Ils avaient surgis devant eux, sans prévenir. Aïla haussa un sourcil. Elève de Kaer ? Ces hommes étaient donc ceux que craignait San. Il était vrai qu'ils n'avaient pas l'air très... sympatique ?

"Tu es en bien charmante compagnie... Dommage pour elle."

L'homme s'était approché. Aïla fronça les sourcils, recula d'un mouvement vif.

"Ne la touche pas !"

Aïla ouvrit des yeux ronds : Une arme à feu ! C'était très rare, en Endora, elle ne savait pas que San en possédait une ! Enfin, il ne la garda pas longtemps en main, malheureusement.

"Aïla, fais attention ! Il maîtrise les Lames de Vent."

Ah ? Elle ne connaissait pas vraiment, mais voyait bien le principe.
Le Vent ?
Un grand sourire se posa sur ses lèvres :

"Ce n'est pas grave, le Vent est mon ami."

L'homme n'avait pas compris sa remarque, et se contenta de la regarder comme une folle avant de se tourne de nouveau vers son coéquipier :

"Occupe-toi du gamin. S'il te donne du fil à retordre, je n'en aurais pas pour longtemps à venir de rejoindre."

Nouveau haussement de sourcil : Il la sous-estimait ! Bon c'était vrai qu'avec sa petite taille et sa stature mince, elle ne payait pas de mine, et que lui même avait l'air fort, mais... Elle pensait pourtant qu'il devait avoir de l'expérience, et pourtant c'était à peine s'il faisait attention à elle à cet instant ! Il avait bien trop confiance en lui !
Avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner vers elle, la jeune femme avait fait un nouveau bond en arrière afin d'être à distance suffisante, et bandé son arc en sa direction. Il la regarda, surpris, puis un air carnassier passa sur son visage : Alors comme ça, elle savait tenir un arc ?

"Et bien ma jolie, ne me met pas de mauvaise humeur ! Si tu est sage, cela ne sera pas trop douloureux..."

La première flèche d'Aïla se figea à ses pieds. Elle n'était pas très loin de lui, et si à cette distance son arme manquait surement d'efficacité, elle ne pouvait par contre manquer sa cible ! L'homme n'eut pas l'air d'apprécier la mise en garde :

"Petite peste, tu va voir !"

Oh ! Il n'était pas patient ! Il fit un geste de la main, Aïla ferma les yeux en une prière muette à son élément et lâcha la corde de son arc.
Avec le Vent, rien n'était jamais certain. Elle ne le contrôlait pas. Optimiste ? Surement ! Cet homme avait de bien maitriser son pouvoir...
Mais elle sentit aussitôt l'air gonfler autour d'elle, ses cheveux virevolter autour de son visage. Elle sourit en rouvrant les yeux : Elle était toujours vivante.

~Merci~

L'attaque de l'homme n'avait atteint ni la jeune femme, ni sa flèche : Celle-ci s'était plantée avec précision dans la poitrine du chasseur trop confiant de ses 'lames' invisibles. Sans aucune joie, elle alla la récupérer. Seule une étincelle de tristesse passa dans son regard. Ses flèches étaient faites pour la chasse au petit gibier normalement, légères et rapides. Pourquoi devait-elle s'en servir contre des hommes ?

Mais elle ne se sentait pas pour autant coupable de cet acte. Et, se tournant vers San et son adversaire, elle bandit de nouveau silencieusement son arc. Le premier s'était fait avoir si facilement qu'elle en était même étonnée. Le deuxième serait certainement plus prudent.
Et il n'avait pas l'air moins fort, loin de là. Quel pouvait donc bien être son pouvoir ?



HJ/ bon, comme d'hab, si tu veux que j'édite tu le dis ^^

Lorsque l'adversaire de Sán aperçut son compagnon mort et Aïla bandant une flèche dans sa direction, il poussa un rugissement de colère.

Petite garce !"

Aussitôt, l'arc de la jeune fille s'embrasa, devenant en quelques secondes un petit tas de cendres noires.

"Mais tu ne pourras rien contre moi ! Le vent attise le feu !"

Avec une force décuplée par la colère, l'homme sortit son épée avec un chuintement sec et vint la projeter contre celle de Sán. Aussitôt, les flammes couvrirent la lame étincelante de l'arme de l'adversaire.
Sán supporta le coup avec effort. Reculant d'un pas, brandissant son épée à deux mains, il se remit en garde.
Les deux bretteurs échangèrent un nombre incommensurable de coups destinés meurtriers, sans pour autant réussir à se toucher. Toutefois, Sán se trouvait en mauvaise posture. La chaleur de l'arme de son adversaire possédait petit à petit la sienne, et la lame prenait peu à peu la couleur rougeoyante du métal en fusion. Les mains du garçon commençait à le brûler, il serra les dents.

# Je vais lâcher... #

Son adversaire, profitant de cet instant d'inattention, fit pivoter sa lame en direction du coeur de Sán.

# Non ! #

A cet avertissement, le jeune homme s'écarta. La lame qui devait atteindre sa poitrine déchira son flanc gauche, brûlant la chair au passage.

# Sán !! #

Le garçon hoqueta de douleur, vacilla... L'homme en face de lui crut la victoire sienne.
C'était sans compter sur l'autre capacité des Malvis.
Le jeune homme blessé fut soudain remplacé par un énorme loup gris, les crocs étincelants, les yeux jaunes luisant de colère. Il se jeta sur l'homme avec fureur et lui mordit le poignet. L'assassin poussa un cri, lâcha son épée.

# A toi, Tielsvak ! #~

Avant que l'homme ait pu répliquer, le loup disparut pour laisser place à un cerf majestueux, qui, d'un coup de bois magistral, envoya l'ennemi valdinguer dans la rivière proche.
Dans la rivière...

# Le feu ne peut rien contre l'eau ! #

Akela reprit de nouveau sa place, écrasant l'homme sous son énorme masse, le noyant à moitié. D'un coup de ses crocs aiguisés, il l'égorgea sans sentiments.

# Sán... #

Le grand loup s'estompa pour laisser place au jeune homme grimaçant, une main sur le flanc.

"Ah, bon sang..."

Ce dernier coulait d'ailleurs à flots. Sán gela sa blessure pour empêcher l'hémorragie, alla péniblement récupérer son colt et s'effondra au pied d'un arbre. Il adressa un sourire douloureux à Aïla.

"Tu t'es bien débrouillée, bien mieux que moi... C'est vrai, j'avais oublié que tu étais... l'amie du Vent.... Aïe, saleté !"

Il observa sa blessure avec circonspection. Assez étendue mais peu profonde, la chair était brûlée sur les bords.

"Voilà qui est plutôt gênant... Ah, mais Aïla, c'est vrai, ton arc a brûlé dans ta main ? Tu n'as rien ?"

Il jeta un regard tendu aux mains de la jeune fille.

"Si tu veux, je pourrais remettre ton arc en état, avec mon pouvoir... Il s'avère bien pratique dans ce genre de situation..."

Son arc s'embrasa d'un seul coup, et Aïla le lâcha avec un cri de surprise. Déjà, le chasseur s'était jeté sur San. Les regardant se battre avec inquiétude, elle s'était approchée, petite lame à la main, au cas où. Mais elle ne pouvait intervenir entre eux.

"SAN !!"

L'épée chauffée à blanc venait d'entailler sa chair. Aïla avait bondit. Trop tard. Le jeune homme avait déjà disparu, laissant la place au grand loup. Puis au beau cerf. Le prédateur finit par achever le pauvre homme complètement dépassé.

Alors seulement Aïla put accourir vers San. Elle avait déjà attrapé son sac. Elle ne riait plus. Elle ne souriait plus.

"Ah, mais Aïla, c'est vrai, ton arc a brûlé dans ta main ? Tu n'as rien ?"

Tient, c'est vrai, maintenant qu'il le demandait, elle se rendait compte que ses mains la lançaient. Des brûlures, évidement ! Elle coupa les questions du jeune homme d'un regard vif :

"Mes mains peuvent attendre. Quant à mon arc, le Vent ramènera à la terre ce qui lui appartient. Montre-moi ta blessure."

Elle avait déjà sorti son bol, ses herbes ainsi que de quoi les écraser. La plaie était large, et Aïla préféra utiliser toutes sa mince réserve. Elle en retrouverait rapidement d'autres, de toute façon. Enfin, elle l'espérait.
Hémorragie, brulure, infection, cicatrisation, gonflement, oeudème, plaie ouverte, profonde ou supperficielle... Cela prenait des années d'apprendre la plupart des propriétés des plantes médicinales les plus courrantes en Endora. Aïla s'y connaissait moins en ce qui concernait les maladies, mais soigner une blessure n'avait plus de secret pour elle !

Aïla alla chercher un peu d'eau dans le fleuve. Le corps de l'homme avait déjà été emporté par les flot, remarqua-t-elle rapidement avant de remonter.
Au moins, la blessure était propre, et les bords étaient même cautérisés ! Elle applica sa mixture avec délicatesse et précision au bout de quelques minutes, puis se leva pour aller chercher un morceau de tissus dans ses affaires : Elle n'avait pas assez de bandages pour une blessure de cette taille ! La jeune femme le déchira en ignorant la douleur de ses paumes, puis finit de s'occuper du flanc du jeune homme.
Enfin, un sourire rassuré et satisfait éclaira de nouveau son visage :

"Voilà ! Propre, traité, et protégé ! Si tu ne fait pas de mouvement brusque, cela ne devrait pas se remettre à saigner."

Aïla prit son bol, alla le rincer dans le fleuve. Elle profita de la fraicheur de l'eau pour calmer l'élancement de ses mains. Elle avait utilisé toutes ses herbes, et n'en avait plus pour elle-même. Elle devrait s'en occuper plus tard.
Aïla les regarda pensivement : Sur sa main tenant la corde, seuls les doigts étaient légèrement brulés. L'autre, par contre, toute sa paume était écarlate, la peau était à vif sur une surface étendue. Mauvaise brûlure.

Après avoir vérifié qu'aucun éclat de bois n'avait entaillé la chair profondément, Aïla se releva et retourna près de sa jument et des compagnons. Elle demanda simplement :

"Combien sont ces hommes à vous poursuivre, San ? D'autres risquent-ils d'arriver rapidement ?"

Avant qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Aïla prit sur elle de soigner la blessure de Sán. Il se laissa faire, conscient qu'il ne pouvait pas faire mieux. Lorsqu'elle s'écarta, il eut un bref sourire.

"Merci."

Mais il ne put s'empêcher un vague regard de reproche en lorgnant sur les mains de la jeune fille.

"Le problème, c'est que maintenant tu n'as plus rien pour te soigner. Je vous jure, ces gens trop généreux..."

Sán se leva avec précaution, vint fouiller dans le petit sac accroché au fourreau de son épée, en sortit une fiole qu'il tendit à Aïla.

"Crème cautérisante ! Je ne suis peut-être pas très débrouillard, mais j'ai au moins ça sur moi."

A la question d'Aïla, le jeune homme grimaça.

"Je n'en ai franchement aucune idée. J'en ai rencontré quelques-uns, mais je ne sais strictement pas combien ils sont."

Aïla fronça les sourcils :

"Ce n'est pas une question de générosité, ta blessure est simplement plus grave que la mienne !"

Lorsqu'il lui tendit la fiole, la jeune femme la saisit pour en observer le contenu. Elle en prit un tout petit peu, la rendit à San avec un sourire de remerciement :

"Garde-la. Ces crèmes sont très efficaces, souvent chères, et malheureusement elles ne poussent pas dans la nature !"

Elle massa doucement ses mains, les sentit aussitôt soulagées.

"Et pour ces hommes... et bien espérons que tu seras remis si d'autres arrivent !"

Elle regarda San un instant, puis observa autour d'elle :

"Mieux vaut s'arrêter là pour aujourd'hui, non ?"

Ils n'étaient qu'en milieu d'après midi, la nuit était encore loin. Mais mieux vallait ne pas agraver la blessure du jeune homme. Elle le regarda avec un sourire, ses yeux verts pétillants :

"Nous ne sommes pas pressés, après tout ! Il fait beau, le coin est agréable, et si je ne peux plus faire d'accrobaties pour nous divertir, je peux toujours utiliser ma voix !"

Sán posa un regard surpris sur Aïla, puis un sourire étira ses lèvres.

"Ta voix ? Tu chantes ?"

Il étudia le lieu avec attention. Il est vrai que c'était un lieu agréable... Si l'on exceptait le cadavre au milieu du chemin.

"Je propose que l'on marche encore quelques centaines de mètres, le paysage ne va pas changer du tout au tout. Tielsvak, ça te gênerait..."

# Du tout, # assura le grand cerf avec affabilité.

Aussitôt l'image de Sán s'effaça pour laisser place à Tielsvak, qui se mit à marcher d'un pas tranquille aux côtés de Neyle.


HJ : navrée... ^^"

Là j'ai besoin d'aide...
je ne sais absolument pas quoi faire ^^"
(à part faire monter Aïla sur Neyle pour le suivre xD)
faudrait trouver quelque chose à faire, ou faire en sorte qu'il se passe quelque chose, sinon je ne suis pas sûre que l'on aille très loin avec ces deux là...
ou plutôt il n'y aura aucun interêt x)

HJ : j'avoue, j'avoue ^^
on peut toujours dire que le rp a assez duré et mettre "à fermer" =P

finir comme ça, tu veux dire ? c'est un peu... je ne trouve pas le mot ^^"
un peu.... comme ça quoi : =/
^^"
ou faudrait trouver un moyen de le finir rapidement...

Aïla sourit en sautant souplement sur le dos de Neyle :

"Oui, on peut dire que je chante... Je conte, aussi."

Elle marchait à côté du grand cerf, et offrit aux compagnons un apperçu de son impressionant répertoire.
Sa voix douce et un peu grave donnait profondeur à ses récits, au point qu'on avait l'impression de pouvoir les vivre au coin du chemin qu'ils empruntaient. Ses notes hautes et pures envoyaient les sentiments de leurs chants aussi loin que le Vent les portait. Aïla jouait de sa voix avec milles nuances, pour le plus grand plaisir des oreilles !
Mais quoi que des plus beaux, ses récits furent ceux racontés dans les villages qu'elle avait traversés, et ses chants des airs rencontrés parmis les hommes. Egoïsme, garder pour elle les rêves du Vent ? Non, simplement... ce n'était pas le moment.

Soudain la jeune femme se tut. Elle regarda autour d'elle en souriant :

"Le soleil va bientôt décliner... Cet endroit parait bien, non ? Le sol est moins humide, malgré le fleuve, et l'herbe y est douce. Qu'en pensez-vous ?"



HJ/ Bon... vive les rp où il ne se passe rien TT-TT

HJ : bon bah, on va faire qu'il se passe quelque chose =P

Sán acquiesça en souriant et s'assit avec précaution. La soirée se passa tranquillement, Aïla chantait et racontait très bien, Sán l'écoutait, une main sur sa blessure douloureuse mais ne semblant pas vouloir se rouvrir.
Et puis... Sán eut une quinte de toux aussi violente qu'inattendue. Cela aurait pu être sans conséquence...
Mais il toussait du sang. Sán s'en rendit compte alors qu'il examinait avec stupéfaction sa main recouverte d'un liquide rouge et poisseux.
Il voulut dire quelque chose. Un autre accès de toux le plia en deux, lui coupant la respiration et lui faisant consteller l'herbe de taches rouges.

# Sán ! #

L'image du garçon s'estompa, laissant la place au grand loup gris qui renifla l'air avec précipitation.

# Premier village à quelques kilomètres au nord-ouest. Désolé princesse, mais on l'emmène. #

Akela laissa sa place à Tielsvak, ayant accepté depuis l'incendie que c'était le cerf le plus rapide. Celui-ci pencha ses ramures vers la jeune fille.

# Au plaisir de te revoir, Aïla. Navré de te quitter aussi précipitamment, mais cas de force majeure. #

Le cerf partit en bondissant, atteignant sa pleine vitesse en quelques secondes.
L'âme de Sán était rattachée à la sienne, et à celle d'Akela.
Et pour cela, aussi bien le cerf que le loup sentaient à quel point Sán souffrait.
Ils n'avaient pas un instant à perdre.

HJ : bon bah, voilà, j'ai pas trouvé mieux ^^"

Il toussa. Elle fronça les sourcils. Ca n'allait pas. Le sang qui constella l'herbe verte à la deuxième quinte le prouvait. Et elle qui avait utilisé toutes ses herbes auparavant ! Non, même des herbes auraient mis du temps à faire effet, il lui fallait un guerrisseur.

# Au plaisir de te revoir, Aïla. Navré de te quitter aussi précipitamment, mais cas de force majeure. #

Elle rendit au grand cerf un salut de la tête.

"Pas de politesse s'il te plait, dépêche toi."

Elle était déjà debout, et Neyle s'était approchée d'elle. Mais la jeune femme ne fit pas mine de grimper sur son dos pour les suivre. Elle regarda le cerf disparaitre d'un air inquiet.
Finalement, ils n'iraient pas ensemble jusqu'aux montagnes...