Ezthar vint au monde dans un village de montagne où l'activité première était l'élevage de mouton. Son père bûcheron et sa mère bergère avaient toujours rêvé d'avoir un fils à la fois fort et robuste mais aussi doux et patient...

Ez ne mit pas longtemps à se faire connaitre. En effet, il était le plus mignon et le plus sage des enfants, celui que toutes les dames aimaient voir rire et jouer, celui dont tous les hommes vantaient la vivacité et celui dont les parents étaient les plus fières. Il s'était lié d'amitié avec Junlen, la fille de la couturière du village. Jun et Ez grandirent ensemble et passèrent les plus beaux moments comme les plus pires ensemble.

L'année de leur 19 ans, un groupe d'inconnus s'invita à l'auberge du Grand Torrent où Ez rendait service. A la tête du groupe, un grand homme au regard noir et aux traits froids s'était arrêté sur le pas de la porte. Le silence s'engouffra dans toute l'auberge. Ez, curieux s'était penché par dessus une table pour observer l'inconnu. Après quelques secondes, celui ci mis les mains sur les hanches et lança d'une voix vive et pleine de haine :

- Alors c'est comme ça que vous acceillez vos invités ici?

Il prit une marche lente et peu rassurante...

- En les dévisageant comme s'ils étaient des monstres?

Soudain il frappa sur une table où le vieil Aublrun buvait tranquillement sa pâte qu'il faillit s’étouffer avec.

- Et on ose vanter votre hospitalité au delà de ces montagnes! [...] Je veux une table ! Et une pâte pour moi et mes huit compagnons! Vite !

L'aubergiste fit aussitôt signe à Ez pour qu'il les installe. Ez, intimidé, leur présenta leur place et voulu parler mais bafouilla quelques mots incompréhensibles. Brutalement l'homme au regard noir lui saisit le col et le tira vers lui.

- Tu as peur petit? Tu regrettes de ne pas être resté chez ta mère? Dis le moi ... supplie moi de te lâcher et de ne pas te faire de mal!

Ez ferma les yeux et ne répondit pas. Il se sentit ensuite propulser en arrière et son dos heurta l'épais pied de la table voisine. A ce moment même, Jun entra dans l'auberge et fut tétanisée devant la scène. L'inconnu le remarqua et se tourna vers Ez.

- C'est ta copine elle? Hin? Oh si tu savais ce qu'on va lui faire ce soir moi et ces messieurs...

Jun prit aussitôt la fuite et couru chercher le père de son ami. L'auberge resta calme, personne n'osait dire un mot ni même respirer trop fort au risque d'attirer l'attention du grand homme. Ez se sentait mal et s'était relevé avec difficulté. Il s'était réfugié derrière le comptoir et attendait désespérément que la douleur passe. Personne ne lui proposa de l'aide, personne ne le regarda, personne ne bougea. Ez saisit la manche de pantalon de l'aubergiste pour lui demander de l'aide mais celui ci s'éloigna en faisant mine de n'avoir rien senti. Une montée chaude et désagréable s’empara de la poitrine du garçon. Une boule prit place dans sa gorge et ses yeux commencèrent à piquer. Il retint cependant ses larmes et baissa la tête... Soudain une voix familière résonna dans ses oreilles et le fit bondir et se lever.

- Quel est le chien qui a osé frapper mon fils?!

Ez n'avait jamais vu une telle colère dans les yeux de son père. Il voulu le retenir pour l'empêcher d'aller vers le groupe d'inconnus mais son dos lui fit si mal qu'il s'écroula à nouveau. Son oncle et quelques amis à ses parents entrèrent alors à leur tour, haches et pioches à la main.

- A votre place paysan je ne jouerais pas à la guerre avec moi...

Marmonna l'inconnu. Le père d'Ez, prit d'une si grande fureur, se dirigea à toute allure vers l'homme pour lui asséner un coup de sa hache entre les deux yeux mais l'inconnu fut plus rapide et lui trancha la gorge avec un couteau qu'il avait caché dans sa manche. Ez vit le corps de son père tomber et son sang couler .Il sentit son coeur se serrer. Les larmes vinrent enfin, la douleur de son dos et celle de son coeur le poussèrent à crier sa souffrance. Il était impuissant, il ne pouvait rien faire... Lui, il ne pouvait pas agir alors qu'autour de lui, tous pouvaient sauter à la gorge de ce monstre, tous pouvaient le brûler, l'étrangler, lui arracher les yeux! Pas un cheveux ne bougea. Seul le silence semblait danser avec la mort dans l'immense salle.

- Je suis vennu passez du bon temps avec mes compagnons d'armes, messieurs... Pouvez vous nous laissez au calme avant qu'une autre gorge ne soit coupée? je...

- Assez! Quittez notre village! Déguerpissez! Assasin!

S'écria l'oncle d'Ez. D'autres le suivirent et crièrent aussi. Ez, quant à lui, rempait désespérément vers le cadavre de son père. L'inconnu ne put s'empêcher de poser son pied sur lui pour l'arrêter.

- Nous partirons à une seule condition...

Silence ...

- Nous prenons avec nous ce joli mouton ainsi que la charmante demoiselle qui est venue il y'a quelques minutes.

- C'est hors de question! Ma fille ne mérite pas un telle sacrifice!

S'écria aussitôt la mère de Jun ! ... Celle d'Ez n'était pas là. L'oncle d'Ez dit alors

- Vous venez de prendre la vie d'un de nos plus braves... Vous osez demander son fils et une de nos filles comme monnaie d'échange contre la paix? Mais quel monstre êtes vous? Aucun de nous n'est venu vous importuner avant que...

- Je vous laisse 10 secondes pour vous écartez de mon chemin messire bûcheron.

Le coupa net l'assassin.

- Partez! Partez! Mais ne prenez pas ma fille!

Insista la mère de Jun en la serrant contre elle. L'homme saisit Ez par les cheveux et le traîna jusqu'à la porte. L'oncle du garçon ne bougea pas. Personne ne bougea d'ailleurs. Ez lui ne pouvait pas bouger. Les neuf inconnus partirent sans un mot en entraînant le pauvre Ez avec eux.

Ez vécu la pire année de sa vie. Jun lui manquait, son père et sa mère aussi... Sa mère surtout... Il n'osait imaginer ce que les villageois avaient put lui raconter mais il savait qu'ils ne diraient pas la vérité. Il apprit le nom de l'inconnu qui l'emporta; il se faisait appeler " Otar le Tigre ". Partout où il passait, partout il semer terreur et faisait couler le sang. Il confit Ez pendant 2 mois à un guérisseur qui lui soigna son dos. Otar expliqua clairement et rapidement au garçon qu'aucun homme n'avaient réussit à se relever après le coup qu'il lui avait fait et qu'il attendait de lui qu'il devienne un de ses hommes. Ez ne prononçait jamais un seul mot si ce n'était qu'un gémissement.

Un an plus tard, Otar choisit une nouvelle destination pour " passer du bon temps ". Pour s'y rendre, ils devaient traverser une calme forêt où le danger n'était absolument pas redoutable. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Après quelques heures de marche, un bruit fit stopper la marche du groupe. Soudain trois flèches traversèrent la poitrine d'Otar! Ez surpris recula et trébucha sur une racine qui lui sauva la vie car en effet, une quatrième flèche s'enfonça dans l'écorce juste au dessus de lui. Voyant les autres compagnons d'Otar s'écrouler, Ez se précipita vers des buissons et s'y cacha. Les minutes passèrent. Au bout d'une heure, la voie était libre. Ez s'approcha alors des neuf cadavres et après un moment, il prit le plus grand plaisir qu'il soit à cracher sur chacun d'eux. Il frappa de toute ses forces celui d'Otar en criant tellement d'insultes qu'il s'essoufla.
La lumière du soleil commençait à prendre une nuance de rosée et d'orange. La nuit n'allait pas tarder. Ez n'eut pas à se poser la question pour savoir où il allait dormir. Une feuille craqua derrière lui. Il se redressa et apercu un grand homme au visage velu et aux longues oreilles.

- Quel est ton nom traitre ?

Dit alors ce nouvel inconnu.

- Je ne suis pas un traitre.

- Tu oses cracher sur le cadavre de tes amis et tu prétends ne pas être un traître. Serais ce là votre façon d’honorer vos morts?

- Ce ne sont pas mes amis.

- Tu étais avec eux.

- Ces hommes ont tué mon père et m'ont arraché à mon village... et à ma mère... et à tout ce que j'avais, je ne les suivais que parce que je...

- Parce que tu ?

- Parce que je suis trop faible pour me défendre.

Le garçon baissa les yeux, honteux de lui. Il était au fond de lui, très reconnaissant envers cet inconnu mais préférait ne pas lui dire. Pourtant, ce dernier l'avait sentit.

Frenant était un elfe sage et calme. Il prit le jeune homme sous son aile et lui enseigna de nombreuses techniques de soin, de survie et de combat. Le combat n'était absolument pas son point fort mais l'activité qu'il pratiquait le plus. Frenant l’incitait à toujours dire ce qu'il pensait, à s'imposer et à oser. Soit, toutes les choses qui peuvent être sources de conflit. Beaucoup pensèrent que Frenant était devenu fou car un véritable sage n'aurait jamais éduqué un apprenti ainsi. Mais il savait ce qu'il faisait. Ez avait une haine a essouffler au fond de lui et Frenant voulait qu'il l'épuise par de petites disputes que par de véritables crimes.

Les mois passèrent et Ez ne faisait désormais plus que confiance à Frenant. Frenant était cependant malade et conscient que son heure ne tarderait plus. Il ne supportait pas l'idée de laisser son apprentit seul et décida alors de rendre visite à une vieille connaissance. Au coeur d'une montagne, Frenant confit à Ez un oeuf de dragon blanc. Il lui enseigna toutes les manières de s'occuper d'un dragon et tout ce qu'il put lui enseigner de plus jusqu'à son dernier souffle.

A la mort de Frenant, Ez sentit à nouveau cette douleur. Celle de perdre un être cher. Il n'avait plus que sa dragonne, Holl Zul. Son apprentissage lui avait cependant permis d'être plus solide à la fois physiquement mais aussi mentalement. Il sut accepter la mort de son maître et se promit de toujours l'honorer. Il décida de porter pour toujours le pendentif en forme de dragon que portait avant Frenant.

Désormais Ezthar et Holl Zul èrrent dans différentes régions d'Endora. A la recherche de travail, Ez ne cesse tout de même pas de chercher les ennuis autour de lui et y trouve un certain plaisir. Il ne raconte jamais sa véritable histoire mais prefère inventer des aventures éxagérées et obtenir l'attention de son public et les compliments des demoiselles. Jun n'existe plus dans sa mémoire, mais qui sait si elle existe encore dans son coeur. Ez n'oubliera jamais sa mère et son père, mais aussi les habitants de son village. Il s'est juré qu'un jour il se vengera, mais seulement le jour où il sera sûr de gagner. Oui... Parce que jusqu'à présent Ez à beau chercher les ennuis, ils ne gagne pas souvent les batailles ( physiques et orales (; )