Soya, Isas et Ingwë étaient arrivés, après une longue marche, à la plage. La jeune femme, en voyant les deux compagnons marcher côte à côte, sentit son coeur se serrer. Elle aurait tant voulu qu'Isïl soit près d'elle...
La fée s'accroupit, une main sur le sable, pensive. Son regard ambré et légèrement perplexe parcourait la plage déserte.

- "Dis-moi, Isas..."

Un silence.

- "Tu l'as enterrée où, au juste ?"

-Dis-moi, Isas... Tu l'as enterrée où, au juste ?

Isas la regarda. Fixa le sable. Fronça les sourcils… :

-Euh… Répondit-il. Il suffit de demander.

Il ferma les yeux. La surface à interroger était grande :

# Apportez moi la gamine que je vous ai confié s’il vous plaît.#

Le sol se mit alors à vibrer doucement sous leur pied. Une grosse masse se déplaçait. Tout à coup un gros dôme de pierre surgit du sable. Les petits grains glissaient dessus comme sur un toboggan. Isas rouvrit les yeux :

-Elle est là. Fit-il comme s’il l’avait toujours su.


#Ah bah c’est pas trop tôt !!!# Râla un millier de toutes petites voix.

Même le sable ne l’aimait pas. Bah dis donc…

Il s’approcha. Apposa la main sur la roche. Celle-ci sembla se diluer sous son contact.
Une gamine ébouriffée, les yeux exorbités de rage et d’affolement se dévoila sous la pierre.
Elle les vit. Son regard se chargea de haine quand elle fixa l’elfe. Ouvrit la bouche. Elle se prépara à lancée une sacrée engueulade…

Soya surprit Isas à demander la réponse au sable et sourit intérieurement. Par contre, quand le sable protesta, elle pouffa franchement. Aube sortit de son dôme de pierre, les yeux exorbités de rage et s'apprêta à pousser une gueulante.
Sauf que non. Soya s'était avancée, braquant ses yeux ambrés qui brillaient comme des flammes sur la gamine. Celle-ci n'eut pas le temps de parler.

- "Tu te tais et tu m'écoutes. On t'a sauvé la vie. Tu ne nous as pas montré une seule fois de reconnaissance. Tu es une insupportable peste, gamine gâtée qui se croit tout permis avec son unique pouvoir pas si impressionnant. Si ça ne tenait qu'à moi, je t'aurais sans doute déjà étranglé. Mais on a promis de te ramener vivante à ton père, et on a besoin d'argent. Alors dis-toi que tu aurais pu subir bien pire que cette punition. Donc tu la boucles, et tu nous suis. Sans discuter."

La jeune femme tourna les talons, laissant Aube sans réaction.

Isas sourit lorsque Soya réprimanda Aube. L’avait du caractère la demoiselle ! Comme la jeune fille ne réagit pas il la souleva par le col et la posa sur le dos d’Ingwë.

-Hé !!!! Râla-t-elle.

Un regard de l’elfe suffit à la faire taire.

# Pourquoi c’est moi qui me la coltine ?# Bougonna le griffon.

Isas sourit de nouveau :

# Parce que tu as quatre pattes…#

Ils se mirent alors en chemin.