Durant la fraction de seconde que dura cette action, Allen sentit monter en lui une terreur irrépressible. C'est alors que sans même en prendre conscience et sans que son père ne puisse faire un mouvement, il se jeta sur Avaran, l'arrachant de son agresseur et le précipitant au sol.

Mais au lieu de rencontrer le plancher dur de la bibliothèque, les deux jeunes hommes churent dans une herbe drue et humide, scintillante sous les rayons de la lune. Abasourdi, encore hagard, Allen jeta un regard affolé vers l'homme blessé à ses côtés.
Bon dieu, que venait-il donc de faire ?

HJ/ Gneuh, t'aurais pu me laisser en placer une avant komème TT

Tout se passa si vite. Alice s'était élancé vers lui, visant son côté droit. Avaran ne pouvant prendre correctement appui sur sa jambe gauche blessée, il n'avait pu esquivé, et une douleur fulgurante lui avait traversé le bras. Mais aussitôt, il s'était retrouvé au bout milieu de nulle part, en pleine nature.

La main aggrippée à sa blessure, il grimaça de douleur. Cette saloperie de vampire l'avait mordu profondément! Et il avait les dents pointues...
Avaran regarda alors Allen, et aussitôt il se radoucit. Le jeune homme l'avait instinctivement protégé et amené ici. L'assassin reconnut l'endroit rapidement : il était au milieu de la forêt rousse, à un endroit ou lui et Allen s'entraînaient souvent au combat avant. Il s'assit, et soupira, un léger sourire flottant sur son visage.

" Merci Allen. "

Sa voix était calme et douce. Avec une légère pointe d'affection.
Avaran lui était infiniment reconnaissant, car, par son action, Allen lui avait redonné le dessus sur son père, et par la même occasion, il lui avait prouvé que son intervention n'avait pas été vaine.

Allen tentait de reprendre contenance lorsqu'il entendit le vampire s'adresser à lui.

Merci Allen.

Il sursauta légèrement. Le ton doux employé par l'homme contrastait avec l'attitude violente et pleine de rage qu'il lui connaissait. Pour une raison qu'il ignorait il semblait plutôt apaisé à présent.
Le scrutant fixement, Allen prit soudain conscience de la blessure que lui avait infligé son père. Bien qu'il compressa son bras avec sa main gauche, le sang suintait de la plaie, assez profonde pour être inquiétante.
Sans plus réfléchir, il s'approcha de l'homme et repoussa délicatement la main posée sur la blessure pour l'examiner avec attention.
Fronçant les sourcils il reteint son souffle, l'odeur du sang commençant à lui tourner la tête. Ce n'était pas le moment de perdre le peu de conscience dont il semblait pourvu ce soir.
La plaie était effectivement assez profonde mais la chair, tranchée avec précision par les dents effroyablement aiguisées du paternel se refermerait sans trop de mal. Mais pas sans l'aide de quelques points.
Sauf que cela faisait bien longtemps qu'Allen avait cessé de se balader avec son nécessaire de couture dans la poche et qu'il n'avait rien pour accomplir ce genre de chose.
Décidant de parer au plus pressé il enleva sa chemise et la déchira en bandes fines afin de contenir momentanément l’hémorragie (clichéééééééééééé ! pardon -_-").
Gardant les yeux rivés à ses mains exécutant le bandage il déclara :

"Cela devrait tenir le temps de recoudre plus sérieusement. C'est profond mais propre, ça devrait aller."

Il n'osait pas regarder l'homme qui venait de l'arracher à sa famille.

Avaran se laissa faire, observant le jeune homme d'un regard impassible. Il grimaça lorsqu'il serra le bandage autour de sa blessure, et leva les yeux au ciel.

" J'ai vu bien pire en ton absence. Ce n'est pas une morsure qui va m'impressionner. "

Comparé à ce qu'il avait subit depuis quelques mois, cette blessure semblait être une simple égratignure. Cependant, elle avait une certaine valeur, et Avaran se dit qu'il la ferait payer un jour à celui qui lui avait faite. Allen était pâle et semblait peu à son aise, ce qui intrigua le vampire.

" Tu est sûr que ça va ? " demanda t'il en haussant un sourcil.

La réponse serait sûrement non. Et si c'était oui ce serait un pur mensonge. Mais Avaran voulait être sûr qu'Allen faisait ça parce que son coeur et son esprit lui disaient.. Pas qu'il le faisait par contrainte.