Avaran fit une après-midi de route avant de se trouver une petite grotte à l'abri dans la forêt du Clan de la Terre. Il descendit avec peine de son cheval et s'assit, dos à la paroi de pierre. Sa jambe lui faisait un mal de chien, et la preuve en étaient sa respiration haletante et les perles de sueur sur son front. Il grimaça en bougeant pour se mettre plus à l'aise. La douleur le torturait depuis maintenant plusieurs heures et il commençait à ne plus pouvoir le supporter. Tremblant de fatigue, il ferma les yeux et essaya de penser à autre chose. Malheureusement, cela lui était impossible.

Peut-être avait-il été stupide de fuir la ville si vite... Et si cette fichue jambe continuait de le faire souffir ? Et s'il devait boiter à vie ? Toutes ces questions qui se bousculaient dans sa tête le faisaient paniquer. Il enfouit son visage dans ses mains et essaya de contenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Lui, le grand assassin du Clan des Ténèbres se retrouvait si faible que ça le rendait malade. Alors qu'il entendit des b ruits dehors il se redressa vivement et se mit debout. Mauvaise idée. La rapidité de ses actions avaient ravivé ses anciennes plaies internes et le goût du sang lui monta à la bouche. Il en cracha un peu sur le sol, puis, haletant, releva la tête vers l'entrée de la grotte. Une silhouette animale à l'aura humaine se tenait là, immobile. Avaran se raidit et son visage prit une ombre menaçante.

" Qui es-tu ? Pourquoi tu restes planté là, t'as un problème ? "

Encore une fois, l'animal avait eu ce malheureux réflexe.
Mais les humains ne le reconnaissaient pas. Ils le chassaient. Un loup n'a pas sa place dans le monde des êtres à deux pattes.
Alors Aulë s'enfuyait. Tandis qu'il avait côtoyé depuis si longtemps les mêmes humains, ceux-ci semblaient, lorsqu'ils le voyaient ... apeurés ?
Combien de fois était-ce arrivé ? Combien de fois le Loup avait-il cru pouvoir retourner parmi les siens ?
Galopant aussi vite qu'il le pouvait pour échapper aux quelques humains à ses trousses, Aulë passa dans une forêt, et grâce à de nombreux détours, sema ses poursuivants.
Mais n'ayant jamais eu l'habitude de l'exercice physique pendant sa vie humaine, cette courte course l'avait épuisé. L'animal jeta un regard derrière lui, pour s'assurer de ne pas être suivi, mais aussi comme un certain regret, puis se décida à reprendre sa route.
Au bout de quelques minutes, il arriva en vu d'une grotte. Les humains ne s'aventure pas par là. Il allait enfin être tranquille. Mais alors qu'Aulë s'avançait il remarqua un cheval à l'entrée de ladite grotte.
M*rde ! Il y avait donc un humain la-dedans ?!

" Qui es-tu ? Pourquoi tu restes planté là, t'as un problème ? "

Amical l'humain en question ... S'il voulait la jouer méchant, Aulë pouvait répondre. Il ne pourrait peut-être pas l'égaler (après tout, il avait toujours eu un bon fond), mais peut-être au moins lui faire perdre cet air arrogant peint sur son visage.
Le Loup ouvrit la gueule, mais pas pour dévoiler ses crocs ou se montrer menaçant. Juste pour répondre.

"Hé bien, c'est surement l'accueil le plus chaleureux que j'ai eu depuis quelques années."

Aulë tourna la tête vers la monture.

"Je suis un humain, mais on m'a ôté ce droit. Je suis donc devenu loup. Mais je doute fort que ceci t'intéresse, aussi je me permet de répondre à ta seconde question : mon seul problème est ce statut désormais, et je reste planté là car je désirais trouver un endroit calme pour me reposer. Sinon, le paquet de viande ici présent t'appartient-il ? Je viens de faire une petite course, et j'avoue que ça m'a un peu creusé l'appétit."

Il tourna de nouveau sa tête vers l'humain et tenta un sourire (ça ne devait pas rendre exactement cet effet-là mais bon ...)

"Désolé, je me suis permis de te tutoyer directement, mais étant donné que tu n'as pas pris la peine de me vouvoyer, je suppose que je peux sans problème ?"

Le Loup fit quelques pas vers l'intérieur de la grotte. Bien qu'en fin d'après-midi, le soleil dérangeait un peu Aulë. Comme un gros toutou affectueux, il s'assit et tira la langue.

"Étant donné que tu as toutes ces informations sur moi, pourrais-tu me renvoyer la balle ? Tant qu'à faire, mettons nous sur un pied d'égalité. Après tout, nous sommes deux êtres vivants."

Avaran se frappa mentalement quand il se rendit compte que son interlocuteur était un sacré bavard. Pourquoi était-il allé lui parler ?!! >_< ...

" De un ne t'avise pas de toucher à un poil du cheval ici présent si tu ne veux pas que je me serve des tiens pour lui faire une couverture... "

Avaran s'appuya contre la paroi pour soulager sa jambe gauche qui lui était si douloureuse. Il tenait pas miracle debout et comptait supporter son état le temps que le cabot fiche le camp.

" Et ne compte pas sur moi pour me mettre à égalité avec quelqu'un d'assez stupide pour s'être fait transformer en un ridicule cabot. "

Avaran tressaillit et eut un mouvement de recul. Il se laissa lentement tomber sur le sol, une main posée sur son front. Sa respiration était aussi bruyante que s'il avait fait une course folle à travers la forêt. Il cracha de nouveau du sang, et grimaça de douleur. Pourquoi est-ce que son corps se rebellait contre lui ?! Avaran s'adossa de nouveau contre le mur, agité de frisson, et fixant la paroi opposée il murmura.

" Je n'ai pas envie que quelqu'un me voit comme ça, alors laisse moi tranquille. "

Sa voix était passée de la froideur brute, à la douleur. Lui si orgueilleux devait se montrer sous un jour si pitoyable... Avaran serra les dents de frustration, et attendit de voir ce que ferait le gros toutou assis à l'entrée.

Ohlala ! De plus en plus amical ... A croire que c'était uniquement parce qu'il était blessé qu'il se comportait ainsi ...

"Je préfère encore être changer en un "ridicule cabot" qu'avoir un caractère de cochon !"

L'humain tomba au sol. Ses blessures devaient être grandes pour le faire souffrir ainsi.

" Je n'ai pas envie que quelqu'un me voit comme ça, alors laisse moi tranquille. "

Le Loup se releva, s'approcha de l'humain et inclina légèrement la tête sur le côté.

"Ce n'est pas une honte. Comment t'es tu fait cela ?"

Aulë marqua une pause, puis demanda.

"Pourrais-je au moins connaitre ton nom ? Tant pis pour ton statut, ou ton rang, appelle ça comme tu veux. Juste ton nom s'il te plait ?"

Le Loup recula lentement.

"Je te laisserais tranquille après si tu veux."

Avaran regarda froidement le loup lorsqu'il s'avança.

" Ca ne te regarde pas ... "

Puis il soupira. Il n'arrivait pas à se détendre... Cette fichue douleur n'allait pas cesser à un moment ou à un autre ?! Lorsqu'il était à l'infirmerie, il n'avait jamais souffert autant. Avaran finit par en conclure que le guérisseur avait dû le doper aux anti-douleurs.

" Mon nom ? Avaran. Je m'appelle Avaran. "

Le jeune homme fixa le loup. Pourquoi cette question après tout ? A quoi cela lui servirait ? Un nom. Il s'agissait bien là d'une information futile à savoir.

Bon : le point positif c'est qu'il avait répondu à une question.

#Ça s'améliore.#

Aulë recula encore de quelques pas. Il le laisserait tranquille, il n'avait qu'une parole. Mais, aussi mauvais que cet homme puisse être, ça l'embêtait de le laisser souffrir comme ça. Après tout, c'était le premier qui n'essayait pas de le tuer dès qu'il le voyait depuis ... longtemps.

"Comment comptes-tu te sortir de cette mauvaise passe ? Tu peux marcher au moins ?"

HJ/ Désolée, je dois y aller -_- je pourrais surement plus répondre avant dimanche soir ^^

Avaran haussa un sourcil.

" Je n'ai pas besoin de sortir de nulle part. Et oui je peux marcher, ne t'en fais pas pour ça. Je suis tout à fait apte à me défendre même. "

Le jeune resta muet un long moment. Il voulait être seul, mais bizarrement, cette présence à ses côtés ne le dérangeait pas plus que ça... Peut-être parce que ce n'était en apparence qu'un simple loup ? Avaran soupira.

" Si tu veux te rendre utile, dis moi si tu connais une plante, un fruit, ou n'importe quoi qui pourrait calmer la douleur que j'ai dans la jambe. "

HJ/ Ne t'en fais pas, je suis pas dispo ce WE non plus ^^

HJ : le pauvre vieux... tu as prévu un truc pour qu'il guérisse, ou tu espères que Soya sera dans les parages à un moment ou à un autre ? x)
désolée, pas pu résister xD

HJ/ Non je sais pas encore :p
Je sais juste que je compte le faire boiter un moment o/

HJ/ S'pèce de méchante, t'as pas honte de faire souffrir ton perso ? (trop crédible ^^")
Et finalement j'ai du temps, donc j'en profite pour poster \o/


Aulë prit le temps de réfléchir à la demande d'Avaran. Des plantes pour guérir la douleur ? Il avait déjà entendu parler de quelques-unes, mais comment les reconnaitre ?
Toutefois, s'il pouvait se rendre utile ...

"Je vais voir ce que je peux faire."

Le Loup se retourna et s'élança en un bond vers la forêt. Si jamais il pouvait reconnaitre les plantes adéquates, ce serait par son odorat.
Le seul souci c'est qu'il n'avait jamais réalisé quoi que ce soit avec les guérisseurs de son village. Encore un mauvais point pour lui ... Mais tant pis : avec sa volonté, il réussirait surement à faire quelque chose de potable.
Après de nombreuses recherches infructueuses, le Loup décida de retourner à la grotte. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne se soit pas fait bouffer par un ours ...
Rentrant à l'intérieur de l'antre, Aulë ouvrit la gueule en grand, bailla un bon coup, puis annonça.

"J'aurais bien mis ma main devant ma bouche, mais ... Plus sérieusement, je suis désolé, je n'ai rien trouver. Et pourtant, j'ai cherché ..."

Plantant ses yeux gris dans ceux du jeune homme, il lui demanda :

"Sais-tu à quoi ressemblent ces plantes ? Ça pourrait m'aider pour les futures recherches."

HJ/ Moi ? Jamais

Avaran attendit un moment que le loup ait disparu. Il se pencha et souleva la jambe de son pantalon pour regarder la sienne. Il grimaça en voyant la blancheur de sa peau, marbrée de petites veines violacées. Elles ressortaient tellement qu'il avait l'impression qu'elles n'étaient plus à l'interieur de sa peau, mais dessus. Il relâcha son pantalon et soupira.

Aulë refit son apparition. Il n'avait rien trouvé. Cela n'étonnait que moyennement Avaran. Après tout, si le loup n'y connaissait rien, il ne pouvait pas s'improviser guérisseur.

" Je n'ai aucune notion en plantes, donc non je ne peux pas t'aider à les chercher. J'espérais seulement que tu pourrais te rendre utile pour ça. "

C'est alors qu'Avaran sentit une autre aura qui approchait. Mais celle là était loin d'être amicale. Il sentait la présence d'un ange et savait que vu son état il ne pourrait pas ne pas attirer l'attention, ni dissimuler son aura. Il se mit alors debout, et fixa les alentours. Un homme aux longs cheveux blancs, vêtu d'une uniforme violet, fit alors son apparition. Ses yeux bleus se posèrent sur Avaran, et un rictus satisfait de dessina sur son visage.

" Il me semblait bien avoir repéré un membre du Clan de Ténèbres par ici. Mais qui aurait cru qu'il serait dans un état tel que je n'aurais pas à faire d'effort pour le supprimer. "

Avaran le fusilla de regard tandis qu'il approchait lentement.

" Même si nous sommes en Clan neutre, je ne peux pas te laisser filer et faillir à mes ordres... "

Le loup se plaça alors face à l'ange, faisant barrière entre lui et Avaran. Le jeune homme fronça les sourcils et l'ange les haussa.

" Je n'ai rien contre toi, mais si tu le protèges je te tuerai aussi. "
" Ecarte toi ! Si ce foutu mec ailé a un problème avec moi, ça ne te concerne pas. Et si tu interviens, je t'étripes. "

La voix d'Avaran n'avait rien de la plaisanterie. Aulë n'avait pas à s'en mêler. Si cet ange voualit se battre, il allait lui montrer que même blessé, il restait un assassin talentueux.

HJ/ Mais j'ai rien dit moi ^^"


Ah ... Là, il ne savait pas quoi faire ...
Peut-être retourner dehors, et tenter d'attirer un guérisseur jusque dans la grotte ? Mais il y avait plus de chance de se faire attaquer que de se faire comprendre, alors Aulë abandonna rapidement cette idée.
C'est alors qu'il réfléchissait à une autre solution qu'il remarqua l'état d'Avaran. Il semblait légèrement crispé. Que se passait-il alors ? Un homme avec autant d'assurance ne se contracterait pas pour rien quand même ? a moins que la douleur ne soit trop forte ... Mais alors comment tiendrait-il sur ses jambes ?

Pendant que le Loup se posait toutes ces questions, la base du tourment de l'humain fit son apparition. Il entama une discussion à sens unique, ne l'ayant apparemment pas remarqué.
Attends un peu !
Qu'est-ce qu'il voulait faire ? Comment ça "le supprimer" ? Dans son état ? Avait-il la moindre chance au moins ?

D'un bond, Aulë se plaça devant l'ange, faisant office de barrage, en poussant quelques grognements menaçants.
Les deux humains tentèrent tout les deux de le dissuader, mais peine perdue.

"Je ferais en sorte de te gêner le moins possible, mais je t'aiderais ! Et tu ne pourras pas m'en empêcher !"

Il ne savait pas se battre, mais laisser un homme mourir était hors de question.
Toutefois, il s'écarta sur le côté. C'était à Avaran d'attaquer en premier. C'était son adversaire.
Sa proie.

Avaran gronda. Il n'avait pas pour habitude d'être assister dans un combat et encore moins par un animal.

" Je n'aurais pas besoin de ton aide. "

Le jeune homme disparut et réaparut derrière l'ange, dague à la main. Sauf que, au lieu d'être de dos, son adversaire lui faisait face, et lorsqu'il apparut une boule de lumière lui frappa le ventre et l'envoya voler jusqu'à l'arbre le plus proche. Avaran rencontra l'arbre avec violence, et sentit du sang monter dans sa bouche. Alors qu'il en crachait quelques centilitres sur le sol, l'ange déclara d'une voix sèche :

" Je te rappelle que je sens ton aura étant donné que tu es trop faible pour la cacher. Tes attaques par téléportation sont inutiles contre moi. "

Avaran pesta. Il était déjà handicapé par sa jambe, alors si en plus il ne pouvait pas attaquer par suprise... Il se servit alors de sa télékinésie pour triturer un peu les entrailles de ce petit ange arrogant. L'ange grimaça et un halo de lumière fusa alors sur Avaran, qui dut se jeter au sol pour ne pas se le prendre de plein fouet. Lorsqu'il se releva, il vit un filet de sang couleur au coin de la bouche de l'ange. Au moins ces pouvoirs là fonctionnaient encore. Il lança plusieurs petites lames en direction de son adversaire, qui les renvoya d'un geste de la main. Une barrière de protection. Avaran aurait du mal à le blesser à distance. Sauf qu'il ne pouvait pas se battre au corps à corps.

Le jeune homme redoubla ses attaques, mais la plupart furent vaines. Alors qu'il avait réussi à blesser plutôt gravement l'ange au bras, la blessure à sa jambe se réveilla violemment, et il tomba à genoux sous la douleur. Aulë bougea.

# N'interviens pas ! Cet ange est trop fort, tu te ferais tué. Et je sais me débrouiller, même blessé, ne t'en fais pas. Seulement je risque de ne pas m'en sortir indemne. Si tu veux te rendre utile, cours aussi vite que tu peux jusqu'à Woodan, et reviens avec tous les objets de soins que tu pourras. Potions, bandages, parchemins... Peu importe. Mais fais vite. #

Avaran envoya ça par pensée au loup. Celui-ci le regarda avc surprise, mais s'exécuta avec une certaine réticence.(HJ/ désolée je te vole un peu ton RP, mais sinon ça casse mon plan D: ^^') L'ange le regarda avec surprise et ce moment d'inatention lui valut une superbe coupure à la joue.

" Bon, assez joué... "

Deux gros bulles lumineuses apparurent dans les paumes de l'ange, s'élevèrent dans le ciel, et éclatèrent en plusieurs petites lames transparentes qui fusèrent vers Avaran. Ce dernier les repoussa d'un geste, mais elles revirent à l'attaque, sans cesse. Il comprit qu'elles ne le lâcheraient pas, quoiqu'il fasse. Alors il en dirigea le maximum vers sa jambe blessée, car tant qu'à faire il devait condenser ses blessures au même endroit. Les petites lames vinrent lui lacérérer la peau et il grimaça de douleur. Alors qu'il préparait une attaque, un lien lumineux vint lui entourer le poignet et l'attira violemment jusqu'à l'ange. Ce dernier l'attrapa par les cheveux et, placé dans dos, lui plaça une dague sous la gorge.

" Tu as beau être fort, dans ton état tu ne peux pas me vaincre. "

Avaran essaya de se téléporter, mais le lien autour de son poignet bloquait ses pouvoirs. Il sentit alors une violente douleur dans son ventre et constata que l'ange venait de planter son arme dans son corps. Une vague de froid commença à envahir son corps, et peu à peu se transforma en une douleur atroce. Mais l'ange se réjouit trop vite, et se vit pas la dague d'Avaran se planter dans son flan, et remonter d'un geste de plusieurs dizaines de centimètres. Il hoqueta de douleur et recula en lâchant Avaran. Du sang s'écoulait à flots de sa hanche, et il regarda le vampire avec haine. Ce dernier, droit comme un i, le regardait avec une impassibilité effrayante. L'ange cracha du sang, et s'effondra. Il fut envoloppé par un halo blanc, et disparut. Avaran s'écroula à son tour, la main posée sur sa blessure au ventre.

Allongé sur le sol, immobile, il sentait tout son corps être envahi par une souffrance sans nom. Certes il était fort, résistant, et têtu, mais sa blessure pourrait être rapidement mortelle si Aulë ne revenait pas vite. De plus sa jambe gauche le tétanisait de douleur par intervales plus ou moins réguliers.

HJ/ Ok, mais je me vengerais ... un jour ^^"


" Je n'aurais pas besoin de ton aide. "

Ah vraiment ?
Bon ... Aulë le laisserait tranquille alors.
Sauf s'il montrait un signe de faiblesse. A ce moment, il réagirait.
Le Loup resta donc en retrait jusqu'à ce fameux moment. Parce qu'il était évident qu'il arriverait, vu l'état de l'humain.
Pourtant, Avaran stoppa Aulë et lui donna des instructions.
Woodan ? Mais ... Y aller revenait à se faire tuer.
Bon tant pis ! Le Loup réfléchit un moment au moyen qu'il allait utiliser pour revenir sain et sauf puis se retourna et galopa aussi vite qu'il le pouvait.
Quelques minutes plus tard, il sortait de la forêt, et encore d'autres minutes plus tard, il arrivait en vue des remparts de la ville.
Le Loup ne prit pas la peine de ralentir, il continua sur sa lancée, petit loup gris pénétrant dans la ville.
Les gardes tentèrent de le stopper, mais il se faufila entre eux, et bondit par-dessus leurs lances.
Le guérisseur ! Où était-il ? Dans son village natal, ce n'était pas difficile de le trouver. Mais dans une grande ville comme celle là ...
Créant une grande pagaille sur son passage, les oreilles dressées, prêtes à intercepter le moindre bruit qui pourrait lui indiquer la direction à suivre, le Loup fila entre les ruelles, dans les grandes rues, puis soudain il l'aperçut. Aulë entra comme un ouragan dans la demeure du guérisseur.
Bien sur, celui-ci tenta de le chasser, mais Aulë grogna (ça peut pas faire de mal de temps en temps) et s'empara de tous les parchemins et de toutes les herbes qu'il pouvait trouver. L'humain se plaça devant la porte de sortie, faisant barrage entre le loup et tout les humains de la cité.
Aulë reposa tout ce qu'il avait prit, baissa les oreilles et inclina doucement la tête sur le côté.

"S'il vous plait, venez avec moi. Il est surement presque mort à l'heure qu'il est. Je ne pourrais pas le sauver seul."

Comment voulez-vous qu'un humain réagisse devant un loup parlant ? Il s'enfuit tout simplement. Et le guérisseur ne fit pas exception.
La bonne nouvelle c'est que la voie était libre. La mauvaise c'est que ça n'allait pas durer longtemps. Le Loup reprit précipitamment tout ce qu'il avait posé sur le sol et en un bond, se précipita dehors et galopa de nouveau aussi vite qu'il le pouvait pour éviter les humains.
Surtout ne pas prendre la même sortie. Il se ferait attraper rapidement. Aulë prit la direction de la porte opposée, et fila, rapide comme le Vent entre les passants, qui s'écartaient, affolés dès qu'ils l'apercevaient.
M*rde, quand il arriverait en vue des portes, les gardes le repéreraient rapidement.
Ah ! Les portes étaient déjà en vue ?! Et les gardes l'avaient effectivement repéré ...
Bon tant pis : trop tard pour reculer. Et puis, si Avaran n'était pas encore mort, il ne tarderait pas à l'être.
Le Loup continua sur sa lancée, ne chercha même pas à s'arrêter. Il allait se rendre utile.
Il devait se rendre utile. Pour Avaran.
Aulë plaqua ses oreilles en arrière, et accéléra. Les gardes abaissèrent leur lances, ceux qui étaient sur le chemin de ronde armèrent leurs arbalètes et tirèrent. Le Loup évita les flèches, bondit par dessus les lances, et s'enfuit rapidement, s'enfonçant le plus vite possible dans l'autre partie de la forêt, tout en continuant d'éviter du mieux que possible les flèches des arbalètes.
Lorsqu'il fut enfin en sécurité, Aulë s'arrêta un moment, reprit son souffle, et alla au trot du côté de la grotte où il espérait retrouver Avaran vivant.

Le Loup arriva quelques minutes plus tard au repère et découvrit l'humain allongé par terre. Aussitôt, Aulë lâcha tout ce qu'il avait rapporté, et s'élança vers lui.

"Hé ! Debout ! Ça va aller ?"

Avaran sentit une aura se rapprocher à grande vitesse et ne tarda pas à entendre les bruits de pattes qui accouraient vers lui. La petite voix du loup se fit alors entendre. Le vampire leva la main vers lui.

" Je suis pas mort, panique pas... "

Il se redressa en grimaçant, la main appuyée sur sa blessure, et constata avec plaisir que le loup avait été efficace. Il prit quelques potions et lus rapidement les étiquettes. L'une d'entre-elle serait très utile pour ses plaies ouvertes. Il en versa quelques gouttes dans ses blessures profondes, et celles-ci se refermèrent en quelques secondes.

Après avoir retiré les bouts de verre de sa jambes et avoir pensé les coupures, il soupira. La plupart des parchemins et potions raménées ne serait d'aucune utilité. Mais il s'en doutait. Le loup avait dû prendre tout ce qui lui était passé sous le nez sans faire attention à leur utilité. Cependant il aperçut une petite boite presque vide. Seules trois pastilles planches gisaient au fond. En lisant l'étiquette, il eut un sourire en coin. C'était des pilules contre la douleur. Certes, il en restait peu, mais ça serait toujours mieux que rien. Il en prit deux, comme indiqué sur la boîte et se rallongea.

" Merci. " déclara t'il tout simplement à l'intention du loup.

Après quelques minutes, il se sentait beaucoup mieux, juste un peu fatigué. Mais sa jambe ne lui faisait plus du tout mal. Elle restait en piteux état, mais au moins la douleur lancinante qui le torturait sans cesse avait stoppé.

Bizarrement, entendre la voix de l'humain l'avait quelque peu rassuré. Même s'il était toujours aussi aimable ...
Aulë regarda en silence Avaran se soigner. S'il lui proposait son aide, il y avait de grande chance qu'il se fasse envoyer paitre alors autant rester calme dans son coin.

"Merci."

Alors là ... Aulë était pris de court.
Cela faisait tellement longtemps qu'on l'avait remercié, il n'aurait jamais penser qu'un humain pourrait le refaire un jour.
Ne sachant quoi répondre, le Loup se contenta de retrousser ses babines en un sourire malhabile.

"Il y a souvent du monde qui tente de te tuer, ou c'était occasionnel ?"

Moyen comme question, mais autant lancer un sujet au hasard. On verrait bien où ça mènerait ...

Avaran esquissa un sourire.

" Disons que c'est plutôt rare que ça ne m'arrive pas. "

Son sourire s'effaça net lorsque son regard se posa sur sa jambe. Il s'était fait avoir si facilement cette fois là. Après tout, ces gros balourds ne lui arrivaient même pas à l'ongle du petit orteil. Même sans pouvoirs, sans armes, et affaiblit par une drogue inconnue, il n'avait pu leur échapper. Sortant de ses pensées, il lança un regard en biais au loup.

" Les gens ne s'en prennent pas à moi pour s'amuser vois-tu. Je suis un assassin. Et un, si ce n'est le meilleur de mon Clan. Voilà pourquoi j'ai beaucoup de monde à dos. De plus, comme tu l'auras remarqué, je préfère passer mon templs seul, et ça n'aide pas à se faire des amis. "

Avaran semblait fier de ce qu'il disait. Son côté associal psycopathe flattait bizarrement son ego. Pourtant il s'était calmé depuis quelques temps. Pour sûr : Isas, Zein, Saïma, et Löwin étaient toujours bien en vie. Par contre, le salaud qui lui avait repris Allen ne le resterait pas longtemps... En repensant à cela, il fut envahi par une sentiment de colère plutôt fort, et se retint de frapper le mur. Mais il se rappella de l'état de sa main la dernirèe fois qu'il avait fait ça, et se ravisa. De coin de l'oeil, il guetta la réaction du loup face à ses avoeux.

Hé bah. Rien que ça ?
Le meilleur. C'est tout ?
Si le meilleur était incapable de se battre correctement, comment devaient être les moins bons ? Oui bon d'accord, Aulë omettait juste la petite blessure à la jambe qu'Avaran avait eu un peu plus tôt. Mais ça, c'est un détail pas vrai ?
Sur un ton moqueur, le Loup ne put s'empêcher de répliquer.

"Et sinon tes chevilles, ça va ?"

Mais n'empêche ... Plus sérieusement, il demanda à l'humain :

"Ça ne te pèse pas d'être constamment seul ? Tu n'es pas heureux lorsque tu rencontres quelqu'un ?"

Parce que rester seul, même si l'on était plus du genre solitaire que populaire, au bout d'un moment, ça fait déprimer non ? Et ça, Aulë connaissait parfaitement.

" Non. "

Jamais Avaran n'avait regretté, ou détesté sa solitude. Bien au contraire. Quoi de plus plaisant que d'être tranquille, sans que personne ne vienne vous déranger, à l'abri des remarques et des regards désagréables... Non. Décidemment, Avaran n'était pas fait pour vivre en société. La seule présence qu'il appréciait, c'était celle d'Allen. Quoique Löwin ne lui déplaisait pas spécialement non plus. Mais en régle générale, ses rencontres se soldaient mal...

" Je ne comprends pas pourquoi les gens sont si attachés à vivre entourés. Je n'ai jamais considéré être mieux avec des personnes autour de moi que seul. J'ai toujours eu horreur qu'on vienne me casser les pieds, qui la vie en solitaire ne m'a jamais dérangé."

A la réplique d'Avaran, Aulë répondit :

"Vivre en société est le propre de l'Homme. Les humains deviennent fous lorsqu'ils sont trop longtemps seuls, coupés de tout lien avec leurs semblables."

Le Loup s'étira et s'allongea. Pourquoi ne pas prendre un peu de repos puisque l'humain ne lui voulait pas de mal ?

"Mais si être seul ne te dérange pas, tant mieux pour toi. Moi j'ai encore beaucoup de mal à accepter, mais je commence à me faire une raison."

Et il serait temps satané cabot !
Regardant autour de lui, Aulë laissa un petit blanc, puis reprit.

"Mais tu n'es pas non plus réticent au contact apparemment. Ne serait-ce que pour ta monture. Ça fait combien de temps que tu parcours les routes avec elle ?"

Avaran haussa un sourcil.

" Alors je ne dois pas être humain. "

Il soupira et écouta les paroles du loup. A sa question, il regarda l'étalon brun qui broutait tranquillement à l'extérieur de la grotte. Il repensa à sa bourrique de pyrocorne qu l'accompagnait autrefois, et sourit.

" Peu de temps. Une semaine. Ou deux. A peu près. A vrai dire j'avais un autre 'cheval' avant, mais cette sale peste n'était jamais là quand j'en avais besoin. Alors je m'en suis débarassée subtilement. Et j'avais aussi un pendantif avec un serpent à l'intérieur. Mais je l'ai perdu... S'il me retrouve, je vais me faire engueuler... "

En effet, Avaran avait perdu le pendentif contenant Sax, quelques temps auparavant, mais il n'avait jamais su où... Le vampire regarda alors le loup.

" Ne crois pas non plus que parce que je ne t'égorge pas sur place, ça m'enchante de faire ami-ami avec toi. Simplement, je suis fatigué, et je n'ai pas que ça à faire de dépenser mon énergie inutilement à courir après un chien. "

Aulë laissa Avaran parler. A l'entendre, il était l'ennemi du monde entier.

"Cours après moi, ou fais ce que tu veux. J'ai l'habitude."

Le Loup posa son regard vert sur l'humain.

"Et pourquoi t'être débarrassé d'un compagnon de route ? Son absence justifie t-elle seule cette cruauté ?'


HJ/ pouêt pouêt ^^"

HJ/ xD

Avaran éclata de rire.

" Pourquoi ? Simplement parce que c'était une sale petite peste au moins aussi désagréable que moi, et que même si on était amis, rester ensemble pendant plus d'une journée pouvait s'avérer dangereux... "

Le vampire soupira.

" Et arrête de jouer les blasés ça m'agace. Si tu n'es pas content d'être tout seul, bouge toi les fesses pour qu'il en soit autrement, au lieu de déprimer comme un idiot. "

Wouhou ! Ça devait être sympa de les voir ensemble dis donc ! Poilant !
Par contre ...

" Et arrête de jouer les blasés ça m'agace. Si tu n'es pas content d'être tout seul, bouge toi les fesses pour qu'il en soit autrement, au lieu de déprimer comme un idiot. "

Non mais ! Pour qui il se prend celui-là ?!
Le Loup se releva, abaissa ses oreilles et montra les crocs (même s'il savait que ça n'impressionnerait nullement Avaran).

"Parce que tu crois sérieusement que tout est si facile ? Tu as fait quoi de ta vie à part te faire des ennemis ? As-tu seulement cherché une seule fois à te lier d'amitié avec quelqu'un ? Tu aurais peut-être une chance de réussir si tu n'avais pas un caractère de m*rde comme maintenant ! Et nos situations sont légèrement différentes tu ne crois pas ? Un humain fuit normalement devant une bête."

Mais de quoi il parle lui ?
Cherchant à se calmer, Aulë ajouta.

"Tu crois sérieusement que je n'ai jamais essayé ? Je préfère encore être seul que mourir en tentant de me faire des amis !"

Le Loup se retourna et commença à faire les cent pas.
Il fallait qu'il se calme !
Ironique, Aulë lança :

"Et désolé de t'agacer avec ça. Tu es juste le premier humain qui ne fuis pas, ou qui ne tente pas de me tuer depuis quelques années."

Avaran foudroya le loup du regard face à ette attitude aggressive.

" Oh mais figure toi que j'ai des alliés. J'en ai peu, certes, mais j'en ai. Simplement ils n'ont pas besoin de me suivre 24h sur 24. De plus, j'assume très bien mon caractère ! Et s'il ne te plait pas, tu n'as qu'à aller voir ailleurs si j'y suis. "

Le vampire fut surpris de l'enchainement du loup. Un coup énervé, la seconde d'après calme... Quel étrange personnage... Avaran se leva ( oui il était assis me semble-t-il Oo ) et le regarda avec froideur.

" Si tu es fuis par tant de gens, c'est que tu n'as pas encore compris vers qui te tourner. Il y a des tas de loups-garous dans ces contrées qui pourraient t'aider. Mais non. Toi tu préfères t'entêter vers des gens stupides... Et si tu veux vraiment que ces gens ne fuient plus, énerve toi comme tu viens de le faire, plutôt que de fuir lâchement. "