Envel à pied, Aïla juchée sur Neyle.
Devant eux, les plaines s'étendaient à l'infini, mer mouvante d'herbes fouettées par le vent.
Au loin, le soleil entamait sa descente vers l'horizon. Le ciel s'était teinté de rouge sang, la lumière faisait ressortir les reflets cuivres des cheveux du jeune homme.
Celui-ci, immobile, contemplait d'un regard impassible le paysage qui se présentait sous ses yeux violets.
Sa belle voix au timbre neutre s'éleva.

- "C'est beau."

Pensée vite emportée par le Vent qui soufflait à n'en plus finir.

Les grandes plaines. Ils étaient revenus sur le territoire de son clan. Celui de l'air.
Domaine du Vent.
Aïla ferma les yeux. Le bruit du Vent. Il soufflait sur son visage, soulevait ses cheveux dorés, semblait vouloir la faire s'envoler. S'envoler... Oui, elle avait bien envie d'essayer ! Mais... Non, elle ne s'ouvrirait pas au Vent ici. Il était trop fort. Oh ! Elle l'avait déjà fait. Mais... Pas ce soir.
La belle voix d'Envel lui fit rouvrir les yeux. Ce spectacle, ce paysage, elle le connaissait bien. Elle était née ici. Non, elle, elle regardait Envel. Ses cheveux aux mille reflets, ses yeux si envoutants, son profil, son corps...
Elle répondit dans un souffle :

''Oui...''

Soudain elle rougit et détourna son regard vers l'horizon. Hum ! Bon... Heu... Aaah ! comme c'était embarrassant !

''Je... Il faudrait trouver un abri, car le vent ne faiblira pas cette nuit..."

Elle avait déjà essayé de monter une tente, ici. Elle avait eu beaucoup de mal, et celle-ci s'était finalement envolée au milieu de la nuit. Finir la nuit à la belle étoile n'avait pas été très reposant : Comment dormir avec un Vent bavard pareil !

Aïla descendit de Neyle. Après tout, Envel était à pieds lui, elle pouvait bien marcher ! Et cela reposerait son amie. D'ailleurs, à partir de maintenant, elle marcherait ! Neyle la regarda et dona un petit coup de museau dans sa poitrine. Bon... Juste un petit galop alors ! En riant, Aïla remonta sur son dos et dit à Envel :

''Je te rejoins !"

A son signal, Neyle partit comme la foudre pour le galop rituel des grands espaces. Elles galopaient dans le Vent comme les enfants jouent dans les vagues de l'océan. Il était son élément.
Etrangement, les battements de son coeur n'accélérèrent pas : ils étaient déjà bien assez rapides !

Le ton de la voix d'Aïla avait une intonation étrange, quand elle parla. Aussi Envel tourna les yeux vers elle...
Pour la voir se détourner en rougissant.
Bon.
Evitant son regard, la jeune fille parla de trouver un abri. Il est vrai que le Vent soufflait fort, et que la nuit risquait de ne pas être très agréable.
Envel regarda vaguement autour de lui. Les montagnes rocheuses, qui se dressaient entre les grandes plaines et les grottes de cristal, feraient un endroit convenable pour passer la nuit.
Le garçon s'apprêta à faire part de sa proposition à Aïla, mais celle-ci était partie, en riant et au grand galop, les cheveux au Vent, parcourir les grandes plaines.
Envel la regarda avec un mince sourire (bon sang, mais pourquoi se mettait-il à sourire autant ?).
Il s'assit, attendant tranquillement le retour de la jeune fille.
Commença à tresser quelques brins d'herbe.

HJ/ Eh, les filles, c'est le matin, pas le soir x)

HJ : bah dimanche, c'était la vignette "down" Oo
dis-moi, tu serais pas passé direct au matin au lieu de mettre la nuit pour arranger ton rp avec Vicky, mmm ? x)

HJ/ Nan, nan, c'est juste que j'ai mit la nuit dimanche midi, en me rendant compte que j'avais zappé de changer x) * pas taper *

HJ : ><
raaah, mais je fait comment moi, avec Aïla qui rentre que le week-end ? x)
bon, on s'arrangera =P

HJ/oui c'est vrai que c'est embêtant...
mais... et puis d'abord t'as pas grand chose à dire :
quelle importance l'heure de la journée puyisque tu sautes des années ?! >P
xD
bon non mais c'est vrai, je rp pas toujours au même rythme, ça dépend de si il y a beaucoup à raconter... ^^"
c'est très gênant ? =3
envel je te réponds ce soir, promis ! =)

L'herbe, le Vent, et l'horizon pour les réunir. Neyle galopait toujours. Et Aïla sur son dos était heureuse. Ah ! Si elles pouvaient ainsi galoper toute la nuit ! Vers l'horizon... vers le ciel.
Neyle commença à faire demi-tour. Une large boucle comme elles en avaient l'habitude afin de revenir vers leur ami. Soudain dans le ciel embrasé sombre, un mouvement attira le regard de la jeune fille.
Un oiseau... Tiens, il était plutôt près, il devait être grand. Il planait doucement, lentement, en longs cercles silencieux...
Un aigle !
Aïla sourit, et se mit accroupie puis debout sur le dos de sa petite jument. Levant le visage vers l'oiseau qui volait à présent au dessus d'elle, elle tendit le bras. L'oiseau hésita, et soudain piqua vers la jument au galop. Vers Aïla. Vers son bras. Celle-ci resta une fraction de secondes interdites en le voyant foncer vers elle en chute libre. Bon d'accord, elle avait levé le bras... mais sans réfléchir, jamais elle n'aurait cru qu'il viendrait ainsi vers elle !

Enfin, elle n'eut pas le loisir d'y réfléchir, car au même instant, Neyle pila net. Et Aïla valsa. L'oiseau rouvrit ses ailes et remonta plus haut encore avec un cri de frustration, avant de disparaitre. Aïla quant à elle atterrit souplement sur le sol. Et oui à force d'en faire, avec toutes ces idioties, elle finissait par presque contrôler ses chutes ! Sûrement aurait-elle pu éviter celle là aussi... mais bon, c'était un moyen comme un autre de descendre, après tout ! A peine arrivée sur le sol, elle roula sur elle-même pour amortir le choc.
Sauf que si la petite jument avait pilé à la pointe de sa vitesse, c'était parce qu'elle venait de se trouver face à Envel tranquillement assis dans l'herbe... Aïla, comme Neyle, remarqua le jeune homme discret trop tard pour l'éviter. Tendant brutalement tout son corps, elle ne réussit qu'à l'emmener avec elle dans une roulade, beaucoup moins contrôlée celle là !

Aïla finit finalement par retrouver son équilibre au dessus d'Envel, un bras de chaque côté du jeune homme. Les joues rendues roses par la galopade effrénée, le cœur battant la chamade suite à la chute, elle tentait de retrouver son souffle. Elle regarda Envel, croisa son regard et sourit.

''C'était l'aigle d'Aunco !"

Excuse ? Explication ? Ou simple partage d'une pensée ?...
Hum !... La jeune femme n'avait pas bougé... Se rendait-elle seulement compte de sa position ? Et bien... Sûrement non, car sinon surement se serait-elle relevée précipitamment pour s'excuser ! Non,... Son esprit était encore rempli de la pleine des Vents, du ciel et du bruit des sabots de sa jument, le regard brillant, comme rempli d'étoiles. Un vrai rêve éveillé, cette fille !

Envel regardait Aïla.
Ses doigts, machinalement, continuaient à tresser une forme imprécise.
Imprécise ?
Non. Elle avait hanté tous ses rêves.
Elle ne pouvait pas être imprécise.
Aïla galopait, au loin. Du coin de l'oeil, Envel vit Neyle faire une large boucle et revenir vers lui.
Un aigle planait au-dessus d'elles. Aïla se mit debout, tendit la main vers lui...
Mais à quoi pensait-elle ?
Réaction normal de prédateur, l'aigle fonça sur elle. Envel attrapa un poignard...
Ce ne fut pas nécessaire.
Neyle, ayant vu le garçon au dernier moment, pila. Aïla fit un magnifique vol plané, ratterrit souplement, puis, entraînée par sa chute...
Entraîna Envel avec elle.
Le jeune homme lâcha son poignard, plus par risque de la blesser que par surprise.
D'ailleurs, il n'avait pas lâché la figurine.
Ils finirent par s'arrêter. Envel était allongé au sol, Aïla penchée au-dessus de lui, les deux bras de chaque côté du corps du garçon.
Un observateur qui serait passé par là se serait sans doute fourvoyé sur leur compte...
Loin de penser à s'écarter, Aïla sourit à Envel, les yeux brillants.

"C'était l'aigle, d'Aunco !"

Puisqu'elle ne semblait pas disposée à reprendre une position plus... normale, Envel resta allongé et braqua son regard violet sur Aïla en attendant qu'elle reprenne ses esprits.

- "D'Aunco ?"

Aïla se noya dans le regard d'Envel... avant de réussir à s'en détacher, les joues rouges. Et puis elle se rendit compte de la situation. Encore plus gênée, elle jeta un nouveau regard vers Envel. Pourquoi n'avait-il rien dit ? Il était...
Imperturbable.
Comme toujours.

Alors sans raison apparente, la jeune femme fut soudainement prise d'un fou rire, à ne plus pouvoir s'arrêter. Neyle la regarda un instant, étonnée, avant de se remettre à brouter, avec un air : 'Et voilà ça recommence !'
Aïla se laissa rouler sur le côté, et allongée dans l'herbe, ne parvenait plus à s'arrêter. Elle riait, riait, riait, s'en tenait les côtes, les larmes aux yeux. Mais elle aimait tant rire... C'était si spontané, communicatif, un son clair que le Vent emportait avec lui, le plus loin possible ! C'était la joie pure sous forme d'un son ma foi charmant, alors, pourquoi se retenir ?

Aïla mit de nombreuses minutes avant de pouvoir s'arrêter. Toujours allongée sur le sol, elle perdit son regard et se laissa tomber dans le ciel. Une étoile brillait déjà dans le ciel. D'autres ne tarderaient pas à la rejoindre. Un sourire étira les lèvres fines de la jeune femme, et elle tendit la main vers l'étoile :

''Aunco est un peu plus agé que moi, nous jouions toujours ensemble. Tu sais, j'offrait des fleurs à mon père sans les cueillir... Et bien lui m'a offert cette étoile. La première... Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu...''

Aïla repartit dans ses pensées. Cet aigle, cette façon dont il avait piqué vers elle... Oui, elle en était certaine, c'était le sien. Pouvait-il être dans les parages ? Aunco...

Aïla finit par se rendre compte que quelque chose clochait et se détourna en rougissant. Puis, sans qu'Envel en comprenne la raison, elle se mit à rire.
Un rire carillonnant, spontané, un rire qui ne s'arrêtait pas.
Envel s'assit. L'écouta rire, les yeux dans le vague.
Et lui ? Rirait-il un jour, après l'évènement ?
Elle réussissait déjà à le faire sourire, une grande victoire.
Mais rire...
Elle lui parla ensuite d'Aunco. Bien que semblant peu attentif, Envel l'écoutait avec attention.

- "Alors si l'aigle a fondu sur toi, c'est parce qu'il te reconnaissaît."

Envel sembla méditer un instant sur ces paroles pourtant anodines, puis se leva.

- "On ne peut pas rester ici pour la nuit. Je pensais aller aux montagnes rocheuses, mais si tu veux partir à la recherche de ton ami, ça me va."

‘‘Alors si l'aigle a fondu sur toi, c'est parce qu'il te reconnaissait.’’

Aïla le regarda sans comprendre :

‘‘Oui, bien sûr !’’

Pourquoi disait-il cela ? Elle l’écouta tandis qu’il se levait, l’imita :

‘‘Le chercher ? Cette nuit ?! Oh ! Non ! Dans ces plaines et dans le noir… Non, j’attendrai demain pour demander au Vent.’’

Elle se dirigea vers Neyle et marcha sur un objet. Se baissant avec curiosité, elle ramassa une dague. Mais… C’était celle d’Envel ! Elle le voyait encore la faire tourner dans ses mains. Pourquoi était-elle par terre ? L’avait-il perdue dans sa chute ? Aïla se retourna et le rejoignit pour lui tendre :

‘‘Tient, Envel, j’ai ramassé ta dague…’’

La jeune femme eut soudain un éclair de compréhension.

‘‘Tu as cru qu’il allait m’attaquer ! Et tu allais lui envoyer ta dague ?!’’

Elle se perdit un instant dans ses pensées, et dit comme pour elle-même :

‘‘En fait, sous tes airs d’indifférence, tu es toujours très attentif à ce qui t’entoure… Et tu fais attention aux autres. Je suis sûre que tu pourrais répéter tout ce que j’ai dit depuis que l’on s’est rencontrés !’’

Bon… Peut-être n’était-ce pas le cas… Mais elle avait vraiment eu l’impression qu’il l’écoutait avec attention. Et si ce n’était qu’une impression… Et bien, était-ce si mal de le croire ?
Aïla lui sourit (comme d’hab’…) :

‘‘Allons aux montagnes avant qu’il ne fasse totalement noir !’’

Bien sûr, dans les plaines, ce n’était quasiment jamais le cas. La lune et les étoiles éclairaient même parfois presque comme en plein jour ! Mais bon… C’est qu’elle commençait à être fatiguée, et avec un Vent pareil…
Comme pour répondre, vexée, à ses pensées, une bourrasque plus forte encore que les précédentes vint soudain la faire vaciller. Née dans ces plaines, Aïla avait pourtant l’habitude ! Mais comment résister quand le Vent déferle doucement sa force juste sur vous, de plus en plus fort ? La jeune femme résista un instant avant de renoncer avec un grand éclat de rire. Elle sauta sur Neyle et se coucha sur l’encolure, cachant son visage dans ses crins et parlant à l’élément invisible :

‘‘Arrête ! C’est bon ! Je suis désolée !’’

Le Vent sembla accepter ces excuses, et avec une dernière bourrasque qui obligea même Neyle à bouger pour garder l’équilibre, il retomba. Enfin, redevint juste le Vent fort des Grandes Plaines…

Sur le dos de Neyle, Aïla était de nouveau saisie d’un fou rire. Neyle souffla. Une nouvelle crise d’euphorie ! Elle en avait l’habitude, maintenant, et savait que cela pouvait durer un moment… pendant lequel Aïla allait rire de tout et de rien ! Ce que son père appelait sa ‘‘charmante maladie’’…

Envel attrapa sans un mot le poignard qu'Aïla lui tendait. Il le fit doucement tournoyer, avant de le ranger à sa ceinture.
Aïla l'étonnait. Enonçant une vérité que personne n'avait jamais remarqué auparavant.
Envel était, toujours, extrêmement attentif.
Et avec elle, sans doute un peu plus.
Une bourrasque se leva soudain et le fit chanceler, de même que la jeune fille. Celle-ci grimpa sur Neyle, et, après des paroles vite prononcées qu'Envel ne comprit pas, rit de nouveau.
Le garçon eut un léger sourire.
Passant la lanière de son sac sur son épaule, il se mit en marche.

- "Aux montagnes rocheuses, donc, fit-t-il tranquillement.


HJ : ewa aimerait qu'on la rejoigne dans son sujet, parce que ça stagne ^^ ça ne te gêne pas ?

HJ/ Non pas du tout ! ^^

Aïla rattrapa Envel et descendit souplement de sa monture à son niveau pour marcher près de lui. Les montagnes rocheuses... Elle embrassa un instant la grande plaine du regard, puis sourit et suivit Envel en chantonant doucement un joyeux et léger.

HJ : nickel ^^
bon bah, à fermer =)
qui commence à rp aux montagnes rocheuses ? je dirais toi, vu que tu connais dékà ewa, mais bon, ce n'est qu'une proposition ^^

ok ^^