HJ/ pioufff ! c'est plus long que je ne le pensais ! ^^"
comment trouves tu ça ? ça te va ? =)









"Les peuples d'Endora ne sont pas les bienvenus, ici."

Lili baissa la tête. Le souverain la détailla un instant, tandis que l'ancien semblait perdu dans la lecture d'un énorme ouvrage. A vrai dire, il ne semblait même pas avoir conscience de leur présence.

"Tu n'es pas naïade. Qui es-tu ?"

Toujours les mêmes questions. Et toujours, à son grand désespoir, la même réponse :

"Je ne sais pas."

Si elle n'était pas naïade alors...
Alors le reste de ses espoirs s'envolaient.
Mais pourtant...

"Pourtant, si je puis me permettre votre majesté, cette jeune femme a sans aucun doute une ascendance dans notre peuple !"

Lili regarda l'ancien avec surprise et espoir. Il avait toujours absorbé dans son livre, mais finalement suivait bel et bien la conversation !
Le roi lui fronçait les sourcils :

"C'est impossible, tout notre peuple est caché au sein des montagnes, sans jamais en sortir, depuis des siècles !"

"Vous oubliez une chose, majesté, le cas de damoiselle Annaël..."

Annaël... Oui, le vieil Elniang avait raison.
Le roi sembla se perdre dans une profonde méditation. L'ancien reprit alors à sa place les questions :

"Ce vampire qui vous accompagne... Vous êtes arrivés ensemble, n'est ce pas ?"

Lili hocha la tête.

"Les vampires ne respirent pas dans l'eau. Est-ce toi qui l'a amené ?"

Nouveau hochement de tête. Le roi avait brusquement relevé la tête, et ne la quittait pas des yeux :

"Comment ?"

"Je... souffle l'eau dans les poumons de la personne... et en gardant un contact physique avec elle, elle peut respirer sous l'eau."

Un long silence suivit, durant lequel le souverain et l'ancien échangeait de longs regards. Puis enfin, ce dernier demanda :

"Et peut-on savoir quel âge tu as jeune fille ?"

"On m'a trouvée près du fleuve il y a... dix-neuf ans."

Dix-neuf ans. Nouveau regard. Hochement de tête. Oui, cela correspondait. Le roi passa la main une main sur ses yeux, comme s'il en une seule seconde il venait de prendre cent ans d'âge :
La fille d'Annaël...

Mais, comme si rien ne pouvait le surprendre, ou plutôt même comme si tout cela l'amusait, le vieillard continua :

"Ce vampire..."

"Elvir."

Lili surprise de sa propre audace, rougit de honte. Mais l'ancien ne sembla pas s'en formaliser :

"Oui, Elvir... mais pour nous il est un vampire avant tout. Et, pour nous, les vampires signifient plus que la servitude : la mort."

"Non, il n'est pas comme ça..."

Cette fois, ce fut le roi qui la coupa :

"Vraiment ? Il ne t'as jamais mordue ?"

"Si mais..."

"Donc il l'a fait. N'a-t-il pas trouvé ton sang délicieusement sucré ?"

"Si mais..."

"Si délicieux, d'ailleurs, il s'est surement demandé où il pouvait en trouvé d'autres... d'autres comme toi."

Lili ne répondit rien, soudain figée.
Conduit moi jusqu'à ton peuple.
C'était ce qu'il lui avait demandé, une fois.

"Les vampires sont ici considérés comme des monstres assoiffés de sang !"

Cette fois Lili répondit avec désespoir...
Comme si elle cherchait à se convaincre elle-même.

"Non !!! Il n'est pas comme ça ! Il..."

"Il t’a mordue dans la cellule, est-ce bien ce que l'on rapporté ?"

"Majesté."

Le roi se tourna vers l'ancien. Quelques rides se plissèrent au coin de ses yeux alors qu'il souriait avec calme :

"Je suis désolé, mais permettez moi de remarquer que cette jeune femme semble vouloir ajouter quelque chose..."

Le roi regarda l'ancien avant de se tourner à nouveau vers Lili :

"Vous avez raison, veuillez me pardonner."

Lili piqua un fard, avant de prendre une inspiration pour affirmer, la voix légèrement tremblante :

"Il a pris mon sang parce que c'est moi qui le lui ai proposé..."

Elle sentait le regard du roi planté sur elle, et devinait le petit sourire de l'ancien à nouveau penché sur son livre.

"Vraiment ? Et pourquoi ferais-tu cela ? Pourquoi risquerais-tu ta vie pour sa... gourmandise ?"

"Parce qu'il... m'a sauvée à plusieurs reprises. Et... les fois il aurait pu me tuer, il ne l'a pas fait."

Lili se mordit la lèvre, avant de murmurer :

"Je lui fais confiance."

Ce n'était pas un fait. C'était une décision qu'elle venait de prendre.
Le roi se fit à nouveau silencieux. L'ancien lui semblait s'être à nouveau coupé de la conversation. Parce qu'il était temps de prendre une décision. Et que ce n'était pas à lui de le faire.
Mais au roi.
Mais comment savoir quelle était la bonne décision ? La plus prudente, la plus extrême, consistait à les éliminer tout les deux, et sur le champ. Solution qu'il avait déjà écartée en demandant leur enfermement, et en convoquant la jeune femme. Les laisser repartir ? Hors de question ! Mais les laisser vivre ici ?! La fille d'Annaël... passait encore, mais un vampire ?!
Après plusieurs minutes de silence, le roi se leva :

"Vous ne pourrez jamais sortir de cette grotte. Si vous le tentez, vous mourrez. Toi tu pourras aller et venir dans le village. Lui devra rester dans la cellule. S'il tente d'en sortir, il mourra."

Il posa son regard clair sur Lili :

"Puisque tu dis avoir confiance en lui, et lui offrir ton sang, tu pourvoira à ses besoins. S'il mord quelqu'un d'autre que toi, s'il a le moindre geste agressif envers l'un des nôtres, il mourra."

Il planta son regard dans le sien. Un regard dur. Le regard de quelqu'un qui, outre les questions de justice ou de vérité, est prêt à tout pour protéger son peuple. Le regard d'un roi.

"Si, à un moment ou à un autre, je considère que l'un de vous représente le moindre danger, il mourra."

Cette dernière phrase signa la fin de l'entrevue : le roi se leva, et quelqu'un alla reconduire Lili vers la cellule.

"Elvir !..."

Les gardes avaient donc sortis Lili de la cellule. Le vampire soupira de soulagement. Elle allait pouvoir repartir.
Mais rapidement, Elvir reporta son attention sur le garde. Il ne manifestait aucune attitude amicale à son égard. Une furieuse envie de le tuer s'empara du vampire, qui du pourtant se résigner avant même de pouvoir réfléchir à la manière de faire. En effet, d'autres gardes armés arrivèrent rapidement et le tinrent en respect.
Lorsque la grande majorité d'eux s'approcha de lui, Elvir grogna, libéra son aura et laissa apparaitre ses crocs. De plus, il se raidit et se grandit.
Que l'un d'entre eux ose ne serait-ce qu'avancer d'un pas et il était à terre. Que l'un d'entre eux ose seulement le toucher une nouvelle fois et il était mort.

Les gardes, loin d'être suicidaires, n'avancèrent pas. Mais ils ne reculèrent pas non plus.
Ils n'allaient tout de même pas laisser plus de place à un monstre ? Pourquoi leur Roi ne leur avait-il pas donner l'ordre de le tuer immédiatement ? Il était affaibli, cela aurait été bien plus simple pour leur peuple.
Bien moins dangereux. Les jeunes elfes des eaux n'étaient plus en sécurité avec un vampire dans leur cité. Il fallait le tuer.

Elvir abandonna son attitude menaçante lorsqu'il aperçut la jeune naïade.
Quoi ?! Pourquoi la ramenait-on ici ? Ils ne l'avaient pas laissé partir ? Pourquoi ?!
POURQUOI ??
Le vampire lança un regard mauvais aux gardes qui se retiraient puis il se tourna vers la jeune femme.

"Que se passe t-il ? Pourquoi es-tu encore ici ? Ils ne t'ont pas libérés ? Pourquoi ?"

Se rendant compte que le ton avec lequel il parlait était un peu brusque, le vampire se reprit, avec une intonation plus douce cette fois :

"Pardon ... J'avais pensé que tu pourrais t'enfuir s'ils te croyaient en danger avec moi ..."

Mais apparemment cela n'était pas le cas. Il avait échoué. Et maintenant, elle était en danger à cause de lui ...
Le vampire alla s'asseoir dans un coin de la cellule et appuya sa tête contre le mur. Il fallait qu'il sorte d'ici.
Mais comment ?
A la nage ? Cela lui paraissait impossible, les elfes des eaux nageraient surement plus vite que Lili ... A condition qu'elle l'abandonne et s'enfuit seule.

#Où êtes-vous ?#

Vása commençait à s'inquiéter. Elvir lui parlait lorsqu'il s'éloignait trop. Mais le Loup n'avait pas eu de ses nouvelles depuis plusieurs heures. Que se passait-il ?

#C'est trop long à expliquer. Écoute-moi : tu ne pourras pas nous rejoindre, l'entrée est trop éloignée. Cherche un endroit, une grotte identique à celle-là, avec un lac. Si tu le peux, vérifie que le lac ait des galeries souterraines. J'ignore comment on peut sortir d'ici, mais ils ont parlé d'un ancien tunnel. Il doit donc y en avoir un plus récent.#

#Je ne comprends pas, où es-tu ?#

#Chez un peuple oublié, disparu, effacé de la mémoire des Endoriens, appelle-le comme tu le souhaites.#

#Mais ...#

#Va maintenant !#

Le Loup acquiesça malgré sa réticence. Il voulait garder le contact avec le vampire, il ne voulait pas perdre son compagnon, mais s'il avait une chance de le retrouver, il le ferait. Il fallait donc chercher un lac ...
Vása partit au petit trot. Il avait du boulot ...


HJ/ Ça te va ? J'ai peut-être bugué sur certains trucs, je sais pas trop ^^"

Lili fut soulager de confirmer qu'elle avait bien compris les intentions d'Elvir : il espérait qu'elle soit libérée. Malheureusement...

"Ils ne laisseront aucun de nous sortir hors de la grotte. Et vous ne pourrez pas sortir de la cellule."

Elle lui répéta les mots du souverain, n'hésitant légèrement qu'à la fin :

"Et... je serai la seule à... vous procurer... ce dont vous aurez besoin."

Dont le sang. Lili se mordit la lèvre : pouvait-elle suffire au vampire, sans que la santé de l'un d'eux doive en souffrir ? Elle n'en savait rien. Ils verraient bien.
Revenant à ce qu'Elvir avait dit un peu plus tôt, elle ajouta :

"Et puis, ce n'est pas votre faute, c'est plutôt moi qui nous ai amenés ici... et que vous restez enfermé... Donc si vous avez besoin de quelque chose, il faut me le demander."

Elle rougit, bafouilla :

"Enfin je... ferai tout mon possible pour que..."

Ne sachant pas quoi ajouter, elle se tut, et resta plantée là, debout devant lui, et sans oser le regarder.

Au fur et à mesure que Lili lui répétait ce que le Roi lui avait dit, le visage du vampire s'assombrit. Ils ne pouvaient pas sortir ... Et Lili était condamnée à lui verser son sang pendant leur captivité.
Si le souverain était réellement sage, n'aurait-il pas compris que cela représentait un grand risque pour elle ? Comment pouvait-il tolérer cela ? A moins qu'il ne veuille se débarrasser d'elle ?

"Enfin je... ferai tout mon possible pour que..."

Elvir attendit une suite, mais seul le silence compléta la phrase de la naïade. Lentement, le vampire se releva. Il regarda Lili un instant, puis la prit dans ses bras.
Une main lui enserrant la taille, l'autre doucement posée sur sa tête, il lui ôtait tout échappatoire. Cependant, il ne forçait pas, et si elle désirait se dégager de son étreinte elle le pourrait aisément.

"Je refuse." Murmura t-il dans un souffle.

Elvir s'écarta légèrement, remit ses bras à ses côtés et regarda la jeune femme.

"Tu te rends compte de ce que cela veut dire ? Je ne te laisserai pas faire."

Qu'importe le moyen qu'il devait employer, il ne permettrait pas à Lili de lui donner son sang. Pour combien de temps seraient-ils enfermés ? Elle voulait l'aider, cela partait d'une bonne volonté, mais Elvir refusait catégoriquement. Il était hors de question qu'elle perde plus de sang pour lui.
Aussi sucré soit-il ...

Lili se crispa mais ne se dégagea pas quand Elvir la prit dans ses bras.

"Je refuse."

Elle se mordit la lèvre, ne répondit pas. Pourquoi refuser ? Préférait-il mourir dans cette cellule plutôt que de boire son sang ?! Pourquoi ?! Il l'avait pourtant trouvé bon, non ? Il ne venait même pas à l'esprit de la jeune femme qu'il puisse faire cela pour elle : s'il refusait, c'était certainement que quelque chose lui déplaisait, non ?
Alors sans ajouter un mot ni croiser son regard, elle quitta la cellule, et les gardes refermèrent soigneusement derrière elle.

Elle revint un peu plus tard avec de l'eau et trois couvertures. Le roi avait demandé de la fournir lorsqu'elle demandait, et on lui avait donné cela de mauvaise grâce. Mais c'était déjà ça.

Il n'y avait pas de nuit ni de jour dans la grotte. Parfois, la naiade avait bien l'impression que la luminosité, si étrange dans sa clarté bleuté et son origine diffuse, diminuait légèrement, mais elle ne savait dire si cela était son imagination ou non... Alors quand elle était fatiguée, elle dormait dans la cellule. Le reste du temps, elle restait souvent assise dans un coin.
Et puis, petit à petit, elle se risqua dans le vilage. Il avait dit qu'elle avait le droit non ?

Au début, on la regardait de travers, comme 'celle de l'extérieur qui était arrivée avec le vampire'. Et Lili rasait les mur. Et puis, quelques enfants curieux l'approchèrent. Lui firent visiter. Elle nageait souvent dans les eaux claires du lac, avant que les gardes, suspicieux, ne la fasse revenir. Alors elle retournait dans la cellule pour raconter avec timidité ce qu'elle avait vu pendant la 'journée'.
Elle s'inquiétait pour le vampire : ne devenait-on pas fou à rester ainsi enfermé ?

Mais surtout...
Comme Lili, les naiades mangeaient rarement. Ils se procuraient des algues dans des grottes voisines, et parfois quelques poissons... mais tellement rares ! Quelques bouchées de viade les rassasiait pour presque un mois ! Lorsque Lili en avait rapporté un entier dans la cellule, on avait chuchoté sur son passage.
Mais, les jours passants, son inquiétude pour Elvir commençait à la ronger : cela ne pouvait suffire, elle le savait. Il avait l'air si fatigué...
Mais il lui avait dit avant qu'il ne voulait pas de son sang, et il n'avait rien redit depuis. Lili n'avait pas osé aborder à nouveau le sujet.

Elle revenait d'une de ces sortie lorsqu'enfin elle demanda d'une petite voix, débout au milieu de la petite pièce, le regard tourné vers le sol :

"Elvir... êtes-vous sûr que... vous n'avez pas besoin de sang ?"

Qu'il lui réponde dans ce sens, elle ne le croirait pas !

Les jours passèrent, se suivirent et se ressemblèrent. Le vampire était consigné dans la cellule et au fil des jours, Lili commença à s'aventurer dans le village. Quand la jeune femme sortait, Elvir s'enveloppait dans la couverture qu'elle lui avait ramené et attendait qu'elle revienne et lui raconte ce qu'il se passait dehors.
Mais plus le temps passait, plus le vampire s'affaiblissait. Le peu de nourriture et le manque de sang l'empêchait de penser correctement.

"Elvir ... êtes-vous sûr que ... vous n'avez pas besoin de sang ?"

Avait-il l'air si faible que cela ?
Elvir secoua la tête en signe de négation. Pourtant, il se redressa doucement et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme. Lentement, il approcha sa tête du cou de la naïade et laissa l'odeur de la jeune femme l'envouter. Mais avant qu'il ne la morde, il se jeta en arrière et recula encore de quelques pas.

"Non ! Pas besoin !"

Il pouvait parfaitement se passer de sang, il n'en avait pas besoin !
Il n'était pas dépendant.
Il pouvait s'en passer !

HJ/ j'allais poster hier soir quand mon ordi à bugué TT-TT



Pas besoin ?! A en juger par sa réaction précédente, ce n'était pas le cas ! Lili était persuadée qu'il allait la mordre, et pourtant... pourquoi être aussi borné ?! N'était-ce pas normal pour un vampire d'avoir besoin de sang ? Pourquoi ne voulait-il pas du sien ? Elle était la seule ici qui pouvait le nourrir !
Ou alors...
Lili se mordit la lèvre et regarda autour d'elle. Ici, une lame qu'elle avait apportée pour divers besoins. La jeune femme s'en empara et, avant qu'il ne puisse l'en empêcher, s'entailla le cou. Comme la fois sur la plage.
La main qu'elle avait posée sur la blessure s'en écarta rouge du liquide précieux. Lili leva son regard clair et rempli d'inquiétude sur celui, couleur sang, d'Elvir :

"Et maintenant ?"

Maintenant, s'il n'était pas près à la mordre, pourrait-il boire le sang qui coulait de la plaie ?

Elvir suivit le regard de la naïade. Non ... Elle n'allait quand même pas ... ?!
Avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, Lili s'était entaillé le cou, libérant son sang et laissant échapper son odeur irrésistible.
La main encore en l'air, le corps légèrement penché en avant, le vampire regarda la jeune femme sans bouger.

"Et maintenant ?"

Elvir regarda le sang couler lentement de la main de Lili, puis il regarda son entaille. Elle n'avait pas l'air profonde mais le précieux liquide s'échappait en abondance.
Le vampire s'approcha de la jeune femme, prit sa main ensanglantée dans la sienne, posa son autre main derrière la tête de la naïade et plaça sa bouche contre la plaie. Il but lentement, s'assurant qu'il n'enlevait pas trop de sang à Lili, puis lorsqu'il eut fini il s'écarta, se pencha en avant et déposa un baiser sur la main de la naïade.

"Je te remercie." Fit-il en se relevant.

Il observa sa main qui avait désormais la même teinte que celle de Lili et continua :

"Mais s'il te plait ne refais plus cela. C'est généreux de ta part mais tu pourrais te blesser sérieusement à force de te couper sans faire attention. Je peux te mordre si j'ai vraiment besoin de sang."

Ah mais elle ne savait pas ! La dernière fois, il lui avait dit qu'elle deviendrait vampire. Peut-être était-ce pour cela qu'elle se coupait elle-même.
Détournant le regard, il lui expliqua :

"Je ne peux plus transformer les autres en vampire."

Alors ...

"S'il te plait, ne refais plus cela."

Lentement, Elvir retourna s'asseoir contre le mur et observa sa main. Le sang commençait déjà à sécher.

"Tu crois qu'on pourra sortir d'ici un jour ?"

Vása commençait à lui manquer, et ce bien plus qu'il ne voulait l'admettre.
Mais pire que tout, c'était l'immobilité qui lui pesait. Il ne pouvait sortir de sa cellule, et il commençait franchement à s'ennuyer. Sans parler de la faim qui lui tiraillait le ventre ...

Il avait bu son sang, l'étrange sensation accompagnant la chaleur du vapire dans son cou. Lili n'avait plus peur. Elle avait confiance : il prendrait juste le nécessaire.
Seulement, un geste du vampire la troubla légèrement : un baiser ? Dans sa main ? Pourquoi ? Pas pour récupérer le liquide non... alors pourquoi ?


"Je peux te mordre si j'ai vraiment besoin de sang."

Lili fronça les sourcils avec un air désolé :

"Ce n'est pas vrai, vous avez dit que vous n'en vouliez pas alors que..."

Elle se tut soudain : allait-il penser qu'elle le traitait de menteur ?! La jeune femme se mordit la lèvre.

"Et puis, ce n'est pas grave, je cicatrise vite..."

"Je ne peux plus transformer les autres en vampires."

Elle redressa la tête, surprise. Pourtant, cela expliquait qu'il ait pu la mordre quelques jours avant sans que cela ne lui fasse rien. Lili se sentit rassurée, et un peu honteuse de ce sentiment.

"S'il te plait, ne refais plus cela."

Lili ne répondit rien : surement cela dépendrait-il de lui.

"Tu crois qu'on pourra sortir d'ici un jour ?"

Le changement de sujet la perdit quelques secondes, avant qu'elle ne rebaisse la tête.
Sortir ?
Vous ne pourrez jamais sortir de cette grotte. Si vous le tentez, vous mourrez.

"Ils... ne nous laisseront pas sortir."

Lili y avait déjà penser. Sortir. Sans leur autorisation. Mais s'ils voulaient alors les tuer... alors cela serait facile, poiur eux. La seule sortie qu'ils connaissaient étaient celle de "l'ancien tunel". Si Lili, en plus de s'enfuir elle même, devait tirer Elvir... alors les rattrapper serait un jeu d'enfant. Les éliminer aussi.
Elle devait trouver un autre moyen de sortir, ou gagner leur confiance.

Mais chaque fois que Lili s'éloignait un peu trop, les regards la remettaient à l'ordre. Impossible de sortir de leur champ de vision plus de quelques secondes. Impossible de visiter les immenses et inombrables grootes et galeries qui parcourraient les montagnes, qu'elles soient immergées ou émergées.
Alors elle tournait dans le village avant de revenir dans la cellule. Là, elle s'assayait contre le mur, et regardait elvir.
Lui demanderait-il vraiment lorsqu'il aurait besoin de sang ? Ou ferait-il une nouvelle fois semblant de rien ?

Un jour, elle prit son courage à deux mains et demanda à voir le roi. On la pria de repartir. Mais, le landemain, un garde vint la chercher. Et une fois devant le monarche, Lili se trouva bien bête : elle ne savait pas quoi dire.
Il la détailla en silence. Elle grada la tête baisser.

"Y-a-t-il un problème ?"

Lili secoua la tête avant de finalement la hocher :

"Va-t-il... vraiment... rester enfermé tout le temps ?"

Le roi haussa un sourcil, resta silencieux quelques instants avant de répondre :

"Tant que je l'aurais décidé."

"Mais..."

Sous le regard perçant de l'être magnifique, elle rougit et se tut à nouveau.
On la fit sortir. Et, deux jours plus tard, un garde entra à nouveau dans la cellule. Lili s'était levée.
Mais c'est à Elvir qu'on fit signe de sortir.

"Ils ... ne nous laisseront pas sortir."

Lorsqu'il entendit ces paroles, le vampire fronça les sourcils et ferma son poing. Il était hors de question qu'il reste enfermé ici plus longtemps. Il ne le supportait plus. Il fallait qu'il sorte.
Il DEVAIT sortir !

Mais il ne pouvait rien faire.
Les regards des gardes se faisait mauvais chaque fois qu'ils le voyaient et haineux quand Lili sortait. Elvir fut tenté plusieurs fois de sauter sur l'un d'eux et de le mettre en pièces. Mais à chaque fois, il renonçait rapidement à l'idée.
Premièrement parce qu'il était affaibli par le manque de nourriture et de sang.
Deuxièmement parce que le Roi pouvait sans aucun problème ordonner sa mort.
Et troisièmement, parce qu'il paraissait évident que ce peuple obéirait avec joie.

Le temps passa donc lentement.
Le vampire restait assis, adossé au mur et observait le peuple naïade derrière ses barreaux. Par moment, quelques jeunes naïades s'approchaient et le détaillait comme une bête curieuse, mais les gardes les faisaient filer rapidement. Il ne leur servirait à rien d'observer un monstre.

Le temps passa.
Elvir commençait sérieusement à s'énerver. Il ne regardait plus Lili depuis un moment. Un simple regard vers elle le ferait surement basculer dans la folie pure. Un seul regard et il ne pourrait certainement pas se contrôler ... Voila pourquoi il ne lui avait rien demandé depuis la dernière fois.
Il avait peur.

Puis, après un nouveau jour où rien ne se passa, il y eut de l'agitation devant leur cellule. Elvir regarda le souverain discuter avec la jeune femme puis il repartit. Deux jours plus tard, un garde entra dans la cellule. Le vampire regarda Lili se lever, mais il eut un moment de flottement quand il comprit que c'était lui qui devait bouger.
Elvir se leva et s'étira avant sortir de la cellule derrière le garde et de le laisser le mener dans de nombreux couloirs.
Où allait-il ?
Où l'emmenait-il ?

Le garde arriva rapidement devant une salle. Il frappa à la porte et attendit qu'un autre garde, à l'intérieur, lui ouvre. Puis il entra, avança jusqu'au monarque, mit un genou en terre, se releva lorsque son souverain le lui autorisa puis s'écarta pour faire avancer Elvir. Celui-ci avança, mais ne s'inclina pas devant le Roi. Il attendit, droit et fier qu'il lui explique la raison de sa présence ici.

"La jeune naïade qui t'accompagne semble t'apprécier."

Le vampire haussa les sourcils.
Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire qu'elle l'apprécie ?
...
Elle l'appréciait ?
Non, il devait se tromper.

"Mes gardes t'ont observé. Tu sais te contrôler, tu n'as pris le sang de la jeune femme que lorsqu'elle s'est blessée. Mais tu n'as pas recommencé depuis. Va-tu devenir un monstre assoiffé de sang, ou pourras-tu rester tranquille malgré tout ?"

"Je ne comprends pas ..."

Il avait peur de ne pas comprendre. Que lui voulait le Roi exactement ?

"Vampire, je veux ce qu'il y a de mieux pour mon peuple. Serais-tu capable de te contrôler si tu pouvais sortir et te balader dans notre cité ?"

Elvir baissa les yeux et chercha quelque chose à répondre. Mais il ne savait pas quoi dire.
S'il était honnête, comment réagirait le Roi ? Quant à mentir ... Il ne voyait pas en quoi il pouvait mentir.
Le silence qu'il laissa eut tôt fait de répondre à sa place.

"Bien, je voulais t'accorder une journée mais je suppose que ce serait une erreur de ma part."

"L'erreur, vous la faites en me gardant ici."

Le monarque fronça les sourcils.

"Comment cela ?"

"Tant que je serais ici je serais une menace pour vous.

"Certes, mais je ne peux vous laisser partir. Personne ne doit savoir où nous vivons. Personne ne doit connaitre notre secret. Notre peuple a été bien trop malmené pour pouvoir supporter cela une nouvelle fois."

"Et si nous ne disons rien ?"

L'idée avait été instantanée. Cela paraissait évident non ? S'ils ne disaient rien, ils pouvaient partir.

"Comment pourrais-je être certain que tu ne bluffe pas ? Tu pourrais parfaitement sortir et raconter à tout ceux que tu croiseras notre existence ... A condition que tu ne les tue pas avant."

Elvir fronça les sourcils.
Passait-il encore pour un monstre ? Alors qu'il lui avait dit lui-même qu'il savait se contrôler ?

"Mais ... !"

"Suffit vampire ! Tu devrais déjà m'être reconnaissant de t'avoir laissé en vie jusque là."

Et sans une parole de plus il fit signe de remmener le vampire dans sa cellule.
Celui-ci retourna dans son coin et replia les genoux contre son torse, fulminant intérieurement.
Ce Roi ... quelle tête de mule !!!

Le roi claqua sèchement la langue, irrité :

"Je lui donne une chance, et il avoue lui même être une menace... Souhaite-t-il mourir ?!"

"Je suppose que ces quelques temps enfermés ne l'ont pas rendu de bonne humeur..."

"Elniang, la moitié du peuple veut le tuer sur le champ, et tous sont terrorisés. Je pense qu'il est assez intelligent pour comprendre qu'il a de la chance d'être encore en vie !"

Et après, il lui disait qu'il faisait une erreur !!
L'ancien hocha la tête. Oui.
La peur. Qu'ils masquaient tous sous la haine.
Lui n'avait pas vraiment peur du vampire. Peut être parce qu'il n'avait plus peur de la mort. Ou juste un sixième sens ?
Le roi lui, la maitrisait parfaitement. Jamais elle ne l'inclinerait à une quelconque action précipitée. Leur souverain croyait en la justice. Les histoires de monstres, il les jugerait en même temps que la créature arrivée chez eux.
Pour leur malheur ou pour le sien.

Les gardes sortis, le roi se frotta les yeux. Ne restait plus dans la grande salle que le vieux conseiller à côté de lui.

"Elniang, que puis-je faire de lui ? La jeune fille... Lilinaö... elle a raison : je ne peux pas le garder enfermé pour toujours. Tôt ou tard, je vais devoir prendre une décision."

L'ancien hocha à nouveau la tête. Il était habitué aux réfléxions à voix haute du roi.

"Une menace... Si je ne le condamne pas, le peuple finira par le faire. Alors il sera tué. Sous mon ordre."

Parce qu'il était la voix du peuple.
Le roi se tut. Il resta pensif longtemps, immobile. avec ses longs cheveux d'argent, ses yeux clairs dans le vide et sa toge de voile blanc, il ressemblait à une statue de cristal.
Sortir.
Plus encore, partir.
Ni le premier, encore moins le deuxième.
Déraisonnable.
Dangereux.

"Je ne peux me fier à un simple jugement. Encore moins une simple promesse de sa part, qu'il pourrait briser à tout moment."

Elniang répondit au murmure sans relever le visage de son livre :

"Certains mots ont plus de pouvoir qu'on ne le pense, majestée."

Le roi le regarda :

"Vous parlez une nouvelle fois par énigme, Elniang. Je suis la parole du peuple, et je sais combien les mots sont puissants. Mais je doute que vous paliez de cela..."

Il avait tourné toute son attention vers le vieillard :

"Vous savez que la magie n'est pas mon domaine, sauriez vous donc quelque chose que j'ignore ?"

L'ancien tourna la page de son ouvrage avant de répondre d'une voix lente :

"Les mots sont vecteur de magie, majestée, vous le savez. Si vous trouvez les bons, alors l'ancien serment ne peut être brisé."

"L'ancien serment ?"

Elniang hocha distraitement la tête, toujours plongé dans son ouvrage.

"Serait-il possible alors de lui faire garder parole ?"

Le vieillard releva ses yeux transparents sur son souverain pour répondre d'une voix neutre :

"L'ancien serment provoque la mort instantannée de celui qui tente de le briser."

"Est-ce réalisable ?"

"Il demande deux personnes. Une qui le prononce, et une autre qui le reçoit et le lie."

"En êtes vous capable ?"

L'ancien garda le silence un instant avant de répondre :

"Certainement."

"Y a-t-il un danger ?"

Elniang, se replongeant dans son ouvrage, répondit :

"C'est une forme ancienne de magie, votre majestée. Mais comme toute magie, elle peut être contrée, détournée, voire se retourner contre celui qui tente de l'utiliser."

Regard.
"Qui plus est, il s'agit d'une magie des mots... et vous savez combien les mots sont puissants."

Le roi médita longtemps. Cela pouvait-il marcher ?
Mais le soir, il n'avait toujours pas de réponse.
Il soupira, soudain las.


***



Lili s'approcha doucement du vampire. Il était revenu, de méchante humeur apparement.

"Elvir, allez vous bien ?"

Elle baissa la tête, se mordit la lèvre avant de demander :

"Etait-ce le roi ? Que s'est-il passé ?"

"Elvir, allez vous bien ?"

Le vampire redressa la tête, surpris. Il ne l'avait pas entendu approcher. Détournant le regard il répondit, d'une voix plus faible que d'habitude.

"J'ai connu des jours meilleurs."

Il ne voulait pas la mordre, il voulait se convaincre qu'il pouvait se passer de sang, mais son corps réclamait sa dose.
Retournant lentement la tête vers la naïade, il demanda :

"Ton sang. S'il te plait."

Doucement, le vampire s'approcha et mordit Lili, puis il posa ses lèvres contre le cou de la jeune femme et aspira.
Lorsqu'il commença à se sentir mieux, il s'écarta.

"Merci."

Puis, il répondit aux questions précédemment posées par la naïade. Il lui raconta tout ce que le souverain lui avait dit, sans omettre aucun détails.
Arrivé à la fin de son récit, il soupira.

"Je ne vois pas comment nous pourrons sortir d'ici."

Il se redressa et commença à faire les cent pas.

"Je pourrai tenter une attaque directe, mais cela reviendrait à un suicide. Je ne suis pas fou, ils ont une véritable force."

Elvir se tourna vers la jeune femme.

"Il faut à tout prix convaincre le Roi."

Elvir demandait son sang. Lili fut à la fois surprise et soulagée. Elle fit le dernier pas qui les séparait et pencha son visage sur le côté pour dégager sa nuque. Comme d'habitude, il ne lui prit que le strict minimum. Elle essuya les quelques gouttes qui perlaient encore d'un revers de main, reportant son attention sur le récit du vampire.
Au moins n'avait-il pas l'intention de se sucider !
Mais convaincre le roi... Comment ? Lili restait pensive en sortant de la cellule pour aller faire un tour dans le village. Comment lui donner une preuve de leur bonne fois ? Car c'était cela, le roi demandait des preuves. Des preuves qu'il n'y avait aucun danger à les laisser partir. Et une parole n'est pas une preuve.

Elle s'était assise sur un petit muret de pierre, le regard dans le vague. Des jeunes filles se coiffaient de l'autre côté du chemain, transformant leurs chevelures en sculptures plus délicates et plus belles les unes que les autres.

"Tu veux que je fasse tes cheveux ?"

Lili posa son regard transparent sur celui, timide, de la petite fille. La plus jeune du groupe surement, et ses ainées la regardaient d'un air inquiet. Quel age avait-elle ? Huit ans ? Lili eut un léger sourire :

"Si tu veux."

Déjà la petite était passée derrière elle, grimpée sur le muret, et passait ses mains dans ses cheveux liquides.

"Je m'apelle Noa. Et toi ?"

"Lili."

Mais au bout de longues minutes de concentration intense, la petite s'avoua vaincue :

"Je n'y arrive pas ! Ils glissent !"

Lili le savait. Mais néanmoins, elle s'étonna d'une chose : avec toutes les similitudes avec ces personnes, elle pensait que ses cheveux auraient cette même étrangeté que les leurs ! Apparement non...

"Je vais chercher ma soeur !"

Et Noa courrut vers une des jeune fille qui les surveillait du coin de l'oeil depuis le début. Celle ci hésita longuement avant de finalement céder à sa soeur qui la tirait pas le bras et de s'approcher :

"Elle veut que je fasse tes cheveux..."

Lili hocha la tête. La jeune fille se mit derrière elle et, comme sa petite soeur avant elle, commença à coiffer ses cheveux :

"Ils sont si lisses, si doux et si légers ! Encore plus que ceux de Hellena !"

"Et même plus que ceux du roi !!"

"Noa ! Il ne faut pas dire ça, tu ne sais pas !"

"Mais on dit que c'est parce que personne n'y arrive qu'il ne s'attache jamais les cheveux !"

Lili écoutait les deux soeurs parler sans rien dire. Elle sentait l'ainée se détendre petit à petit, et elle même ferma les yeux.
Sa mère la coiffait autrefois. Oh, pas pour défaire les noeuds, puisque qu'il n'y en avait jamais ! Mais simplement pour profiter de ce moment intime et agréable pour elles-deux...



Elle crut qu'elle s'était endormie lorsqu'enfin, elle entendit :

"Voilà ! J'ai eu du mal, et je crois que je ne peux pas faire mieux... J'ai aussi peur que si tu bouges, tout tombe... mais regarde, c'est joli !"

Elle plaça un petit miroir de pierre polie devant Lili qui, muette d'étonnement, y observa son reflet.
Mais était-ce bien elle ?
Sa coiffure, refletant la difficulté que sa réalisatrice avait eu, était moins complexe que celles des autres jeune fille. Sa chevelure était parcourrue de petites tresses, qui ajoutaient encore aux reflets déjà étranges des nuances hypnotiques. Les mèches étaient ensuite remontées au dessus de sa nuque, fixées par de petites pinces invisibles en un ballet tournoyant.
Lili ne s'était jamais vue coiffée. Ses cheveux relevés mettaient en valeur la ligne délicate de son visage, ses grands yeux clairs aux longs cils blancs, son cou gracile et ses épaules minces... Cela la vieillissait un peu, aussi. Ou peut être plutôt, cela lui rendait son age. Lili n'était plus une enfant depuis longtemps. Et ainsi, elle ressemblait à une femme.
Sans parvenir à s'y identifier, Lili trouva que cette personne dans le miroir était très belle.

"Tu es magnifique !!"

C'était Noa qui avait semblait lire ses pensées. Lili quitta enfin le miroir des yeux pour lui offrir un de ses rares sourires :

"Non, c'est ta soeur qui est très douée..."

Lili prit congé des deux soeurs pour continuer à errer lentement dans le village. Ne pas sentir ses cheveux dans son dos lui semblait étrange... Mais hors de question de ruiner ce qu'avait fait cette jeune fille ! Lili faisait donc attention à ne pas abimer le fragile chef d'oeuvre, marchant pour une fois la tête droite et non tournée vers le sol...
Seulement, elle avait l'impression que les regards la dévisageaient encore plus que d'habitude... Mais était-ce qu'une impression ? Lili était bien plus habituée aux regards dédaigneux qu'à ceux surpris et gourmands des hommes et ceux jaloux des femmes !
Encore plus mal à l'aise que d'habitude, la naiade hata le pas vers la cellule.

Elle y retrouva bien sûr Elvir, mais avait qu'elle ait pu dire quoique ce soit, un garde arriva pour les emmener, tout deux cette fois, devant le roi.



HJ/ Allez hop ! Un petit post pour rien ! xD
Et bien sûr je te laisse le plus dur : la suite... =P
...
...
bon mais si vraiment t'as rien je peux essayer de continuer ^^"
quoique je n'ai pas trop d'idée non plus... le faire aborder la possibilité de l'ancien serment peut être ?

Pendant que Lili était partie faire un tour, le vampire réfléchit à la façon dont le roi pourrait accepter de les libérer.
Malheureusement, lorsque la jeune femme revint, il n'avait toujours pas trouvé de solution. Elvir se releva lorsque le garde arriva ... et resta bloqué à la vue de la naïade. Sa nouvelle coiffure la changeait. Elle était superbe.
Lili était superbe.

Elvir se reprit rapidement lorsqu'il se rendit compte du regard venimeux que lui lançait le garde. Le trio se mit ensuite en route, et ils arrivèrent rapidement devant le roi.
Inconsciemment, le vampire se redressa et carra les épaules. Le roi ne voulait pas les laisser partir. Pourquoi les appelait-il tout à coup ? Pour Elvir, c'était évident. Il allait les éliminer ici et maintenant.
Soit. Mais le vampire vendrait chèrement sa peau.

"Lilinäo, vampire, j'ai pris une décision."

Elvir fronça légèrement les sourcils et se raidit. Il jeta un coup d’œil aux gardes et estima ses chances de s'en sortir indemne.
Elles étaient proches de zéro ...

"Je vais vous rendre votre liberté."

C'était une ruse ? Pour qu'ils baissent leur garde avant que les autres ne les attaquent ?

"Mais avant cela, vous allez devoir prêter serment. Je ne peux vous relâcher sans être sur que vous ne trahirez pas notre secret au monde extérieur."

Le conseiller du roi s'avança, un livre à la main, pendant que le vampire cherchait l'astuce. Puis, le monarque reprit la parole.

"Lilinäo, veuillez vous avancer. Nous allons commencer par vous."





HJ/ J'avoue, c'est lâche, mais là je rame comme pas possible ^^"
Tu va trouver un truc ou je continue ?

Lili sursauta.
Un serment ?! Quel genre de serment ? En quoi cela garantissait-il leur parole ?
La jeune lança un regard inquiet au roi, au conseiller, puis à Elvir, à la recherche dans ses yeux rouges d'un peu de force. Puis elle s'avança, et le conseiller vint se placer devant elle. Il semblait toujours plongé dans son livre, marmonant de façon incompréhensible. Puis, soudain, il leva les yeux sur elle et planta son regard dans le sien. D'une voix étonnement ferme il dit alors :

"Ce serment, récité en toute conscience, vous liera pour toujours à votre parole. Le rompre signifie votre mort."

Le roi continua :

"Si vous jurez à travers ce serment de ne jamais révéler quoi que ce soit qui puisse nuire à notre peuple, alors nous vous laisserons partir."

Le conseiller n'avait pas cillé :

"Lilinaö, fille d'Annaëlle, acceptez vous de prêter serment ?"

Il gardait ses yeux fixés dans les siens, et Lili ne pouvait s'en libérer. Au bout d'un silence tendu, elle finit par ocher la tête. Mais cela ne suffisait pas, et le conseiller répéta :

"Acceptez vous ?"

"Oui..."

Le murmure sembla cette fois lui convenir, et il replonga dans le livre. Lili se mordit la lèvre. Elle n'osait plus regarder personne, pas même Elvir. Encore moins Elvir. Que ferait-elle si lui refusait ? Mais n'était-ce pas cela leur seule chance de sortir d'ici ? Elle... Elle pouvait au pire vivre ici, mais lui ?
L'ancien capta à nouveau son attention en tendant la main vers elle, tenant toujours de l'autre le vieil ouvrage. Incertaine, la jeune femme lui donna la sienne. Il la prit et commença à tracer des signe sur sa peau, du bout du doigt, dans sa paume, avant de remonter le long du poignet, jusqu'au coude. Sans cesser de marmoner. Lili avait des frissons.

"Répétez après moi, mot pour mot. Surtout, ne vous trompez pas. Parlez d'une voix claire et bien articulée. Sans baigaiment, silence, hésitation ou répétition."

Le pouvoir des mots et puissant. Il préférait ne pas imaginer ce qu'il se passerait s'ils se trompaient en répétant. Ou si lui même avait fait une erreur...
Dès que le roi l'avait averti de sa décision, l'ancien avait travaillé le serment. Ces quelques phrases aux pouvoirs mortels. Il avait étudié chaque tournure, chaque mot. Il avait passé des nuits dessus. Il avait relu des dizaines d'ouvrages pour en être sûr. S'il se trompait... ces jeunes pouraient mourir en parlant d'un lac quelconque. Ou alors, le serment ne couvrirait pas tout leur secret, et une partie pourrait être révélée. Ou alors, les conséquences seraient plus graves encore.
Mais il avait tout revu, des centaines de fois. A l'image des scientifiques faisant et refaisant leurs calculs. Il avait effacé toute trace d'erreur, la moindre suspission, le moindre doute.

Avec attention, Lili répéta les paroles de l'ancien, sous le regard attentif du roi. L'air autour d'eux semblait crépiter, et la naiade sentait la magie passer dans les doigts du conseiller, comme lorsqu'elle permettait à quelqu'un de respirer sous l'eau. Mais là, il ne s'agissait pas d'une magie des éléments. Même ignorante en la matière, elle pouvait sentir l'énergie, la puissance de cette magie perdue.
Le danger.
Les lignes invisibles qu'il avait tracées se mirent à briller, doucement d'abord, puis plus fort, en arabesques argentées sur sa peau bleutée. Elles s'allongèrent vers son épaule, son cou, comme une plante grimpante poussant soudain sur son corps. Lili empêcha sa voix de trembler et continua de répéter, le regard effrayé. Les lignes s'enroulaient autour de ses chevilles, sur sa poitrine, suivaient la ligne de sa machoire...
Puis, enfin, le conseiller lui fit signe de se taire. Il finit quelques mots et traça un nouveau signe, sur le dos de sa main cette fois. Les arabesques s'effacèrent, comme si elles s'enfonçaient dans sa peau.

Un instant immobile, le conseiller recula ensuite d'un pas avant de faire un signe de tête vers le roi. Lili sentit ses jambes se dérober sous elle et tomba sur le sol. Elle tremblait.
Elle ne doutait pas une seule seconde de cette magie pouvait la tuer. Comme l'ancien faisait-il pour ne pas paraitre affecté du tout ? Elle devinait que lancer ce... sort, n'était pas moins éprouvant. Et il comptait le faire une deuxième fois avec Elvir ?! La jeune femme se dit qu'il devait être bien plus puissant qu'il ne le paraissait... et elle comprenait mieux à présent la crainte et le respect qu'elle avait devinés autour de lui les jours précédents.

Après un silence, le roi reprit la parole :

"Elvir, veuillez vous avancer."

L'ancien récita alors une deuxième fois :

"Ce serment, récité en toute conscience, vous liera pour toujours à votre parole. Le rompre signifie votre mort. Elvir Aÿmar, acceptez vous de prêter serment ?"

Comme avec Lili avant lui, l'ancien avait plongé son regard dans celui du vampire. Inébranlable.






HJ/ je te laisse continuer ?
et que dis-tu d'arabesques rouges pour elvir ? \o/
(encore une fois, beaucoup de blabla qui sert à rien, mais bon, comme tu l'as dit tout à l'heure, l'essenciel est de s'amuser ! xD)

Elvir regarda méchamment les gardes qui l'entouraient pendant que Lili tendait ses mains vers le conseiller du Roi. Puis, il observa attentivement la scène qui se déroula ensuite. L'air se faisait étouffant. Le vampire était dérangé par quelque chose ... gêné plutôt. Mais par quoi ?
Elvir cherchait toujours la source de son malaise lorsque Lili s'effondra soudain. Le vampire fit un bond vers elle, mais les gardes se postèrent devant lui, armes pointées vers sa gorge.
Le regard flamboyant, Elvir se redressa. Lorsque le conseiller l'interpella, il avança lentement, en adressant un regard haineux aux gardes.

"Ce serment, récité en toute conscience, vous liera pour toujours à votre parole. Le rompre signifie votre mort. Elvir Aÿmar, acceptez vous de prêter serment ?"

"Oui." Répondit le vampire d'une voix forte.

Le conseiller répéta alors les mêmes consignes qu'il avait donné à la jeune femme auparavant, puis il tendit sa main vers Elvir. Celui-ci leva également sa main et frémit malgré lui lorsque l'homme traça des signes sur sa peau. Il n'aimait pas qu'on le touche, il ne supportait pas qu'on le touche ... il ne tolérait pas qu'un inconnu le touche !!
Mais il se laissa faire. Car agir autrement signifiait sa mort. Et il ne voulait pas mourir !
Pas ici !
Pas comme ça !

Lorsque le conseiller commença à parler, Elvir répéta avec attention et d'une voix où nulle hésitation ne perçait. Identiques à celles de Lili, les lignes tracées s'étendirent le long de son corps, mais elles prirent une teinte différente : leur couleur équivalait à celle des yeux du vampire.
Après de longues minutes, le conseiller fit comprendre à Elvir qu'il n'avait plus la parole. Il répéta les mêmes gestes au dos de la main tendue du vampire, puis les arabesques s'effacèrent et enfin, le conseiller recula.
Elvir vacilla un instant. Il recula d'un pas, réussi à se stabiliser et retrouva rapidement ses esprits.

Le Roi se leva alors et, s'adressant aux gardes, il déclara :

"Qu'on les conduise désormais aux portes de notre village. Et qu'ils disparaissent rapidement."

Le message était on ne peut plus clair. S'ils restaient près de l'entrée, ils pourraient rapidement se faire repérer.
Mais comme Elvir n'avait pas envie de s'attarder plus longtemps dans cet endroit, il ne poserait aucun problème. Suivant avec un entrain non dissimulé les gardes, il ne fut que plus heureux de découvrir la sortie.
L'Eau n'était pas son élément.

Lorsque Lili et lui furent sortis, le vampire eut envie de sauter partout, de courir, de danser, de chanter ...
Aussi se contenta t-il seulement d'un visage à l'air réjoui.
Elvir s'étira longuement ... et un petit gargouillis s'échappa de son ventre. Embarrassé au possible, le vampire posa rapidement une main sur son visage. Après un grand moment de solitude (pendant lequel il n'avait eut qu'une envie : disparaitre), il baissa finalement sa main, et finalement la remonta pour la passer dans ses cheveux.
Regardant tout autour de lui, mais surtout pas Lili, il annonça alors :

"Il semblerait que le temps passé là-bas m'ait légèrement affamé."

Affamé, quelle blague. Il avait carrément les crocs oui !!
Désignant un endroit au hasard d'un geste vague de la main, il continua :

"Je vais aller chercher quelque chose. Tu veux manger toi ?"


HJ/ Bon, pas terrible mais je voyais pas trop comment faire après la 'cérémonie' ^^"

Sortis. Ils étaient sortis.
Lili, fatiguée, s'assayait sur une pierre lorsque le silence de la montagne fut interrompu par un gargouillement sonore... La jeune femme regarda d'abord le vampire avec surprise, avant de baisser les yeux, honteuse, cachant son visage derrière ses cheveux dont la coiffure fragile s'était défaite depuis longtemps.

"Il semblerait que le temps passé là-bas m'ait légèrement affamé."

Oui, et c'était de sa faute...
A la proposition d'Elvir, Lili secoua négativement la tête : non, elle n'avait pas faim. Elle avait mangé, elle. Mais à cause d'elle, Elvir était resté enfermé, sans rien à manger, et s'était même retenu lorsqu'il prenait son sang. Il avait même failli mourir.
Mais ils étaient sortis.
Le vampire disapraissait à peine à sa vue que les larmes coulaient sur les joues de Lili. Elle essaya d'abord de les essuyer, de crainte qu'Elvir ne revienne plus tôt qu'elel ne le pensait et ne les voit. Mais bientôt elle renonça.
C'était des larmes de culpabilité et de soulagement.
Elle était tellement soulagée qu'ils s'en soient sortis sains et saufs. Qu'il s'en soit sorti.

Lorsque le vampire revint, elle avait à peine séché ses larmes. Histoire de détourner l'attention de ses yeux rouges, elle posa la première question qui lui vint à l'esprit :

"Vasa... est-il loin d'ici ? Arrivera-t-il à nous rejoindre rapidement ?"




HJ/ pas terrible... T-T
une idée pour la suite ?

Elvir ne perdit pas de temps : dès que Lili lui fit part de sa réponse, le vampire fit demi-tour et s'en alla chercher de quoi se nourrir convenablement. Après maintes recherches, il tomba nez à nez avec un petit lapin qui gambadait joyeusement ... avant de se faire rôtir.
L'ayant dévoré rapidement, ne laissant que la carcasse de la bête, le vampire reprit son chemin pour retourner voir Lili. Mais il se rendit compte qu'un lapin ne le satisfaisait pas entièrement. Aussi, lorsqu'il croisa une biche, il ne pût résister : sa dague se ficha dans le cou de la bête, qui rendit son dernier souffle instantanément.
Une fois le repas finit, Elvir reprit tranquillement son chemin, de bonne humeur et le ventre bien plein.

La question que lui posa Lili le surprit. Il n'avait plus pensé au Loup depuis un bon moment déjà. Celui-ci devait chercher un endroit pour les retrouver, sans doute ne l'avait-il pas vu. La sortie par laquelle ils étaient passés étaient bien dissimulée.

#Vása ? Où es-tu ?#

#Je n'ai pas quitté l'endroit d'où vous avez disparu. Tu es sorti ?#

#Lili et moi sommes sortis.#

Le vampire regarda autour de lui.

#Mais j'ignore où nous sommes.#

#Ne bougez pas. Je ne sais pas combien de temps ça me prendra, mais je viens vous chercher !#

Elvir acquiesça puis il retourna près de Lili.

"On ne sait pas combien de temps cela prendra, mais il vient nous rejoindre."

Remarquant les yeux légèrement rougis de la jeune femme, il s'arrêta, s'agenouilla près d'elle et demanda, soucieux :

"Quelque chose ne va pas ?"

"Quelque chose ne va pas ?"

Lili écarquilla ses grand yeux limpides avant de rougir brusquement et de rebaisser la tête vers le sol, le visage à nouveau dissimulé :

"Non... Non, ça va, tout va très bien !"

Puis elle se tut, et attendit.
Attendre quoi ? Elle ne savait pas. Que Vasa les rejoigne ? Cela pouvait mettre plusieurs heures ! Qu'Elvir dise quelque chose ? Pourquoi dirait-il quelque chose ? Attendre...
Lili souffla distraitement dans sa paume, et une bulle irisée s'envola doucement devant elle. Vers le ciel.




HJ/ vive l'inspi ! \o/
...
vraiment désolée TT-TT
t'aurais une idée pour faire avancer les choses ? ^^"

Même si le vampire n'était pas très convaincu par la réponse de Lili, il se tut, se releva et se détourna, le regard dans le vague. Un silence s'installa pendant que les deux êtres attendaient plus ou moins patiemment l'arrivée du Loup.

Vása contournait les montagnes imposantes en trottant rapidement. Cela faisait tellement longtemps qu'ils s'étaient absentés ! Comment allaient-ils ?
Comment allait-il ?
Et Lili ? Avait-elle pu résister au vampire, avait-elle su s'opposer à lui quand il était faible ?
Après un instant de réflexion, le canidé se rendit à l'évidence : Lili ne pouvait pas s'opposer à Elvir. Elle était trop gentille et trop timide pour faire cela.

Après de longs instants d'errance, le prédateur géant flaira l'odeur de son compagnon. Aussitôt, il s'élança au galop et suivit la piste.
Une route longue.
Des bois au travers desquels il fallait couper.
Un lac à contourner.
Et après un dernier virage apparaissaient devant ses yeux le duo d'humanoïdes.

En le voyant arriver, Elvir vit son visage s'illuminer d'un sourire radieux (et sans doute le plus sincère de sa vie). Sans attendre, il bondit également vers le Loup (qui avait encore augmenté sa vitesse), et sans même que l'un ou l'autre ne ralentisse, ils se jetèrent littéralement l'un sur l'autre. Le choc aurait pu être violent s'ils ne savaient comment faire. En tout les cas, d'un point de vue externe, l'on pourrait croire que le Loup ou le vampire ne s'en sortirait pas indemne.

Et pourtant, après quelques secondes, les deux compagnons se faisaient une véritable fête. Vása sautait sur le vampire, qui ne tarissait pas ses caresses, et lui léchait allègrement le visage.
Jamais ils n'avaient été séparés, et surtout jamais aussi longtemps ! Le fait de savoir l'autre à proximité les rendait heureux tout les deux.
Saufs !
Ils étaient saufs !
Ils étaient ensemble ! Plus rien ne les séparerait ! Plus jamais ils ne s'écarteraient trop l'un de l'autre.
Car en étant séparés, ils avaient tout les deux compris une chose : leur existence solitaire était désormais impossible. Ils s'étaient attachés, liés l'un à l'autre.
Un lien puissant, bien plus puissant que tous les sortilèges réunis !

Après avoir "lavé" Elvir, Vása se dirigea vers Lili, mais il se contenta de lécher sa main et de fourrer sa grosse tête dans les bras de la jeune femme.

#Vous m'avez manqué tout les deux !#

Elvir hocha la tête, le sourire encore présent sur son visage.
Il lui avait terriblement manqué à lui aussi.


HJ/ Mouhahaha !! J'ai réussi !! Une minute avant minuit

Lili passa timidement la main sur la tête du loup. Elle aussi était heureuse de le revoir, mais les démonstrations d'affection n'était plus quelque chose dont elle avait l'habitude... Mais surtout, elle était heureuse de les voir si heureux de se revoir !
Cependant, malgré ce qu'affirmait le loup, la jeune femme ne se sentait pas vraiment à sa place. Assise légèrement en retrait, elle avait l'impression de ne pas vraiment être avec les deux amis. D'être étrangère.
Alors, soudain gênée même si elle n'en comprenait pas aussi bien la raison, elle se leva et s'éloigna doucement, laissant ensemble le loup et le vampire.

Où étaient-ils ? Depuis longtemps Lili avait renoncé à s'orienter lorsqu'ils étaient sortis des grottes. Elle marcha un instant au hasard, tentant au début de trouver un point de repère qui pourrait les aider à se localiser. Mais les montagnes semblaient toutes si semblables autour d'elle !
Elle soupira. Il n'y avait même pas un sentier de visible...

Avisant un petit bosquet d'arbres, Lili se dirigea dans cette direction. Peut être verrait-elle quelque chose du sommet de l'un d'eux ? Elle s'approcha et commença à grimper le long du tronc, prenant appui sur les branches à sa portée pour s'élever. Un papillon l'accompagna le long de son ascension, et Lili eut un petit sourire en le suivant. Mais arrivée au sommet, elle dut bien s'arrêter, suivant des yeux le frêle animal sans pouvoir le rattraper.
Une légère brise soulevait ses cheveux, si légers qu'ils semblaient voler comme par un temps de grand vent. Celui-ci chargea jusqu'au narrines de la nayade une odeur d'embruns. Lili, surprise, se concentra sur celle-ci : étaient-ils proches de la mer ? Ou n'était-ce que le retour du vent qui donnait cette impression ?

Mais, ne trouvant aucune réponse à ses questions, Lili commença à redescendre. Soudain, des corbeaux se mirent à crier, et elle eut à peine le temps de les localiser qu'ils étaient sur elle ! Avec un cri de surprise, la jeune femme tanta de les chasser, et voulu les éviter en passant précipitement sur une branche plus basse. Malheureusement celle-ci était morte et sèche depuis longtemps, et si elle n'avait pas cédé sous la brise, elle ne résista pas longtemps au poids pourtant faible de Lili...
Qui ne se rendit compte de son erreur que lorsque qu'un 'CRAC !' sonore retentit en dessous d'elle !

Par chance, la jeune femme ne tomba pas longtemps : heurtant violemment une branche, elle parvint à l'aggriper de justesse... avant de rester immobile plusieurs secondes, le coeur battant comme celui d'un petit oiseau affolé !
Enfin, Lili se redressa et chercha à continuer sa descente -après avoir vérifié qu'aucun nid de corbeau ni prédateur ni rien du tout se trouvait tapis dans les parages !

Sauf que...
La naiade regarda les branches à quelques mètres d'elle... et tenta vènement de trouver un moyen de regagner le sol : debout sur son perchoir, ou presque suspendue au dessous de celui-ci, écartelée pour chercher à tirer une branche de l'arbre voisin...
Tout était hors de portée ! Et lorsqu'elle glissa et manqua de tomber une nouvelle fois, Lili paniqua un instant avant d'abandonner : jouer les équilibristes courrait à sa perte !
Sauter ? La jeune femme déglutit en regardant le sol : elle était encore bien trop haut pour qu'une chute puisse espérer se ternimer sans trop de mal !
Rien à faire.

Lili sentit une boule se former dans son ventre, et son coeur s'emballer à nouveau alors que la peur se formait dans son esprit : elle était coincée ! Comme ces chats qui grimpent et ne savent plus descendre, elle se trouvait sur cette branche totalement démunie ! La jeune femme eut un appel silencieux à Elvir. Crier ? Certainement était-il trop loin pour l'entendre, elle savait bien qu'elle n'était pas capable de crier fort... Et puis...
Elle n'osa pas.
Se forçant au calme, Lili s'accroupit sur la branche. Adossée au tronc, elle se mit à attendre patiemment de l'aide, en se mordant nerveusement et honteusement la lèvre...
Quelle idiote.



HJ/ bwerk, tout ça pour ça ! TT-TT

Les deux compagnons continuèrent à jouer un long moment avant de se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Vása releva le museau et huma l'air pendant que le vampire fixait l'endroit où Lili se tenait quelques instants auparavant. Quelques instants ?
Combien de temps s'était écoulé depuis qu'ils s'étaient retrouvés ? Depuis quand Lili était-elle partie ?

"Lili ?"

L'angoisse saisie Elvir à la gorge, et d'un regard avec le Loup, ils se séparèrent à nouveau. Couvrir le plus de surface était le meilleur moyen de la retrouver le plus vite possible. Avant qu'il ne lui arrive quelque chose.
Elvir se dirigea vers l'Est tandis que Vása s'orientait vers le Sud. Laissant les montagnes derrière eux, ils étaient surs et certains de la retrouver.

Le vampire courut le plus rapidement possible.Bien qu'il soit vampire, il ne pouvait courir plus vite que les humains. Ces histoires n'avaient leur place que dans les contes réalisés dans le but d'effrayer les enfants.
Écartant les buissons, les taillis, les branches ou les ronces qui osaient se dresser devant lui, Elvir était facilement repérable. Mais peu lui importait. Tout ce qu'il désirait c'était trouver la naïade le plus rapidement possible.
Criant le nom de la jeune femme à pleins poumons, le vampire continua à courir. Il ne s'arrêterait pas avant de l'avoir retrouvée.

Vása de son côté, tenait un trot accéléré. Se guidant uniquement grâce à son flair, il repéra rapidement la jeune femme. Perchée dans un arbre, elle semblait incapable de redescendre.
Le Loup s'assit au pied dudit arbre puis hurla.

#Elle est ici !#

S'arrêtant net, le vampire fit demi-tour aussi sec et courut de plus belle en se basant uniquement sur les hurlements incessants de son compagnon.
Lorsqu'il arriva, totalement trempé de sueur et haletant, il découvrit un tableau qu'il ne pensait pas voir un de ces jours. Elle était encore assez haut ... mais ce n'étais pas un obstacle insurmontable.
Mettant ses mains en porte-voix, le vampire s'adressa à la jeune femme :

"Lili ! Saute ! Ne crains rien, je te rattrape !"

Sous l’œil attentif de Vása, Elvir se prépara à recevoir la jeune femme dans ses bras de la manière la moins brutale possible. Mais un éclair passa dans son esprit : et si Lili avait trop peur pour sauter ? Il n'allait tout de même pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas.
Si elle refusait de sauter, il n'y avait qu'une solution possible : aller la chercher !

Un hurlement. Lili sursauta, avant de reconnaitre Vasa. Ce qui en fait ne la rassura qu'à moitié ! Pourquoi hurlait-il ainsi ? Et lorsqu'apparu Elvir, la jeune femme fut stupéfaite : que lui était-il arrivé ?! Pourquoi était-il aussi éssoufflé et couvert de sueur ?! S'était passé quelque chose alors qu'elle était partie ? Elle se mordit la lèvre : avait-elle fait quelque chose qui ne fallait pas ? Lui en voulait-il ?

"Lili ! Saute ! Ne crains rien, je te rattrape !"

Lili déglutit en le regardant. Sauter ? C'était si haut ! Mais il était hors de question de faire du tort plus longtemps. Il était venu la chercher. Il lui avait dit de sauter.
La naiade se remit debout sur sa branche, légèrement tremblante. Elle se mordit la lèvre, et comme bien souvent un gout de fer envahit sa bouche.
Il lui avait dit de sauter, et elle le ferait, même si c'était pour se tordre le cou sur le sol !
Elle sauta.

Sentant le doute de Lili, Elvir allait lui dire de ne plus bouger et d'attendre qu'il vienne la chercher. Il lui aurait sans doute dit d'ailleurs si elle n'avait pas sauté. Avait-elle à ce point peur de lui pour refuser d'écouter ses peurs ?

Se plaçant sous la jeune femme, le vampire tendit les bras et attendit le choc inévitable sans la quitter des yeux. Inflorescence, le corps de la naïade entra en contact avec les bras du vampire, celui-ci dut admettre deux choses : premièrement, la course qu'il avait faite juste avant l'avait bien fatigué et deuxièmement, il n'était plus le même vampire depuis la malédiction lancée par la fondatrice.
Tout ceci, il le comprit en moins d'une seconde, lorsqu'il chuta lui aussi. Bien sur, il avait considérablement ralentit la vitesse de la jeune femme, et celle-ci n'aurait même pas un bleu lorsqu'elle se relèverait, mais il ne pensait pas chuter. Il pensait la rattraper sans problèmes et la remettre sur pied aussitôt en lui demandant de ne plus s'éloigner. Il comptait sur sa force pour ça. Mais une grande partie de ses capacités s'était réduite et ça, il allait devoir s'y faire.

Aussi, lorsqu'il comprit qu'il était lui-même couché, il amorça un mouvement pour se redresser ... avant de voir le visage de Lili devant le sien. Son regard se posa sur la lèvre de la jeune femme. Quand cesserait-elle de s'infliger de pareilles souffrances ? Car, si Elvir aimait le goût de son sang, elle ne devait pas pouvoir le sentir. Ou bien peu.

"Il faut que tu arrête de faire ça." Murmura doucement le vampire.

Et comme une punition, il posa une fois de plus ses lèvres sur celles de la naïade et absorba un peu de son sang délicieusement sucré. Combien de temps passèrent-ils ainsi ? Quelques secondes ? Plus ? Toujours est-il que pour Vása, cela faisait déjà trop de temps !

#Hum hum ! Si je dérange tu me préviens hein.#

Le Loup ayant ramené Elvir à la réalité, celui-ci se releva vivement et attendit que la jeune femme fasse de même. Puis, cachant au mieux qu'il pouvait sa gêne, il demanda :

"Pourquoi es-tu partie ? Il aurait pu t'arriver quelque chose. Tu aurais pu faire de mauvaises rencontres ! Si tu veux aller quelque part, dis-le simplement et nous t'accompagnerons. Mais si tu ne veux plus nous suivre, tu peux le dire aussi tu sais ?"

Même s'il ne voulait pas qu'elle s'en aille, il ne pouvait pas la contraindre à rester tout le temps avec lui. Il ne pouvait pas la forcer à rester avec Vása et lui pendant toute sa vie. Il faudrait bien qu'ils se séparent un jour ou l'autre.
Mais il ne voulait pas. Il l'aimait bien.

Il l'a rattrapa. Et puis elle le sentit tomber avec elle. Lili s'aggripa à Elvir, n'osant finalement rouvrir les yeux que plusieurs après qu'ils se soient immobilisés sur le sol. Mais lorsqu'elle rencontra le regard rouge du vampire à quelques centimètres à peine du sien, la jeune femme sentit son souffle se couper et ses joues pâles virer à l'écarlate.

"Il faut que tu arrête de faire ça."

ça ? Lili se crispa.
Il posa ses lèvres sur les siennes, et elle comprit de quoi il parlait. Elle resta immobile. Le contact était doux. Elvir ne semblait pas vraiment en colère. Elle s'étonna même de trouver cela agréable. Et, lorsque Vasa annonça son impatience, une pointe de regret piqua sa gêne.

"Pourquoi es-tu partie ? Il aurait pu t'arriver quelque chose. Tu aurais pu faire de mauvaises rencontres ! Si tu veux aller quelque part, dis-le simplement et nous t'accompagnerons. Mais si tu ne veux plus nous suivre, tu peux le dire aussi tu sais ?"

Elle n'aurait pas dû partir.
Lili baissa les yeux sur le sol. Elle ne faisait que créer des problèmes. Ne plus les suivre ? Partir ? Voulaient-ils qu'elle parte ? Voulait-il qu'elle parte ?
En même temps, pouvait-elle s'en étonner ? C'était-elle qui avait voulu le suivre. Pour ne pas être seule. Et parce qu'il l'avait aidée et sauvée plusieurs fois. Elle lui avait dit qu'il pouvait boire son sang, et il en avait à peine voulu. Au lieu de cela, il s'était trouvé enfermé à cause d'elle dans une cellule sous la montagne, sans manger pendant des jours...
Lili se mordit la lèvre avant de répondre de sa voix basse, sans lever les yeux :

"Je suis désoéle, je vais partir tout de suite..."

Elle s'inclina :

"Merci pour tout."

Elle se retourna et s'en fut rapidement. De toute façon, elle n'avait rien à porter. Le vent peut être la guiderait jusqu'à la mer et là...
Et là...