Après avoir quitté Louve, le vampire et le loup étaient allé à la recherche de nourriture. Ils trouvèrent avec joie un homme éclairé par le clair de lune, qui admirait son reflet dans la rivière. Lorsqu’ils en eurent fini avec lui, les deux yeux du pendentif s’allumèrent d’une inquiétante lueur rouge. Elvir fut tout d’abord étonné. C’était la première fois que cela se passait.
Que signifiait ce pendentif déjà ?
C’est alors qu’il se souvint des paroles des fondateurs. Il devait retourner auprès de ses parents et de son Clan. La grande question était "Pourquoi ?".
Il jeta un regard à Vása et sauta sur son dos. L’imposant loup bondit en avant, en direction du village.

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Arrivé devant les portes, le vampire stoppa son compagnon. Il vit le garde sur le chemin de ronde. Garde qui l’ignora superbement. Attitude qui énerva superbement le vampire.
Il se téléporta sur le chemin de ronde, face au garde, dague "prête à l’emploi". L’autre vampire pensa à défier Elvir, mais il était trop lâche pour cela. Sans un mot, il entreprit l’ouverture des portes.
Vása méfiant n’entra pas. Le vampire sauta à terre, puis lui fit signe de le rejoindre. Le loup se résolut à entrer, mais hérissa ses poils et poussa de tels grognements qu’aucun vampire du Clan ne fut tenter de l’approcher.
Elvir se dirigea vers la demeure des "fondateurs" d’un pas décidé. Il ne prit pas la peine de ralentir lorsque les gardes postés à l’entrée lui firent signe de s’arrêter et d’attendre. Le vampire passa devant eux suivi de près par le loup. D’un coup sec de la main il fit bondir la porte hors de ses gonds.
Lorsqu’il fut entré il s’arrêta, Vása à ses côtés. Le vampire détailla chaque élément de la pièce. Bien qu’il la connaisse déjà, il y avait quelque chose de changé. Il observa attentivement. La fondatrice siégeait sur son trône. Ses parents étaient là. Ils le regardaient d’un air inquiet. Elvir trouva ce qui l’avait frappé à son arrivée : le fondateur était absent. Que s’était-il passé ?
Alors qu’il se posait ces questions, la fondatrice prit la parole :

"Jeune vampire, tu as été désigné par le fondateur."

"Ben voyons ! Désigné pour quelle tâche ingrate ?"

A ces mots, Raïssa étouffa un cri. Wielcrig quant à lui fronça les sourcils. Les gardes laissèrent échapper une rumeur qui se propagea comme une trainée de poudre dans l’ensemble du Clan.
Pour la première fois de sa vie, Elvir s’inquiéta. Il distinguait les pensées de tous les vampires, mais il ne parvenait pas à en isoler une. Il saisissait des mots, des expressions, mais cela restait trop vague pour qu’il puisse comprendre.
Tout ceci n’avait duré que quelques secondes. La fondatrice n’avait rien dit. Lorsqu’elle s’adressa de nouveau à Elvir, celui-ci comprit son erreur.

"Sache misérable morveux, que le fondateur t’a choisi pour prendre sa relève car il plaçait de grands espoirs en toi. C’est sûrement le seul vampire à part tes parents qui croyait qu’on pouvait faire quelque chose de toi."

Elvir se braqua.

"Et si j’ai pas envie d’être un fondateur ? Qu’est ce que cela signifie ?"

Il jeta un œil étonné vers ses parents, puis regarda de nouveau la fondatrice.

"Je dois rester éternellement assis sur un genre de trône en attendant que la mort vienne me chercher comme l’a fait notre défunt fondateur ? Je dois tuer les enfants non disciplinés ou ayant de trop grand pouvoirs mais ne sachant pas s’en servir ? C’est ça être fondateur ? Et bien vous pouvez déjà chercher un autre remplaçant !"

"Ce n’est un choix que je t’offre."

"Et ce n’est pas un accord que je vous donne !"

Le ton avait monté. La fondatrice s’était levée et toisait Elvir du regard. Le vampire ne cilla pas, il ne détourna pas son regard. Les mâchoires crispées, les poings serrés, les sourcils froncés, Elvir et la fondatrice restèrent immobile pendant un long moment. Les personnes présentes n’osaient intervenir. Les gardes restèrent tous muets. Wielcrig et Raïssa regardèrent leur fils comme s’ils ne l’avaient jamais vu. Ce vampire qui leur faisait face était bien différent du fils qu’ils avaient vu partir il y a de cela plusieurs années.
Le père d’Elvir s’avança et se prosterna.

"Fondatrice, laissez moi lui parler."

Le ton de Wielcrig était froid mais respectueux. D’un signe de tête, la fondatrice donna son accord.
Avant de sortir, Elvir adressa une fois de plus la parole à la fondatrice d’un air provocateur.

"Et vous savez ce qu’il vous dit le misérable morveux ?"

Il sortit furieux de la demeure, suivit par son père, et par Vása.
Ils allèrent s’installer sur un banc qui donnait vue, à gauche sur une colline, à droite sur un lac. Devant eux s’étendait une forêt à perte de vue. Quand il était petit, lorsqu’il avait des ennuis, c’était ici qu’il venait. Autant dire qu'il avait presque vécu son enfance sur ce banc.
Ce lieu avait pour don de l’apaiser.
Wielcrig soupira, puis entra dans le vif du sujet :

"Elvir, imagine l’honneur que l’on te fait ! Tu va devenir fondateur par le vouloir de notre défunt chef ! Sais-tu seulement ce que cela représente ?"

Les yeux dans le vague, Elvir répondit :

"J’ai déjà dit ce que cela représentait pour moi."

Son père, emballé ajouta :

"Tu va devenir le plus jeune fondateur de l’histoire du Clan !! Réfléchis à ce que cela pourrait avoir comme conséquences."

Elvir n’avait pas besoin de chercher. Il savait que les vampires du Clan le respecteraient uniquement pour CETTE raison.
Elvir regardait maintenant le lac. Comme il était calme la Nuit. Le Jour, de nombreux oiseaux le survolaient, plongeaient en piqué et ressortaient, un ou plusieurs poisson(s) dans leurs becs.
Le vampire soupira.

"Je veux que les autres membres du Clan me respecte mais pas par crainte comme maintenant ou par obligation comme lorsque je serais fondateur."

Le visage de Wielcrig s’illumina.

"A condition que j’accepte !" Rajouta précipitamment Elvir. "Je ne pense pas être fait pour ça"

Wielcrig se pencha à l’oreille de son fils et lui murmura :

"Alors pour quoi es-tu fait ?"

Elvir le regarda plus étonné que jamais. Son père se leva.

"Je te laisse réfléchir tranquillement. Je serais chez la fondatrice si tu as besoin de moi."

Le vampire reposa son regard rouge sang sur le lac, puis le posa sur la colline. Il paraissait calme, mais son esprit était en pleine ébullition.
Vása regarda son compagnon d’un air inquiet.

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Plusieurs minutes plus tard, Elvir et Vása refirent leur apparition chez la fondatrice. Le vampire ne comptait pas s’excuser (c’aurait été mal le connaître). Il s’avança le plus près possible du trône, jetant de brefs regards à son père.

"Que se passera t-il si j’accepte ?"

"Ce ne sera pas si différent de ta vie d’aujourd’hui : tu pourras continuer à te balader dans l’Autre Monde. D’ailleurs, comment est-ce ?"

"C’est un monde peuplé d’étranges créatures. La Mort est venue me voir en personne. Heureusement les humains ne manquent pas."

Il avait dit cela comme si c’était tout naturel. La fondatrice hocha la tête. Elle reprit la parole après quelques secondes de silence.

"Il existe cependant une condition pour que tu puisses être fondateur."

Elvir fronça les sourcils. Quoi encore ?
Wielcrig intervint à ce moment là.

"Fondatrice, laissez-moi lui expliquer la situation. Je connais le tempérament de mon fils, je sais d’avance que cela posera problème."

Elle hocha la tête, et écouta attentivement. Elle garda un regard froid sur le jeune vampire, pendant que son père lui fournit l’explication attendue.

"Tu devras faire un héritier à la fondatrice. Ainsi, ton sang et celui de notre chef couleront dans les veines de l’enfant. Ce sera alors la naissance du vampire le plus puissant que nous ayons jamais connu. Il pourrait même égaler voir surpasser ta force. Qu’en dis-tu ?"

La réponse d’Elvir fut sans appel.

"Jamais. Cherchez un autre volontaire."

Il fit demi-tour et voulu partir mais les gardes resserrèrent leur rangs, bloquant ainsi le passage au vampire. Celui-ci poussa un soupir d’exaspération.

"Vous savez que je peux tous vous tuer si l’envie m’en prends ? Vous savez que ce que vous faites est inutile, alors pourquoi le faites-vous ?"

"Elvir !" La fondatrice s’était levée et s’approchait maintenant du jeune vampire. "Tu ne tueras personne ici."

Le vampire voulut lui prouver qu’elle avait tort, mais il se rendit compte qu’il était immobilisé. Il jeta un regard assassin à la fondatrice qui souriait, amusée.
Vása émit un grognement sourd. La fondatrice lui lança un regard glacial qui fit taire l’imposant animal. Puis, elle s’adressa au vampire d’une voix tranquille.

"Croyais-tu réellement avoir le choix ? Tu viens ici, je te donne mes conditions, tu obéis point final."

"Si j’accepte, je veux pouvoir poser mes conditions !"

La fondatrice, surprise s’exclama :

"Bien sur, je vais laisser un morveux faire la loi ! Être fondateur signifie aussi faire respecter l’ordre dans le Monde de la Nuit."

"Je ferais respecter l’ordre dans le Monde de la Nuit selon mes conditions !"

La fondatrice, exaspérée, relâcha le vampire. Celui-ci chancela légèrement.

"Je deviendrais fondateur lorsque vous aurez entendu mes conditions !"

Sur ces mots, il tourna les talons, appela Vása, puis marcha vers la sortie du village. Lorsqu’il fut arrivé devant la grande porte, sa mère l’appela.

"Elvir, attends !"

Le vampire soupira, se retourna. D’un signe de tête, il fit comprendre à sa mère que jamais il ne deviendrait fondateur selon les conditions de la fondatrice.

"Je t’en supplie, reviens quand tu auras réfléchis. Je suis allé au chevet du fondateur. Il était formel : il refuse qu’un autre que toi ne prenne sa place. C’est grâce à lui si tu es encore en vie. Tu lui dois la vie. Respecte au moins sa dernière volonté."

Sans un mot de plus, elle retourna vers la demeure de la fondatrice. Elvir entendait les pensées des gardes.
Des pensées haineuses.
Encore…

Le vampire repartit d’humeur massacrante, suivi par son compagnon.

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Ils avaient marché jusqu'à l'aube, au hasard des sentiers généralement. A vrai dire, le vampire, d’humeur massacrante, n’avait pas fait attention à l’endroit où il mettait les pieds. Il aurait pu foncer tête baissée dans un piège qu’il ne s’en serait pas rendu compte.
Bref, il du toutefois s’arrêter pour la simple et bonne raison qu’il se trouvait devant une étendue d’eau.
Une gigantesque étendue d’eau.
Elvir soupira. Il resta debout à regarder la mer. Cet élément qui pourtant s’opposait à celui de son Clan le calmait.
Le reposait.
Étrange n’est-ce pas ?

Lilwenn avait voyagé.
Tantôt en marchant, tantôt se laissant porter par un bateau, elle avait fini par atterrir sur ce lieu étrange qu'on appelait le Nouveau Monde.
Elle avait porté un regard inexpressif sur les gens et les paysages.
Comme toujours.
Retournée près de la mer, Lilwenn se pencha. L'inconnue dans l'eau la dévisageait.
Qui était-elle ?
Une naïade. Ça aurait pu être une information fructueuse, si ses parents lui avaient dit le moindre mot au sujet de ses origines.
Or... Ce n'était pas le cas.
Elle connaissait le mot. Elle ne connaissait pas son contenu.
Une légende. Elle était une légende.
En fait, pour tous les gens alentour, elle n'existait plus.
Qui était-elle ?
Lilwenn trempa sa main dans l'eau. L'eau... L'eau était son élément. Qu'est-ce que cela signifiait ?
Pour elle, rien.
La jeune femme se laissa tomber sur le dos. Ses yeux bruns se posèrent sur le ciel au-dessus d'elle.
Le ciel... Le ciel était bleu. Etait-il beau ? Lilwenn se souvenait du mot, mais pas du sentiment.
Elle aurait soupiré de lassitude, si seulement elle n'avait pas déjà connu cette émotion.
Immobile, perdue dans ses pensées, elle ne vit pas l'homme approcher.

Elvir sortit de ses rêveries après un long moment.
Combien de temps était-il resté ainsi ? Difficile à dire.
Il regarda un peu autour de lui.
Personne.
Si.
Une jeune femme.
Allongée.

Le vampire s'approcha. Il s'arrêta à quelques mètres de la jeune femme. Elle dégageait une odeur étrange. Il ne l'avait jamais senti auparavant. Il jeta un regard à Vása.
Lui aussi semblait surpris par cette odeur. Il s'approcha plus près, jusqu'à être à quelques centimètres de cette inconnue.
L'animal tourna un peu autour de la personne, puis alla s'asseoir à quelques pas du vampire.
Ce dernier n'avait pas prononcé une parole pendant que le loup faisait son petit manège.
Pourquoi parler ?

Un homme.
Un loup.
Ce dernier s'approcha et lui tourna autour.
Lilwenn lui renvoya un regard inexpressif.
L'homme ne parlait pas. Il se contentait de rester immobile, à quelques mètres de la jeune femme.
Celle-ci se leva. Se dirigea vers l'inconnu. Ses yeux bruns se posèrent sur lui.

- "Qui êtes-vous ?"

Pas de méfiance. Pas de curiosité.
Juste une question.
Neutre. Sans intonation.
Lilwenn était incapable d'exprimer les sentiments qu'elle avait déjà connu.
Et méfiance et curiosité, elle avait déjà connu.


HJ : bon, il fallait que je le dise : j'aime ma signa \o/ (oui, parce que l'avatar on voit rien x))

HJ/ C'est vrai que c'est sympa XD
Je voulais dire aussi que je suis na-vrée pour le précédent post qui était la-men-table, mais je devais partir, donc j'ai bâclé


Le vampire ne bougea pas lorsque l'inconnue vint vers lui. La question qu'elle lui posa était claire, directe. Elvir répondit avec tout autant de simplicité :

"Un vampire."

Il détailla cette jeune femme des pieds à la tête.

"Et vous ? Qui êtes-vous ?"

HJ : lamentable ? j'avais pas remarqué, t'inquiète x)

Vampire.
Lilwenn connaissait ce mot.
Les vampires... mordaient les gens ?
Soit.
Vint le retour de question. La jeune femme eut un sourire mi-triste, mi-ironique, qui semblait plus à un réflexe qu'au reflet de son état d'esprit.
Elle n'avait plus d'état d'esprit.

- "Je suis... quelque chose que tout le monde a oublié."

Car qui se souvenait des naïades autrement que par une légende floue, imprécise, illusoire ? Une légende à écarter dans un coin de son esprit, et à oublier ?
A oublier, oui...

Première impression d'Elvir : pas très bavarde ...
Enfin, il n'allait pas lui reprocher ça ...
Mais quelque chose l'intriguait.

"Comment ça "une chose oubliée"?" Il la regarda plus attentivement. "Vous êtes une personne, non?"

Lilwenn renvoya un regard dénué d'émotions au vampire qui lui faisait face.

- "Je suis une personne... Mais certaines personnes s'oublient très facilement."

Grand Dieu, ça n'avancerait pas beaucoup l'inconnu... Mais que lui dire ? Que Lilwenn était une légende, qui n'existait plus ou n'avait jamais existé ? Une légende restée enfermée treize ans sans contact avec le monde extérieur, sans parler, sans rire, sans vivre ?
Et qui la croirait ?
Personne. Absolument personne.
Lilwenn demeura immobile, ses yeux bruns parcourant impassiblement le vampire, puis le loup. Elle finit par s'avancer doucement, tandis une main claire et hésitante, tatouée de lys noirs, vers l'imposant animal.

- "Il est très grand."

Son geste resta suspendu, sa main comme hésitante.

- "J'ignore si c'est une taille ordinaire pour un loup."

Constatation sans intonation. Intriguante légende perdue...

Elvir fut légèrement déstabilisé par la réponse de cette personne. Mais bon, si elle le dit, ça doit être vrai.
A la remarque de cette "chose oubliée", le vampire ne put s'empêcher d'avoir un mince sourire.

"Je n'approcherais pas trop si j'étais vous. Sauf si vous voulez vraiment que le monde vous oublie définitivement."

Comme pour appuyer la phrase du vampire, Vása grogna, révéla ses crocs et hérissa le poil.

"Effectivement, il est très grand, mais ce n'est pas une taille normale pour un loup. Vása est le seul loup géant que je connaisse."

A ces mots, Vása ne put s'empêcher de penser :

#Il n'y a plus de loups géants. toute ma meute a été décimée.#

Le vampire regarda la femme d'un air suspicieux. Mais comment faisait-elle pour ne pas donner d'intonations à sa voix ? Ou plutôt : pourquoi semblait-elle n'avoir aucune émotions ?

Au grognement du loup, Lilwenn retira doucement sa main. Elle se recula, s'assit, les bras autour des genoux. Elle joua distraitement avec la lanière tressée de son sac en cuir, qui contenait tous ses écrits. Ecrits qui contenaient eux-même tout ses sentiments.
Mais ça, elle ne le savait pas. Pas encore.
Relevant les yeux, elle s'aperçut que le vampire la détaillait avec attention.

- "Je vous... Elle chercha le mot. intrigue n'est-ce pas ? Je ne sais pas si intriguer est le terme exact..."

Lilwenn resta un instant silencieuse. Elle n'avait absolument aucune idée de comment se comporter avec un inconnu.

- "Comment vous appelez-vous ?"

Cela lui semblait être une question correcte. Mais va savoir la réaction du vampire...

Elvir remarqua que la jeune femme le regardait, mais cela ne le gêna aucunement. Il acquiesça à moitié à la question de la jeune femme.

"Ce n'est pas vous, mais votre comportement qui m'intrigue."

Il observa de nouveau cette femme si étrange. Elle voulait savoir son nom ? Pourquoi faire ?

"Mon nom n'a aucune importance pour vous, mais si vous désirez le savoir, sachez que je m'appelle Elvir. Le loup à mes côtés se nomme Vása. Puisque désormais vous connaissez mon identité, pourrais-je connaitre la votre ?"

Son comportement...
Lilwenn resta un instant silencieuse. Elle fixa ses mains, qui s'étaient mises, inconsciemment, à trembler.

- "Lilwenn. Lilwenn Aëlys. C'est mon nom."

Son comportement...
La jeune femme ne pouvait pas être triste. Elle ne connaissait plus ce sentiment. Pourtant, les larmes se mirent à couler de ses yeux bruns.

- "Je..."

Lilwenn se passa doucement les doigts sur la joue. Des perles salées vinrent s'y accrocher, qu'elle fixa sans expression.

- "Je ne ressens plus rien."

La jeune femme leva les yeux. Son regard rencontra celui du vampire.

- "J'ai tout perdu."

Que pouvait comprendre Elvir ? Rien, sans doute.
Rien.

HJ/ panne d'inspi, je fais comme je peux désolée ^^'


Quand Lilwenn se mit à pleurer, Elvir ne fit rien. De toute façon, qu'aurait-il pu faire?
Rien.
Il se contenta de la regarder pleurer, sans exprimer de paroles réconfortantes, continuant à se taire. La seule réaction qu'il eut fut un haussement de sourcils.
Il poussa un soupir d'exaspération devant la façon qu'avait cette jeune personne de se plaindre à tout bout de champs. Lorsqu'il prit la parole, le ton de sa voix était dur.

"Donc, en résumé : vous n'êtes personne, vous ne ressentez rien et vous n'avez aucune émotions. Et vous croyez franchement que vous allez pouvoir continuer votre vie à vous lamenter sur votre sort ainsi ? Si vous voulez que l'on vous respecte un minimum, il faudra savoir vous montrer plus ferme que ça, parce que là ... C'est pas gagné. Je dirais même que c'est plutôt désespérant."

- "Me... lamenter ?"

Si Lilwenn avait pu, elle aurait sans doute éclaté de colère... ou de rire. Elle se contenta de renvoyer un regard inexpressif à Elvir.

- "Je vois. Vous n'avez rien compris... ou rien écouté. Je ne peux pas me lamenter. Je n'ai pas de sentiments. Ce n'était qu'une constatation. Avez-vous seulement entendu ma voix changer de ton ? Quant aux larmes, je ne les maîtrise pas. Tristesse, fermeté... Je connais ses mots, mais je suis incapable de les exprimer, puisque je ne les comprend pas."

La jeune femme se leva.

- "Et vous, vous n'avez pas l'air de comprendre non plus. Vous êtes sans doute l'une de ces personnes arrogantes et misanthropes qui jugent les gens avant de les connaître, et qui ensuite refusent de les connaître."

Toute cette tirade dite sans agressivité, sans ironie, juste avec une intonation monocorde et plutôt déconcertante. Lilwenn tourna les talons. Elle n'avait plus rien à faire ici.


HJ : mouahaha, je suis trop fière de sa répartie, pour une fois \o/ surtout la dernière phrase, qui est plutôt vraie dans le cas d'Elvir, qui plus est ^^

HJ/ Mais euuuuuh !!!! xD
Cela dit, c'est pas faux ^^


"Effectivement, je fais partie de cette catégorie, mais est-ce interdit ? Suis-je condamné à subir la peine capitale pour cette raison ?"

Le vampire regarda Vása s'éloigner. Sans doute allait-il à la recherche d'une proie.
Elvir reporta son attention sur Lilwenn.

"Si vous voulez tout savoir, je me fiche éperdument des humains. Ils ne m'intéressent que pour me nourrir. Je ne cherche pas à les connaitre, je ne cherche pas à vous connaitre !

Lorsque la jeune femme tourna les talons, le vampire rajouta :

"Partez si vous le désirez. De toute manière notre "discussion" n'allait pas bien loin. Mais dites-moi : si vous ne vous lamentez pas, alors que faites-vous ?

" je ne cherche pas à les connaître, je ne cherche pas à vous connaître !"

Lilwenn s'arrêta.

- "Et c'est ça que vous voulez ? Finir votre vie seul ?"

La jeune femme se retourna doucement.

- "J'ai passé treize ans sans voir personne ni parler à personne. Et vous savez ce que je suis devenue ? Une enveloppe vide, sans sentiments, un mirage, une ombre. Regardez-moi. C'est ça, que vous voulez devenir ?"

Lilwenn fit de nouveau volte-face. Ses cheveux bruns ondulaient doucement dans son dos.

- "Quant à ce que je fais... Je parle, et je constate. C'est tout ce que je peux faire, maintenant."

La jeune femme s'éloigna. Sa main blanche caressa lentement le cuir de son sac.
Précieux écrits.
Qui l'avaient détruite.

A la première remarque de Lilwenn, Elvir repensa aux paroles de sa mère. Il n'avait pas vraiment le choix de toute façon.

"Non, je ne finirais pas ma vie seul. Mais je préférerais largement."

Il darda son regard froid sur Lilwenn.

"Vous ne pouvez pas imaginer ma situation. Si l'on pouvait échanger nos vies, je le ferais volontiers avec vous. N'avoir personne à qui parler n'est pas une fatalité. Par contre, il faut savoir reparler aux gens quand l'occasion se présente, mais là, vous êtes mal tombée je vous l'accorde. Il y a mieux que moi pour une discussion.

Le vampire regarda, intrigué, la jeune femme partir. Ou plutôt, il regarda son sac. Cela faisait longtemps qu'il l'avait remarqué, mais il n'y avait pas fait plus attention que ça.
A quoi cela pouvait-il bien servir ?
A rien surement.
Encore un accessoire de femme totalement inutile ...

Lilwenn jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule.

- "Vous non plus, vous ne pouvez pas imaginer ma situation. Elle dépasse de loin votre entendement, croyez-moi. Et, quelle que soit la situation dans laquelle vous êtes, vous pouvez au moins vous exprimer. Ce qui n'est pas mon cas."

Elle lui adressa un demi-sourire, qui pouvait facilement passer pour ironique.

- "Et quand tout à l'heure, vous m'accusiez de me lamenter sur mon sort... N'est-ce pas ce que vous êtes en train de faire en ce moment, en parlant de vouloir échanger nos vies ? Essayez de vous voiler la face autant que vous voulez, ce n'est pas gagné pour vous non plus..."

Sans plus attendre de réponse, la jeune femme disparut dans une ruelle.


HJ : et vlan, dans les dents ! Deux fois, je suis en forme x)

HJ/ Mais arrêteuh !! Un vampire sans dents ça ressemble à quoi ? XD


Elvir resta sans voix face à la tirade de Lilwenn. Il aurait pu réagir, il aurait pu la saigner, mais il resta immobile, assommé par ces paroles. Lui, se lamenter sur son sort ? Et il se voilait la face en plus ?

#Les femmes ... Quand elles ne savent pas quoi dire, elles disent des bêtises, quand elles savent quoi dire, ce sont des bêtises. Et apparemment, elle ne savait pas quoi dire ... Franchement, c'est lamentable.#

Le vampire secoua la tête, puis entreprit d'aller retrouver son compagnon.

HJ : en l'occurrence, là c'est lui qui sait pas quoi dire... x) lamentable =P
et comment tu comptes le mettre en couple, avec une mentalité pareille ? xD

HJ/ oui, je sais que c'est lui qui sait pas quoi dire, mais vu ce qu'il vient de manger ... Il a sa fierté quand même ^^
Et pour le mettre en couple :
1=> je sais pas avec qui, donc si ça se trouve, son comportement sera le bon
2=>peut-être qu'il restera solitaire
3=>j'avais dit qu'il faudrait pas mal de temps pour qu'"il change de mentalité.

je trouve ça plus crédible, et quelques 'méchants' (qui le restent x)) ne font pas de mal xD
dommage que votre rp soit déjà fini, j'aimais bien T-T

Bah au pire, je peux re-provoquer quelqu'un ^^

c'est gentil Lilinäo, mais une discussion entre un misanthrope et une insensible, ça va pas bien loin xD