saisir la complexité du maniement de cette fascinante pièce, de bois pour l’instant, de métal dans un futur plus ou moins proche.
Oui. Plus tard.
Mais pour l’instant, il s’entraînait d’une autre manière.
Le garçon saisit une énième prise, gagna avec peine quelques centimètres. Le rugueux de la pierre, au-dessus de lui, se transforma soudain en une surface plus lisse et plus friable.
De la terre ?
Gavilán eut un sourire.
Alors il avait enfin atteint le promontoire ?
Dans un dernier effort, il se hissa sur la plate-forme qui s’était érigée naturellement, à environ un tiers du sommet des montagnes. Là, quelques plantes poussaient à l’abri du vent, les rochers devenaient plus praticables. Il s’agissait en fait d’une longue bande de terre, faisant environ les trois-quarts du tour de la montagne, assez large, donnant accès à quelques grottes au cœur même de la pierre et à des bassins d’eau douce.
Gavilán se dirigea vers l’un d’eux, alimenté régulièrement par les pluies. Il se lavait le visage, quand un bruit de sabots lui fit lever la tête.
De derrière un rocher, apparut alors la plus magnifique créature que le garçon ait jamais rencontrée.
Il s’agissait d’un pégase. Un pégase à la tête fine, aux crins blancs et soyeux, aux jambes noires surmontées de balzanes. Son corps gris clair était délicatement tachetée de sombre, ses grandes ailes, repliées de part et d’autre de son garrot, étaient pourvues de plumes blanches zébrées, à leur extrémité, d’un noir pur qui finissait par recouvrir le bout des ailes.

Spoiler:

Ultime osmose entre un aigle et un cheval. Grâce, beauté, liberté. De l’union parfaite de ces trois termes était né celui qui se tenait à présent à quelques mètres de Gavilán.
Le garçon en restait sans voix. Immobile, figé, les mains trempant encore dans le bassin d’eau glacée.
Deux yeux bruns se posèrent alors sur Gavilán. Ce regard épris de liberté rencontra le regard noir et fasciné du jeune homme.
Bref éclat.
Puis, un hennissement brisa le silence, et le temps reprit son court. Le pégase, effrayé par le garçon agenouillé, recula vivement, la tête haute, puis, au grand désespoir de Gavilán, déplia ses ailes majestueuses et s’envola vers les cimes.

« Non, attends ! »

Gavilán se releva d’un bond. D’un geste fébrile, il reprit son escalade, ne quittant pas des yeux le superbe animal qui le surplombait déjà d’une vingtaine de mètres. Il se hissa, une force nouvelle dans ses muscles, jusqu’à un rocher quelques mètres plus haut. Il s’accrochait aux aspérités de la paroi avec l’énergie du désespoir.
Ce pégase…
Le garçon dérapa, se rattrapa de peu. Il perdit plusieurs précieuses secondes, continua à grimper en faisant plus attention où il posait ses pieds. Le vent soufflait de nouveau à ses oreilles, comme un avertissement, le faisant tanguer dangereusement.

« Tu n’est pas un oiseau, l’Epervier ! Nul ne peut rivaliser avec le Fils du Vent. »

Gavilán n’entendait pas le vent. Il continua de grimper, le souffle court.
Mais, lorsque sa main se raccrocha sur du vide et qu’il dégringola sur plusieurs mètres, il dut se rendre à l’évidence.
Il ne pouvait pas le rattraper. Le pégase tant désiré était sans doute déjà passé de l’autre côté de la montagne.
Et lui, Gavilán, ne pouvait pas suivre.
Irrémédiablement déçu, couvert de blessures, le garçon redescendit jusqu’au promontoire. Il lava son corps meurtri puis resta étendu sur le sol, inerte.
Souffle d’air. Bruit d’ailes. Gavilán, les yeux fermés, croyait se retrouver dans son village, au milieu de sa volière avec ses oiseaux si précieux.
Des sabots sur la terre dure. Son père était rentré ?
Gavilán rouvrit les yeux, se redressa.
La montagne ?
Ah, oui. La plate-forme. Le pégase. L’escalade, et puis…
Le jeune homme sursauta soudain.
Le pégase se tenait de nouveau non loin de lui.
Dans son regard brun, un peu de peur mais également une franche curiosité. Et aussi, un avertissement non feint que Gavilán saisit parfaitement.

# Bouge donc et jamais tu ne me reverras. #

Le garçon restait figé devant le noble animal. Ils s’observèrent longtemps. Puis le pégase esquissa timidement un pas en avant.
Gavilán ne bougeait toujours pas. Mais sa voix douce s’éleva, murmure apaisant dans le silence.

« Tu es vraiment magnifique. »

Le pégase dressa les oreilles.

« Je veux dire… Je savais que les pégases existaient, mais toi, tu es… »

Il se mordit la lèvre. Mais le pégase l’écoutait, nullement effrayé à présent. La présence de Gavilán avait toujours agi de cette façon sur les animaux en général, et les chevaux en particulier. Rasséréné, le garçon continua.

« J’adore les oiseaux, tu sais ? Même mon nom le prouve. Gavilán Halconero, l’Epervier Fauconnier. Etrange, pas vrai ? J’aime beaucoup les chevaux, aussi. J’ai l’habitude d’être avec eux. Mon père dressait les jeunes chevaux dans mon village, surtout les étalons. Il m’apprenait, il me laissait les monter. Mais j’ai toujours préféré observer les chevaux non dressés. Ils sont libres !.. Comme les oiseaux. »

Gavilán sentait que ce qu’il disait n’avait pas vraiment de sens. Mais le pégase, encolure courbée, semblait aimer sa voix. Et le jeune homme, au plus profond de son être, devinait que ce noble animal était celui qu’il recherchait depuis longtemps. Il l’avait su, dès qu’il l’avait vu. Il ne le laisserait pas fuir. Quitte à rester sur cette montagne pour l’éternité.

« Tu es l’image parfaite de la réconciliation de l’aigle et du cheval. Tu es tellement beau ! Ou belle ? Tu me laisserais vérifier ? S’il te plaît… »

Sans quitter l’animal des yeux, Gavilán se pencha lentement en avant. Le pégase piaffa, ronfla, mais ne fit pas mine de s’enfuir. Le garçon jeta un bref coup d’œil sous le ventre de l’animal, se redressa doucement, sourit.

« Beau. Oui, tu es merveilleusement beau. »

Le pégase refit quelques pas en avant. Il se retrouvait à présent à cinq mètres environ de Gavilán. Celui-ci fouilla dans une petite sacoche, sans quitter l’étalon des yeux. Il en sortit quelques pommes sauvages qu’il avait ramassées, en fit rouler une devant lui.

« Tu veux ? »

Le pégase émit un hennissement craintif de poulain, piaffa légèrement, mais finit par s’approcher, à petit pas prudents, pour saisir la pomme du bout des lèvres et la croquer avec appétit. Gavilán le regardait faire en souriant.

« Une autre ? »

Cette fois, il la lui tendit, reposant dans la paume de sa main. L’étalon piaffa de nouveau, plus nerveusement. Il esquissa une approche, avant de se reculer un peu en secouant la tête.
Trop tôt ? D’accord.
Gavilán n’insista pas. Il fit de nouveau rouler la pomme vers le pégase, qui la mangea avec un contentement visible.
Puis, intrigué, il releva la tête et observa avec curiosité le garçon assis par terre. Il frappa le sol du sabot, ronfla légèrement, les oreilles dressées. Gavilán sourit.

« Si tu veux d’autres pommes, il faudra venir les chercher. »

Rassuré par la voix douce du jeune homme, le pégase s’approcha de nouveau. Il n’était plus qu’à deux mètres de Gavilán, et tendit prudemment l’encolure.
Le souffle chaud de l’étalon arriva jusqu’au garçon. Celui-ci, après une hésitation, tendit doucement la main.
Le pégase renâcla. Mais il finit par approcher davantage, et renifla avec précaution la paume du jeune homme. Puis, n’y trouvant aucune trace de pomme, il secoua la tête avec mécontentement. Gavilán rit. Il saisit un fruit et le tendit à l’animal, qui croqua dedans avec prudence.

« Alors, je ne suis pas très effrayant finalement… »

L’animal dressa les oreilles.

« Pas comme mon maître… Tu le verrais ! Enfin, non, lui, il saurait te parler et te comprendre, donc tu aurais sûrement moins peur de lui que tu as peur de moi. C’est assez paradoxal, quand on y pense… »

Le garçon se mit à rire.

« Je raconte n’importe quoi, pas vrai ? »

Le pégase baissa doucement la tête.

« Mais c’est parce que j’essaie de te garder près de moi… Tu aimes ma voix, non ? Ça a toujours fait cet effet… Mais toi, c’est différent. Tu es… »

Gavilán se mordilla la lèvre.

« Je ne veux pas t’enlever ta liberté, surtout pas ! J’aimerais juste que tu restes avec moi… »

Comment dire ? Dès qu’il l’avait vu, il avait eu le sentiment que c’était lui, que ce serait sa monture, quoi qu’il en coûte. Mais, dire cela à un étalon épris de liberté ?
Jamais.
Gavilán baissa la tête et soupira imperceptiblement.
De doux naseaux vinrent alors se fourrer dans les mains en coupe du garçon.
Celui-ci, plus que surpris, releva la tête.
Deux yeux bruns se plongèrent dans le regard noir de Gavilán, en un message bien compréhensible.

# Continue de parler ! #

Gavilán sourit. Il caressa doucement, avec une tendresse infinie, le chanfrein du pégase.

« Tu veux que je te raconte les légendes de mon village ? »

L’étalon ronfla doucement.
Harmonie.

----------------------------------------------------

Sélène… Qu’est-ce que tu fais ici ?
Je n’ai pas pu t’aimer comme tu le voulais, c’est vrai… Tu voulais être toute ma vie. Mais les oiseaux, c’est toute ma vie. Que pouvais-tu y faire ?
Devenir un oiseau ? Quelle plaisanterie… Comment comptes-tu…
Sélène… Pourquoi… Tes bras… Des plumes sur tes bras… Ton regard, c’est celui d’un rapace… Ton visage si doux devient cruel. Bec acéré…
M’arracher le cœur ? Pour qu’il t’appartienne à jamais ?
Sélène, arrête ! Tu ne peux pas… Tu ne…

« Aaaaaaaah ! »

Gavilán se réveilla en sursaut. Le cœur battant la chamade, il se redressa.
Un rêve… Mais il avait entendu des bruits d’aile !
Le garçon se souvint soudain de ce qui s’était passé avant qu’il ne s’endorme.
Anxieux, il regarda autour de lui. Puis, rasséréné, il sourit.
Le pégase se trouvait à quelques mètres de lui, et buvait dans le bassin naturel creusé dans la roche.
Gavilán s’approcha et lui caressa doucement l’encolure. L’étalon frémit au contact de la main du jeune homme.

« Je vais redescendre, aujourd’hui… »

Le pégase leva la tête et regarda Gavilán de ses grands yeux intelligents.
Le cœur du garçon se serra.

« Viendras-tu avec moi ? »

Toi, si beau, si libre… Feras-tu ce sacrifice ?
Non, n’est-ce pas… Ce serait un tel affront, de te priver de ce dont tu es l’allégorie…
Gavilán se força à tourner le dos à l’étalon, se dirigea vers la paroi à pic, et, résolument, le regard fixé sur la pierre grise, commença la descente.
Le pégase, surpris, hennit. Le garçon serra les dents, les larmes lui venant aux yeux.
Quel imbécile ! Qu’avait-il espéré ? Se prenant pour un chuchoteur, il avait imaginé, ne serait-ce qu’un instant…
Mais on n’apprivoisait pas ainsi un Maître de l’Air.
Gavilán descendait lentement, le cœur lourd. De temps en temps, le hennissement déchirant de l’étalon retentissait, condamnant le garçon à tendre sa volonté pour s’empêcher de remonter immédiatement.
Puis vint le moment où son pied dérapa.
Gavilán crut la chute imminente et la mort proche. Bandant au maximum ses muscles, il réussit à se retenir à quelques minuscules aspérités.
Douleur.
Il n’allait pas tarder à lâcher. Il n’avait plus de prise suffisante. Il tremblait de tous ses membres.
Le garçon ferma les yeux.
Mouvement d’air. Battements.
Gavilán tourna lentement la tête.
Le pégase, en suspension, le regardait avec l’air de se demander ce qu’il pouvait bien faire ainsi accroché à la paroi.
Le jeune homme dévisagea l’étalon.
Reporta son regard sur ses mains ensanglantées.
Ses jambes.
La paroi.
Revint sur le pégase.
Ses ailes.
Son dos.
Bref coup d’œil en bas.
Il n’avait qu’une chance.
Gavilán prit une inspiration.

« Pardon… »

Brusque demi-tour.
Prenant appui sur la paroi, Gavilán sauta.
Avec l’habitude d’un cavalier expérimenté, il ratterrit sur le dos de l’étalon, les jambes calées derrière l’attache des ailes. Se mordant la lèvre, il s’accrocha à la crinière et se pencha légèrement en avant.
Pardon !
La réaction du pégase ne se fit pas attendre. Plus que surpris, le cheval ailé perdit quelques mètres d’altitude, avant de redresser et de hennir en secouant la tête, cherchant à se débarrasser du garçon sur son dos.
Mais il est beaucoup plus difficile de ruer lorsqu’on est en l’air !
Gavilán, les yeux fermés, sentait le trouble de l’étalon. Il s’en voulait, mais préférait de loin cette situation à l’autre à laquelle il avait été confronté quelques minutes plus tôt. Serrant les jambes, il s’attendait à chaque instant à se faire éjecter et se préparait mentalement au choc.
Il eut lieu, en effet. Mais beaucoup moins rapidement que ce à quoi le garçon s’attendait.
Le pégase avait attendu de prendre pied sur une surface solide. Une fois ceci fait, il effectua une formidable ruade qui envoya Gavilán voler quelques mètres plus loin.
Celui-ci atterrit plutôt violemment et resta un instant immobile, les bras en croix, les yeux fermés, un peu sonné. Puis il se releva avec précaution, fit quelques pas.
Rien de cassé, juste quelques bleus. Il s’attendait à tomber de beaucoup plus haut, mais…
Gavilán leva les yeux.
Les Montagnes Rocheuses se dressaient devant lui.
Alors ça y est ? Il était en bas ?
Mais… Le pégase ?
A tout hasard, le garçon regarda autour de lui. Puis un grand sourire éclaira son visage.
L’étalon se tenait à quelques mètres, immobile, un vague air de reproche dans ses yeux bruns. Il piaffa lorsque Gavilán s’approcha, mais se prêta de bonne grâce à ses caresses.

« Pardon… Et merci. »

Du fond du cœur, merci d’être resté.
Le jeune homme choisit une direction au hasard et commença à s’éloigner.
Après une légère hésitation, le pégase cala ses pas sur les ceux du garçon.
Gavilán ne pouvait se départir de son sourire.
Jamais il n’avait été aussi heureux.
Gavilán
Gavilán


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Date d'inscription : 06/03/2010

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