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Hei Lan

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MessageSujet: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 21:24

Nom : Yeong Heng (Eternité)

Prénom : Hei Lan (Orchidée Noire)

Age : 19 ans

Sexe : féminin

Race : hybride humaine/panthère

Description : Hei Lan est une jeune femme au corps mince et agréablement proportionné, aux muscles bien dessinés sans être pour autant excessivement développés pour son statut de « sexe faible ». Elle possède un visage aux traits fins et sauvages, de grands yeux gris sombre, une peau lisse et pâle et des cheveux ailes de corbeau, fins, lisses et brillants, coupés en carré dégradé et divisés en mèches désordonnées. Elle porte des tuniques rouges, pourpres, bleues nuit ou indigos, souvent déchirées dans les bas et au niveau des manches, qu’elle retient à la taille par de larges ceintures de cuir brun.


Histoire : « Une fille ?? »

Le hurlement d’indignation et de colère du maître de maison se perdit dans ceux du nouveau… non, de la nouvelle-née.

« Que voulez-vous que je fasse d’une fille ? ! »

L’accoucheuse se tordit les mains de gêne et de désarroi. L’homme de haute stature, ses cheveux longs noirs tressés dans son dos tressautant au rythme de ses pas, se démenait dans la pièce comme un fauve pris au piège.

« Mon enfant devait être l’élu !! Mon enfant, mon unique ! Un FILS !!! »

Les traits déformés par la rage, il se tourna soudainement vers le lit où reposait son épouse. Celle-ci serra le nouveau-né dans ses bras, contre sa poitrine, le regard éperdu.

« Ne la tue pas ! »

Elle sanglotait. L’homme la fixa un instant, puis fit brusquement volte-face et sortit de la pièce.

----------------------------------------------------------------------

« Tian ! »

La jeune femme, tournée mélancoliquement vers la fenêtre, sursauta et manqua de peu lâcher le bébé qu’elle berçait distraitement dans ses bras.

« Père ! Père… »

Un homme d’âge mûr vint l’embrasser sur les deux joues, lui sourit. Ses yeux bleu nuit brillaient de sagesse.

« Comment vas-tu ? Je suis venu voir le cadeau du ciel, l’héritier… mon petit-fils. »

A ces mots, les yeux de la jeune femme s’emplirent de larmes.

« C’est une fille… »

Le regard du vieil homme (il s’appelait Bao) refléta un instant la surprise. Puis ses traits s’adoucirent, il caressa doucement la tempe de sa fille.

« Et alors ? Elle n’en est que plus précieuse… »

Tian jeta un regard craintif autour d’elle, resserrant sa prise autour de son fragile fardeau.

« Il est furieux ! Il va vouloir la tuer… »

Son père sourit.

« Long a l’irascibilité et l’impulsivité d’un tigre, à défaut d’un dragon, mais il s’en remettra. Après tout, le plus beau cadeau n’est-il pas cet enfant, cet unique enfant dont nous avons, dans notre société, droit par génération ? Laisse-moi la voir de plus près… A-t-elle un nom ? »

La jeune femme secoua la tête.

« Pas encore. Long ne veut pas… en entendre parler, pour l’instant.»

Bao sourit.

« Alors, choisissons-en-lui un maintenant. »

Il se pencha. Le bébé, qui gazouillait, ouvrit soudain les yeux, des yeux sombres et brillants, et fixa le grand-père. Du doigt, celui-ci effleura la peau lisse, presque diaphane, du nouveau-né.

« Une apparente fragilité dissimulant une force surprenante… Sais-tu à quoi ta fille me fait penser, Tian ? A ma fleur préférée. »

« Une orchidée ? »

Le vieil homme sourit et hocha la tête.

« Une orchidée, oui. Ces yeux sombres… Appelons-la Hei Lan. Ça te va ? »

Tian observa un instant la petite fille, puis, avec un cri de joie, la serra contre elle, joue contre joue.

« Hei Lan ! Oui, oui, c’est parfait. Hei Lan… »

---------------------------------------------------------------------------------

« Seigneur Yeong Heng ! Seigneur Long !! Je… Je vous en prie… »

Un serviteur se jeta aux pieds du maître de maison, hors d’haleine.

« Une terrible nouvelle… Votre frère, sa femme… Un horrible accident… Morts… Leur fils… leur fils est seul… »

Le visage de Long exprima un bref instant la stupéfaction. Derrière lui, Tian, les deux mains sur la bouche, ouvrait de grands yeux horrifiés.
Le serviteur releva la tête et cria, avec l’énergie du désespoir :

« Je vous en prie !!! Je vous en prie, prenez leur fils avec vous ! Je suis pauvre, je n’ai pas d’argent, bien que je sois… que j’étais très attaché à votre frère et son épouse, je ne peux pas… Je vous en prie… »

Long darda sur l’homme à terre un regard impénétrable. Puis il lâcha, avec un calme olympien :

« Quel âge a leur fils ? »

« Cinq… Cinq ans. »

Cinq ans… Trois ans de plus qu’Hei Lan, qui jouait un peu plus loin.
Un fils.
Un garçon. Qu’il pourrait entraîner, faire devenir le plus puissant de la famille Yeong Heng. Sa consolation, en échange de la colère et du regret que lui apportait perpétuellement sa fille, lorsqu’il posait les yeux sur elle.
Un fils tombé du ciel. Une aubaine.

« J’accepte. »

Le serviteur s’écria, la nuque baissé en signe de respect :

« Bénie soit votre infinie bonté ! Je vais tout de suite en avertir le jeune maître. »

Il repartit. Long le regarda s’éloigner sur le seuil, impassible.

« Ce n’est pas de la bonté. »

C’était Tian, restée jusqu’à présent silencieuse, qui avait parlé. Elle posa sur son mari un regard empli de colère et de désarroi.

« Puisque tu le penses si fort, aie au moins le mérite de ne pas le dire. Je refuse d’entendre que la mort de ton frère et de ta belle-sœur soit une bonne chose ! »

Elle fit demi-tour, raide, et retourna vivement à l’intérieur. Long aurait pu la rattraper, la frapper pour ce manque de respect…
Il ne le fit pas.
Elle avait raison. Il le pensait.

------------------------------------------------------------------------------

« Non, non ! Trop lent, trop brusque ! La force brute ne te servira à rien dans cet art, mets-toi bien ça dans la tête ! »

Hei Lan, un plateau de thé en équilibre sur son bras gauche plié, ouvrit la porte vitrée de la main droite et entra silencieusement, furtive comme elle l’avait toujours été, comme elle l’était, à présent, du haut de ses onze ans. Dans la pièce, son père entraînait Shui, son cousin, et les katanas s’entrechoquaient avec énergie. La jeune fille s’agenouilla, posa précautionneusement son plateau sur le sol, et, discrète comme un chat, resta immobile à suivre le pseudo-combat.

« Toujours pas ! Trop de force, pas assez de précision. Je vais te confier une chose, Shui : un bon guerrier, un vrai guerrier, doit savoir entendre les lames chanter. La véritable perfection, dans cet art du combat, vois-tu, c’est de savoir, d’un simple effleurement, s’approprier l’arme de l’adversaire, la soumettre à notre bon vouloir afin de la rendre inoffensive. Tant que tu n’en arriveras pas là, j’estimerai que tu ne sais pas te battre. »

L’adolescent abaissa un instant son arme et s’essuya le front, puis darda sur son oncle un regard suspicieux.

« Et vous, tout ce que vous dites, vous savez le faire ? »

A ces mots, Hei Lan ne put retenir un sourire. Son cousin avait visé juste… Toutes ces âneries de guerrier suprême, de perception idéale, Long en était dépourvu. C’est pour cela qu’il s’acharnait à ce point sur ce pauvre Shui… Il espérait faire de son neveu l’homme qu’il n’avait jamais pu être, et ainsi apaiser sa frustration.

« Reprenons le combat. »

La voix de son père était dure, sans appel. Et le combat reprit.
Lame contre lame. Force brute contre force brute. Long avait beau dire, il ne faisait pas mieux que son neveu. Et cela l’énervait au plus haut point.
Les yeux sombres d’Hei Lan étaient fixés sur les katanas. Pour elle, le combat se déroulait comme au ralenti. Les épées qui se levaient. La courbure mortelle qu’elles traçaient dans l’air, avant de frapper. C’est lorsqu’elles descendaient l’une vers l’autre, comme attirées par quelque obscur magnétisme, que cela commença.
Hei Lan entendit les lames gémir doucement, comme en présage d’une douleur beaucoup plus intense par la suite. La note qu’elles émettaient était désagréable, discordante. Mais ce n’était rien comparé au moment où les deux s’entrechoquèrent.
Alors, les lames crièrent.
Non. Hurlèrent. Un hurlement aigu qui donna envie à Hei Lan de se rouler en boule et d’attendre que ça passe. Au lieu de ça, elle hurla à son tour.

« Arrêtez, arrêtez, enfin !! C’est insupportable ! Ne les entendez-vous donc pas ?! »

Silence soudain. Son père et son cousin, médusés, baissèrent leurs armes et la fixèrent. Puis le visage de Long s’empourpra de colère.

« Comment oses-tu nous… »

« Long, attends ! »

Tous sursautèrent. Sauf Hei Lan.
Hei Lan, la seule à avoir remarqué que son grand-père se tenait dans la pièce, depuis le début. Silencieux, effacé, indécelable. Comme sa petite-fille.
Long se tut. Le père de sa femme, Bao, rayonnait d’une autorité discrète qui l’intimidait, lui faisait presque peur. A tel point qu’il ravala sa colère et observa le vieil homme s’approcher de sa fille, les yeux brillants.

« Entendre quoi, Hei Lan ? Qu’as-tu entendu ? »

La jeune fille secoua la tête, hésitante. Puis croisa le regard de son grand-père.

« Les épées. Elles criaient. »

Son père, devant cette déclaration prononcée d’une voix sûre, crut s’étouffer. Il ouvrit la bouche pour couvrir sa fille d’injures, proférer des menaces…
Le regard brillant de son beau-père l’en dissuada.

« Elles criaient… Elles criaient ! De mon vivant, jamais, jamais je n’aurai cru… »

« Allez-vous expliquer la raison de votre jubilation ridicule ? » le coupa Long d’une voix exaspérée.

Bao se tourna vers l’homme au port altier, un grand sourire barrant son visage ridé.

« Elle a le don, Long ! Le don !! Ta fille, Long, ta fille ! Il faut que je m’asseye… »

Le vieil homme se laissa tomber au sol, alors que son beau-fils le fixait, les sourcils froncés, sceptique.

« Le don ? Vous voulez dire… Le fameux don, celui dont les familles se narrent la légende depuis des générations ? Celui qui n’est apparu nulle part dans notre peuple depuis près de 400 ans, et qu’on croyait éteint ? »

« Celui-là même, Long, celui-là même ! Hei Lan, ma perle, prunelle de mes yeux, c’est incroyable, mais si peu surprenant, finalement, de ta part… »

Le grand-père serrait la main de sa petite fille avec une émotion qu’il ne cherchait pas à contenir, tandis que son père la fixait, les yeux écarquillés.

« Mais c’est une fille !! »

-----------------------------------------------------------------------

Mais c’est une fille !!
Hei Lan se ressassait cette phrase depuis déjà plusieurs heures, furieuse.

« Et ça veut dire quoi, ça ?? » hurla-t-elle, hors d’elle. « Une fille !! Et alors ? Et ALORS ?? Quand il a rencontré ma mère, il était bien content qu’elle soit une fille !! »

« Hei Lan, calme-toi, calme-toi… » avança son grand-père, qui l’observait avec une lueur amusée dans le regard.

« Tu m’avais dit qu’il était fou amoureux d’elle… Qu’il l’a séduite pendant des mois, qu’il se serait damné pour qu’elle l’embrasse, et tout ça pour quoi ? Pour la traiter comme un chien, pour manquer renier son enfant à la naissance parce qu’il n’a pas ce qu’il faut entre les jambes !! »

« Hei Lan, doucement… doucement, fleur de ma vie, je me chargerai moi-même de ton entraînement. »

La jeune fille eut un reniflement méprisant.

« Ça vaut mieux, lui en aurait été incapable… Mais il ne voudra pas ! Il sera furieux. »

Bao eut un léger sourire.

« Qui te dit qu’il en saura quelque chose ? Et quand bien même, pourrait-il seulement m’en empêcher ? »

Hei Lan retrouva un semblant de sourire. Il était vrai que la seule personne sur qui Long n’avait aucune autorité, c’était son beau-père.

« Et puis, continua celui-ci, après tout, cela devrait me revenir de droit. Nous sommes du même sang, du même monde… »

Il effleura les cheveux de jais de la jeune fille.

« Ma petite panthère… »

Un ronronnement sourd monta de la poitrine d’Hei Lan. Ses lèvres se retroussèrent, dévoilant des crocs acérés, et ses yeux habituellement gris sombre devinrent verts aux pupilles verticales. Grand-père et petite-fille échangèrent un sourire de connivence.
Hei Lan s’était rendue compte très tôt de cette particularité. Son grand-père lui avait expliqué qu’elle surgissait toutes les deux générations, sa mère en était donc dépourvue. En revanche, elle était au courant. Et cela ne l’inquiétait pas outre mesure.
Son père, par contre…
Son père, n’en savait rien. Car, comme elle l’avait vite compris elle-même, si Long avait su que sa fille (une fille !) était à moitié panthère…
Oui, sans aucun doute, il l’aurait tuée.
Car panthère, elle l’était vraiment. Une jeune panthère noire, furtive et nerveuse. Et si elle privilégiait son côté humain, c’était uniquement parce que les hybrides étaient mal vus.
Son grand-père, lui, était à l’opposé de ce qu’Hei Lan représentait. Il était, pour sa part, une imposante panthère au poil blanchi par les années, aux yeux bleu sombre, d’une tranquillité et d’une sagesse rares. La pureté même.
Hei Lan révérait cette blancheur, sans jamais chercher à l’atteindre. Son esprit était sauvage et tourmenté. En un sens, elle ressemblait un peu à son père, même si elle se serait tuée plutôt que de l’avouer.

« Commençons l’entraînement. Quelle arme choisis-tu ? »

« Arme ? »

La jeune fille porta un regard de vague mépris sur les katanas posés contre le mur, ainsi que sur les différentes armes de jet.

« Je ne veux pas d’arme blanche. Elles sont faibles et soumises. Elles sont blessées si facilement par les mauvais guerriers. Elles crient. Mais jamais, jamais elles ne se rebellent. Et elles trahissent. Se plient aux caprices de l’adversaire si celui-ci les caressent dans le sens du poil. Je n’en veux pas. »

Bao sourit. Il n’en attendait pas moins de l’héritière du don.

« Comment comptes-tu te battre, alors ? »

Hei Lan releva le menton.

« Avec mon corps. Lui ne me trahira pas. »

« Il le pourrait. »

« Non. »

Elle avait maintenant la moue butée d’une enfant, l’enfant qu’elle était encore, et que par ses mots on oubliait.

« Je crois au triomphe de l’esprit sur la matière. Mon corps se pliera à mon âme. Et je ne peux pas être trahie par mon propre esprit. »

« Tu parlais des mauvais guerriers qui blessaient leur arme, tout à l’heure… »

Hei Lan releva la tête, surprise.

« Tu te souviens de ce que disait Long ? Un bon guerrier doit pouvoir entendre les lames chanter… Toi, tu disais qu’il fallait « caresser la lame dans le sens du poil » pour qu’elle s’incline. Alors… »

Soudainement, le vieil homme saisit un katana.

« Sauras-tu, toi, faire chanter la lame ? »

Geste flou. Rapide. Irréel.
Le katana fusait vers Hei Lan. Droit sur elle.
Elle ne broncha pas. D’un coup d’épaule, se mit hors de portée de l’arme.
Puis, lorsque celle-ci parvint à sa hauteur, tendit les doigts.
Effleura sur toute sa longueur la lame acérée. Celle-ci émit une note pure, haute et claire. Sa vitesse déclina, jusqu’à se suspendre.
L’arme blanche tomba au sol, accompagnant sa chute d’un doux tintement. Termina aux pieds d’Hei Lan.
Inoffensive.
Bao sourit.
Elle n’avait nul besoin d’entraînement.

-----------------------------------------------------------------------

« Ah ! »

L’homme recula précipitamment et se frotta le poignet. Il lança à regard égaré à l’adolescente qui lui faisait face, les bras croisés, un sourire moqueur sur le visage.

« Pourquoi… Pourquoi t’obstines-tu… »

Saleté ! Il n’arrivait même plus à respirer correctement. Qu’est-ce qu’elle lui avait fait ?

« Pourquoi t’obstines-tu à te battre sans arme ? »

La jeune fille eut un rire bref.

« Parce que je me débrouille très bien sans. N’est-ce pas ? »

Geste flou. L’homme sentit une douleur vive au côté droit, qui dura peu. L’adolescente se recula (car elle s’était avancée !) et croisa de nouveau les bras.
Le brigand se frotta le côté. Il ne l’avait pas vu bouger, elle était décidément d’une rapidité impressionnante. Elle l’avait désarmée il ne savait comment dès les premières secondes du combat – l’arme gisait à présent au loin, hors d’atteinte – et maintenant il se retrouvait à chercher son souffle en face de cette gamine qui économisait chacun de ses gestes, comme une ultime humiliation.
Un sourire mauvais étira les lèvres de l’homme. La rapidité ne faisait pas tout, et le coup qu’elle lui avait porté, si c’en était un, ne lui avait absolument…
Douleur soudaine. L’homme écarquilla les yeux, se plia en deux et se mit à cracher du sang, en grande quantité. Hagard, haletant, il fixa un instant sans comprendre la tache pourpre qui souillait à présent le chemin de grès clair sur lequel ils se trouvaient.

« Si je touche un autre de tes points vitaux, tu es mort. »

La voix était calme et froide, dénuée d’émotion. Le visage de la jeune fille ne trahissait rien, mais l’homme crut un instant déceler une lueur de joie sauvage dans son regard sombre.
Soudainement, il eut peur.
Trébuchant, il fit demi-tour et s’enfuit.
Du moins, tenta de s’enfuir.
Car une voix juvénile, et pourtant tellement effrayante… lui susurra à l’oreille :

« Trop lent. »

Au moment où il ressentait deux doigts s’enfoncer brièvement dans son plexus.
Pendant un instant, il ne se passa rien.
Puis l’homme chancela. Ouvrit la bouche en quête d’air, tendit les mains vers l’adolescente comme un ultime secours, une prière désespérée…
S’effondra. Ne bougea plus.
Hei Lan lui jeta un regard méprisant, puis se détourna du cadavre avec une moue.
S’arrêta soudain. Son père se tenait derrière elle, silencieux.
D’un infime mouvement de tête, il désigna l’homme étendu à terre. Hei Lan haussa les épaules.

« Il voulait piller la propriété. »

Long hocha la tête. La justification du crime lui importait peu. C’était celle qui l’avait perpétré qui lui était intolérable.

« Rentre immédiatement. Je ne tolèrerai pas que tu sortes ainsi. Tu fais affront à notre famille. »

Car dans leur famille, dans leur peuple, les cheveux noirs, fins et brillants qui se transmettaient de génération en génération étaient leur fierté absolue. Signe de noblesse, ils se portaient longs, chez les hommes comme chez les femmes. Plus les cheveux étaient longs, plus ceux qui les portaient étaient respectés. Il ne viendrait à aucun d’entre eux l’idée de les raccourcir, terrible affront non seulement à la personne elle-même, mais aussi à sa famille. Et Hei Lan…
Hei Lan, se les était coupés. D’un coup d’épée, sans hésitation, elle avait tranché la chevelure soyeuse, n’en laissant qu’un carré approximatif et désordonné, au-dessus des épaules.
Jamais, jamais Long ne l’aurait imaginée aussi provocatrice.
Il détailla un instant l’adolescente qui lui faisait face. Ses cheveux coupés, sa tunique de soie précieuse déchirée. Ses grands yeux gris sombre, insondables, sa peau claire. Le cadavre à ses côtés. Cette jeune fille qu’il répugnait à reconnaître comme la sienne. Cette jeune fille qui s’était débarrassée d’un rôdeur avec une facilité déconcertante, sans autres armes que ses mains.
Cette fille d’à peine seize ans qui se battait mieux que lui. Infiniment mieux que lui.
Ecœuré, Long fit volte-face et s’éloigna à grands pas. Hei Lan, silencieuse, le suivit.

--------------------------------------------------------------------------

« Monstre ! »

Long se recula, horrifié. La rage allumait d’étranges lueurs dans ses yeux noirs.

« J’aurais dû m’en douter… Le don qui te revient, qui te revient à toi ! Ça ne pouvait être que diablerie… ET NE ME REGARDE PAS AVEC CES YEUX !! »

Ces yeux. Les yeux verts aux pupilles verticales d’Hei Lan. Celle-ci, loin de réprimer sa transformation, retroussa ses lèvres en un rictus plus qu’un sourire, dévoilant des crocs luisants et acérés.

« Auriez-vous peur de votre propre fille… Père ? Je n’ose le croire… »

« Tu n’es pas ma fille !! »

Hei Lan s’en doutait. C’était un rejet, pur et simple. Le rejet qu’il réprimait depuis 18 ans. Le rejet qu’elle attendait, qu’elle espérait presque.

« Va-t-en. »

La jeune fille ne broncha pas. Elle se contenta de faire demi-tour, vers la haute bâtisse qu’elle avait habité pendant toutes ces années.

« Tout de suite ! »

Hei Lan jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.

« Contrairement à toi, certaines personnes vont me regretter. Laisse-moi au moins leur faire mes adieux, ou aie le courage de m’en empêcher. »

Long manqua s’étouffer. Elle l’avait tutoyé ! Comment osait-elle ?
Cependant, il se garda bien de la poursuivre.
Peut-être l’image des grands yeux verts et cruels gravée dans son esprit l’en dissuadait-elle ?
Il la laissa un instant s’éloigner, hagard. Puis il se reprit. De sa manche, sortit un poignard. Le lança. Droit sur sa fille.
Hei Lan ne se retourna pas. Pas même un regard en arrière. Mais, pour elle qui entendait les lames crier ou chanter, la perception du poignard qui filait à présent dans sa direction était faite depuis longtemps.
Elle s’écarta d’un pas de sa trajectoire initiale. Tendit les doigts.
Effleura la lame acérée qui passait à quelques centimètres de son épaule. Sa main gauche se referma sur le manche du poignard, qui s’était immobilisé.
Puis, comme un dernier défi, planta celui-ci dans un arbre proche, d’un geste sûr qui fit couler une sève épaisse, couleur pourpre, du tronc blessé.

« Tu ne peux pas me tuer avec ça. »

Long, immobile, désappointé, ne trouva rien à répliquer.

-----------------------------------------------------------------------------------

« Hei Lan ! »

La jeune fille, un sac rempli d’affaires entassées pêle-mêle sur l’épaule, s’apprêtait à sortir, lorsqu’un appel presque chuchoté la retint. Elle se retourna. Sa mère, les larmes aux yeux, s’avança et la serra dans ses bras.

« Je sais pourquoi Long te chasse, je le sais… Je pourrais essayer de lui expliquer, de le raisonner, Hei Lan, si tu veux, je… »

« Non. »

La réponse d’Hei Lan était claire et définitive. Elle s’écarta doucement de l’étreinte de sa mère.

« Tu n’es pas au courant. Ni toi, ni Bao, ni Shui. Personne ne le sait. D’accord ? »

Tian, perdue et éperdue, hocha docilement la tête.
Bruit de pas derrière elle. Bao et Shui les rejoignait, en catimini.
Long ne devait pas être au courant.

« Eh bien, Hei Lan… Nos chemins se séparent ici. Prends soin de toi, fleur de ma vie. »

La jeune fille sourit. Elle serra brièvement son grand-père dans ses bras, la personne qui lui manquerait sans doute le plus. Puis elle se tourna vers Shui, qui lui adressa un sourire mi-attendri, mi-moqueur.

« Alors, cousine, tu nous quittes déjà ? »

« Jaloux ? renchérit Hei Lan avec un sourire provocateur. Je suis sûr que tu rêves de faire de même. »

Son cousin éclata de rire.

« Qui sait ? Nos chemins se recroiseront peut-être. »

« J’en suis certaine. Et sans doute plus vite que tu ne te l’imagines…»

Dernier sourire. Hei Lan fit volte-face, puis partit sans se retourner. Bao, Shui, Tian la regardèrent s’éloigner, silencieux. Puis, Tian murmura :

« Reviens nous voir… »

Avant de s’effondrer contre l’épaule de son père, secouée de sanglots.

------------------------------------------------------------------------

# Tiens donc… C’est la première fois que je vois une panthère fascinée par une orchidée. #

Hei Lan sursauta. Toute à sa contemplation, elle avait oublié de surveiller son comportement. Et maintenant, quelqu’un…
Quelqu’un ?
La panthère noire se leva lentement et se retourna, montrant les crocs par prudence. Ses yeux vert émeraude braquèrent un regard froid et menaçant sur…
Un cheval ?!
Un cheval brun aux crins de neige, aux yeux opaques d’une blancheur de lait. Sur le coup, Hei Lan en resta sans voix. Puis son habituelle verve de langage reprit le dessus, et elle répondit à l’étrange animal avec un ostensible détachement :

# Sympa, comme couleur. Très classe. C’est la première fois que je vois un cheval avec de tels crins, de tels yeux. C’est naturel ? #

Le cheval sourit.
Non. Il ne pouvait pas sourire. Mais c’est comme si Hei Lan le voyait sourire. Un court instant, elle en perdit son latin.

# Es-tu vraiment une panthère ? #

Ladite bailla avec ostentation, puis cligna de l’œil.

# Es-tu vraiment un cheval ? #

L’autre hennit. Il riait. Hei Lan capitula, la souple panthère noire laissa place à une jeune femme longiligne aux yeux gris sombre qui s’étira longuement.

# C’est quoi, ton nom ? #

Le cheval secoua sa crinière.

# Midi-Minuit. #

Hei Lan eut un sourire.

# Sympa ! J’aime bien. #

# Et toi ? #

# Hei Lan. #

# J’aime bien aussi. #

Silence. Un silence de compréhension. Hei Lan effleura du doigt un des pétales veloutés de l’orchidée.

# Elle est jolie, hein ? C’est une Dendrobium Nobile. #

Midi-Minuit observa un instant la jeune femme penchée sur la fleur délicate, la caressant du doigt avec une infinie douceur. Une jeune femme fière et moqueuse, à la belle répartie, qui s’inclinait devant une orchidée avec un sourire d’une sincérité surprenante.
Surprenant, en effet.

# Oui. Elle est très jolie. #

Hei Lan ne saurait jamais qu’il ne parlait pas de la fleur…

# Hé… #

# Hum ? #

# Tu cherches un compagnon désœuvré ? #

La jeune femme eut un rire bref.

# Tu veux dire aussi désœuvré que moi ? #

# Moui, on peut dire ça. #

Silence.

# Pas que j’en cherche… #

Pause calculée.

# Mais si tu veux me suivre, je ne vois pas pourquoi je t’en empêcherais. #

Hei Lan eut de nouveau l’impression que l’étalon souriait. C’était un mélange particulier d’oreilles qui se dressaient et d’yeux pâles qui brillaient. Ça donnait envie à Hei Lan de sourire aussi.

# Hé. #

# Oui ? #

# Si tu m’accompagnes, tu me laisses t’appeler Midmin ? #

# Ma foi, si tu veux m’appeler ainsi, je ne vois pas pourquoi je t’en empêcherais. #

Le rire d’Hei Lan s’éleva dans le ciel clair.
Elle avait trouvé son compagnon d’infortune.


Caractère : fière, moqueuse, calculatrice, rajoutez une pincée d’arrogance, une bonne dose de provocation, quelques sourires sincères et beaucoup de sourires ironiques, un rire rare et clair, une passion du combat et des orchidées, un mépris à peine dissimulé pour les armes, une définition pointilleuse des bons guerriers, une reconnaissance difficile mais une promesse sans retour, une vie sans contrainte aucune, un refus d’obéir, des choix incompréhensibles, une méfiance sur les sujets les plus improbables, homogénéisez le tout et vous obtiendrez un mélange exotique qui ne manquera pas de vous surprendre.

Monture : un étrange cheval aux crins et yeux blancs, prénommé Midi-Minuit.
Spoiler:

Signe spécial : aucun, pour l’instant

Pouvoirs : peut créer et faire croître n’importe quel végétal, mais jusqu’à ce jour Hei Lan n’a jamais tenté autre chose que les orchidées.

Clan : Terre

Côté : neutre

Classe : guerrière exilée

---------------------------

Code : code validé
Ancien Endorien : ouaip
Où avez-vous connu le fow ? sur un autre fow, si je ne m'abuse


Dernière édition par Hei Lan le Ven 28 Jan - 23:25, édité 1 fois
Hei Lan
Hei Lan


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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 21:40

j'adore l'histoire !
et le nom du cheval !! \o/
Illena
Illena


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Localisation : dans la grande forêt avec Isas
Race : humaine
.
Clan : terre
.
Perso principal : Aïla, Illena, Lilinaö, Robin, Loren, Max, Singart
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 21:55

J'adore la fiche et l'histoire Smile
Ismel
Ismel


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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 22:45

J'aime.
Mais je me suis grillée sur le nom de la personne avant même que tu es postée... du coup je sais qui s'est ^^'
Donc pas surprenant que j'aime =P
Kjeld
Kjeld


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Date d'inscription : 28/08/2010

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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 23:27

merci beaucoup à toutes ! =D
je viens de me rendre compte que je n'avais pas mis l'image de Midi-Minuit (Illena==> j'aime beaucoup ce nom aussi, je te l'avoue ^^), c'est maintenant chose faite Wink
Hei Lan
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyVen 28 Jan - 23:34

wa ! j'aime cette image !
Illena
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.
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.
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.
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptySam 29 Jan - 23:41

héhé ^^
alors, ma fiche est-elle valide ? =P
Hei Lan
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptySam 29 Jan - 23:48

C'est chose faite ^^
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptySam 29 Jan - 23:53

\o/
merci ^^
Hei Lan
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyDim 30 Jan - 0:43

j'adoooooooooooooore!!!
C'est trop classe!!
j'aime l'histoire, la fiche, et l'avatar!!
<3<3
bref^^
toutes mes félicitations!! =P
Ciuni
Ciuni


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Race : Elfe noir. Quoique....
Clan : 'na pas ^^'
Perso principal : Ciun
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan EmptyDim 30 Jan - 11:27

merci beaucoup =D
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MessageSujet: Re: Hei Lan Hei Lan Empty

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