Le groupe, composé d’Isas, Soya, Aube, Ingwë et Isïl, était enfin arrivé à Valtéris. Ils se dirigèrent directement vers le port, où Soya apostropha un marin sur le quai.

- « Excusez-moi… Il y a bien un bateau de prévu vers Endora avant ce soir ? »

Le marin secoua la tête.

- « Malheureusement, non. Il y a eu un problème, le bateau a besoin de réparations plutôt ardues, et en plus il n’y a pas assez de vent. Il va falloir attendre demain. »

Le marin s’éloigna, non sans un dernier coup d’œil sur le groupe singulier. Soya croisa les bras.

- « Pour le vent, on aurait pu s’arranger… Enfin… il va falloir être patients. »

Aube, loin d’être gênée, gloussa. Elle fixait les passants qui marchaient sur le bord du quai, et nul doute qu’elle s’amusait beaucoup à lire leur pensées. Soya, retenant son envie de lui mettre une gifle, l’attrapa par le bras.

- « Dis donc jeune fille, siffla-t-elle, furieuse, ton pouvoir est utile, c’est vrai, mais il faudrait apprendre à t’en servir correctement ! Recommence une fois à violer l’intimité des gens et je te jette à l’eau ! »

Aube ouvrit la bouche. Pour protester ou pour se moquer, on ne le saura jamais, car elle la referma bien vite devant l’air peu engageant de la fée. Ses yeux ambrés ne mentaient pas. Elle était vraiment prête à mettre ses paroles à exécution. Aussi, la petite se contenta de lui tourner le dos en affichant une moue boudeuse.
Soya fixa Isas.

- « Bon, eh bien on a pas le choix. Il va falloir passer la nuit ici. »

- Malheureusement, non. Il y a eu un problème, le bateau a besoin de réparations plutôt ardues, et en plus il n’y a pas assez de vent. Il va falloir attendre demain.

Isas leva les yeux au ciel, exaspéré. Décidément aujourd’hui rien n’allait comme il le voulait ! Il observa alors le petit sermon de la jeune femme. Il la trouvait trop indulgente à son gout… mais n’intervint pas.

- Bon, eh bien on a pas le choix. Il va falloir passer la nuit ici.

-J’en ai bien peur. Lui répondit-il en soupirant, se passant une main à l’arrière de ses cheveux.

Il commença à chercher une auberge où la surveillance de la peste pourrait se faire sans trop de soucis. Il se retourna quand la gamine se mit à parler d’une petite voix stridente :

-Je refuse de passer une nuit de plus Ici ! Hurla-t-elle attirant les regards des passant peu amènent sur Isas et Soya.

Elle frappa du pied sur le sol comme l’enfant pourrit gâtée qu’elle était :

-Je veux et j’exige que nous partions immédiatement ! Vous maîtriser la terre! Alors faîtes nous un bateau et allons-y !

Isas s’avança vers elle, menaçant. Elle ne put s’empêcher de se faire un peu plus petite :

-Tu as raison je pourrais. Sauf que les seuls marins un tant soit peu compétent on des obligations envers la société qui les engage. On ne peut donc pas les emmener avec nous de force. De toute façon les autorités ne nous laisseraient pas amarrée. Qui plus est, toi tu ne risque rien. C’est nous qui allons avoir des problèmes si le groupe qui t’a kidnapper nous retrouve.

Aube le regarda avec supériorité :

-Je n’en ai rien à faire. Vos vies m’appartiennent jusqu’à ce que vous m’ameniez à bon port !

Isas mit son visage dans l’une de ses mains, cherchant désespérément à rester maître de lui. Puis il ne put se retenir.
La main fusa droit derrière le cou de la gamine avec une rapidité irréelle.
Elle eut à peine un sursaut surprit et s’effondra.
Il lui avait fait perdre connaissance. L’elfe l’observa se ramasser par terre. Il aurait pu la rattraper très facilement avant qu’elle ne touche sol.
Il aurait pu...
Il se pencha et la ramassa, la soulevant en donnant l’impression qu’elle ne pesait rien, en la tenant par la ceinture comme…comme on prenait une vulgaire valise. C’est alors qu’Isas remarqua que ses cheveux trainant par terre allaient le gêner pour avancer. Avec un soupir l’homme la balança sur son épaule semblablement à un sac à patate :

-Ne me dit pas que tu ne rêvais pas de faire la même chose ! Dit-il devant l’air qu’avait prit Soya. De toute façon Cyrius savait, quand il m’a embauché, que sa fille ne se ferait pas traiter comme une princesse.

Et l’elfe reprit tranquillement sa quête.

Au bout d’un certain temps Isas dénicha un endroit dans un quartier suffisamment paisible et qui correspondait à ses recherches.
Il ne consulta pas Soya. Pourquoi faire ? Et avança droit vers le gérant :

-Je veux deux chambres et… (Isas jeta un coup d’œil à Ingwë qui hocha la tête) deux places pour un griffon et une pyrocorne.

L’homme jeta un coup d’œil suspicieux au corps inerte qui pendouillait sur l’épaule de l’elfe :

-Elle est juste évanouie, elle s’en remettra. Dit-il pour seule explication.

Isas savait que les auberges aux allures bien fréquenter ne cherchait pas les problèmes et se renseignaient donc avant d'accepter quoique se soit de louche. L’aubergiste fini par acquiescer et répondre :

-Très bien. Vous restez…

-Une seule nuit si possible. Nous retournons à Endora demain.

-Tenez, voici les clés. Dit-il en tendant les dits clés dans la main de l’elfe.

Soya eut un sursaut surpris quand Isas fit perdre connaissance à la petite peste. Elle devait avoir un drôle d'air, car Isas lui lâcha par-dessus son épaule :

Ne me dit pas que tu ne rêvais pas de faire la même chose !

Il n'avait pas tort... mais Soya se serait retenue, elle.
Ils cherchèrent ensuite une auberge, où Isas demanda deux chambres. Le gérant, après une hésitation, lui tendit les clés. La jeune femme se tourna vers l'elfe.

- "Je ne veux pas te contredire, mais ça m'étonnerait qu'on puisse dormir beaucoup, avec elle à surveiller."

Tout en parlant, elle avait désigné Aube, toujours évanouie sur l'épaule d'Isas. Soya regarda le ciel. Encore de longues, très longues heures avant la nuit...

Isas haussa les épaules :

-On s’en fiche nos frais seront remboursés… Et puis deux adultes qui dorment dans la même chambre avec une gamine. Question éthique dans une auberge ça ne le fait pas. Ils n’aiment pas donner l’impression que se sont des pauvres qui viennent chez eux. Et la peste à besoin de dormir sinon elle va encore nous faire subir ses crises.

L’elfe commanda alors de quoi manger, toujours la gamine sur l’épaule, pendant que les deux montures filèrent docilement à leur endroit réservé.
Une fois prêt il se chargea de monter le tout.
Isas entra alors dans la chambre et posa, sans délicatesse, le corps d’Aube qui rebondit sur les ressorts du lit :

-T’as faim ? Demanda-t-il à Soya en lui tendant de quoi manger.

L’elfe s’adossa au mur et commença à grignoter l’oreille aux aguets.

Soya soupira en regardant Isas monter les marches qui menaient à la chambre. Quel sale caractère ! La fée avait néanmoins un léger sourire aux lèvres...
Elle monta elle aussi dans sa chambre, et s'adossa au mur. Isas lui tendit de la nourriture, qu'elle déclina d'un geste de la main. Elle attrapa juste une pomme qu'elle fit tourner un instant distraitement entre ses doigts, avant de commencer à la manger. De là où elle était, elle pouvait voir la mer et, au loin, le continent.
Soya resta un moment à observer le paysage, puis elle posa ses yeux d'ambre sur l'elfe.

- "Dis-moi..."

Elle hésita un instant, puis :

- "Pourquoi tu ne veux plus appartenir à ton clan ?"

Isas réfléchit longuement à la question. Il observa le morceau de nourriture qu’il faisait tourner dans sa main :

-Ils ont fait des choses que je n’ai pas apprécié…je leur ai donc rendu la monnaie de leur pièce. Fini-t-il par dire.

Il hésitait à poursuivre. Puis il attendit de voir si Soya était vraiment intéressée par son histoire ou si elle ne posait cette question que dans le but de faire la conversation. Auquel cas il n’aurait pas à lui répondre.

Soya le fixa avec intensité. Il était évasif. Ça voulait dire qu'il avait des choses à cacher.
La jeune femme hésita de nouveau. Elle se passa la main dans les cheveux.

- "Ne m'en veux pas... mais je suis curieuse. Ta réponse m'intrigue. Cela dit, si tu ne tiens pas à en parler, je n'insisterais pas."

Elle se tut un instant. Baissant les yeux, elle regarda ses mains, qui s'étaient mises à trembler légèrement.

- "Je connais ça, moi aussi..."

Sa voix avait décliné. Elle se tut, fit mine d'observer à nouveau le paysage pour cacher son trouble.

Isas l’observa impassible. Visiblement elle voulait vraiment la suite. Aussi reprit-il :

-Ma mère était du clan de l’air, seulement mon clan haïssait purement et simplement ceux qui en faisaient partis. Mais malheureusement ma mère tomba amoureuse de celui qui allait devenir mon père, à tel point qu’elle lui laissait passé tous ses déboires…

Isas se tût un instant, revivant des souvenirs pas forcément douloureux, mais qu’il n’appréciait pas. Il les chassa rageusement de ses pensées :

-Toujours est-il qu’elle lui a caché ses véritables origines et est devenue sa femme. Finit-il par parler de nouveau. Tout aurait pu très bien se passer si l’on n’avait pas découvert que je maîtrisais l’air… La vérité à été instantanément dévoilé. J’ai réussit à protéger ma mère pendant un temps mais pas éternellement. Mon père à profité d’une de mes absences pour exécuter publiquement ma mère. Et à mon retour je me suis vengé en le tuant…tout simplement.

Il fit une légère pause :

-Je ne veux plus avoir quoique se soit à faire avec mon père. Chuchota-t-il si bas que c’est à peine si l’on pût l’entendre.

Cette fois-ci Isas arrêta définitivement de manger. Revivre son passé lui avait coupé l’appétit :

-Et toi ? Reprit-il en changeant de ton. Pourquoi étais-tu en désaccord avec tes parents ?

Soya soupira.

- "Pour une raison beaucoup moins tragique que la tienne. Disons qu'ils étaient... étouffants. Trop protecteurs. Ils m'interdisaient de sortir, ils me couvraient de cadeaux. Que j'ai tous refusé, sauf un. Isïl. Ils étaient bornés, haïssaient le Clan de la Terre, avaient des préjugés et des idées toutes faites, surtout ma mère... Je ne l'ai pas vraiment supporté. Chez moi, ce n'était que provocation et désaccord continuel. J'ai fugué, plusieurs fois. A ma majorité, je suis partie. Pour de bon. Je ne suis jamais revenue."

Elle lui sourit, d'un sourire un peu triste.

- "Ça doit te sembler assez stupide. Mais je ne pouvais plus, c'en était trop. J'ai toujours revendiqué ma liberté, je ne l'ai obtenue qu'il y a trois ans. Et malgré quelques... incidents... -elle buta sur ce mot- je n'ai jamais regretté ce choix."

Elle se tut, gênée d'avoir autant parlé et dévoilé son passé devant un presque inconnu.

Isas lui jeta un regard en biais…et haussa les épaules :

-J’ai toujours connu la liberté et je sais que je ne pourrais pas vivre sans. Plutôt mourir que d’y renoncer. Donc pour moi il n’y a rien de stupide à la rechercher au point de fuguer, si peu…Au contraire, si ils étaient aussi étouffants que tu le disais…Alors tu as mis énormément de temps avant de te séparer d’eux.

Isas avait toujours une pomme dans les mains. Il la fixa. Et au lieu de croquer dedans il la balança contre la tête d’Aube qui se redressait et qui s’apprêtait à pousser une fois de plus une gueulante :

-Rendors-toi! Lui lança-t-il d’un ton peu amène.

Ton employé inutile, puisque le choc refit perdre connaissance à la jeune fille qui retomba lourdement sur le lit.



HJ/ Décidément son amabilité impressionnera toujours.\o/

Soya ne put s'empêcher de pouffer lorsque Isas balança une pomme à Aube pour qu'elle se "rendorme", comme il disait. Elle le regarda, un sourire hilare sur le visage.

- "Je ne suis pas sûr que notre commanditaire sera ravi d'apprendre qu'on a torturé sa fille."

Son regard démentait ses paroles, elle s'en fichait complètement. La petite peste n'avait que ce qu'elle méritait. Soya se pencha à la fenêtre, observant les passants. Puis elle s'assit au pied du mur, sortit son épée et commença à lustrer la lame, les serpents ornant le pommeau luisant doucement.

Isas souriait, franchement cette fois. Et c’était rare !
Puis il haussa les épaules :

-On nous à demandé de la ramenez vivante, rien ne stipulait de la façon dont nous devions la traité. Répondit-il amusé.

Il faut dire que son geste l’avait bien défoulé…et qu’Aube aurait désormais un gros hématome sur le front :

-Avec un peu de chance le choc lui aura fait perdre ses facultés. Dit Isas pensivement.

Mais cela était fort improbable. Qu’il est bon de rêver^^.

- Avec un peu de chance le choc lui aura fait perdre ses facultés.

Devant l'air totalement sérieux d'Isas lorsqu'il prononça cette phrase, Soya éclata de rire. Enfin un peu de détente ! Elle continua à nettoyer avec application son arme, un sourire aux lèvres. Puis, avisant le katana qui pendait à la ceinture d'Isas :

- "Ton arme a-t-elle un nom ?"

L’elfe caressa doucement et machinalement la garde de son katana :

-Oui. Dit-il. Son nom est suffisamment explicite, Anfauglith, cela signifie poussière d'agonie dans ma langue.

« Et tout le monde disaient que cette arme portait excellemment bien son nom, du temps où j’étais encore chez moi » Pensa Isas :

-Mais peut être parles-tu elfique…Quelles est le nom de la tienne ? Demanda-t-il au bout d’un temps.

Soya sourit.

- "J'adore les langues, et l'elfique en est d'une que j'ai apprise. Mon épée se nomme Fëawen Essïn, je n'ai pas besoin de te traduire, je pense."

La jeune femme se leva et s'étira, ce qui mit en valeur son corps fin et souple. Elle jeta un coup d'oeil à Aube.

- "Devoir rester ici à ne rien faire à cause d'elle... Si au moins elle était gentille, mais c'est une vraie peste."

Avec un soupir, Soya se rassit.

Pendant se temps, Isïl était en grande conversation avec Ingwë.

# Je me demande ce qu'ils font, là-haut... J'espère qu'Isas n'a pas tué la petite, ce serait gênant. #

-Non effectivement. Dit Isas.

Il regarda la gamine. Il n’avait même pas besoin de répondre pour que Soya comprenne ce qu’il en pensait…


# Je me demande ce qu'ils font, là-haut... J'espère qu'Isas n'a pas tué la petite, ce serait gênant. #

Depuis son confortable box Ingwë lui répondit :

# Oep, ça serait gênant. Ce qui m’inquiète c’est qu’il est fort probable que cela arrive. Maintenant que j’y réfléchis je me dis que j’aurais peut être mieux fait de rester avec lui pour le canaliser.#

Il repensa à ses paroles :

# Enfin je serais resté avec lui, il ne se serait pas bougé pour parler à Soya. De toute façon je pense qu’elle sera, peut être en mesure de le raisonner.# Espéra-t-il.

Isïl redressa la tête, fière.

# Ele y arrivera ! Les gens qui n'apprécient pas Soya sont rares, non seulement parce qu'elle est raisonnable, mais en plus très charismatique. Elle a aussi un caractère bien trempé. Crois-moi, ton maître ne résistera pas longtemps, Soya pourrait faire sourire le plus désespéré des hommes. #

A voir les yeux brillants de la licorne, on savait qu'elle tenait la fée en haute estime. Mais le contraire était aussi vrai.
Un étage plus haut, Soya et Isas semblaient s'ennuyer ferme. La jeune femme braqua, de nouveau, ses yeux ambrés sur l'elfe.

- "Parle-moi un peu d'Ingwë... Depuis combien de temps t'accompagne-t-il ? Et quel est son caractère ? Bien que je crois en avoir déjà eu un aperçu..."

Le griffon soupira doucement :

#J’espère sincèrement qu’elle pourra le modifier un tant soit peu…Isas peut être très renfermé sur lui-même parfois. C’est bien dommage, car une fois qu’on le connaît il est un ami des plus fidèles et loyales que je connaisse.#

Il regarda Isïl par-dessus la porte du box :

# En tout cas tu as l’air d’apprécier énormément ta maîtresse !#


Isas releva la tête lorsque Soya lui parla, au passage il croisa ses yeux ambrés :

-Ingwë…Fit-il en soupirant un sourire se dessinant malgré lui sur ses lèvres. On ma confié Ingwë extrêmement jeune, à sa naissance plus précisément. C’est donc moi qui est du me charger de son éducation.

Il observa vaguement une petite bête qui se promenait sur le sol :

-Je crois que j’ai du me foirer quelque part. Poursuivit-il faussement bougon, plus pour lui-même que pour Soya.

Il releva la tête :

- Toujours est-il que chez moi on assigne quasiment immédiatement, une monture à chaque elfe. Celui-ci doit s’en occuper et parfaire sa symbiose avec lui. Car c’est la compréhension qui réside entre le maître et la monture qui un jour pourra peut être lui sauver la vie. Enfin, en combat lui et moi n’avons aucun problème. Je pourrais presque dire qu’il perçoit mes intentions avant moi….Quant à son caractère… J’ignore pourquoi mais Ingwë est persuader que je dois trouver le bonheur en tombant amoureux de quelqu’un.

Il fit une grimace qui montrait clairement ce qu’il en pensait :

-Et le problème c’est que c’est un véritable moulin à paroles. Qui plus est il n’a aucun mal à allé faire connaissance avec les gens, comme tu as pu le remarquer. On pourrait presque dire qu’il est trop sociable.

Il soupira, malgré le tableau pas si flatteur qu’il venait de faire de son griffon, Isas n’avait pu s’empêcher de parler de lui avec un sourire mal dissimulé mais surtout une petite lueur dans le regard qui indiquait combien il était attaché à lui :

-Par contre j’ai plutôt du mal à cerner le caractère d’Isïl. Reprit-il.

Soya sourit.

- "A vrai dire, j'ai moi aussi du mal. Après tout, je ne peux communiquer en pensée avec elle que depuis peu de temps. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle est discrète, qu'elle a de l'humour, et que c'est une amie et monture formidable. Elle n'essaie pas de me caser, elle, du moins pour l'instant."

Coup d'oeil amusé à Isas. En même temps, il serait très, très difficile de la caser, à présent...

Pendant ce temps, aux écuries :

# En tout cas tu as l’air d’apprécier énormément ta maîtresse !#

Les yeux d'Isïl brillèrent.

# Je l'adore ! Elle est vraiment formidable. mais je te corrige tout de suite, il n'est pas question de maître entre nous. C'est mon amie, c'est tout, et c'est très bien comme ça."

Ingwë eut un grand sourire (si l’on peut appeler ça sourire) :

# Tant mieux ! C’est aussi mon cas…Puisque on peut pas vraiment dire qu’Isas me mène par le bout du nez !# Déclara-t-il

Il ajouta après un instant de réflexion, hilare :

# Ça aurait plutôt tendance à être l’inverse. #

Il se dandina sur ses pattes un instant. Hésitant. Puis…

# Dis-moi. Soya est-elle célibataire ?# Fit-il en rentrant dans le vif du sujet.

Isïl jeta un drôle de regard au griffon.

# Heu, oui... Mais pourquoi cette question ? #

# Oh…Je pense juste qu’Isas à l’air de commencer à apprécier Soya# Fit-il malicieux. #Enfin…disons qu’elle pourrait peut être, être celle que je lui cherche depuis si longtemps !#

Isïl resta un instant interdite puis poussa un long hennissement. Elle se tordait de rire, en fait.

# Tu veux les mettre ensemble ? Ma fois pourquoi pas. Soya a l'air de l'apprécier aussi, si ce n'est que le fait qu'il l'appelle continuellement Soyalova l'énerve un peu... Mais je te préviens, ça ne va pas être facile. Soya a subi quelque chose qui lui a fait perdre totalement confiance en les hommes. #

Elle se tut. Par respect pour la jeune femme, Isïl ne dirait rien.

# Et en plus, ajouta-t-elle après un instant, comment peux-tu être aussi sûr qu'Isas l'apprécie ? Il n'y a aucun signe qui le montre. #

Ingwë eut un petit sourire contrit :

# Je veux surtout qu’Isas découvre que la confiance n’est pas faisable uniquement avec moi. Et je pense que le faire tomber amoureux est LA solution pour qu’il le comprenne.#

Il ajouta après un instant de réflexion :

# Et Soya me semble la personne adéquate. Quant à Isas…Je le connais depuis que je suis né.# Répondit-il avec un clin d’œil comme pour justifier ses pensées. # Et je sais que ses airs bougons et associables ne sont que des façades pour faire fuir les gens. Il ne veut pas leur faire confiance…#

Isïl s'ébroua et lui lança d'un ton malicieux :

# Et qu'est-ce qui te fait dire que Soya est la bonne personne ? Elle n'est pas si différente des autres que vous avez déjà rencontré, si ? #