Le chemin fut long.
Très long…
D’une part parce que la petite troupe était obligée de marcher à allure régulière, Aube ne supportant pas de le trot du griffon pourtant confortable. Selon Isas… Et il fut long tout simplement parce que la peste ne supportait pas le voyage.
Il fut donc parsemé de « Quand est-ce qu’on arrive ? », ou encore de « J’ai envie de faire pipi ! », ou bien « On pourrait pas faire une petite pause j’ai faim ?! »
Autant dire que l’elfe croyait sincèrement qu’il allait finir par l’étrangler avant la fin du voyage. Mais non. Il ne devait pas ! Sa seule motivation pour ne pas le faire était la somme promise lorsqu’ils rendraient la peste à son père.
Aussi marcha-t-il plusieurs bons mètres devant laissant Soya s’en occuper toute seule. Tant pis pour elle, elle n’avait qu’a prendre l‘initiative la première !
Ils finirent par arriver à Woodan.

« Enfin ! » Pensa Isas soulagé.

Soya faillit pousser un cri de joie en voyant Woodan. Elle était à bout de nerfs. Et Isas ne lui avait pas facilité les choses, étant parti seul devant. Heureusement, la jeune femme avait pu tenir grâce à Ingwë et Isïl, qu'elle avait retrouvé avec joie au cours du voyage.
La fée promena ses yeux ambrés sur la cité.

- "Bon. Quelle auberge c'était, déjà ? Ah, celle-là."

Soya se dirigea en hâte vers le bâtiment, et entra, cherchant du regard leur employeur. Elle espérait qu'il ne tarderait pas... Elle voulait se débarrasser le plus vite possible de la peste.

Isas leva la tête vers l’enseigne :

-Celle-là oui, mais sera-t-il là pour autant ?

Il jeta un regard peu amène à la jeune fille. Il en était certain, il ne supporterait pas une nuit de plus avec cette peste ! Cette dernière lui rendit son regard. Visiblement s’était réciproque…
La petite troupe entra. Les deux montures restèrent à l’entré.
L’elfe balaya la salle du regard.
Nulle part…
Il soupira. Faucha un gamin au passage et lui parla :

-Hé petit. Tu connaîtrais pas un Cyrius ?

Le gamin lui jeta un regard à priori méfiant :

-Si…Fit-il prudent.

-Parfait. Alors tu sais où il habite ?

-Oui. Répondit-il

-Encore mieux ! Reprit Isas soulagé. Alors va le chercher !

Le jeune garçon le regarda dans le genre « Et pourquoi j’irais ? » :

-Il te paiera un bon prix. Argumenta l’elfe.

Le petit parti en courant. Pendant ce temps la troupe s’assit à une table. Isas commanda une boisson et posa un regard interrogateur sur Soya.

Soya sourit devant l'efficacité simple de l'elfe. Celui-ci commanda à boire et lui jeta un regard interrogateur. Le serveur la regarda aussi, mais dans ses yeux il y avait plus que de l'interrogation. La jeune femme leva les yeux au ciel.

- "Rien pour moi, merci."

Le serveur s'éloigna, déçu. Soya s'accouda au comptoir, attendant leur employeur. Celui-ci ne tarda pas à arriver. Il poussa un cri de joie en voyant Aube, mais celle-ci ne lui dit même pas bonjour et, pointant son dois vers Soya et Isas :

- "Ils ont été insupportables avec moi !"

La jeune femme se retint de la gifler. Au lieu de ça, elle soupira et se tourna vers Cyrius.

- "Elle est vivante et en bonne santé. Je crois que nous avons rempli notre contrat."

Cyrius marqua tout de même un temps d’arrêt :

-Vous n’avez pas pris soin de ma petite chérie ? Fit-il outré en la prenant dans ses bras et en la couvrant de baisers.

Isas se retint de grimacer. Comment pouvait-on aimer une peste de ce genre ?

-Surtout lui il à été insupportable !

L’elfe contint à grand peine un violent tremblement. Seul Soya, et encore…dû remarqué que la main d’Isas tremblait légèrement quand elle agrippa le bord de la table pour ne pas allé se loger dans la figure de type. Celui-ci chercha alors dans sa besace et en sortit des bourses :

-Il y a moins que prévu. Constata l’elfe en fixant d’un regard noir Cyrius.

-Ma chérie n’a pas été bien traité. Cela mérite moins que prévu.

Cette fois-ci Isas ne put s’empêcher de bondir de sa chaise et de plaquer l’homme contre le mur d’à côté avant même que Soya est pu bouger :

- Ecoute-moi bien gros lard. Ta fille est la pire peste que j’ai jamais rencontré. Et encore je suis gentil. Alors le fait de l’avoir ramené vivante relève purement et simplement du miracle. Ce simple fait devrais te forcer à nous donnez, au contraire, plus que prévu…

La main appuyée sur sa gorge son attention fut quelque peu détourné par la gamine :

-Tu me sous-estimes ! S’exclama-t-elle d’une voix stridente. Tu vas regretter de t’être frotter à mon pouvoir !

L’elfe relâcha son étreinte pour aller se reporter sur la gamine :

-Ton pouvoir ne sert strictement à rien contre moi. Répliqua-t-il acide. Aurais-tu oublié avec quelle facilité nous t’avons contré ? Ce don n’est efficace que contre les faibles et encore… N’importe qui sachant un tant soit peu se battre est capable de te parer.

La pression s’accentua encore. Il allait vraiment finir par la tuer :

-D’accord ! D’accord ! Voici la somme promise ! Mais je vous en conjure relâcher la ! Dit Cyrius en posant la somme dû sur la table.

Les pièces tintèrent au contact du bois. Quelques regards eurent l’air intéressé mais ils se détournèrent bien vite à la vue de l’elfe, menaçant, qui tenait sous sa coupe une gamine :

-Bah voila quad vous voulez. Siffla Isas en laissant Aube s’écrouler au sol.

Il ramassa sa part et se retourna vers la fée :

- Nos chemins se séparent donc ici Soyalova. Dit-il en appuyant sur le dernier mot =). Au plaisir de te revoir…

Il la salua d’un bref mouvement de tête :

-Par contre je me passerais de vous. Reprit-il en fixant le père et la fille.

Il sortit sans un mot de plus. Laissant à Cyrius le soin de payer sa commande qu’il n’avait quasiment pas bu. Arrivé dehors il grimpa sur Ingwë et partit d’un pas tranquille.

Isas passa à l'action à une telle vitesse que Soya n'eut pas le temps de réagir. D'ailleurs... elle n'avait pas du tout envie de réagir x). Elle jeta un regard de marbre au père et à la fille, ramassa sa part et sortit de l'auberge. L'elfe la salua brièvement. La jeune femme sourit.


- "Au plaisir aussi... Isas."

# Salut Ingwë ! # lança Isïl au griffon.

Les deux compagnes regardèrent Isas et Ingwë s'éloigner, silencieuses. Soya soupira.

# Dommage, je commençais à bien les aimer. #

# Surtout Isas, hein ? # lui glissa Isïl, taquine.

Soya lui lança un regard peu amène, puis sourit. Après tout, elle n'avait pas tort...
La jeune femme et la pyrocorne quittèrent la ville, tranquilles.

A fermé \o/