Trois jours, cela faisait trois jours qu’il traquait. Tarian suivait inlassablement ses cibles dans l’ombre, aucunes ne pouvais lui échapper. La poursuite avait était longue mais enfin elle serait récompensée, un léger sourire se décrivait sur le visage encapuchonné de l’ex-ange. Les quelques mercenaires qui rejoignaient leurs chef ne se doutaient pas qu’ils étaient suivit. Certains avaient aperçus quelques marques aussi noires que l’encre due au pouvoir de l’ombre de temps à autre, mais aucun ne s’en étaient préoccupés. Et aujourd’hui enfin il arrivait à destination, le camp était situé dans un des recoins de la grande forêt. Assez profondément pour ne pas être vu par des yeux indiscret mais suffisamment bruyant pour être repérer de loin.

Enfin, voila enfin leur camp. Je commençais à en avoir marre…

L’ombre passa encore une fois dans l’autre monde, pour se rapprocher un peu plus de sa cible. A chaque pas il savait quoi faire, à chaque pas il faisait attention au moindre être vivant, à chaque pas son but s’approchai.
Doucement, méticuleusement Tarian se faufila entre les humains. Il longea les tentes et les arbres pour arriver enfin derrière sa cible. Pas de répit, pas d’attente, une lame, aussi noire que les yeux de l’ombre, perça le cœur du hors la loi. Celui-ci tomba lentement, mais il n’était pas mort, il réussit à s’agripper à l’ombre alors que celui-ci retournai dans le monde des ténèbres. La réaction fut immédiate, aucun être pouvais le suivre dans ce monde, leurs deux esprit se joignirent l’un à l’autre. Tarian avait l’habitude de ce genre de bataille spirituelle, mais il fut trop faible cette fois encore. Cette fois encore nombres d’âmes prirent place dans la tête de Tarian. Contrôlant son corps, et ses pouvoirs, à sa place ces âmes s’amusaient à déchiqueter tous les mercenaires du camp, à tout détruire.

Le lendemain Tarian se réveilla avec une migraine affreuse et un corps qui ne pouvaient plus bouger. Il regarda autour de lui, il ne restait rien de la veille, même pas une trace des morts ou du camp. Il resta la étalé, ses deux grandes ailes noires replié sur lui-même, cachant en grande partie son corps. Il ne prononça que ces quelques mots avant de retourner à des rêves tourmentés :

« Pardon… et pitié pour leurs âmes… »

Après de nombreux jours d'errance, Taron reconnut devant lui la Grande Forêt. Lenwë gambadait tranquillement à ses côtés, sautant sur chaque herbe qui avait le malheur d'onduler au Vent.
Le centaure s'engagea dans la forêt, cherchant quelconque trace de son Clan. Peut-être fallait-il aller plus à l'Ouest ? Prenant des chemins au hasard (avouons qu'il suivait surtout le chaton qui galopait partout sans se soucier de sa direction), Taron sentit rapidement que quelque chose n'allait pas. Il reprit Lenwë entre ses bras et pressa le pas jusqu'à un endroit ... dévasté.
Avançant prudemment, Taron aperçut quelques arbres coupés, signes d'un ancien campement. Que s'était-il passé ? Où étaient les hommes de ce camp ?

D'un bond, Lenwë sauta à terre et se dirigea vers une masse informe. Après l'avoir reniflé et lui avoir donné quelques coups de patte, ce fut à son compagnon de s'approcher. D'abord prudent, il changea rapidement d'attitude lorsqu'il se rendit compte que cette masse était en réalité une personne inconsciente.
Sortant quelques herbes de sa besace ainsi que de l'eau, il tourna l'humain sur le dos (en faisant attention à ne pas lui tordre une aile) et porta sa gourde jusqu'à sa bouche.

"Monsieur ? Vous m'entendez ?"

Le chaton entreprit de lécher la figure de l'humain inconnu.
Allez, debout !

Il en reste un… tuer…
A demi-conscient Tarian sentit la présence d’un, non de deux êtres. Ils ressemblaient à un humain, un cheval. Surement un cavalier solitaire, qui aurait tôt fait de lui trancher la gorge en voyant les ailes noires, rarement signe de bienveillance.

Tuer, il faut le tuer...
Encore incapable de bouger ou même d’ouvrir les yeux l’ombre attendit. Il ne pouvait pas utiliser une seul lame d’ombre et retourner dans le monde chaotique était impensable. Bon dieu, pourquoi avait t’il laissé son épée courte chez un forgeron ? Pourquoi l’avait-il brisée lors de son dernier combat ?

Tuer… tuer… tu doit le tuer…
Les deux créatures s’approchaient, l’une d’elle lui donna de petits coups, très doux cela commençait à le réveiller. Quand l’autre être le toucha ce fût l’hécatombe pour sa tête. La douleur réveilla Tarian instantanément. Il se releva en position assise manquants de peu le centaure près de lui.

Tuer… tuer… Tue-le !!
« Taisez-vous !! »

Tarian regretta son erreur, son corps entier lui faisait encore souffrir. Il soufflait péniblement mais ses idées étaient redevenues claires. Il regarda celui qui était près de lui, un centaure. Ainsi il s’était encore trompé, encore une fois. Il détourna le regard assez rapidement, ses pouvoirs étaient encore en effervescences. Ces maudites âmes avaient dû bien s’amuser la nuit passée, et ses yeux étaient totalement noirs. Oui mais amusé à quoi ? Et ou était-il ? Aucun souvenir de la veille.

« Merci… pour l’eau. Mais où somme-nous ? Et qui êtes-vous ? »

Tarian avait également remarqué la petite boule de poile tigré. Un chat, il détestait les chats. Ces petites bêtes le suivaient partout en sentant l’odeur d’une de ses gourdes. Ce petit chaton finirait lui aussi par sentir l’odeur de lait et par en réclamer un peu. Il ne quitta pas la petite bête des yeux de peur que le centaure ne remarque leurs couleurs.

« Taisez-vous !! »

Lenwë s'écarta en feulant lorsque l'humain se redressa.

"Doucement monsieur."

« Merci… pour l’eau. Mais où somme-nous ? Et qui êtes-vous ? »

Le chaton se rapprocha lentement de l'humain et frotta sa tête contre son bras pendant que le centaure lui répondait.

"Je me nomme Taron et voici Lenwë." Fit-il en désignant le chaton du bras. "Nous sommes dans la Grande forêt."

Le centaure regarda autour de lui une nouvelle fois. Que s'était-il passé ici ?

"Vous allez bien monsieur ?"

"Je me nomme Taron et voici Lenwë. Nous sommes dans la Grande forêt."

La Grande forêt, La courte période de sa mémoire lui revenait. La veille, le camp humain, Tarian regarda rapidement autour de lui. Il ne restait rien du camp seuls les arbres portaient encore les marques du combat. Les âmes s’étaient décidément bien amusées. Sa réflexion fut coupée par le centaure.

"Vous allez bien monsieur ?"

Ses yeux étaient redevenus normaux, aussi il regarda le dénommé Taron une nouvelle fois.
Il s’emblait bien assez fort et deux épées étaient visible. Il lui vaudrait mieux éviter le combat et espérer que cette créature continuerait à être bienveillante.

« Oui, ça peut aller. Je suis juste un peu désorienté. »

Il ferma les yeux une minute et calma sa respiration. Il reprenait doucement le contrôle de son corps. Il porta sa main à sa propre gourde : l’eau était bonne mais le lait qu’il adorait tant l’aiderai à ce calme complètement. Avant de boire il se présenta tout de même.

« Je me nomme Tarian. Heureux de vous rencontrer par une 'si paisible journée'… »

Il prit quelques gorgées et remarqua que le centaure semblait inquiet de l’endroit où ils étaient. En effet le paysage, si l’on pouvait dire, était assez perturbant. Tarian avait l’habitude de telles scènes contrairement au centaure. De plus il était curieux, il n’avait pas vue de centaure de sa vie.

« Ne vous inquiéter pas pour cela. A part moi, il n’y a plus aucuns dangers. Et une fois calmé vous pourrez m’enlever de cette catégorie. » il prit une nouvelle gorgée puis ajouta : « que faites vous dans ce coin perdu de la forêt ? »

Une journée paisible ? Alors que la Nature avait été écorchée ?

« Ne vous inquiéter pas pour cela. A part moi, il n’y a plus aucuns dangers. Et une fois calmé vous pourrez m’enlever de cette catégorie. »

Le centaure haussa un sourcil.

"N'oubliez pas l'état dans lequel je vous ai trouvé."

Taron dégaina une de ses épées et la pointa vers le prétentieux.

"J'aurais pu vous tuez au lieu de vous aidez. Ce serait plutôt à vous de me considérer comme 'dangereux'."

Puis, il la rengaina.
Il n'avait pas envie de rentrer dans une de ces spirales où seule la mort permettait une échappatoire.
Lenwë de son côté était grimpé sur l'humain et reniflait son visage. Ça sentait bon. Le chaton émit un court miaulement.
Tu m'en donnes ?
A la vue de cette petite boule de poils, Taron sourit doucement.

"Je ne sais pas ce que vous avez, mais il a l'air d'apprécier."

Reprenant un air sérieux, il répondit :

"J'étais ici à la recherche de mon clan, mais sans doute sont-ils partis ailleurs. Puis-je vous retourner la question ?"

Tarian ne fit pas un geste au moment ou le centaure le menaça de son épée. Il n’avait pas peur que celui-ci ne l’attaque, étrangement il lui inspirait même confiance. Pour la première fois depuis sa transformation Tarian n’avait pas de mal à parler avec cette personne. Pendant ce temps le chaton était grimpé sur lui. Ce petit Lenwë avait finit par sentir l’odeur de lait, et tout comme ses congénères il allait en réclamer aussi… Ce qui ne se fit pas attendre. Il finit par verser le reste de sa gourde dans la main, et la tendit au chaton qu’il avait reposé sur le sol devant lui. Il soupira.

« Et dire que c’était les dernières gorgées… »

"J'étais ici à la recherche de mon clan, mais sans doute sont-ils partis ailleurs. Puis-je vous retourner la question ?"


« Vus que vous m’avez sauvé cela parait légitime… Je suis chasseur de prime, je pourchassais ces criminels. » Il se reprit en constatant une nouvelle fois qu’il ne restait plus rien autour d’eux. « Enfin ceux qui étaient la hier. »

« En tout cas je n’ai pas vu d’autres centaures dans le coin. Comme vous le pensez ils ont du partir. »

Quand le chat eu finit de laper le lait, Tarian se releva, doucement. Il avait encore un peu de mal à sentir ses jambes, mais il fallait qu’il bouge pour y remédier. Il étira également ses ailes, dans cette forêt il ne pouvait pas voler mais il tenait à les sentir. Il aimait sentir le vent se glisser entre chaque plume. Il ferma les yeux quelques minutes pour sentir calmement le vent vibrer sur son corps. Lorsqu’il rouvrit les yeux il se tourna vers le centaure. Il replia ses ailes dans son dos et lui adressa une fois de plus la parole. Plus calmement et sereinement.

« Peut être devrions nous nous écarter un peu de ce chaos, j’ai besoin de marcher. Et sortir de ces bois m’aiderai à me remettre pleinement. Mais je dois encore vous remercier pour m’avoir porté secours. »

Il commença à marcher, ici et la. L’esprit de Tarian n’était pas encore dans son meilleur état. Il ne savait plus le nord du sud. Surtout dans une telle forêt, il n’y avait pas moyen de se repérer.

« Si vous saviez ou est le nord, cela me serait utile. Je dois retourner à Woodan pour récupérer ma lame et mon argent pour ce contrat. Si j’arrive à les convaincre que ma cible est bien morte… »

Tarian soupira de nouveau, Il ne restait plus rien pour prouver que sa mission était remplit. Il y avait peu de chance pour qu’il empoche de l’argent cette fois ci.

« Et puis ma gourde est vide, je dois la remplir » ajouta t’il amusé en regardant le chaton.

Taron eut un léger sourire en voyant l'individu verser du lait dans sa paume. Le chaton en fut ravi et lapa tranquillement le lait. Lorsqu'il eut fini, il alla se coller contre les jambes de Tarian et émit un doux ronronnement.
En le voyant, le centaure ne put retenir un rire amusé.

"Je crois que vous lui plaisez énormément."

« Si vous saviez ou est le nord, cela me serait utile. Je dois retourner à Woodan pour récupérer ma lame et mon argent pour ce contrat. Si j’arrive à les convaincre que ma cible est bien morte… »

Se repérer est chose aisée pour un centaure, aussi Taron hocha t-il la tête et indiqua le Nord d'un signe de la main.
Le chemin se fit silencieusement. Tarian n'était pas du genre très bavard, et Taron n'allait pas l'obliger à lui parler. Il n'y avait que Lenwë qui miaulait de temps à autre. Il gambadait en tout sens, se frottant aux pattes du centaure lorsqu'il ne voulait plus marcher, sautant de son dos lorsqu'il voulait courir. Parfois, il se cachait derrière un buisson. Taron faisait semblant de ne pas le voir et quand il passait devant lui, Lenwë lui sautait dessus puis repartait en galopant comme un fou furieux.

Les heures passèrent et Woodan apparut bientôt devant les deux individus. Cependant, avant de pénétrer dans la cité, le centaure prit sa forme humaine. Il n'aimait pas cette forme, mais la prudence la lui obligeait. Il se souvenait de toutes ses fuites lorsqu'il était encore avec les siens. Et elles étaient toujours causées par les Hommes.
Récupérant Lenwë entre ses bras, Taron se tourna vers Tarian.

"Hé bien, je vous suis."

HJ/ A fermer donc