« Enfin, Woodan ! »

Après quelques jours de marches, La jeune fille arrivait dans la grande cité du territoire de la terre. C’était une grande ville. Elle n’en avait jamais vu avant, des villes, et ne savait plus où donner de la tête. Tout était tellement différent de la forêt qu’elle avait connue, elle passât la grande porte qui conduisait sur la grande place et, d’emblé, les cris des marchants vendant des produits de toutes sortes emplirent ses oreilles de sons désagréable t’en elle était habituée au calme de la forêt ; les viandes séchées, suspendues a leur crochets de fer dégageaient des odeurs inconnues de sel et d’épices qui emplissaient ses narines, les poissons luisants étendus sur les étals, les fromages entasser sur les nappes suintantes de lait caillé, tous ça lui était étranger. Mis a par les denrées alimentaires, de nombreux stands exposaient de multiples variétés de plantes qu’Anor s’empressât d’acheter avec l’argent qu’elle avait trouvée dans le cabinet de Dae. Munit d’un grand sac, elle en profita pour refaire ses réserves de provisions, elle avait assée d’argent car Dae était vraiment fortunée, ses voyages l’aillant enrichie fortement, Anor n’avait pas de soucis à se faire de ce coté là.

« Cela devrait amplement me suffire. Les potions que je vais pouvoir crées seront de grande qualités grâce a la diversité des herbes que j’ai rassemblées. »

Elle achetât plus qu’il n’en fallait et fourrât tous dans son sac. Mais elle ne pouvait pas se déplacer ainsi, il lui faillait une charrette et un cheval pour l’aider à transporter ses nombreuses affaires. Cependant, elle n’avait aucune idée d’où il fallait aller.

#Damnéde ! Ou est-ce que je pourrais trouver de quoi me déplacer plus facilement, ce n’est pas que mes affaires sont lourde mais la nourriture elle…#

Les passants pressés se déplaçant d’un stand à un autre dans un mouvement compact l’emportaient malgré elle, Anor essayât de fuir ce troupeau de ménagères enragées, mais ses sacs ne lui permettaient pas une grande facilité de mouvement et, elle fut emportée par la foule. Affolée et fatiguée, Anor n’en pouvait plus et se mit à crier :

"Quelqu'un, a l'aide"... .

Mais ses cries de détresse furent étouffé par le brouhaha de la grande place et Anor ne pouvait plus rien faire, toutes ces choses inconnues se montraient hostiles envers elle et elle ne pouvait pas luttée contre quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Elle n'était pas habituée au contacte des autres et cela la génait beaucoup. Elle était trés mal a l'aise, et elle aimait de moins en moins cet endroi, et les villes en général d'ailleur.
Oppressée, bousculée, abasourdie, tous cela la rendaient de plus en plus angoissée et énervée. Elle allait exploser d’une minute à l’autre...

Santiag observait la foule grouillante de Woodan, la capitale du clan de la terre, de ses yeux noirs sans vie. Il aimait à voir tous ces inconscients, se plaisait à s'imaginer leur trancher la tête. Il vit alors une jeune femme menue, chargée comme une mule, se débattre dans la foule. Il haussa un sourcil. La jeune fille avait les joues rougies par la chaleur (ou le stress ?) et ne semblait vraiment pas savoir comment s'en sortir. Habituellement, il se serait moqué de ce genre de personne perdue, mais cette fois-ci, notre homme-enfant était intriguée. La jeune fille avait quelque chose de différent.

Il sauta à bas de son perchoir dans un claquement sec de sabots sur les pavés et se fraya sans l'ombre d'un problème un chemin dans la foule. Il arriva à hauteur de la jeune femme et lui sourit, arborant son facies de petit ange des rues. Il lui prit le poignet en douceur et dit d'une voix enjouée

-" Suis moi grande soeur !"

Il la tira derrière lui. La foule semblait s'écarter inconsciemment devant lui, leur ouvrant un passage assez large pour leur permettre de passer confortablement. Ils arrivèrent finalement à l'abri de la populace, dans une rue bien moins fréquentée et pourtant lumineuse et verdoyante, au coeur d'un quartier coquet.

-" Vous ne sembliez pas très à l'aise madame. Vous allez mieux ? "

Affolée et fatiguée, Anor ne savais plus quoi faire quand, sans rien y comprendre, elle fut tirée des griffes de la foule.
Lorsqu’elle reprit ses esprits, elle aperçut un jeune garçon. Au premier regard, il ne semblait pas plus âgé qu’elle, pas plus grand non plus, son corps était svelte et ses jambes couvertes de poils fins et terminées par des sabots luisants laissant dire que ce fût un faune.

« Vous ne sembliez pas très a l’aise madame. Vous allez mieux ? »

# Madame?!# Pensa-t-elle d'un air agacée. # Je n’ai que seize ans tout de même…#
« Oui, oui, ça va mieux, merc… ! Euh…»

Anor se rapprocha du jeune homme et, d’un geste rapide, posa ses mains sur la poitrine du faune. Elle se mit à le tripoter un peu partout. Ses mains glissèrent sur son corps fin, comme pour en identifier les contours.
Ses hanches étroites, son dos fin recouvert d'une peau grise semblais n'avoir aucunes imperfections mais, en y regardant de plus près, Anor remarqua de multiples cicatrices, marque de combats révolus... Vu l'apparence des marques, cela devait faire bien longtemps qu'il les portait, mais son corps frêle et son visage enfantin ressemblait à celui d'un enfant de treize ans tout au plus... Son torse chétif et ses épaules finement dessinées montraient bien que c'était un enfant. Ses bras don l'absence de muscles rendait un aspect fragile, étaient terminés par des mains si fines qu'il aurait suffit à Anor de les serrer, qu'elle aurait eu l'impression de les casser. Son visage était surplombé de cornes d'un blanc immaculé, qui contrastait avec ses cheveux noir qui entouraient son visage angélique. Mais sous ces aspects de brindilles, on sentait émaner de son corps une surprenante puissance. Mais ce qui intriguait Anor était une odeur marquée, qui imprégnait le corps du jeune faune, cette odeur marquée était celle du sang... Mais ce n'était pas ce qui la surprenait le plus.

#C'est quoi cette créature bon sang ?! Mais que-ce qu'il se passe a la fin?! Je ne comprend plus rien ! Dae ne m'avait jamais parlée d'une telles espèces!#

Elle savait ce qu'était un faune, elle l'avait étudié, mais il semblerait qu'un détail lui manquait dans sa compréhension des choses.
La jeune fille se laissa tomber sur le sol dur de la ruelle pavée de pierres blanches abimées par le temps et le passage répétée des gens. Trop de questions résonnaient dans son crâne pour qu'elle face attention a ce qui l'entourait...

Santiag regardait, amusé, la jeune fillette s'étonner de tout, et de lui-même en particulier. Il se demandait comment etoù elle avait bien pù être élevée pour être encore plus ignorante que lui lors de son "retour à la vie sauvage". Le tueur au visage d'ange trouvait la jeune demoiselle beaucoup trop réactive. Beaucoup, beaucoup trop. Un coup de couteau dans la gorge l'aurait surement calmée. A cette idée, les yeux de Santiag luisirent d'une terrible lueur de sang...

Son visagese figea, son corps fut parcourut d'un irrésistible frisson. Quel plaisir ce devait être de découper cette chair tendre, jeune, encore inviolée et ignorant tout... Un bijou vide de savoir, empli de vie. Pierre brute, encore vierge, qui n'avait pas été passée sous la polisseuse d'un artisan. Il frissonna en envisageant l'espace d'un instant qu'il pourrait forger la jeune fille à son goût. Puis, il reprit ses esprits et sourit, arborant son masque si parfait

-" Mademoiselle, vous êtes sûre que tout va bien ? Vous ne voulez pas manger quelque chose ? "

Assise sur le sol, les mais sur les tempes, le regard perdu, Anor se triturait les neurones sans trouver de réponses à ses questions.

#C'est quoi ce délire? Qu'est que je dois faire, qu'est ce que je dois dire? Bon, restons calme. Je n'ai cas lui poser la question directement... Commençons déjà par sons nom.#

« Euh, je trouve que tu es bien trop anonyme à mon goût... Moi je me nome Anor.Quel est ton nom a toi?» .

Seulement, lorsque celle-ci levât son visage vers son mystérieux sauveur, ses yeux était de la couleur pourpre du sang et un sourire carnassier déformait son visage, son visage d’ange semblais s’être transformer en une bête sauvage .Un frisson de terreur lui parcourus le corps, elle cachât ses yeux est se mit a trembler, elle releva la tête et le jeune garçon était penché sur elle, l'a regardant d'un air tendre et accueillant.


-" Mademoiselle, vous êtes sûre que tout va bien ? Vous ne voulez pas manger quelque chose ? "-"

Quelque chose a mangé ?! Pendant quelque secondes, Anor avait crue que se serait-elle qu’il allait dévorer. Qu’avait elle vu sur cette figure d’enfant qui l’avait terrorisé a ce point ?

« Euh… oui, pourquoi… pourquoi pas… »

Elle avait peur de lui dire non après ce qu’il c’était passer. Mais malgré ça, il était très mignon et son coté effrayant et mystérieux le rendait étrangement attirent. Et elle voulait en savoir plus sur lui, manger un morceau ne pourrait être que bénéfique pour elle. Quoique…
Anor ne connaissait pas cette ville, elle suivit donc le faune travers la foule.

Santiag observait attentivement la jeune fille. Il enregistrait chacun de ses gestes, interprétant chaque mimique, chaque craquement d'articulation. Il dressait un véritable dossier sur les aptitudes de la jeune fille, du moins de ses aptitudes visibles. Il remarqua qu'elle semblait ne pas savoir comment se comporter avec les objets urbains: pavés, charriots, stands,...

Lorsqu'elle lui dit qu'elle voulait bien grignoter quelque chose, il lui sourit et l'invita à le suivre. Le petit faune se faufilait habilement dans la foule, dans un silence absolu, malgré le fait qu'il ai des sabots et non des pieds. Les gens s'écartaient devant lui sans même le remarquer, si bien que si on leur avait demandé s'ils avaient remarqué un petit faune, ils auraient sûrement répondu négativement. Bientôt Santiag et sa jeune suivante arrivèrent dans une autre ruelle peu fréquentée que le faune connaissait également comme sa poche. Dans la ruelle sombre, une petite auberge se dessinait. Un écriteau sombre désignait l'échoppe, sur lequel on pouvait lire "Au poulet tranché". Un nom peu rassurant et somme toute grotesque. Le faune s'engouffra dans la boutique avant de se retourner et d'adresser un sourire réconfortant à la jeune fille.

L'endroit était peu éclairé, et seules quelques personnes à l'air peu accueillant étaient attablées et les observaient d'un air méfiant. Le jeune faune s'approcha du comptoir et dit quelques mots au gros gérant, engoncé dans une chemise trop serrée et une salopette trop serrée qui menacait de céder sous l'imposante masse. Il rejoignit Anor à une table et lui sourit encore. Peu de temps après, une jeune femme à l'apparence non moins antipathique déposa presque violement une coupelle de viande et de lentilles sur la table avec une fourchette.

-" V'là pour la p'tite dame... "

Santiag sentit les poils de son dos se hérisser. Elle aussi mériterait de mourrir. Il contrôla son accès de fureur, ne brisant pas son masque et se tourna vers la jeune fille en lui demandant, tout sourire

-"J'ai remarqué que vous sembliez un peu perdue ici. Auriez-vous besoin d'un renseignement ? Je peux peut-être vous aider... "

Anor suivit donc le jeune garçon jusqu'à une ruelle peu accueillante, "Au poulet tranché" était le nom de l'auberge. La première impression qu'Anor eut, ne fut pas des plus positives, une légère substance poisseuse suintait des murs grisâtres, les meubles étaient très rustiques et abîmés, le sol de briques brunes était plus ou moins propre et le gens qui y mangeaient avaient des airs suspicieux, presque agressifs. Le gérant était bien enrobé, le visage boursoufflé, le crâne dégarni et le peu de ses cheveux était gras, dégoulinant sur ses oreilles et sa nuque, son tablier était sale, sa chemise retroussée sur ses bras montrait sa peau brillante d'un mélange de sueur et de graisse.

Le petit faune montra d'un geste bref une table isolée à Anor qui se dirigea vers le vieux meuble. Lorsqu'elle s'assit sur la chaise de bois bancale, celle-ci se mit à grincer, ce qui stressa un peu plus Anor.
Elle scrutait les moindres recoins de la salle, croisant les regards des gens ivres et méfiants discutant à voix basse tout en la fixant d'un regard noir. Puis, comme pour chercher un peu de réconfort, elle chercha le petit faune dans la salle, ce ne fut pas difficile puisqu'il n'y avait qu'une dizaine de personnes tout-au-plus, le faune discutait avec l'aubergiste qui semblait être ronchon mais le petit faune arborait un large sourire qui paressait apaiser le gérant. Se connaissaient-ils?

Enfin, le jeune faune revint, toujours un sourire rassurant sur les lèvres, Anor sentit une douce chaleur parcourir son corps, elle se mit a rougir et sourit à son tour. Son regard se décrocha des yeux sulfureux du faune pour se fixer sur la serveuse qui déambulait vers eux, elle s'approcha difficilement de la table et y balança une gamelle remplie de lentilles et de viande baignant dans une sauce brunâtre et une fourchette.

" V'là pour la p'tite dame... "

Quelques gouttes de sauce vinrent s'étaler sur le kimono blanc que portait Anor, la femme afficha un sourire moqueur et méprisant.

""Vôyez m'escuser momselle, c'est qu'j'ai pô l'habitude de servir des bourgs habillés de blanc"

Des ricanement montèrent dans la salle. C'en était trop, Anor, qui baissait la tête, les mains sur la table, se mit à émettre un faible grognement, lorsqu'elle releva la tête, ses yeux tendres et naïfs s'étaient transformés en ceux d'une bête sauvage, toutes dents dehors, le grognement s'amplifiait, ses mains se refermèrent en laissant des traces de griffes bien nettes sur la table. Toute la gentillesse et la naïveté avaient disparu de son corps, la colère emplissait son être tel un loup enragé, l'humiliation, elle ne connaissait pas, et elle n'aimait pas ça non plus. Elle saisit sa fourchette et s'apprêta à bondir sur la serveuse.

"AAAAAAAAAH!"

Anor planta sa fourchette dans la viande grasse, elle en arracha un morceau qu'elle trempa dans la sauce et le porta a sa bouche.

"Mmmh, la viande est excellente"

S'essuyant la bouche et regardant la serveuse qui s'était écroulée au sol, la regardant avec des yeux de chat huant, la bouche entre ouverte, tremblant de tout son corps.

"Je vous demande de m'excuser pour ma réaction quelque peut excessive et déplacée, seulement, la prochaine fois que vous servirez quelqu'un, posez simplement l'assiette sur la table,... et tout iras bien."

La femme acquiesça de la tête, se releva, s'épousseta, et jeta un regard rageur au faune avant de s'activer pour rejoindre le fond de la salle. Plus un bruit dans la salle, même les mouches semblaient s'être arrêtées de voler. Anor posa sa fourchette, poussa un soupir de soulagement et se mit a frotter les taches de son vêtement. Elle en avais d'autre des kimonos de toute façon, alors pourquoi s'énerver pour si peu?

"J'ai remarqué que vous sembliez un peu perdue ici. Auriez-vous besoin d'un renseignement ? Je peux peut-être vous aider... "

Anor se tourna vers son compagnon d'infortune.

"Des renseignements?! Ah, euh... Oui... Effectivement, commençons déjà par euh... Nos noms, je m'appelle Anor... Et toi?"

Ses lèvre dessinaient un sourire gêné d'avoir montré une telle arrogance au jeune garçon, ses mains tremblotaient et montraient son manque de confiance en elle, comme si son masque de fureurs c'était brisé sous l'effet de la voix du faune, mais son regard était sûr et ne semblait pas vouloir se décrocher de celui du mystérieux petit personnage.

Santiag regarda avec un certain dégoût la sauce tomber sur le kimono blanc de sa jeune amie. Si ça avait été lui, la vendeuse n'aurait déjà plus de gorge, et tous les clients du bar non plus afin que ne s'ébruite pas l'affaire, bien entendu. Car tout tueur à gage se doit de savoir être discret.

Alors qu'il faisait tout pour garder son calme et ne pas dégainer l'un des nombreux poignards dissimulés de façon indétectable sur le faune, la jeune femme réagissait déjà. Il avait tant sur lui de ces poignards à la lame sombre que dans quelque position qu'il soit, il pouvait toujours s'en procurer un. Il n'était jamais désarmé. Jamais. Il fut cependant agréablement surpris de voir la jeune fille qui l'accompagnait se dresser contre la serveuse. Plutôt agressivement il devait dire. La jeune fille s'était dressée vivement, en appui sur ses mains qui paraissaient étrangement griffues tout d'un coup...

Santiag observait, amusé, la scène. Il notait tout ce qu'il observait dans un coin de sa tête. Il remarqua, lui qui était très observateur, que les canines de la jeune fille semblaient s'allonger, s'aiguiser, et que son regard semblait plus animal. Une soudaine brutalité naissait en elle... Comme apparue de nulle part. La jeune fille ne semblait pas être une humaine comme les autres en fin de compte. Elfe noire ? Loup-garou ? Ces deux hypothèses étaient les plus plausibles pour l'assassin. Il regarda l'imposante serveuse s'écrouler dans un grondement et observa avec autant de plaisir les rayures laissées sur le bois par les ongles de la jeune fille. Lorsqu'enfin elle se rassit il lui posa sa question et remarqua qu'immédiatement, les yeux chataignes de la fillette semblaient attirés vers les siens. Cela ne lui fit qu'agrandir d'autant son sourire. Lorsque l'inconnue lui dit qu'elle se nommait Anor, il acquiesca d'un simple mouvement de tête avant de se présenter lui-même d'une voix neutre

"Je me nomme Santiag."

Il s'installa plus à son aise dans la chaise au tamis usé par les années, laissant deux nettes encoches là où il enserrait le bois avec ses griffes pour tenter de se calmer.

Sa tension revenue à la normal, Anor regarda le petit faune qui répondit à sa question.

"Je me nomme Santiag."

"Et bien, ... euh... Santiag, j'aimerais sortir, je n'me sens pas très a l'aise ici... ."

Anor lançait des regards saccadés vers la porte d'entrée tout en se triturant les mains. Elle voulait sortir, parce qu'être enfermée l'oppressait plus qu'autre chose, les rayons tiède du soleil lui manquaient... Et l'air pur aussi d'ailleurs, il régnait dans la salle une odeur de rance qu'elle ne parvenait plus a supporter. Sans attendre l'accord de Santiage, elle se leva, déposa quelque pièces sur la table et esquissa un large sourire.

"Je vais attendre dehors."

Dit-elle d'une voix enfantine. Elle regarda une dernière fois le faune, son visage innocent semblais illuminer la salle d'une douce lueur argentée.

"Au revoir messieurs dames, et merci pour tout."S'adressant au gérant et à la serveuse.

Arrivée dehors, elle respira un bon coup, l'air n'était toujours pas pur, mais il était meilleure qu'a l'intérieure de l'auberge.

#Aaah, de l'air.#

La ruelle avait bau être sombre, quelque tache de lumière parvenaient a passer entres les battisses. Elle se mit sous le plus grand espace lumineux, le soleil caressait son doux visage, un courent d'air fit virevolter ses cheveux, sa chevelure prit alors des allures de vagues blanches aux reflets argentés. Un sourire grandit sur son visage, un sourire, un simple sourire d'enfant qu'elle offrait a qui voulait le prendre. La nature traversait tout son être et, sans faire attention a son entourage, elle se mit a tourbillonner, passant de l'ombre a la lumière dans un mouvement
d'apesanteur, elle sentait libre.
Mais le pavé était irrégulier et, ... Elle trébucha.
Elle s'étala de tout son long sur la surface dure, mettant fin a sa gracieuse prestation.

L'impression plutôt positive que la jeune femme lui avait faite depuis leur rencontre s'évanouit d'un seul coup. Elle venait de sortir, laissant le jeune faune seul. Il fronca un sourcil, sans pour autant se départir de sa façade angélique. Qu'avait-elle ? Trop changeante, indécise. Lui qui avait fondé des espoirs sur cette rencontre n'était que déçu. Elle semblait incapable d'être discrète qui plus était, à en jurer par le bruit sourd de sa chute qu'il percut du dehors...

Il se leva, laissant l'assiette à moitié vide sur la table avant de jeter un regard au barman qui sembla se glacer. Le faune sourit d'un air entendu et sortit. Il retrouva la dénommée Anor étendue de tout son long sur les pavés sales et vieillis, et lorsqu'elle se releva, son kimono immaculé n'était plus que gris, brunâtre. Recouvert de poussière et de tâches de boue. Pitoyable. Non seulement elle ne savait pas être discrète, ni même constante et réfléchie dans ses attitudes, mais elle ne pouvait apparament pas non plus prendre soin d'elle même. Et où, elle qui semblait si perdue, pourrait-elle laver son vêtement ? Santiag, de nature assez peu patiente, sentait des picotements caractéristiques dans ses mains... L'envie de découper, trancher, le reprenait... Il n'avait pas senti le sang couler sur son visage depuis au moins 2 semaines et cela lui était insupportable... Pas de contrats. Tout était revenu dans l'ordre depuis que des démons sortis d'on ne sait où avaient fait le ménage, et les têtes ne tombaient plus aussi régulièrement... Triste, triste nouvelle pour lui...

Il s'arrêta près d'Anor, mais son visage de marbre fixait le ciel, accrochant avidement du regard le moindre oiseau, la moindre ombre humaine qui serait passée par là... Il avait un visage neutre. Ni souriant ni terrifiant... Mais terriblement dénué d'epression...