Des mages expérimentés.
Des mages expérimentés.
Des mages expérimentés.
Des mages expérimentés.
… Telles étaient les pensées qui occupaient sans cesse l’esprit de Nathanaël.
Rentrer chez lui.
Son plus cher désir. Il ne voulait plus se retrouver mêlé à des guerres opposant humanoïdes contre démon, il ne voulait plus risquer de blesser tout ce petit monde rien que parce qu’il les approchait. Depuis son arrivé ici ne faisait-il pas n’importe quoi ?

Des mages expérimentés.
Là était la solution.
Sa solution.

C’est ainsi qu’il s’était retrouver à marcher droit devant lui, sans jamais bifurquer, les yeux rivés sur l’horizon.
Le plus intelligent aurait surement été d’aller directement dans une grande ville. Mais le jeune vampire n’avait strictement aucune idée de part où elles pouvaient bien se trouver.
Il sera judicieux de demander son chemin ou une carte à la prochaine personne qu’il rencontrerait…
Oui, c’était une bonne idée.
Etait-ce parce qu’il marchait à bonne allure depuis un certain déjà ? Ou parce que son organisme de vampire était constitué à ce point différemment des hommes ?
Toujours est-il que de grosses gouttes de sueurs perlaient sur son front et sa nuque quand d’autres glissaient perversement dans le creux de son dos.
La nuit commençait à tomber, mais il marchait toujours.
Inlassablement.
Sans s’arrêter.
Sa respiration se faisait plus difficile.
Pénible.
Il aspirait à grosses goulées sans avoir toutefois l’impression que cela ne serve à quelque chose.
Il finit par s’adosser à un arbre. Une fois fait il se laissa doucement glisser au sol en continuant d’haleter.
Son état n’était pas franchement douloureux, mais certainement pas agréable non plus.
Une brise.
Il offrit son visage à cette fraîcheur inopinée.
Les yeux fermés il savoura.
Cela faisait du bien.
Lentement le jeune homme rouvrit ses yeux marines. Malgré la nuit il faisait clair. Et pour cause ! La lune était pleine et pas l’ombre d’un nuage ne venait perturber sa lumière.
Il soupira d’aise.
Le spectacle était magnifique.
Soudain il se plia en deux sous le coup d’une souffrance incongrue.
Cherchant de nouveau désespérément de l’air il se roula au sol comme un homme tente de le faire lorsqu’il s’enflamme.
Ses membres se mirent à trembler, ses os craquèrent dangereusement.
Nathanaël, malgré sa situation, prit la peine de s’observer brièvement.
Son bras se tordait dans un sens anormal et se couvrait d’une soyeuse fourrure.
Sans plus comprendre il se laissa retomber au sol.
Inerte.
Encore une fois.


Dans la forêt un loup beige se réveilla.
Mais peut-on vraiment appelé loup, un animal aussi énorme ?
La bête avait des allures plus rustiques que ces congénères mais leur ressemblance était pourtant frappante. Le seul détail assez choquant sur cet animal était sa taille.
On croise rarement un loup d’environ 1 mètre 70 au garrot.
Oui, très rarement.
La bête se leva, s’ébroua. Ses oreilles suivirent le mouvement de sa tête, l’une était beige, l’autre était noire.
Pourquoi donc s’était-elle couchée par une nuit si agréable ?
Levant le museau elle huma le parfum de la nature. La chasse serait bonne ce soir !
Et en un bond il avait disparût.
A présent loup galopait joyeusement entre les arbres. Langue pendante il s’amusait à courir après les lapins. Mais ceux-ci, trop sur leur garde se terraient bien avant son arrivée fracassante. Loup aurait pu gratter les terriers et les débusquer un à un. Cependant ces petites bêtes n’étaient pour lui guères plus qu’un encas. Alors il continuait encore sa course.
Il continua sa course sous l’œil attentif de dame lune. Même quand elle commença à disparaître pour laisser place à monsieur soleil il courrait toujours.
Au bout de folles heures loup ralentit, pas à cause de la fatigue, mais à cause de ces drôles d’habitations au fumet délicieux qui s’en dégageait.
Loup tendit le bout de son museau vers cette étrangeté.
Au fond de lui il savait qu’en aucun cas il ne fallait s’en approcher. Toutefois cela était très tentant.
Trop tentant.
Patte par patte il s’avança, accompagné de l’aube qui pointait le bout de son nez.
Oreille dressé il écoutait attentivement.
Il distinguait ici des ronflements graves, là les pleurs d’un nouveau né. Mais le plus intéressant était sans conteste les morceaux de viandes suspendus au plafond et qui séchaient tranquillement.
Problème.
Il y avait une porte. Malgré tout sous cette porte existait un petit passage. Pour laisser passer un peu d’air ?
Un bout de museau beige y passa son extrémité.
Loup battit de la queue. L’odeur était encore plus délicieuse comme ça !
Il se recula, tenta de gratter. Le sol était dur.
Son nez repassa par l’interstice. Il eut un petit gémissement suivit d’un bref aboiement. Autour de lui la ville se réveillait doucement.
Loup poussa alors de toutes ses forces contre l’obstacle. Celui-ci bascula sans mal sous son poids dans un craquement sonore.
Un peu surprit il trébucha mais se reprit très vite.
Viande était à porter de dent.
Il n’eut même pas besoin de sauter pour atteindre la récompense.
C’est alors qu’on l’interrompit.
Un hurlement strident résonna dans la maisonnée.
Ouille les oreilles !
Loup les plaqua brusquement en arrière et grogna sur la femme. Hors de question de laisser son bout de viande !
Un autre cri retentit bientôt reprit par une bonne part des habitants accourant aux nouvelles.
Maintenant loup savait une chose.
Il devait courir !
Il voulu reprendre son bout laissé tomber par la surprise mais il se prit un coup de balais magistrale sur le bout du nez.
Ce petit bout de femme avait un courage admirable pour faire face à un énorme animal de cette taille.
Queue entre les jambes il fit vivement demi-tour. La foule s’écartait très vite de lui.
Loup aurait jeté un regard en arrière il aurait vu que bon nombre de personne se réunissait, fourche à la main.
Au sortir de la ville il galopa de nouveau sur une vingtaine de mètre puis repassa au trot.
Quelle poisse ! Il avait perdu viande !
Une oreille bifurqua vers l’arrière. Loup s’arrêta. Se retourna. Une armée de chevaux poussée par les acclamations de leur cavalier fonçait droit vers lui.
Loup ne comprenait pas mais il savait.
Courir.
Encore.
Il s’élança.
Encore une fois il aurait regardé derrière lui il aurait vu, avant de s’enfoncer dans les bois, le groupe se séparer en plusieurs monceaux.
Mais loup ne regarda pas en arrière.
Loup zigzaguait entre les fourrés pour esquiver les mini branches de bois au bout brillant qui sifflaient vers lui et se plantaient dangereusement prêt de lui.
Loup bifurquait quand il voyait arriver à ses côtés un autre groupe de cavalier.
Si à ce moment Nathanaël aurait reprit ses esprits il aurait comprit sans aucun mal qu’on le menait droit dans un piège.
Mais Nathanaël était déjà piégé dans l’esprit de loup…
Il courrait, courrait à perdre haleine, courrait depuis hier soir, courrait sans s’arrêter, courrait toujours. Il se cognait contre les branches, laissait un passage monstrueusement grand et facile à suivre. Il était plus grand que certains chevaux qui le poursuivaient…
Son seul avantage résidait en son épaisse fourrure qui le protégeait des griffures.
Il trébuchait en poussant un glapissement aigu.
Un groupe sur le côté avait tiré.
Petit bout de bois au bout brillant s’était enfoncé dans son épaule…
Mais il se releva et courra toujours.
Il fut alors à découvert.
Une clairière et…
Il freina net.
Un autre groupe de cavalier se dirigeait vers lui.
Droit devant.
Il se tourna, se retourna. Il était encerclé.
Tentant le tout pour le tout il fonça vers un endroit ou la troupe semblait moins compacte.
Peine perdue la volée de flèche se planta en un mur infranchissable juste devant son nez.
Ses flancs se soulevaient à un rythme effréné.
Immobile il attendait :

- On le capture ! Lança une voix. Ce genre de bestiole on peut en tirer un bon prix.

Les chevaux étaient nerveux. Nerveux mais obéissant.
Loup grogna et sauta vers l’homme qui venait de parler, menaçant. Mortelle. Une corde passa autour de son coup au moment ou une flèche se ficha dans sa croupe.
Nouveau glapissement qui se transforma en glapissement de rage :

- Joli, Sam ! Commenta-t-on.

Et la danse commença. Loup bondissait, mais corde apparaissait toujours, entravant sa tête, ses pattes… Il lui fut bientôt difficile de bouger, puis quasiment impossible.
Epuiser il vit un homme s’approcher et viser.
Ce n’était pas une flèche, mais un anesthésiant.
Loup ferma à demi les yeux.

Les hommes s’activèrent alors autour de lui avec méfiance, rapidité et efficacité. Vérifiant qu’il était solidement attaché ils entravèrent ses pattes arrières et l’attachèrent au cheval le plus fort de la troupe.
La procession se mit en marche. Ils rentraient au village.
Quelle ne fut pas la joie des habitants lorsqu’ils virent arriver leur héros avec la bête lamentablement trainé au sol.
Chant, danse et hourra se mêlait à la musique joyeuse qui les animait :

- La bête est enfin capturée ! Criait-on joyeusement.

Seule une personne gardait son scepticisme :

- Ne la disait-on pas noire et intelligente ? Il a pourtant été capturé avec facilité si l’on considère les autres fois…

Mais nul ne daignait l’écouté. Cette bête n’avait-elle pas une oreille noire après tout ?


Une cage.
Voila dans quoi loup reprit ses pleinement ses esprits.
Rage.
Douleur.
Voila ce qu’il ressentait.
Des hommes discutaient autour de lui. Ceux du village faisaient face, plein de fierté, à un homme d’habillement noble. Un sourire mauvais se dessinait sur ses lèvres chaque fois que son regard se posait sur loup.
Loup grogna dangereusement.
Une bourse passa de main en main avec un joli tintement :

- Si je puis me permettre monseigneur. Qu’allez-vous donc faire de cet animal ?

De nouveau ce sourire si glacial se forma :

- Le tuer. Ici et maintenant. Les millénaires sont des tares pour Endora.

Millénaires ? De quoi parlait-il ?
Loup se leva.
De toute sa hauteur.
Il avait fuit les autres individus. Mais pas celui-là.
Celui-là il voulait le combattre.
Dans une folie insensée il se jeta, croc dehors contre la cage.
Le vampire se recula juste suffisamment pour ne pas se faire mordre…et du faire un autre pas en arrière.
Cette bestiole avait une force phénoménale.
Les barres avaient pliés sous son poids :

- Je vais en finir maintenant.

Loup tourna dans sa cage et se planta de nouveau face à son adversaire.
Il regarda petit bout de bois aux extrémités douloureuses se lever lentement vers la tête. Il hérissa ses poils et grogna de façon terrifiante.
Le vampire n’eut qu’un sourire.
Il allait lâcher sa flèche :

- Au revoir immondice. Murmura-t-il.

Loup ne céderait pas.
Loup ne bougerait pas.
Loup n'avait pas peur!


HJ/ Pour ceux que ça interesse sa fiche a été complété =)

Louve courait.
Hors d'haleine, elle arriva chez les Protecteurs.
Celui qui en gardait l'entrée reconnut le pelage noir aux reflets bleus et, surtout, les yeux émeraudes.
L'élève.
Il la laissa passer avec un soupir navré.
Arrivée à l'intérieur, Louve se retransforma. Elle parcourut les couloirs avec anxiété.
Enfin, elle le vit. Sa peau avait la couleur de la cire.
Louve eut un cri d'angoisse.
La guérisseuse l'entendit. Elle leva la tête et eut un sourire rassurant.

- "Ah, Louve, vous êtes là... Ne vous en faites pas, allez, il est résistant ! La blessure est sérieuse, et il a été très affaibli. mais cette homme est telle une bougie dont la flamme ne s'éteint jamais face au vent ! Il va s'en sortir."

Louve n'était pas rassurée pour autant. Liée à son maître par l'esprit, ce qu'elle ressentait était loin d'être positif.
La jeune fille se plongea avec angoisse dans le regard bleu d'Elleï.

# Et si toute la bougie s'est consumée ? Il lui faudra bien s'éteindre... #

Le maître et l'élève avaient partagé la même pensée. Ils savaient.
Les yeux de Louve se remplirent de larmes.

# L'heure est venue, Louve... Mais je te promet, je ne quitterai pas ce monde avant que tu ais accomplie une dernière mission. #

# Alors je ne l'accomplirai pas ! Reste avec moi, Elleï, je t'en supplie... #

Elleï soupira doucement, puis sourit. Son visage était serein.

# Louve... Un maître ne quitte jamais son élève, même au-delà de la mort. Ta mère est restée avec moi, comme je resterai avec toi. Maintenant... J'aimerais que tu ailles aux grandes plaines. Un Millénaire est apparu, et je crains pour sa vie. #

Louve écarquilla les yeux. Un Millénaire ?
Elle était persuadée qu'ils avaient tous disparu...
Elleï attendait sa réponse. La gorge serrée, Louve hocha la tête.

# J'irais. Je te le promet, Elleï... #

Les larmes coulaient de ses yeux émeraudes. Elle serra son maître dans ses bras, et sortit, sous le regard étonné de la guérisseuse.
Ne lui avait-elle dit qu'il allait s'en sortir ?
Mais la relation entre maître et élève valait bien mieux que tous les diagnostics...

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L'homme sourit. Il allait lâcher sa flèche.

- "Au revoir immondice."

Il desserra les doigts...
Sifflement.
Une flèche vint dévier celle qui allait s'abattre sur le loup.
L'autre se planta dans le dos du vampire.
Plein coeur.
Il mourut sur le coup.
Il s'effondra. Il y eut des cris affolés. Quelques personnes regardèrent autour d'elles, cherchant à deviner d'où pouvait bien venir le tir.
On ne s'occupait plus du Millénaire.
Ledit en profita.
Il était toujours vivant. Et plus personne ne faisait attention à lui.
Les barreaux avaient déjà ployés sous son poids.
De toutes les forces de son mètre 70, il se jeta contre la cage.
Un coup. Deux coups.
Trois coups.
Les barreaux cédèrent.
Cris de panique. Tous les villageois s'écartèrent devant l'imposant animal.
mais celui-ci n'avait pas le temps de jouer.
S'enfuir !
Il fit demi-tour, et partit au galop.
Il y eut un instant de flottement.
Personne ne réagit.
Sauf Louve.
Dans le couvert des arbres, elle baissa son arc.
Le Millénaire s'enfuyait. Soit. Elle le poursuivrait.
La jeune fille se transforma. Elle devint une louve noire comme la nuit.
Bien plus petite que le Millénaire, mais plus rapide.
Elle le localisa. Partit dans sa direction.
Bientôt, elle l'aperçut. Il courait comme le vent. Il ne réfléchissait pas.

# Stop ! Arrête-toi ! Je suis une amie ! #

Le loup stoppa. Louve s'était servie de son pouvoir pour lui parler, et cette voix dans sa tête, qu'il comprenait, le déstabilisait fortement.
Il se retourna. Fixa la louve aux yeux émeraudes qui s'approchait.
La jeune fille se retransforma et s'agenouilla. Elle n'avait jamais vu de Millénaire, autre que dans les livres. Cette race de loup-garous géants s'était éteinte, en particulier parce qu'ils finissaient tous par se faire posséder par leur côté animal, et qu'ils dévastaient ainsi villes et villages.
Louve observa celui qui lui faisait face. Elle eut un léger froncement de sourcils.
Ce poil blond... Ces yeux, d'un bleu marine profond comme l'océan...
Louve capta l'aura de la bête.
Aucun doute possible.
Elle plongea son regard émeraude dans le regard bleu du loup géant.

- "Nathanaël ?"

Depuis combien de temps loup courrait-il ? Depuis hier au soir, non ? Quasiment sans s’arrêter, non ? Après tout même dame lune l’avait vu galoper effrontément toute la nuit.

Dans un effort fournit par la rage il se rua contre la cage encore une fois.
La première pour combattre l’ennemi à terre.
La deuxième parce qu’il avait enfin remarqué ce pliage inespéré.
Le troisième pour atteindre sa liberté.
Il était épuisé.
Epuisé oui. Mais la peur donne des ailes.
Lorsque l’on sait que l’on va mourir…on trouve toujours l’énergie pour courir.
Courir encore et toujours.

Une voix dans sa tête.
Loup dressa les oreilles. S’arrêta.
Sa respiration faisait le marathon.
C’est alors que loup la vit.
Petit loup noir venait à sa rencontre.
Non.
Petite louve noire.
Non.
Humaine !
Méchant !
Douleur !
Peur !
Leurs yeux se croisèrent :

- Nathanaël ?

Sursaut.
Petit bond en arrière.
Loup pointa ses oreilles dans sa direction.
Un instant.
Un instant quelque chose se réveilla en lui.
Quelque chose remplit de sentiments complexes.
Bien trop compliqué pour loup !
Il refoula l’esprit de Nathanaël avec la force d’un ouragan.
Il aboya.
Faim ! Il avait faim. Mais d’abord. Dormir.
L’oreille noire pivota.
Bruit.
Chevaux. Cavaliers.
Ils revenaient à la charge !
Fuir !
Où ?
Comment ?
Petite louve humaine.
Tu sais toi ?

Un instant.
Un instant seulement, le nom de Nathanaël sembla faire quelque chose au loup.
Mais bien vite, il retourna à son instinct primaire.
Louve soupira. C'était à cause de ça que les Millénaires avaient tous disparu.
Mais là... Non. Pas Nathanaël.
Elle le connaissait. Et elle avait une mission à accomplir.
Pour Elleï.
Bruit de chevaux. Louve se tendit. Le Nathanaël-loup dressa les oreilles.
La jeune fille fit volte-face. Elle savait où aller.

# Suis-moi. #

Elle se transforma. La petite louve noire se mit à courir, franchit en deux bonds un torrent, puis s'éloigna.
Puisse Nathanaël la suivre...
Mais elle l'entendait. Il courait, non loin derrière elle.
Louve et le Millénaire zigzaguait à travers les arbres, passaient des rivières, des ruisseaux, des torrents. De fourrés en fourrés, de légers chemins tracés dans l'herbe en légers chemins, ils finirent par arriver au pied d'un immense rocher, recouverts d'anfractuosités.
Sans hésiter, louve sauta. Elle réaterrit sur une plate-forme rocheuse, progressa par bonds jusqu'au milieu du rocher, où se tenait une grotte spacieuse. Un chêne millénaire masquait son entrée, refuge parfait pour deux fugitifs. Louve s'arrêta.
Elle braqua ses yeux émeraudes sur le Nathanaël devenu loup.
Elle se fichait de savoir ou nom comment il avait bien pu devenir un loup-garou. Car oui, il l'était devenu ! Sinon, à leur précédente rencontre, elle l'aurait senti.
Non, cela l'importait peu. La question maintenant, c'était...
Comment faire pour qu'il refoule son côté loup pour son côté humain ?

Petite louve noire courrait devant lui.
Courir.
Encore…
Il zigzaguait quand elle zigzaguait. Il sautait quand elle sautait.
Il la suivait. Tout simplement.
Bientôt les bruits se firent plus lointain, plus silencieux.
Enfin ils étaient hors de danger.
Enfin ils s’arrêtaient.
Langue pendante et tête basse, loup renfila un peu le sol et choisit un coin de la grotte. Il se coucha, se roula en boule et ferma les yeux.


Au fond de son esprit brumeux Nathanaël flottait au milieu de nulle part.
Où était-il ?
Il ne le savait pas.
Que faisait-il ?
Il ne le savait pas.
Qui était-il ?
Il ne le…Si il devait savoir quand même. Non ?
Mais cet état était tellement plus agréable. Tellement plus tentant. Il savait au moins avec certitude qu'en reprenant ses esprits une foule de problème s’imposerait de nouveau à lui. Mais pourtant…pourtant quelque chose le poussait à se battre.
Quoi ?
La barrière qui le retenait prisonnier. Celle qui l’avait repoussé avec tant de force quand il avait voulu savoir…s’était fragilisée.
Peut être que maintenant…
Il s’approcha.
L’effleura du bout des doigts. Posas sa main. Força. Elle ne céda pas d’un poil. Il était enfermé.
C’est alors que la vérité lui apparût, éclatante. Oui.
Il était enfermé.
En cage.
Lui. Nathanaël.
Alors qu’il n’avait jamais supporté les contraintes !
Il allait devoir subir cet enfermement ?
Pour combien de temps ?
Colère.
Il frappa, frappa encore contre ce mur qui s’imposait à lui.
C’était sa vie ! C’était à lui de décider ! A personne d’autre !
Doucement le mur se fissura.
Se brisa.
Vola en éclat.
Le jeune home fonça vers cette lumière.

Les contours de l’énorme loup se redessinèrent.
D’abord doucement, puis plus fermement. Les poils rentrèrent dans la peau, les membres perdirent de leurs épaisseurs.
Nathanaël réapparût enfin.
Vêtu d’un simple boxer.
Epuisé par ses efforts et ceux du loup…
Mais il était là.
Sourire.
Il s’endormit.

Louve se réveilla en sursaut. Elle s'était retransformée pour dormir, certaine que le loup ne s'enfuierait pas.
Parce qu'en lui, il y avait encore une part de Nathanaël.
Mais là, quelque chose lui avait dit de se réveiller.
La jeune fille se redressa. Elle était en robe, une fine brise se coulait sur les parois de la grotte en un chant apaisant.
Les yeux de Louve se posèrent sur le Millénaire.
Nathanaël.
Sous forme humaine.
Louve sourit. Apparemment, il n'avait pas besoin d'elle pour maîtriser sa forme.
C'était hors du commun. Il devait avoir un sacré caractère.
Rassurée, la jeune fille se rendormit.

Nathanaël passa une nuit agité.
Une nuit où se mêlait rêves canins et angoisse humaine.
Il dormait car épuisé physiquement par la folle course qu’il menait depuis vingt quatre heure dans un corps de loup. Mais épuisé aussi mentalement de ce retour à l’incompréhension et de cette bataille contre son autre lui.
Le loup.
Loup voulait sortir.
Il savait que Nathanaël était une partie de lui aussi. Mais cette part de lui se posait trop de question, cherchait trop de solutions. Dans la vie il n’y avait que peu de chose d’essentielle : Manger et courir.
Trouver un moyen pour rentrer chez soi ? Mais la forêt était chez lui !
Se brider pour ne blesser personne ? Mais en étant loup qui avait-il blessé ?
A toutes ses questions jugées inutiles pour Loup, il se prêtait à y répondre. Selon lui chacune de ses réponses étaient convaincantes.
D’un certain côté cela était vrai.
Le jeune homme avait gouté cette quiétude qui habitait l’esprit du loup.
Mais chaque fois il s’évertuait à repousser ses avances.
Il ne fallait pas céder.
Il ne devait pas céder !

Il devait faire jour depuis longtemps lorsqu’il daigna se réveiller. Le soleil haut dans le ciel peinait à le réchauffé. Enfin aurait peiné à réchauffer un humain.
Pour sa part, il avait beau être en simple boxer sa peu ne frémissait même pas des cinq degrés ambiant.
Il se leva, tout courbaturé de cette nuit à même le sol.
Regardant autour de lui il vit alors une silhouette prés de lui.
Cherchant dans ses souvenirs des images fugaces lui revinrent.
Ah ! Oui ! Elle ! La luciole verte! Enfin il doutait que l’appeler comme ça lui plairait.
Il s’approcha.
Aaaaaaaaaaaaaaaaattends !
Nathanaël stoppa.
Il était en boxer, là.
Il était en sous vêtement, là.
…
Merde alors.
Après une intense réflexion qui dura en tout et pour tout un quart de seconde il haussa les épaules.
Le principal était couvert non ?
Il continua donc son approche :

- Bonjour. Lança-t-il.

Un rayon de soleil vint accrocher des reflets mouvants dans les cheveux ailes de corbeaux de Louve.
Celle-ci bailla, s'étira longuement, et se redressa.
Elle eut peine à se souvenir de tout ce qui s'était passé.
Mais un certain jeune homme eut vite fait de le lui rappeler.

- Bonjour.

La jeune fille sourit.

- "Salut, Nathanaël."

Elle eut le temps de remarquer qu'il n'était guère vêtu... et en profita pour faire glisser le tissu de sa robe sur ses jambes, qu'elle trouvait trop découvertes à son goût.

- "Tu te souviens de moi ?"

- Oui. Répondit-il. Louve si je me souviens bien. J’ai beaucoup oublié depuis que je suis arrivé mais tu as un nom fort peu banal et des yeux qui m’avaient frappé.

Il sourit.
Sourit de la première réaction quand il avait aperçu ses yeux lumineux.
La chute avait été douloureuse…

- Je… merci… Pour hier.

Sa tirade très consistante…bon d’accord ses quatre mots balbutiés. Furent brusquement interrompu par un gargouillement sonore.
Ouuups :

- Désolé de te redemander quelque chose mais…tu ne saurais pas ou dénicher a manger ?

Louve sourit. Il est vrai que son nom, comme ses yeux, étaient peu communs.
Aux remerciements maladroits de Nathanaël, la jeune fille fronça légèrement les sourcils.

- "Tu te souviens d'hier ? Tu as beaucoup plus de contrôle que je ne le pensais, c'est plutôt encourageant."

Puis, au gargouillement sonore qu'émit le ventre du garçon, Louve rit.

- "Pas de problèmes, attends."

La jeune fille sortit. Elle se transforma, alla chercher son sac qu'elle avait accroché au pied d'un arbre fruitier, non loin. Elle possédait déjà quelques denrées, rajouta des pommes sauvages, mûres et nèfles qu'elle trouvait sur sa route. Elle revint bientôt, tendit le sac à Nathanaël avec un sourire.

- "Tiens. Bon appétit."

- Merci ! S’exclama-t-il joyeusement en s’emparant de la nourriture.

Les fruits étaient délicieux et il s’empiffra comme un jeune enfant. Il avait vraiment faim. C’est seulement quand il fut quelque peu rassasié qu’il comprit le sens des phrases de la jeune femme.
S’arrêtant subitement de manger il leva la tête, la bouche pleine de jus :

- Je m’en souviens avec plus ou moins de précision. Des bribes, surtout le bien être mental qui l’accompagnait en fait. Sais-tu ce qui m’arrive ? Qui je suis ? Qu’est-ce qui est encourageant ? Je n’aurais pas dû me souvenir ? Mon état est inquiétant ?

Il soupira. Voici l’une des raisons pour laquelle il était si tentant de céder la place à Loup…

Louve leva les mains en signe d'apaisement.

- "Hey, calme-toi ! Je vais t'expliquer. Voilà... Tu es un loup-garou. Mais pas n'importe lequel. Tu es un Millénaire, issu d'une espèce de loups géants que je croyais éteinte. En particulier parce que cette espèce avait la facheuse tendance à laisser son côté animal prendre le dessus. Mais le fait que tu aies pu te reransformer en humain, et que tu te souviennes vaguement de ce qui s'est passé, montre que tu as déjà un certain contrôle sur ton côté loup. Donc ce n'est pas inquiétant, et même très encourageant."

Elle lui sourit.

- "Et moi, je suis là pour t'apprendre à maîtriser ton côté animal."

Un…loup…garou.
Notre jeune Nat’ aurait bien regardé Louve comme un demeuré malheureusement son histoire tenait plus que bien la route... et puis d'un côté il en avait marre d'avoir tout le temps l'air d'un imbécile. En plus ces expliquations dévoilaient un sacré nombre de chose.
Par contre il y avait une chose commençait très sérieusement à l’agacer.
Etre toujours à côté de la plaque. Et toujours ne rien comprendre a ce qui se passait autour et en lui.
Il soupira :

- Je croyais que j’étais un vampire…

Disant cela il inspira machinalement. L’odeur de Louve lui titilla les narines mais l’odeur de chien qui lui collait à la peau ne la rendait nullement appétissante à ses papilles. Enfin elle ne sentait pas non plus mauvaise. C’est juste que, pour définir : Un peu comme un beau steak mais que l’on vous proposait de manger avec l’odeur de dragibus plein le nez.
Faisable, mais pas agréable :

- C’est un bon début en tout cas. Grommela-t-il en reponse à "l'encouragement" de Louve. On peut vraiment être loup et vampire en même temps ?

Devoir jongler entre une soif incurable de sang et l’envie de liberté incessante de loup… Il y avait mieux pour avoir l’esprit tranquille… Peut être qu’il devrait se laisser aller après tout. Ne pas repousser ses instincts, accepté de tuer des humains et de s’oublier en devenant animal ?...
Il secoua vivement la tête.
Comment des telles pensées avaient-elles pu lui traverser l’esprit comme ça ?!
Inconcevable.
Pas lui ! Il ne blesserait personne !
Enfin c’était un peu raté.
Il espérait ne blesser personne !

- C’est dur ? Questionna-t-il simplement.

On peut vraiment être loup et vampire en même temps ?

Louve sourit.

- "Tu en es la preuve vivante."

Cependant, l'inquiétude assombrissait le regard de Nathanaël.

- C’est dur ?

Louve prit le temps de réfléchir à la question. Elle finit par répondre lentement :

- "Je crois... que ça dépend de toi. De ta volonté à rester humain, à surmonter ton côté loup. La plupart du temps, c'est dur, oui."

Elle leva ses yeux émeraudes, et sourit.

- "Mais tu as l'air extrêmement volontaire, et en plus, je t'aiderai. Alors je suis assez confiante. On commence ?"

A la proposition de Louve, Nathanaël se passa une main dans ses cheveux déjà ébouriffés. Il aurait dû avoir du pain sur la planche, des tonnes de choses à faire aussi. Son but premier n’était-il pas de trouver des mages expérimentés capable de le ramener dans son monde originel ?

- D’accord. Fit-il.

Mais perdre son humanité au profit d’un loup pourrait s’avérer assez gênant pour réaliser sa quête… :

- Que dois-je faire ?

Il était prêt. Qu'on lui demande de se jeter du haut d'une falaise pour qu'il réussisse à se maîtriser...et il le ferait.

HJ : nan Nat', ça c'est dans Naruto xDD


Louve réfléchit un instant.

- "Si tu ne sais pas te transformer, je doute que t'apprendre à te maîtriser soit réalisable. Alors tu vas déjà essayer de reprendre ta forme de loup. Car je suppose que ce n'était pas intentionnel la première fois."

Elle posa ses yeux émeraudes sur le garçon et sourit.

- "Comme je sais parler aux loups, te garder près de moi sous ta forme animale ne risque pas d'être difficile. Tu peux me faire confiance, je ne te laisserai pas aller battre la campagne en ayant perdu l'esprit. Exécution !"

Nathanaël écouta attentivement les instructions. Mais…
Quelles étaient les instructions ?! Se transformer en loup ? Et si on ne sait pas comment faire ?...
Il ferma les yeux.
Loup se battait pour que deuxième lui le laisse vagabonder. Deuxième lui était quelqu’un qui s’arrêtait sur plein de détails inutiles qui le rendait triste.
Si Loup prenait le contrôle il n’aurait pas à souffrir de cette manière.
C’est alors qu’il sentit deuxième lui le chercher. Loup couru à sa rencontre.

« Viens ! Viens ! Jouons ! » Aboyait-il.

Mais il sentait toujours deuxième lui hésiter. Il allait donc le prendre de force.
D’un saut puissant il bondit vers lui, brisant la mince barrière qui s’était établit entre eux.
Elle vola en éclat.


Dans la réalité Nathanaël réalisa une transformation aussi soudaine que rapide.
Loup ouvrit ses profonds yeux bleu marine.
De toute la splendeur de sa taille il leva le museau et huma de nouveau l’odeur de la liberté.
Les soucis s’étaient envolés.
Il reposa alors son regard sur femme-louve.
Elle était une de ses cousines.
Il tendit ses pattes de devant sur le sol, le derrière encore droit tout en battant vigoureusement l’air de sa queue.
Il aboya.
Joue avec moi !

La transformation de Nathanaël fut aussi brusque qu'innattendue. Il se débrouillait bien.
Lorsque son côté animal manifesta une envie de jeu, Louve hésita un instant.
Puis elle sourit.
Après tout... Ça ne changeait rien.
Elle se transforma elle aussi. Petite louve noire.
Rapide. Très rapide.
Elle bondit. Partit comme une flèche.

# Ah, tu veux jouer ? Essaye donc de m'attraper ! #

Petite louve noire partie comme une flèche. Elle laissa un instant le jeune loup sur place, surprit d’un tel départ. Oreille dressé et queue battant au ralentit, puis…
Tel un boulet de canon il s’élança.
Cette fois il était en forme, rien ne lui manquait.
En pleine possession de ses moyens il galopait telle la lumière.
Rapide.
Impossible de l’arrêter.
Ses pattes battaient vivement la terre.
Son corps puissant se frayait dans la forêt avec plus de difficulté que celui de la louve.
Mais qu’importe ?
Les branches qui le gênaient se trouvaient vite arrachées par son passage.
Il eut tôt fait de rattrapé petite louve noire et de tenir le rythme effréné sans peine.
Jeu ?
Jouons !
Loup bifurqua brusquement…sur la louve au pelage nuit. Autant dire qu’il la bouscula de façon plutôt conséquente et qu’elle trébucha fortement.
Loup ralentit puis sauta sur louve noire tels deux jeune louveteaux. Le seul problème était la différence de taille existante entre les deux compagnons. Qui plus est, Loup n’était pas vraiment doux dans ses coups de têtes et ses bousculades.
Il ne connaissait pas sa force.

Louve courait, rapide comme le vent.
Elle savait Nathanaël derrière elle. Elle savait que de par sa grande taille, il la rattraperait bientôt.
Elle savait qu'il n'avait plus conscience de qui il était.
En revanche, elle ignorait qu'il pesait si lourd.
Elle fut projetée au sol, puis le grand loup bondit sur elle et la maintint immobile de ses pattes puissantes. Louve savait qu'il voulait seulement jouer, mais avec une force pareille, il risquait de lui faire très mal.
La jeune louve banda ses muscles et écarta d'une poussée vigoureuse l'animal. D'un bond, elle se mit hors d'atteinte. Puis, elle fit la seule chose qu'elle savait capable d'arrêter Nathanaël.
Campée sur ses quatre pattes, les yeux émeraudes étincelants, la louve noire de jais retroussa ses babines et dévoila ses crocs luisants, un grognement sourd montant de sa poitrine.

# Reprend-toi ! Tu n'es pas un animal sauvage. Tu es Nathanaël ! #

Louve ne voulait plus jouer.
Triste.
Loup baissa la queue tout en quittant sa position de jeu.
Déçut.
Pourquoi ne voulait-elle plus jouée ?
Triste.
Il pencha la tête sur le côté, s’approcha de nouveau à pas lent et donna un petit coup de museau à la louve noire.
Animal sauvage ?
Sauvage ?
Qu’est-ce ?
Sauvage signifiait-il libre ?
Dans ce cas, si. Il en était un.
Il aboya.
Jouons encore !

Loin, mais si près, Nathanaël endormit ne se réveilla pas…

Louve fixa l'animal contrit d'un regard qui ne tolérait aucun écart.

# Tu as beaucoup trop de force, et tu ne la maîtrises pas. Regarde ! #

Elle se retransforma. Tendit son bras droit devant elle, barré d'une estafilade sanglante.

# Le Nathanaël que je connaît ne veut pas faire du mal aux autres. Tu es Nathanaël. Maîtrise-toi ! #

Elle plongea ses yeux émeraudes dans ceux, bleus marine, du loup.

# Souviens-toi qui tu es. #

Visiblement petite louve noire voulait définitivement cesser de jouer. Pour preuve elle s’était retransformée en humaine.
Loup s’approcha et renifla le sang, oreille dressé.
C’était sa faute ?
Les oreilles prirent la position basse d’un chien triste, queue entre les jambes.

# Le Nathanaël que je connaît ne veut pas faire du mal aux autres. Tu es Nathanaël. Maîtrise-toi ! #

Loin Nathanaël se redressa.
Il avait encore blessé quelqu’un ?
Se fut un vampire enragé qui s’acharna alors sur la bête qu’était Loup. Il n’avait rien pour se battre et pourtant. Pourtant loup se trouva muselé et ligoté de toute part. Son esprit relégué au fin fond de celui du jeune homme.
Si Loup blessait les autres, alors Loup ne devait jamais sortir de lui…
Perdu au milieu de nulle part l’animal gémit doucement. Combien de temps le jeune homme réussirait-il à se battre contre sa propre nature ?
Le loup aux yeux bleus marines secoua la tête. De nouveau approcha son museau :

# Pardon.# Murmura-t-il. # Je suis vraiment désolé.#

Lorsqu'elle entendit Nathanaël lui parler, toujours sous sa forme animale, Louve eut un grand sourire.

- "Eh bien, ça progresse !"

Elle rit et lui ébourriffa les poils.

- "Mais était-il vraiment nécessaire que tu me fasses mal pour en arriver là ? Espèce de sale bête."

Bien sûr, elle n'en pensait pas un mot. Pour elle, c'était miraculeux qu'il arrive déjà à reprendre le contrôle de temps en temps. Elle le fixa de son regard émeraude, de nouveau sérieuse.

- "Bon. Et si tu essayais de reprendre ta forme humaine, maintenant ?"

Sous sa forme de loup Nathanaël se redressa. Il ne put s’empêcher de tiquer à sa deuxième phrase :

#Visiblement non.# Répliqua-t-il plus acide qu’il ne l’aurait désiré.

Il soupira. Il avait beau comprendre que ses paroles étaient une blague… Il ne pouvait enrayer ce sentiment qui lui faisait comprendre qu’il blessait tous ceux qu’il approchait.
C'est en grommelant qu'il répondit:

# Plus facile à dire qu’à faire… #

Il eut un air pensif. Il avait réussis à devenir loup en lâchant la bride à l’animal. Mais vu comment il l’avait embrigadé au fond de lui…

# On fait comment ?# Questionna-t-il.